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Catherine Eyjólfsson, Gyrðir Elíasson

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Requiem

Jónas entend de la musique en toute chose. Le sifflement de la bouilloire devient pour lui une sérénade, le ronronnement du congélateur une symphonie. Il note tout au fur et à mesure dans son fidèle carnet moleskine. Fuyant sa vie de publicitaire et l'impasse de son couple, il quitte Reykjavík pour un village de l'est de l'Islande afin d'y composer une oeuvre décisive, une Marche funèbre (pour débutants) dictée par le crépitement d'un feu, ou peut-être une Etude pour violoncelle, scie et marteau. Mais une fois là-bas, il égare le précieux carnet contenant ses partitions et tous ses repères lui échappent. Plus que jamais, il va devoir être à l'écoute des mélodies qui l'entourent. Subtil et mélancolique, Requiem célèbre le grand art jusque dans les plus petites choses. Crée-t-on jamais quoi que ce soit à partir de rien ? Tout ce que nous avons dans cette vie ne nous est-il pas prêté ? Je n'en sais rien, mais je le présume.

02/2022

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La fenêtre au sud

Quelque part en Islande, au bord de la mer, un village de maisons noires fait face à l'infini de l'eau. Dans son repaire, un romancier peine, sur sa vieille Olivetti, à écrire la vérité d'un couple parti en vacances pour se retrouver. Qui s'amuse ? se demande-t-il, déposant les feuilles dactylographiées sous la fenêtre sud claire. La radio, pendant ce temps-là, donne des nouvelles d'un autre monde : le séisme de Fukushima, l'assassinat de Ben Laden, la guerre en Syrie. Au rythme des quatre saisons de l'année, comme un contrepoint nordique aux célèbres concertos de Vivaldi, La fenêtre au sud transforme cette histoire simple d'amour et de fantômes en un livre immense sur les crépuscules de la création. L'encre s'épuise, l'écrivain tapera bientôt blanc sur blanc, traversant la page comme on marche dans la neige. Celui qui est seul est toujours seul, infiniment seul et nulle compagnie ne peut rien y changer.

09/2020

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