Le droit de rêver
" Dans quel espace vivent nos rêves ? Quel est le dynamisme de notre vie nocturne ? L'espace de notre sommeil est-il vraiment un espace de repos ? N'a-t-il pas plutôt un mouvement incessant et confus ? Sur tous ces problèmes nous avons peu de lumière parce que nous ne retrouvons, le jour venu, que des fragments de vie nocturne. Ces morceaux de rêve, ces fragments d'espace onirique, nous les juxtaposons après coup dans les cadres géométriques de l'espace clair. Du rêve nous faisons ainsi une anatomie en pièces mortes. Nous perdons ainsi la possibilité d'étudier toutes les fonctions de la physiologie du repos. Des transformations oniriques, nous ne retenons guère que les stations. Et c'est cependant la transformation, les transformations qui font de l'espace onirique le lieu même des mouvements imaginés. " Gaston Bachelard.
05/2001