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9782824912516

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Weil

Note sur la suppression générale des partis politiques

Les partis sont un merveilleux mécanisme par la vertu duquel, dans toute l'étendue d'un pays, pas un esprit ne donne son attention à l'effort de discerner, dans les affaires publiques, le bien, la justice, la vérité. Si on confiait au diable l'organisation de la vie publique, il ne pourrait rien imaginer de plus ingénieux.

04/2024

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Weil

Note sur la suppression générale des partis politiques

Ecrite en 1940, publiée à titre posthume en 1950, cette brève "Note sur la suppression générale des partis politiques" offre une analyse politique pénétrante de Simone Weil sur les partis politiques. Pour l'auteure de "La Condition ouvrière", les partis politiques sont d'abord des machines à fabriquer des passions collectives, ce qui ne répond pas au besoin de démocratie qui doit dépendre avant tout de la volonté humaine. Leur véritable objectif, mortifère pour le bien commun sous couvert d'une illusion démocratique, est de générer sans limite leur propre croissance en aliénant la raison de leurs membres. "La tendance des partis est totalitaire, non seulement relativement à une nation, mais relativement au globe terrestre", affirme-t-elle. Elle suggère la mise en place d'un autre système d'organisation, fondé sur des revues et des groupes d'écriture, sans candidats à présenter aux élections. Les mérites de ce point de vue radical ont été défendus entre autres par André Breton pour qui ce pamphlet relève d'une nécessaire "entreprise de désabusement collectif". Le texte est suivi d'une biographie de Simone Weil.

10/2024

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Weil

Note sur la suppression générale des partis politiques

Ce réquisitoire balaie d'un revers de main la démocratie telle qu'elle a cours. Et, ose-t-on ajouter, telle qu'elle a encore cours. Son argumentation repose sur des réflexions philosophiques qui traitent de l'organisation idéale de la collectivité en démocratie, notamment le "Contrat social" de Rousseau. La raison seule est garante de la justice, et non les passions, nécessairement marquées par l'individualité. Or, les partis, puisqu'ils divisent, sont animés par les passions en même temps qu'ils en fabriquent. Ils défendent leurs intérêts propres au détriment du bien public. Pour Simone Weil, il faut se garder comme de la lèpre de ce mal qui ronge les milieux politiques mais aussi la pensée tout entière. Contre les passions collectives, elle brandit l'arme de la raison individuelle.

10/2023

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Weil

Note sur la suppression générale des partis politiques

Cet opuscule d'une quarantaine de pages est en réalité un texte écrit en 1940 par la philosophe et mystique Simone Weil, à une période historique très forte. Ce livret est la reproduction d'une note nommée " Note sur la suppression générale des partis politiques " où la jeune femme y détaille son engagement humaniste à vouloir un individu libre et autonome dans son action. Voici ce qu'écrit Simone Weil dès l'introduction au sujet des partis : "Le mal des partis politiques saute aux yeux, ne sont-ils pas même du mal à l'état pur ou presque ? " . La jeune auteure nous interroge douloureusement au fil des pages : jusqu'où les partis eux-mêmes sont-ils démocratiques ? Et les partis, même, sont-ils démocratiques ? Simone Weil détaille les notions de démocratie entre passion collective et expression à l'égard des problèmes de la vie publique, sans faire seulement un choix de personnes.

09/2022

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Weil

Note sur la suppression générale des partis politiques

Le fait que les partis existent n'est nullement un motif de les conserver. Seul le bien est un motif légitime de conservation. Le mal des partis politiques saute aux yeux... Le problème à examiner, c'est s'il y a en eux un bien qui l'emporte sur le mal et rende ainsi leur existence désirable. Mais il est beaucoup plus à propos de demander : Y a-t-il en eux même une parcelle infinitésimale de bien ? Ne sont-ils pas du mal à l'état pur ou presque ? S'ils sont du mal, il est certain qu'en fait et dans la pratique, ils ne peuvent produire que du mal. C'est un article de foi. " Un bon arbre ne peut jamais porter de mauvais fruits, ni un arbre pourri de beaux fruits ". Mais il faut d'abord reconnaître quel est le critère du bien. Ce ne peut être que la vérité, la justice, et en second lieu, l'utilité publique. La démocratie, le pouvoir du plus grand nombre, ne sont pas des biens. Ce sont des moyens en vue du bien, estimés efficaces à tort ou à raison. Seul ce qui est juste est légitime. Le crime et le mensonge ne le sont en aucun cas. La vérité est " une ". La justice est " une ". Les erreurs, les injustices sont indéfiniment variables. Ainsi les hommes convergent dans le juste et le vrai, au lieu que le mensonge et le crime les font indéfiniment diverger. L'union étant une force matérielle, on peut espérer trouver là une ressource pour rendre ici-bas la vérité et la justice matériellement plus fortes que le crime et l'erreur. Presque partout - et même souvent pour des problèmes purement techniques - l'opération de prendre parti, de prendre position pour ou contre, s'est substituée à l'obligation de la pensée. C'est là une lèpre qui a pris origine dans les milieux politiques, et s'est étendue à travers tout le pays, presque à la totalité de la pensée. Il est douteux qu'on puisse remédier à cette lèpre, qui nous tue, sans commencer par la suppression des partis politiques.

11/2021

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Weil

Note sur la suppression générale des partis politiques

Le fait que les partis existent n'est nullement un motif de les conserver. Seul le bien est un motif légitime de conservation. Le mal des partis politiques saute aux yeux... Le problème à examiner, c'est s'il y a en eux un bien qui l'emporte sur le mal et rende ainsi leur existence désirable. Mais il est beaucoup plus à propos de demander : Y a-t-il en eux même une parcelle infinitésimale de bien ? Ne sont-ils pas du mal à l'état pur ou presque ? S'ils sont du mal, il est certain qu'en fait et dans la pratique, ils ne peuvent produire que du mal. C'est un article de foi. ''Un bon arbre ne peut jamais porter de mauvais fruits, ni un arbre pourri de beaux fruits''. Mais il faut d'abord reconnaître quel est le critère du bien. Ce ne peut être que la vérité, la justice, et en second lieu, l'utilité publique. La démocratie, le pouvoir du plus grand nombre, ne sont pas des biens. Ce sont des moyens en vue du bien, estimés efficaces à tort ou à raison. Seul ce qui est juste est légitime. Le crime et le mensonge ne le sont en aucun cas. La vérité est ''une''. La justice est ''une''. Les erreurs, les injustices sont indéfiniment variables. Ainsi les hommes convergent dans le juste et le vrai, au lieu que le mensonge et le crime les font indéfiniment diverger. L'union étant une force matérielle, on peut espérer trouver là une ressource pour rendre ici-bas la vérité et la justice matériellement plus fortes que le crime et l'erreur. Presque partout - et même souvent pour des problèmes purement techniques - l'opération de prendre parti, de prendre position pour ou contre, s'est substituée à l'obligation de la pensée. C'est là une lèpre qui a pris origine dans les milieux politiques, et s'est étendue à travers tout le pays, presque à la totalité de la pensée. Il est douteux qu'on puisse remédier à cette lèpre, qui nous tue, sans commencer par la suppression des partis politiques. "On ne peut servir Dieu et Mammon. Si on a un critère du bien autre que le bien, on perd la notion du bien" .

12/2016

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