Arbre de l'oubli

Une fillette sans sourire et aux petits yeux tristes se réveille un matin et s'aperçoit que des feuilles mortes envahissent sa chambre. Elles n'en finissent pas de tomber et recouvrent tout de noir. Surtout les idées de l'enfant, empêtrées dans cette humeur automnale. Notre tendre héroïne semble se déplacer doucement, ralentie par un cœur bien lourd. Elle essaie d'exprimer sa solitude, son chagrin, ses angoisses face à un monde auquel elle ne semble pas appartenir. Et puis, parce qu'il faut bien que la mélancolie prenne fin et que les saisons se succèdent, le printemps sentimental arrive.

est un album incroyablement beau, délicat et dense. Shaun Tan, auteur et illustrateur, ne s'abandonne à aucune facilité: chaque page est travaillée comme un tableau unique, riche d'autres couleurs, techniques et effets que la précédente. Il dessine les émotions avec complexité et profondeur. Le texte est à la fois très sensible, poétique tout en restant laconique. Le tout rend une impression de délicieuse mélancolie à laquelle on s'abandonne volontiers. Et la fin nous sauve, optimiste et merveilleusement lumineuse. Elle nous laisse comme la petite fille de l'histoire: pleins d'espoir et souriants. A faire découvrir absolument aux enfants à partir de 10 ans.

Voyage d’un autre genre au plus près de la nature, Carnet de voyage auprès de mon arbre est une invitation à prendre le temps d’ouvrir les yeux et à faire silence face à l’infiniment beau de la nature invisible.

Sur la terre comme au ciel, d’animaux en insectes les rencontres rythmes les observations de ce Christophe Colomb du quotidien.

Edmond de Garenne propose ici le cahier naturaliste d’un lapin à la découverte de la vaste forêt dont il est résident. Photo, dessins, croquis et notes d’observation sont autant d’anecdotes que nous partage ce petit mammifère curieux sur la vie secrète des animaux.

Une trouvaille douce et poétique à partager au plus vite.

Vous avez trop de livres chez vous ? Plantez-les ! avec un peu de chance, ils deviendront des arbres…

Pour le moment, ce n'est pas possible, mais dans un avenir proche l'idée de l'éditeur argentin et de l'agence de communication fera certainement des pousses petits.

Première collection d'albums entièrement composée de papier recyclé et d'encres biodégradables, leurs couvertures contient des graines de Jaracandas qui, une fois dans le sol et arrosés, se mettent à pousser.

Le premier album de la collection Tree Book Tree se nommeMon père était dans la jungle (Mi papà estuvo en la selva) et entre directement dans le classement comme le premier Libro Arbol, Livre-Arbre recyclable.

Si effectivement on pense aux milliers d'arbres qui sont coupés puis transformés pour faire du papier, on peut se dire que cette idée est le véritable symbole du logo qui représente le recyclage. C'est une belle manière d'expliquer l'écologie et le recylage aux plus jeunes. Et si un éditeur français reprenait le concept ?

Trouvé sur le site de l'éditeur, une petite vidéo qui explique comment ce projet a été réalisé :

L’île aux arbres disparus. Londres, fin 2010. À la veille de Noël, Ada, adolescente interrogée en classe se lève et pousse un hurlement, aussi long que douloureux. Ada est la fille d’un dendrologue, qui tente de comprendre les arbres et plus particulièrement le figuier qu’il a dans son jardin.

Fille et père se sont éloignés depuis la mort de la mère d’Ada — et personne de la famille n’est venu pour les funérailles. Quand la tante d’Ada annonce sa venue en Angleterre, l’adolescente refuse catégoriquement.

Mais cette femme, très méditerranéenne, tactile, toujours empressée à l’idée de cuisiner, va faire remonter un passé enfoui, lié à l’île de Chypre — et l’histoire d’amour entre Kosats, d’origine grecque, et Derfne, d’origine turque. Les parents d’Ada. Et tout le déchirement d’une population, en pleine guerre civile en 1974.

Et pendant ce temps, le figuier nous parle, pour dire combien les chauves-souris sont utiles, les moustiques dangereux pour les humains, les fourmis exceptionnelles.

De très belles phrases, d’une simplicité déconcertante, l’histoire d’Elif Shafak compte parmi les ouvrages que l’on devrait, en ces temps d’inquiétude, lire. Avec un peu d’amour, n’importe qui peut aller mieux.(trad. Dominique Goy-Blanquet)

En mai dernier, The Novel Tree lançait une sorte de livre communautaire où chacun apportait une partie de son histoire à la somme totale, une façon symboliser la ramification des branches d'un arbre, comme autant d'auteurs par excroissances.

Et maintenant que le projet est fini, on compte des centaines d'auteurs qui y ont pris part. Pour Dave Tiesma, créateur du site, l'idée originelle a parfaitement évolué : « Que se passerait-il si je commençais un livre et laissais aux autres la possibilité d'ajouter ce qu'ils souhaitent ? Qu'adviendrait-il si des centaines de personnes écrivaient un seul livre ? »

L'adhésion était gratuite, et la participation tout autant. Le projet ayant été fort bien suivi, Dave envisage maintenant d'en bâtir un autre. Tout ce qui sera envoyé désormais prendra acte dans le volume 2. « La partie fondamentale de ce livre-arbre, c'est la communauté elle-même. Les membres peuvent communiquer entre eux, échanger et anticiper les prochains mouvements du livre. »

Un autre projet est actuellement en cours, mais d'autres sont aussi en préparation ; l'objectif final serait bien sûr d'arriver à la faire publier et planter ainsi des dizaines d'arbres-livres, constitués par des milliers de jardiniers-écrivains.

Le poète franco-chilien Carles Diaz est également docteur en histoire de l'art. Plus spécifiquement spécialisé dans l’art européen de la seconde moitié du XIXe siècle. Il est donc tout à fait fondé à évoquer la vie et les actes de Carl Alexander Simon, et ce dans l’édition des relations poétiques au monde, Poesis. 

Ce “petit maître" de la peinture allemande, quelque peu oublié, s’était exilé au Chili dans les années 50.
Alternant la forme poétique et la prose, Diaz propose un journal imaginaire de l'artiste, où l’exaltation est centrale, comme après tout retour aux sources premières :

“Toute ma jeunesse 
a rêvé sur les atlas, 
sur les cartes bordées de chansons
et parfumées d’inconnu.

Le visage du monde 
est cette plaine sans bords
où se fonde l’errance ;
la nudité des premiers hommes
s’anime de prestes lueurs,
s’accouple au fleuve nourricier. 

Les eaux qui s’étendent à l’infini 
sèment la caresse de toute fortune,
la grâce de la communion
du limon de la vie,
de la soif et de l’immuable…”