Hiver au Proche-Orient
Le 12 octobre 1933, Annemarie Schwarzenbach (1908-1942) monte à bord de l'Orient-Express en gare de Genève. Deux semaines plus tard en Suisse alémanique, la Zürcher Illustrierte annonce que la " journaliste photographe " se trouve au Proche-Orient avec un groupe d'archéologues pour un périple de six mois à travers la Turquie, la Syrie, la Palestine, l'Irak et la Perse. En avril elle a lancé le concept d'une revue antifasciste, dont Klaus Mann a pris la direction, mais elle s'est sentie incapable de demeurer sous le " nuage noir " qui commence à empoisonner l'Europe depuis l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Si elle choisit la fuite, celle-ci devra donner une orientation constructive à sa vie; aussi la voyageuse va-t-elle s'attacher aux réalités des pays traversés, aux rencontres avec les autochtones, aux visites de chantiers de fouilles. Dans le même temps, ce premier contact avec l'Orient est une " plongée dans l'intemporel et l'incertain ". Au cours de périples ultérieurs, ces contrées deviendront pour Annemarie le symbole de l'égarement existentiel de l'être humain.
09/2006