Le rabbin, le Malka des Lions et leurs amis racontent au Chat et à Zlabya comment ils ont participé à la Première Guerre mondiale. Après avoir vécu les horreurs des tranchées en France, ils ont été envoyés, en 1918, à Odessa pour un épisode méconnu de l'histoire de l'Hexagone.
Face aux horreurs et aux absurdités qu'il entend de la bouche des vieux hommes, le Chat se demande si le pire ne serait pas que son rabbin ait pu avoir un autre chat que lui, ce qu'il considère comme une trahison. Ce chat, décidément, il fallait l’inventer pour que l’on mesure mieux l’absurdité humaine, à travers ses yeux.
Dans les tumultes de la Grande Guerre, le Rabbin, le Malka des lions, El Rebiboh et Bénédiction se souviennent de leur jeunesse. À Alger, le Rabbin côtoie la vie, tandis qu'à Paris, El Rebiboh et Bénédiction découvrent une ville où les étiquettes s'effacent : ni noir, ni juif, ni arabe, juste des amis unis par la musique. Mais la guerre les rattrape, les plongeant dans les tranchées. L'armistice ne signifie pas la fin pour eux. La France les entraîne dans d'autres combats, jusqu'à la mer Noire.
Au milieu de ce chaos, le chat, égocentrique, est préoccupé par une révélation : avant lui, le Rabbin avait un autre chat. Cette découverte le hante, l'idée d'un rival le tourmente. Ce qui relie ces souvenirs de guerre, c'est un petit chat rouge, cadeau de la jeune Zlabya au Rabbin avant son départ. Dans cette guerre où les "bougnoules" sont envoyés au front sans ménagement, ce chat est un symbole d'espoir et de compagnie.
La guerre est brutale, chaotique, mais ce récit, riche en détails, rappelle sa cruauté. L'incompréhension règne, on ne sait plus qui est l'ennemi. Mais au milieu de cette horreur, l'amitié, la solidarité et un humour salvateur persistent. Avec un style rappelant Voyage au bout de la nuit, cette histoire dépeint sans filtre les réalités de la guerre, où l'espoir de s'en sortir, idéalement avec ses proches, demeure.