Dimanche dernier, L’UNEF communiquait sur une hausse de 2 % du coût de la vie étudiante pour l’année 2014-2015. Dans la foulée, la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes) parlait d’une hausse de 1,5 %. Si le fond du problème demeure le même, cet écart soulève tout de même des questions. En cause : deux méthodes de calcul différentes.
Ainsi, l’UNEF prend en compte l’ensemble des étudiants de licence et de master, tandis que la FAGE considère uniquement « l’étudiant entrant en licence, non boursier et qui n’habite plus chez ses parents. » Soit deux populations et deux réalités différentes.
Quand on prend la peine de regarder les hausses plus en détail, le constat est pour le moins surprenant. D’un côté, l’UNEF met en cause la hausse des loyers pour les petites surfaces comme l’un des facteurs de cette augmentation. Autrement dit : « La hausse des loyers des petites surfaces (+3,1 % à Paris et +2 % en région) et s’accompagne d’une envolée des charges locatives (+ 10 à 14 %) ». Logique que dans de telles conditions le coût de la vie augmente.
Mais du côté de la FAGE, le constat est tout autre, puisque l’organisation annonce une baisse de 0,7 % pour les petites surfaces parisiennes. Idem pour les tarifs des transports en Île-de-France. Pour l’UNEF, elle est de 2 % à Paris, de 1,7 % pour le reste du pays. Pour la FAGE, la hausse constatée est de 6 % en France.
Pour ce qui est des étudiants salariés, l’UNEF et la FAGE semblent a priori d’accord. Ainisi, un étudiant sur deux va avoir recours à un travail salarié pendant l’année universitaire. Par contre, selon la FAGE, « 28 % des étudiants devront se salarier pour vivre. » D’après l’UNEF, 51,3 % des étudiants salariés travaillent parce que c’est indispensable.
On ne peut supposer que les deux organisations n’ont pas eu recours aux mêmes sources.
DE RÉELS PROBLÈMES
Encore une fois, si les chiffres diffèrent, les problèmes, eux, sont bien là. Logement, frais d’inscription, frais de santé... l’addition est salée.
Du reste, les deux syndicats se retrouvent pour demander plus d’action de la part du gouvernement. La FAGE déclare en parallèle de la publication de son étude sur le coût de la vie que « si des mesures à saluer ont été entreprises (...), le gouvernement doit ouvrir d’urgence un plan de vie étudiante global et ambitieux, seul à même relancer la démocratisation de l’enseignement supérieur. »
L’UNEF quant à elle estime par la voix de son président, William Martinent, que « si le coût de la vie augmente à la rentrée c’est de la responsabilité du gouvernement, notamment quand il augmente les frais obligatoires d’un côté et gèle les bourses de l’autre. »
Le rapport disait également, dans un esprit proche de celui de la FAGE : « Depuis le début du quinquennat, l’investissement de 200 millions d’euros dans le système d’aide sociale a permis d’améliorer le quotidien de 160 000 étudiants ». Avant d’ajouter immédiatement : « Cet investissement doit se poursuivre dans les années à venir pour que la promesse d’allocation d’autonomie de François Hollande ne reste pas lettre morte ».
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tangi bertin
Cityzen Village - Sallon de l'étudiant 2008 // Paris
CC BY-SA 2.0