Bien sûr, il y a le journal de Gide, le journal de Green, celui de Renard. Bien sûr. On les lit souvent comme une page d'histoire, on a le sentiment d'approcher le "grand" écrivain. On cherche le détail, ce qui nous fera comprendre des événements auxquels ils furent mêlés, et l’œuvre qui nous a tant marqués. Évidemment, s'il s'agit du journal d'un ensablé, la démarche est très différente. On y cherche l'homme avant toute chose, et son métier d'écrivain exercé dans la platitude d'une vie qui ressemble à la nôtre. On mesure la difficulté qu'il y a à poursuivre vaille que vaille le travail d'écriture tout en faisant face aux nécessités de la vie. On comprend "comment cela se passe", la tension que représente ce perpétuel grand écart entre deux mondes différents : découragement, rancœur, espoirs déçus...