The day of revolution tome 1 de Mikiyo Tsuda est un titre étrange à la croisée du shojo et du Boys love. Après tout, les publics du shojo et du Boys love (soft) ne sont pas si éloignés alors pourquoi ne pas tenter de les réunir. Pourtant, la mission est assez délicate. Mikiyo Tsuda est plus connu sous le nom de plume Taishi Zaou. Avec ce pseudonyme, elle écrit des Boys Love. La mangaka ne s'aventure donc pas en terrain inconnu.
Kei Yoshikawa est un jeune garçon de 15 ans qui a des relations difficiles avec son père et qui préfère traîner sur le toit du lycée avec ses amis plutôt que d'aller en cours. S'il joue les terreurs, il est aussi d'une beauté troublante du fait de son air androgyne et même les garçons de la bande avec laquelle il traîne éprouvent une étrange attraction pour lui.
Cela dit Kei n'est pas vraiment un garçon à la beauté androgyne, il est en fait une fille ou plus exactement un hermaphrodite : son apparence est masculine mais ses chromosomes sexuels sont féminins. Une troublante nouvelle qu'il apprendra à la suite d'un évanouissement et qui pourrait bien chambouler sa vie entière. Va-t-il accepter de devenir définitivement une fille ? Pourra-t-il assumer un changement de sexe et toutes les questions que cela soulève... ?
Une réflexion sur l'identité sexuelle menée avec humour
L'idée de base de The day of revolution est assez intéressante, il faut bien l'avouer, même si l'explication du médecin face à l'expérience du personnage principal en tant que garçon est un peu bancale. Mais passons, Mikiyo Tsuda arrive parfaitement à se faire pardonner cette faiblesse scénaristique par la suite.
Ce postulat de départ, lui permet aussi d'avoir un traitement très proche d'un Boys Love (soft) tout en restant dans l'univers du shojo. C'est une combinaison qui marche très bien conservant des caractéristiques importantes des deux genres. De plus la mangaka a réussi à relever sa sauce avec une bonne dose d'humour. En effet, elle enchaîne les situations cocasses sans pour autant perdre pied et suis le fil de son histoire confrontant petit à petit Kei à des faits qu'il n'avait pas envisagés, relançant ainsi la réflexion sur les changements radicaux qu'il doit s'apprêter à affronter.
On appréciera donc le scénario pour les saynètes humoristiques et la réflexion plus profonde sur l'identité sexuelle : est-on garçon ou fille par son corps ou par sa mentalité ? Une réflexion qui est finalement laissée au lecteur, la mangaka se contentant d'illustrer le problème. Et c'est pas plus mal. On pourra aussi y voir une image de la période troublée de l'adolescence et de la quête d'identité des ados.
À la croisée du shojo et du Boys love
Au niveau des dessins, on retrouve là encore des traits et des mises en images relevant à la fois du shojo et du Boys Love. Cela dit, l'exercice était peut-être plus facile pour les dessins que pour le scénario. Les codes graphiques du shojo et du Boys love n'étant pas si éloignés l'un de l'autre.
La principale réussite de Mikiyo Tsuda étant le charac-design de son personnage principal. Elle arrive à lui donner une apparence tantôt masculine, tantôt féminine et jongler avec l'une et l'autre en conservant les principales caractéristiques de son visage. Et de cette réussite dépendait en grande partie la crédibilité du scénario.
On notera que The day of revolution était initialement un one shot (titre en un tome) avec une conclusion un peu rapide. Heureusement, les fans ont réussi à convaincre Mikiyo Tsuda de faire un deuxième tome. Et on l'attend avec presque autant d'appréhension que d'impatience. On espère une conclusion avec plus de panache mais on a hâte de retrouver cette histoire si particulière.