Tchisso ou le révolté
Décidément, la vie est une tragi-comédie ! Comédie parce qu'elle fait de l'homme un objet et un sujet comique, et tragédie parce qu'elle est le théâtre d'une somme de douleurs qui caractérisent le destin humain. La fiction littéraire n'est qu'une transposition de ce méli-mélo existentiel fait de joies et de peines, de délices et de supplices, parfois. Quand nous ouvrons la première page de Tchisso ou le révolté, un immense rideau s'efface sous nos yeux. Et d'acte en acte, de scène en scène, en partant d'un mauvais conseil prodigué par Fankam à Ngandjui, le chef du village, Sébastien Ngako nous montre comment une faute apparemment vénielle peut engendrer des assassinats. Il braque sa caméra sur cette société contrastée d'amour, de jalousie, de haine, de passion, de trahison et de vengeance, et où l'égoïsme peut déclencher des dégâts insoupçonnés. Les vérités qu'il fait éclater au grand jour sont incroyables, choquantes, voire difficiles à regarder en face.
06/2019