Probablement le réseau social le plus utilisé en Russie, vKontakte fait l’objet d’une surveillance accrue. Durant toute l’année, ses fondateurs ont été accusés de favoriser, sinon simplifier, le partage illégal de fichiers : livres, films, musiques, émissions, tout y passait. Avec une forte croissance pour l’ebook, semblable au déploiement constaté de sites...
Que ce soient les tablettes ou les lecteurs ebook, la croissance des ventes finit toujours par correspondre avec une croissance de l’offre pirate. Pour le principal réseau social russe, vKontakte, cette situation est devenue un brin désagréable : toutes les recherches effectuées depuis les moteurs de Russie semblent converger vers le site. Des téléchargements directs et rapides sont autant de bonnes raisons pour que les internautes se précipitent.
Et que les ayants droit s’arrachent les cheveux. Évidemment, ces derniers n’ont jamais raté une occasion d’impliquer le service dans des actions juridiques liées à la contrefaçon. Mais depuis avril dernier, la plateforme semble avoir pris des mesures pour limiter la casse.
Pour s’épargner les plaintes d’ayants droit, vKontakte aurait en effet mis en route un système en mesure de bloquer les uploads de fichiers, tout en prenant en compte immédiatement les demandes de retraits. Un modèle de takedown, donc, doublé d’un outil de surveillance future.
Jusqu’à présent, les utilisateurs de vKontakte étaient autorisés à uploader des ebooks, quel qu’en soit le format (EPUB, PDF, Kindle) et l’intégrer à leur page personnelle. Il était donc possible de les télécharger par la suite depuis les serveurs du réseau. En avril, le directeur général de l’association de protection du droit d’auteur sur internet, Maxim Ryabyko, assurait que son organisme avait envoyé sensiblement moins de demandes de retraits à VK.
Ainsi, Maxim Ryabyko attendait encore d’avoir des précisions, mais entre février et avril, les choses semblaient évoluer. Contraindre vKontakte à collaborer avec l’industrie du livre russe figurait dans la to-do-list des maisons d’édition, disposées à prendre les mesures nécessaires pour ce faire.
Or, jusqu’à lors, VK n’avait pas apporté de précisions sur ses démarches. C’est que, d’un côté se retrouvent les autorités russes, de l’autre, des responsables venus des États-Unis. Et entre les deux, VK qui commence à se sentir un peu à l’étroit. La Russie n’a en effet pas la meilleure des réputations concernant le respect du droit d’auteur : et comme toute plateforme avec des millions d’utilisateurs, VK fait toujours l’objet d’attentions minutieuses.
Dans un rapport de l’United States Trade Representative, interface entre les USA et le reste du monde dans les échanges commerciaux, VK se trouve ainsi pointé du doigt. « Malgré des signaux positifs, VK continuera d’être au cœur d’activité de contrefaçon et d’être répertoriée en attendant que des mesures appropriées pour la promotion du droit d’auteur sur la plateforme soient instaurées », pouvait-on lire.
Et cela ne plaît pas vraiment à l’entreprise : « En 2016, nous avons signé un accord avec les principaux détenteurs de droits internationaux pour la musique, dont Universal, Sony, Warner, The Orchard, Merlin Network et Believe Digital, entre autres. La section musicale [payante] de l’application VK pour iOS est disponible pour les utilisateurs depuis août 2016, après deux ans d’absence », justifie-t-on.
De quoi se sentir vexé de figurer encore sur la liste noire américaine. « L’année prochaine, notre société poursuivra son travail de collaboration avec les titulaires de droits qui ne sont pas encore couverts par les accords actuels. » Autrement dit, audiovisuel dans le sens large, toute l'ndustrie du livre, et ainsi de suite. De quoi montrer patte blanche pour quitter la liste noire?
via Torrent Freak
Lecteurs, communauté et réseaux sociaux : promouvoir le livre