Le site « Wired.co.uk » a obtenu un document qui détaille un projet de plateforme à destination des scientifiques, « Google Science ». Il s’agirait d’une plateforme gratuite et en open access, qui permettrait aux scientifiques de collaborer et de publier des articles. Mais rien n’est sûr, car il est difficile d’établir la source du document en question.
« Wired » a reçu le document de manière anonyme. Le fichier explique que la plateforme donnerait accès à Google Docs, Google Plus et YouTube, avec pour objectif de faire de la concurrence aux plateformes payantes qui existent déjà et qui sont conçues pour le monde scientifique. Le document aurait été remis il y a peu à des universitaires de Berlin par des cadres de la firme américaine.
Selon l’enquête menée par « Wired », le document pourrait en fait dater de 2011. Mais cela pourrait être tout simplement un « fake ». Quoiqu’il en soit, et comme le journaliste le fait remarquer, ce document permet de poser la question de la collaboration et de la publication scientifique en ligne.
Le document met en avant les avantages d’une telle plateforme et les gains qu’elle pourrait apporter au travail scientifique. À ce titre, on peut y lire : « Il est facile d’imaginer une accélération drastique du progrès scientifique si nous pouvions améliorer de manière radicale les façons de faire à tous les niveaux ».
L’OPEN ACCESS POUR METTRE FIN À L’ESCALADE DES PRIX
L’open access pourrait changer pas mal de choses. Pour le moment, les publications scientifiques privilégient le modèle payant, ce qui va à rebours de la logique qui prévaut sur internet. D’autant plus que les abonnements ne sont pas particulièrement bon marché. Quiconque a cherché à en savoir plus sur une étude scientifique citée dans la presse a pu en faire l’expérience. Sitôt arrivé sur le site de la publication, il faut débourser une certaine somme, ne serait-ce que pour pouvoir lire un seul article.
Par exemple, pour s’abonner à la version papier et en ligne du British Medical Journal, il faut compter entre 358 et 1113 euros, selon l’édition choisie...
Pour les institutions universitaires, les prix montent très haut, très vite. En 2011, le New York Times rapportait qu’un abonnement annuel d’un an pour une université américaine à la revue Biochimica et Biophysica Acta s’élevait à 20 000 dollars. Certes, cela donne accès à d’autres publications par la même occasion, mais tout de même.
C’est ainsi qu’au début de l’année on apprenait que plusieurs universités françaises ne comptaient pas renouveler leur abonnement à certaines revues. Ainsi, l’Université Pierre et Marie Curie, première université française selon le classement de Shanghai 2014, a décidé de ne pas renouveler son abonnement électronique à la prestigieuse revue « Science ». En cause : une augmentation des frais de 100 % de la part de l’éditeur, augmentation ensuite revue à la baisse à 47 %.
Dans le même temps, Paris V (Descartes) se désabonnait de 34 revues, pour faire des économies budgétaires. De quoi faire réfléchir.
:
Robert Scoble
Google Logo in Building43
CC BY 2.0