Recherche

9782343196824

Extraits

ActuaLitté

Sciences historiques

La scolarité des enfants d'immigrés polonais. Société métallurgique de Normandie & Société des mines de Soumont - 1919-1939

En 1919, une convention qui visait favoriser l'envoi des travailleurs polonais en France était signée. Dans ce texte, rien n'était indiqué sur la scolarisation des enfants de ces ouvriers, alors ces derniers, encouragés par les autorités polonaises en France, vont demander des ouvertures de cours en langue d'origine auprès de leurs employeurs pour leurs enfants. L'idée du provisoire et l'espoir d'un proche retour au pays régnaient alors dans tous les esprits. Dès le début des années 1920 et face à cet impensé de la question scolaire, les autorités françaises durent faire face à des mises en place de cours de polonais, sous l'égide entre autres des compagnies minières. L'Etat polonais, de son côté, se penchait aussi sur cette question ; et, en 1924, l'ouverture de cours de langue et culture polonaise pour les enfants d'immigrés était évoquée lors de la Conférence franco-polonaise qui se tenait à Paris. Les autorités françaises refusèrent, à ce moment, de légiférer et d'institutionnaliser ces apprentissages. Mais, pour ne pas heurter cet important partenaire polonais, le Comité central des houillères de France rédigea une lettre où il invitait les employeurs à mettre en oeuvre ce type d'enseignement. L'étude des communautés polonaises installées dans les espaces industriels et paternalistes basés près de Caen (Société métallurgique de Normandie et Société des Mines de Soumont) et des classes de polonais qui étaient instituées permet de comprendre en quoi consistaient ces classes pour enfants polonais (contexte, organisation, financement), mais aussi en quoi ces enseignements s'inscrivaient contre une volonté d'intégration. Cet ouvrage offre ainsi un panorama sur ce qu'était la stara emigracja, ce courant migratoire qui vit arriver des centaines de milliers de Polonais en France entre 1919 et 1939.

03/2020