Boukvar A1. Le russe illustré lettre par lettre

Terminons la semaine sur un ultime échange de lettres. Mais, cette fois-ci, nous sommes dans la critique sociale avec un extrait des Lettres persanes (1721) de Montesquieu (1689-1755). Il s’agit de la lettre XXVI où Usbek s’adresse à Roxane, une des femmes de son sérail.

Ce roman épistolaire fut publié anonymement par Montesquieu. Voguant sur la mode de l’exotisme oriental, l’auteur use de la liberté qu’autorise la forme par lettre pour joindre philosophie, politique et morale.

Le regard étranger de Rica et d’Usbek, deux Persans de convention voyageant en France avec leurs préjugés, met surtout au jour pour le lecteur français l’étrangeté de ses propres mœurs. Ainsi se glisse, sous des dehors légers, une satire mordante des coutumes occidentales. C’est une véritable leçon de relativité que nous offre ici Montesquieu.

Voici un texte un peu moins connu que ce qu’ActuaLitté a pour habitude de vous proposer. Ce sera même peut-être l’occasion de faire une belle découverte pour vous…Il s’agit d’un extrait du début du roman épistolaire les Lettres portugaises (1669) de Guilleragues (1628-1685).

Ce livre parut à l’origine de façon anonyme et connut tout de suite un succès considérable. Ce sont cinq lettres adressées par une jeune religieuse portugaise au gentilhomme français qui l’a abandonné, mais dont elle reste follement éprise.

Trompé par l’extraordinaire sincérité de ce cri passionné, ému par le pathétique un rien scandaleux de l’aventure, le public s’empressa de chercher l’identité du mystérieux destinataire…là où il aurait fallu deviner celle d’un écrivain. Toute cette correspondance n’était que fiction, œuvre du compte de Guilleragues, qui fut magistrat à Bordeaux avant de gagner la faveur de Louis XIV et de finir sa carrière d’ambassadeur à Constantinople.

Dès les premiers mots de sa correspondance, Mariane, la « religieuse portugaise », exprime la tragique ambiguïté de la passion, s’avouant déchirée entre une cruelle lucidité et la non moins cruelle illusion d’être encore aimée.

 Continuons la semaine avec un petit détour en philosophie aux côtés de Blaise Pascal (1623-1662). Il s’agit de la lettre N°11 des Provinciales.

Pascal vient soutenir dans cette lettre qu’il avait le droit et le devoir d’attaquer les casuistes. Mais il n’a raison, dans cette éloquente apostrophe, que contre le casuiste tel qu’il se le représente d’une façon très absolue. Et ceux qui lui reprochaient ses railleries n’avaient pas tout à fait tort. Pascal, préparaient inconsciemment, dans le ton et le vocabulaire, la critique anti-religieuse du XVIII° siècle.

Voici aujourd’hui un extrait des œuvres poétiques de Victor Hugo (1802-1885). Il s’agit de quelques vers tirés du recueil intitulé Les Contemplations : « Lettre ».

Le poète est très sensible aux couleurs et aux formes. D’autre part, il aime prendre, par jeu, quand il est à la campagne ou avec des enfants, un air de naïveté. On retrouve ces deux aspects de sa personnalité au sein de cette prétendue lettre.

Après une légère interruption, je vous propose de reprendre le rythme régulier de notre extrait quotidien de grande littérature. Commençons donc par quelques lignes de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778). Je vous propose de relire aujourd’hui cette lettre qu’il aurait envoyée au dénommé comte de Lastic.

Au sein de cette missive, Rousseau se plaint du vol dont Madame Levasseur a été victime. Le voleur n’est autre que ce comte de Lastic. De manière ironique, Rousseau s’attache à faire comprendre toute la bassesse de cette action. Les valeurs mêmes qui sont normalement l’apanage de la noblesse se retrouvent passer plutôt du côté des serviteurs…

Je vous propose de commencer la semaine avec un nouvel extrait du roman épistolaire de Senancour (1770-1846), Oberman (1804). Il s’agit de la lettre XLVI.

Même si lors de sa parution, le roman passa quelque peu inaperçu, il reste représentatif de cet élan de sincérité propre aux premières œuvres du courant romantique naissant. Sorti de l’ombre par un article de Sainte-Beuve de janvier 1832, ce roman épistolaire connut ensuite de multiples rééditions.

Ce roman de l’ennui se retrouve parfaitement illustré par l’extrait de cette lettre où le personnage principal confie sa grande lassitude, ne sachant comment faire passer le temps de journées toutes égales les unes aux autres.

Retrouvons aujourd’hui une lettre tirée d’un roman épistolaire écrit par Etienne Pivert de Senancour (1770-1846). Il s’agit de la missive XXXIX du roman intitulé Oberman (1804).

Alors que le Romantisme pointe à peine de bout de son nez, Senancour publie un roman épistolaire qui fera date. Composée de 89 lettres, groupées en neuf années, cette œuvre s’attache à proposer une méditation sur le vide d’une existence qu’aucun plaisir, aucun espoir ne vient éclairer.

C’est ainsi que Sainte-Beuve écrivait qu’Oberman exprimait la tristesse du « lamentable élégiaque des douleurs humaines ». Et, comme souvent chez les Romantiques, la réflexion se nourrit de la contemplation de la nature.

Étonnant : le pic d'envois de SMS se serait fait, d'après les trois opérateurs français Bouygues, SFR et Orange, entre minuit et une heure du matin, le 1er janvier 2010. Mais ce qui est plus étonnant encore, c'est que l'on ait battu cette année le record d'envois avec des hausses entre 32 % et 121 %, par rapport à 2009.

On s'approcherait ainsi des 150 millions de petits messages rédigés, mais comme chacun ne prend pas en compte les mêmes plages horaires pour établir leurs mesures, finalement, le tout est un peu tronqué.

En gros, notons chez Orange 87 millions de SMS, entre 21h et 2h, avec à 00h02 18000 SMS par seconde. Chez SFR, entre minuit et une heure, 39,5 millions et un pic à 00h05 de 15 500 SMS. Enfin, Bouygues annonce dans le même créneau 22 millions, mais 67 millions durant la journée du 31.

Ce qui est aussi notable, c'est l'enthousiasme pour les cartes de voeux électroniques, puisque dromadaire.com, site de référence, annonce déjà une hausse des commandes par rapport à 2009. Alors qu'au 1er janvier 2009, à 9h, 1000 lettres-seconde étaient envoyées, cette année, à la même heure, on parle de 1300 lettres-seconde.

Avec des thématiques touchant plus à l'émotionnel qu'au ludique ou à l'humour, note le site.

Enfin, donnée difficile à quantifier, mais que nous signale un lecteur adepte du réseau Facebook, « cette année, je ne sais pas ce qui leur a pris, mais j'ai vu mon mur complètement dévasté par des messages de bonne année et de voeux divers. Je ne sais pas si c'est quantifiable, mais j'ai vraiment l'impression que tout le monde est passé par Facebook pour envoyer ses voeux - sans évidemment trier ni faire attention à qui cela été envoyé ».

Changement de registre. François de Salignac de La Mothe-Fénelon, dit Fénelon (1651-1715), homme d'Église, théologien et écrivain français. Connu essentiellement pour ses Aventures de Télémaque (1689), il envoya anonymement l’épître « Lettre à Louis XIV » en 1694 à Madame de Maintenon, épouse du roi, alors qu'il était précepteur du duc de Bourgogne.

On ne sait si le monarque eut connaissance de cette missive qui prônait si dignement la vertu politique contre le souci de la gloire et l'appétit des conquêtes. Fénelon revient dans ce texte sur les thèmes défendus tout au long des Aventures de Télémaque.

Je vous propose un peu de réflexion aujourd’hui autour d’un extrait des Provinciales (1656-1657) de Blaise Pascal (1623-1662). Il s’agit de la première partie de la quatrième lettre qui compose cette œuvre.

Voulant mettre un débat théologique à la portée de tous, cette lettre tente d’être claire en utilisant une démonstration par l’absurde toute mathématique. On y retrouve également l’utilisation du dialogue pour rendre le texte nettement plus vivant.