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9782847347371

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Histoire internationale

Marie Tudor. La souffrance du pouvoir

En Angleterre, ses ennemis ne transmirent que le souvenir des centaines de protestants suppliciés brûlés vifs pour leur foi. Ils déplorèrent que durant ces années 1550, l’Angleterre fut en pleine déconfiture politique, appauvrie spirituellement, archaïque en matière économique, et affaiblie intellectuellement. L’héritage de Marie Tudor fut tout autant écorné en France. Joachim du Bellay parle de cette « furie et cruelle mégère », Voltaire a dit d’elle qu’elle « laissa une mémoire odieuse dans l’esprit de quiconque n’a pas l’âme d’un persécuteur », quant à Victor Hugo, il la décrivait ainsi : « c’était une jalouse reine, une vraie fille d’Henry VIII, et dont l’alcôve, comme celle de son père, s’ouvrait de plain-pied sur l’échafaud ». Jules Michelet paracheva l’assassinat historique. Cette légende forgée par des contempteurs de tous ordres est tenace et Isabelle Fernandez admet qu’une partie du bilan de Marie Tudor ne peut jouer qu’en sa défaveur : la restauration de l’autorité papale, l’alliance avec l’Espagne, les bûchers qui tentèrent de ramener le pays par la force dans le giron catholique, une infécondité tragique et la prise de Calais par les Français en 1558 permirent de stigmatiser ce règne trop souvent opposé au faste et à l’éclat élisabéthains. Isabelle Fernandez se garde d’opposer les deux soeurs jadis ennemies et sans tomber dans l’excès inverse qui conduirait à la porter aux nues, elle prend le parti de rappeler les aspects qui, dans cette reine malaimée car méconnue, font d’elle une figure d’exception dans l’histoire anglaise à plus d’un titre. Car qu’on le veuille ou non, Marie Tudor est aussi Marie Ière, la première femme à ceindre la couronne d’Angleterre.

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Royaume-Uni

Marie Tudor. La souffrance du pouvoir

Passée à la postérité sous le nom de Bloody Mary, ou Marie la Sanglante, Marie Tudor, fille d'Henri VIII, fait figure de mal-aimée. Du règne bref de cette reine catholique (1553-1558), on rappelle souvent les innombrables bûchers de Londres, la rudesse et l'intolérance religieuse. Si cette légende noire est tenace, il faut bien admettre qu'une partie de son histoire ne joue pas en sa faveur : le supplice de quelque trois cents protestants brûlés vifs et l'alliance avec l'Espagne qui devaient ramener le pays dans le giron catholique, une infécondité tragique et la prise de Calais par les Français en 1558. Au-delà de la comparaison avec la soeur de Marie Tudor, Elisabeth Ire, qui lui succéda, lui opposant l'éclat et le faste d'un règne long, Isabelle Fernandes brosse un portrait plus juste de Marie Ire d'Angleterre, reine méconnue et figure d'exception dans l'histoire anglaise.

06/2023