Holland arrive, un jour, seul, dans une petite ville de la Nouvelle Galles du Sud (Australie) où il vient d’acheter une grande propriété un peu à l’écart de la petite agglomération.
Ce qui n’a pas manqué d’amener tous les gens de cette petite communauté à s’interroger. Surtout les femmes que ce célibataire intrigue, voire attire.
Jusqu’au jour où, quelques mois plus tard, Holland va chercher une petite fille à l’arrivée du train. Alors, les femmes s’interrogent encore pendant tout ce temps que Holland prend avant de la montrer pour la première fois dans la rue principale.
Ellen, petite, est déjà très jolie. Elle va encore embellir année après année pendant que Holland, son père, plante des eucalyptus dans toute la propriété.
Décidé à tout savoir des choses, le voilà qui se met en quête de tous les ouvrages de référence sur le sujet et, faisant venir de tous les horizons des plans toujours nouveaux (il existerait plusieurs centaines d’espèces différentes d’eucalyptus), il crée un quasi-jardin botanique à vocation unique.
Et découvre bientôt que la beauté d’Ellen soulève de nombreuses convoitises.
Alors, il déclare à la face du village (mais sa déclaration, telle une traînée de poudre, ira bien plus loin, jusqu’à Sydney et au-delà) qu’Ellen deviendra l’épouse du premier homme capable d’identifier toutes les espèces d’eucalyptus présentes sur sa propriété.
Le cadre posé pour ce roman ne manque pas d’originalité.
Ni de documentation, car, bien que Murray BAIL n’ait pas précisément décrit toutes les espèces d’eucalyptus plantées par son personnage (je ne les ai pas comptées, mais je ne crois pas à cette exhaustivité), il peut, malgré tout, se prévaloir d’une science floristique d’envergure.
Mais au bout d’un moment j’ai décroché.
De toute façon, je crois que cela l’ennuie, lui aussi, de suivre tous ces prétendants jusqu’à cet ultime candidat, particulièrement érudit sur le sujet, qui, jour après jour, accompagné du père de la promise, énumère sans faille une litanie d’eucalyptus.
Alors, il s’essaie à quelques digressions, magnifiques au demeurant, car il a une vraie faculté à agripper l’attention du lecteur par de superbes débuts d’histoires dans l’histoire.
Mais qu’il ne finit jamais vraiment. Laissant le lecteur, maintes et maintes fois, comme Ellen, dérouté par un message difficile à décoder.
Mais peut-être est-ce parce qu’il a du mal à leur élaborer une fin. Du coup, il fait à peu près la même chose avec son livre tout entier qui chute sur sa chute perdant là tout le bénéfice d’une belle construction qui, pourtant, promettait.
Car si c’est seulement pour nous expliquer que, en Australie, les filles rêvent à un prince charmant qui a peu de chances de rencontrer les canons que voudrait lui voir développer le père des belles, j’ai peur qu’il y ait belle lurette que nous ayons dépassé cet embarras oedipien.