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9782378390341

Extraits

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Littérature française

Belvédère. En attendant le greffeur

Comment parler d'une quête de sens, sans tomber dans un cliché ? En traquant l'absurde et en contaminant le tragique par l'humour, par exemple. Il y a bien le projet de construction d'un belvédère, voire de deux. Voilà notre fil conducteur. Chaque ouvrage est commandité dans une parcelle d'espace-temps distincte ; celle de l'Europe d'aujourd'hui et celle d'antan - ère où l'on commença à dompter la nature pour la tenir à carreau dans des jardins d'agrément. L'élite ayant envie de cultures exotiques, le métier de greffeur est en vogue. On s'extasie devant les végétaux édéniques, et par hantise de Satan, on réfute l'humain en montant des bûchers. De nos jours, nous fétichisons le sauvage à travers un proclamé retour aux sources, tout en dénaturant les corps avec un scalpel, par hantise de la décrépitude. Chaque époque se heurte à ses propres démons et à ses paradoxes. Mettons-les en conjonction pour en faire émerger un relief saisissant. A cet effet, un personnage énigmatique entre en scène : Evrard, pilier des estaminets pragois, adepte du culte du pain d'épices, amateur de tirades intellectuelles, interprète à tendance spéculative et peut-être aussi le Greffeur qui se fait attendre. A l'autre bout de la toile, face à l'écran d'ordinateur, se trouve sa correspondante, Nela, la narratrice. Tchèque, naturalisée française, adepte de la fuite, amatrice d'aquarelles, interprète à tendance sarcastique, elle est la conscience de ce livre, figure de l'exil intime et des solitudes partagées. Le pouvoir et les limites de la langue sont leur sujet de discussion favori. En filigrane des destins de tous les protagonistes apparaît un motif immuable, celui de la rencontre qui divise le temps en un avant et un après. Comment parler d'une quête de sens, sans tomber dans un cliché ? En traquant l'absurde et en contaminant le tragique par l'humour, par exemple. Il y a bien le projet de construction d'un belvédère, voire de deux. Voilà notre fil conducteur. Chaque ouvrage est commandité dans une parcelle d'espace-temps distincte ; celle de l'Europe d'aujourd'hui et celle d'antan - ère où l'on commença à dompter la nature pour la tenir à carreau dans des jardins d'agrément. L'élite ayant envie de cultures exotiques, le métier de greffeur est en vogue. On s'extasie devant les végétaux édéniques, et par hantise de Satan, on réfute l'humain en montant des bûchers. De nos jours, nous fétichisons le sauvage à travers un proclamé retour aux sources, tout en dénaturant les corps avec un scalpel, par hantise de la décrépitude. Chaque époque se heurte à ses propres démons et à ses paradoxes. Mettons-les en conjonction pour en faire émerger un relief saisissant. A cet effet, un personnage énigmatique entre en scène : Evrard, pilier des estaminets pragois, adepte du culte du pain d'épices, amateur de tirades intellectuelles, interprète à tendance spéculative et peut-être aussi le Greffeur qui se fait attendre. A l'autre bout de la toile, face à l'écran d'ordinateur, se trouve sa correspondante, Nela, la narratrice. Tchèque, naturalisée française, adepte de la fuite, amatrice d'aquarelles, interprète à tendance sarcastique, elle est la conscience de ce livre, figure de l'exil intime et des solitudes partagées. Le pouvoir et les limites de la langue sont leur sujet de discussion favori. En filigrane des destins de tous les protagonistes apparaît un motif immuable, celui de la rencontre qui divise le temps en un avant et un après.

12/2018