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9782931137062

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Littérature Allemande

Heureux ceux qui sèment et ne récoltent pas

Imaginez un homme, un poète, qui au cours de sa vie ne publie que onze poèmes. Rien que onze poèmes, en hébreu - une langue qui renaît après des millénaires d'oubli. Contre toute attente, son auteur se voit aussitôt reconnu par ses pairs comme l'un des poètes les plus doués et audacieux en ce début de XXe siècle. Abraham Sonne, ou Abraham Ben-Yitzhak sous son nom de plume, incarne alors l'espoir de l'ancienne langue ressuscitée. Mais cet espoir ne se concrétisera que partiellement, car Ben-Yitzhak cesse complètement de publier pendant douze longues années. Puis, en 1928, il réapparaît avec un dernier poème, intitulé "Heureux ceux qui sèment et ne récoltent pas" . Alors Ben-Yitzhak cède la place au "Dr. Sonne" . Le premier rejoint l'Olympe des lettres, le second fréquente, tous les jours à la même table, le Café Museum de Vienne. "Avec son regard d'ascète et son visage émacié, cet homme réservé mais doté d'un charisme singulier, qui avait écrit peu et à contrecoeur, impressionnait - par son érudition, son intelligence, et surtout par ses silences épiques - des intellectuels tels que Hermann Broch, Elias Canetti, James Joyce, Soma Morgenstern, Arthur Schnitzler, Robert Musil, Hugo von Hofmannsthal, le musicien Arnold Schönberg, le peintre Georg Merkel. . ". (Marco Filoni, La Repubblica) Fascinés par le personnage, le prix Nobel de littérature Elias Canetti et la pionnière de la poésie hébraïque Leah Goldberg ont relaté de leurs plumes vivaces leurs tête-à-tête avec cet esprit exceptionnellement vaste et profond : Canetti dans la Vienne d'avant l'Anschluss, épicentre de la culture européenne, et Goldberg ensuite, à Jérusalem et dans la ville moderniste de Tel-Aviv. Leurs récits accouplés ici en un même ouvrage se lisent telle une oeuvre de fiction tant la tension y est forte et y vibre la passion. Face au Dr. Sonne, écrit Canetti, "on sentait cette supériorité intangible qui faisait que quand il avait épuisé un argument on se sentait illuminé". Pour Goldberg, Sonne était "le premier poète hébreu dont l'horloge n'indiquait pas seulement l'heure aux Hébreux, mais scandait le temps de la littérature mondiale". Chapitre 1 : "L''Homme bon" , de Elias Canetti, traduction de l'allemand, Walter Weideli (© Albin Michel) Chapitre 2 : "Rencontre avec un poète" , de Leah Goldberg, traduction de l'hébreu, Dan Drai (© Accro Editions) Préface : Marco Filoni

11/2023

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Littérature française

Un vent les pousse

Bordeaux, 2025. Gilles, romancier sur le déclin, partage la garde de sa fille Chloé avec son ex-épouse. En tant qu'humaniste, il est scandalisé de se retrouver un matin convoqué à l'école maternelle pour des propos racistes que son enfant de cinq ans aurait tenus dans l'enceinte de la cour de récréation. Lors de cet entretien, la directrice de l'école lui annonce que Chloé va devoir être soumise à une série de tests psychologiques, désormais exigés par l'administration dans ce type de situation. Mais Gilles refuse de donner son accord et, de ce fait, se voit retirer la garde de sa fille. Soutenu par une jeune journaliste conservatrice et un sulfureux magistrat à la retraite, il s'engage alors dans une lutte juridique et médiatique incertaine qui le conduira progressivement à la radicalité. Après "Attrition" , un premier roman très personnel qui l'a placé parmi la vague montante des auteurs antimodernes, Frédéric Bécourt pointe ici les ravages invisibles d'une société contemporaine en quête constante d'innovation mais en manque de repères. Au fil d'un récit poignant, il s'attache à dépeindre avec une grande humanité le quotidien de femmes et d'hommes devenus les otages, ou parfois même les instruments, d'affrontements idéologiques qui les dépassent. Ingénieur de formation, Frédéric Bécourt a 49 ans. Il vit et travaille à Bordeaux.

03/2023

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Littérature Italienne

Mirko ne viendra plus

Aïda a six ans à peine lorsque sa mère la réveille en pleinenuit. Il faut fuir, se sauver, abandonner les grands-parents, la maison, quitterla Bosnie au plus vite et rejoindre le père qui travaille en Italie. Pour unesemaine, un mois peut-être, croient-elles encore, mais la guerre met laYougoslavie à feu et à sang, et il ne sera plus possible de revenir en arrière. Déchirée entre deux identités et deux cultures, entredes parents obsédés par le retour au village et un couple de volontairesmilanais qui la prend sous son aile et la pousse vers les études, Aïda veut àtout prix s'intégrer. Bien que né en Italie, son frère Ibro ne trouve pas saplace : inconstant et hypersensible, il souffre d'une psychose qu'elle se prometde guérir. Comment grandir au sein d'une famillebouleversée par la guerre et l'exil ? Dans un pays et une langue qui ne sont pasles siens ? Lauréate du prix Viareggio Rèpaci 2021 dupremier roman et finaliste du prestigieux prix Premio Strega 2022, "Mirko neviendra plus" inscrit dans nos mémoires le vécu profond d'une enfant immigréedevenant une femme libre. Ecrit à la première personne, ses courtes phrasespénètrent telles des flèches au plus profond des sentiments.

01/2025

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