Pas de préface de professeur machin, ni de postface du spécialiste de la mort en 1512, seulement des écrivains qui disent le deuil, dans un petit Folio à 3 euros. Le deuil enveloppe d'une absence qui s'effiloche. La perte est presque aussi triste qu'un constat : on s'en remet, presque toujours. L'étoile s'éteint, même si l'oeil projette encore quelques lumières, et parfois, dans le silence de la nuit, l'écho de la voix aimée résonne encore.
15 plumes qui partagent leurs adieux, qui disent leur deuil, du Japonais Buson Yosa du XVIIIe siècle à Adèle Van Reeth « inconsolable », en passant par le plus célèbre de Victor Hugo, Paul Eluard et sa « morte vivante », Ivan Tourguéniev au cimetière, la prose enivrante de Bruges la morte. Albertine est morte, la mort dans la tête de Virginia Woolf, « la douce mort » de Simone de Beauvoir...
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Demain, après-demain, c'était un avenir de vie commune, peut-être pour toujours, qui commence, mon cœur s'élance vers lui, mais il n'est plus là, Albertine est morte.
De l'autre côté, le Kokinshū, anthologie japonaise légendaire compilée au début du Xe siècle sous le patronage impérial. Dans ce chef-d'œuvre de la poésie classique waka et ses 1100 poèmes, une section est consacrée à l'amour. 360 poèmes d'hommes et de femmes des VIIIe et IXe siècles. Cinq étapes : les prémices, l'approche, l'union, le désaccord et l'éloignement...
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En gardant secret tout le feu qu'il entretient dans ses profondeurs, le mont Fuji est vraiment ce que moi-même je suis.
- Anonyme, traduit, présenté et annoté par Alain-Louis Colas.