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9782365001953

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Souvenirs d'une morte vivante

Ce livre n'aurait pas dû être écrit. Marquée dans son enfance par la Révolution de 1848, proche de l'Association Internationale des Travailleurs, Victorine B... prit part avec passion — comme nombre de femmes — à l'Insurrection de la Commune de Paris. Sans surprise, la presse monarchiste, imprégnée du sexisme accoutumé des catholiques réactionnaires, s'en donna à coeur joie contre ces "harpies sanguinaires". Ce furent elles qu'on accusa d'avoir tenté de détruire Paris en provoquant des incendies — de là le terme "pétroleuses" (même si, Victorine B... le mentionne dans son récit, quand les maisons brûlaient sous les bombardements des Versaillais, on accusait leurs habitants d'y avoir mis le feu, et parfois les pompiers d'avoir utilisé leurs lances à eau... pour y projeter du pétrole ! ) Quand il y vade politique, le cynisme et le mensonge sont pour d'aucuns les armes les meilleures... Dénoncée comme "pétroleuse", Victorine Brocher (c'est là son nom complet) fut officiellement fusillée au Mur des Fédérés. Mais, quand il s'agissait d'exécuter quelqu'un, les troupes Versaillaises n'avaient pas vraiment de scrupule : on fusillait, pour réfléchir ensuite. De là le titre choisi par Victorine B... quand elle écrivit ses mémoires. Un beau texte, souvent poignant, un témoignage rare qui décrit la Commune vécue de l'intérieur. Un document indispensable à la compréhension de notre Histoire. Pierre-Yves Ruff.

04/2021