Norbert Langlois est le nouveau patron de la société Buronex qui, de ventes en rachats, a bien changé depuis le temps où elle s'appelait Pattoni, du nom de son créateur ! Norbert va travailler en voiture, profitant de ce temps de solitude pour déguster les prévisions optimistes des économistes de la radio ! Plutôt que le sport, le cinéma ou la politique, ce que Norbert aime le plus, c'est la » que distillent à l'envie les relais radiophoniques des agences internationales de notation ! Strict, rigide ; assez foncièrement gris, voire terne, il ambitionne de faire grimper Buronex vers des sommets quand tout s'écroulera autour de lui !
Agathe Pichenard, elle, a été embauchée par Pattoni, il y a de années sur un coup de foudre réciproque né entre eux au premier instant de leur entrevue alors qu'Agathe venait répondre à l'offre de cet emploi que Pattoni lui a donnée immédiatement et sans hésitation. Après le départ à la retraite du chef vénérable et vénéré, Agathe en a vu passer des nouveaux patrons. Mais elle est toujours restée l'assistante indéboulonnable même si, au fil des années, avec l'expérience, elle a su mettre beaucoup de distance avec les contraintes professionnelles et prendre avec philosophie et nonchalance ce défilé de jeunes nouveaux loups qui ont beaucoup de mal à admettre qu'elle connaît finalement mieux l'entreprise qu'eux.
Ludivine, quant à elle, est seulement stagiaire. Ce qui permet à Agathe de lui refiler tout l'insupportable travail qu'elle devrait faire et de terminer tranquillement la lecture d'une revue féminine. Même si elle considère que faire le ménage dans le petit local où siège la cafetière et où s'entasse toute la vaisselle sale, relève d'un très mauvais exemple à donner aux utilisateurs-souillons.
Lundi ! La semaine commence !
En six petits tableaux alignés jour après jour (plus un extra qui n'a rien de dominical), Christophe CARLIER nous dresse le portrait quotidien de ce que vivent tous ceux qui doivent gagner leur vie en allant travailler !
Mesquineries, tiraillements, luttes de pouvoir, affirmation de l'autorité, recherche de reconnaissance, médisance, sourires de façade, ambition démesurée, dilettante, habitudes routinières, mauvaise foi, persiflages, etc., … Rien n'y manque.
Même s'il est vrai que les RTT ont bien raccourci la journée de travail, il n'en reste pas moins qu'une partie encore assez largement déterminante de la vie de nombre d'entre nous s'écoule « au travail ». Un microcosme bien particulier avec ses règles et ses non dits, ses habitudes et ses travers.
Dans ce contexte, Christophe CARLIER regarde ses personnages se débattre en distillant quelques petites piques plutôt bien senties à cet univers impitoyable.
Cela reste cependant gentillet : l'intrigue est un peu mince et le fil rouge un peu tiré par les cheveux.
Heureusement, Agathe faisant preuve, un peu à la manière de Gaston Lagaffe, de beaucoup d'imagination pour éviter de laisser le travail la bousculer, certains passages prêtent à sourire.
Malheureusement, cela ne va pas bien au delà.