La documentation française a rendu public un rapport sur les chiffres clefs dans le domaine de la culture, dont les chiffres sont repris du Syndicat national de l'édition. Tous les secteurs sont passés au crible, des musées aux bibliothèques en passant par la presse et la musique.
Chiffres clés, statistiques de la culture est devenu la référence de la connaissance de la vie culturelle française. Il permet d’en appréhender les principaux aspects sous un angle statistique. Quant à nous, on s’en tiendra à un rapide petit tour d’horizon pour le monde de l’édition en France.
Si certains disent qu’on est arrivé dans un état de surproduction dramatique, les chiffres ne pourront que leur donner raison. Alors que le lecteur seraréfie, en 2007, 75 385 titres ont été publiés (37 326 nouveautés pour 38 059 réimpressions). Si l’on revient en 1985, on comptait « seulement » 29 068 titres édités. En termes d’exemplaires produits, on passe de 365,7 millions en 1985 à 655,2 millions en 2007…
Si l’on analyse ces chiffres par genre, on retrouve parmi les 75 385 titres publiés en 2007, 9692 pour le scolaire, 9817 pour les sciences humaines. La littérature reste bien devant avec 14012 titres, devant la littérature jeunesse (12428) et les beaux livres et livres pratiques (10705).
Concernant l’édition de traductions, la production reste stable entre 2005 et 2007 (respectivement de 8512 et 8549 titres). Leslivres sont principalement des traductions de l’anglais (5137 unités en 2007) mais le Japonais arrive en deuxième place…loin derrière avec 642 titres, suivi par l’Allemand (606) et l’Italien (406). A 40 % les traductions concernent des romans, 15 % les sciences humaines et sociales et 14 % pour la jeunesse.
Editions et finances :
A l’aide d’un graphique, le rapport démontre clairement qu’entre 1975 et 2007, le nombre de titres, comme celui des exemplaires, poursuit une ascension sans fin tandis que le tirage moyen affiche une baisse constante jusqu’au début des années 2000 pour finir par se stabiliser depuis.
En termes de chiffres d’affaires, on est passé de 2164 millions en 1993 (répartis entre 2096 millions en vente de livres et 67 en cession de droits) à 2894 en 2007 avec une forte hausse des cessions de droits (2762 millions en vente de livres et 132 en cession de droits).
Si l’on s’attache à analyser ces chiffres par catégorie, la littérature est nettement devant, avec 603 894 milliers d’euros contre 345 113 pour l’édition scolaire, les sciences humaines et sociales totalisant de leur côté 215 970 milliers. La littérature jeunesse arrive à 367 435 milliers et les beaux livres et livres pratiques sont à 445 560 milliers d’euros.
Sur l’année 2007, toutes catégories confondues, 486,6 millions de livres ont été vendus. L’enseignement scolaire en a écoulé 65 372, les sciences humaines et sociales 18439, la littérature 116 528, la jeunesse 93 095 et beaux livres et livres pratiques 57 523 exemplaires.
Maisons d’édition et lieux d’achat :
Le rapport comptabilise 295 maisons d’éditions avec douze d’entre elles qui font au moins 50 millions d’euros de chiffre d’affaires et on tombe à 34 pour un chiffre d’affaires compris entre 10 à 50 millions d’euros. De un à cinq millions on retrouve 84 maisons et 141 qui se placent au-dessous d’un million de chiffre d’affaires. Cinquante-six maisons ont produit moins de 10 titres sur l’année tandis que 75 en ont proposé plus de 200.
Si l’on observe les lieux d’achat, Internet n’occupe toujours qu’une place minime avec près de 8 % des livres écoulés contre un peu plus de 22 % pour les librairies, les grandes surfaces spécialisées arrivent à plus de 25 % tandis que les supermarchés sont à un peu plus de 20 % des livres vendus.
Qui sont les lecteurs en 2007 ?
Les femmes lisent plus que les hommes….voilà un phénomène qui n’est pas nouveau : 67 % des femmes interrogées ont au moins lu un livre sur les douze derniers mois contre 48 % des hommes. Si l’on s’intéresse à la lecture par tranche d’âge, on remarque que ce sont les plus jeunes qui lisent le plus : 66 % des 15-29 ans disent avoir lu au moins un livre sur les douze derniers mois contre près de 55 % pour les 50 ans et plus. De quoi faire mentir les préjugés…
Si l’on se réfère aux catégories socioprofessionnelles des lecteurs, on remarque que 69 % des agriculteurs n’ont pas lu un seul livre sur les douze derniers mois comme 67 % des ouvriers. Les plus gros lecteurs restent les cadres et professions intellectuelles supérieures…Rien de nouveau sous le soleil…hélas…