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9782721008916

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Littérature française

La Malcastrée

On est au début des années 1970. La Malcastrée raconte, en la faisant remonter à l'enfance, la maltraitance exercée par les institutions psychiatriques. Celle-ci est illustrée de manière saisissante par le sort d'enfants trisomiques que la narratrice est chargée d'attacher à leurs sièges toute la journée... Avant qu'elle ne retourne la situation en les détachant tous, libérant leurs mouvements au risque de sa propre vie. Ainsi se succèdent des moments-limites, traversés dans la souffrance et dans une solitude impitoyable. Au rythme d'une écriture pulsionnelle, l'autrice décrit les traitements chimiques destructeurs, les avortements forcés, l'abandon par l'homme aimé, l'interdit d'écrire. Et finalement l'expulsion, une forme douloureuse de libération, payée très cher par le suicide d'une compagne d'infortune. Emma Santos qualifie son deuxième livre de témoignage, " écrit avec beaucoup de rage et de révolte ". " La Malcastrée a été écrite moitié dehors, moitié dedans, entre deux opérations, entre les rues de Paris et les hôpitaux, dans le silence, demi-honteuse, toujours triomphante, entre la réalité et le rêve. Les mots sont étroitement liés à mon corps, à ma maladie. Je n'ai jamais envié une bonne santé. Et pourtant j'écrivais déjà avant la maladie, dans l'enfance. Un geste, ce geste, l'acte, rejeter. Il n'y avait pas cette tentative littéraire. Cette tentative exhibitionniste. Se reconstruire avec des mots. Se reconstruire en espérant surtout ne jamais y arriver. La Malcastrée, c'est déjà si vieux. 1971. La recherche du comment. Le système des mots, comment on y entre. Ecrire comme on meurt ou écrire quand on ne meurt pas. " E.S. " Emma Santos se donne toute, sans tricher. Et cette vérité-là est pleine de trouble. La lecture de ses livres est saisissante, l'écriture fascine, donne le vertige, interroge, dérange. " Daniel Mallerin, Libération, 2 octobre 1975

05/2021