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Ramuz

Extraits

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Critique littéraire

Connaissance De Ramuz

Ouvrage critique 141 pages Une bonne préface à l'oeuvre de C.F. Ramuz, un hommage à l'homme qui l'était, à son oeuvre, et un retour sur les lieux qu'il a aimés. Une évocation nostalgique par quelqu'un qui l'a connu et que la découverte de son oeuvre a marqué à jamais... Extrait : "Déjà la mort éloigne de nous ce visage que l'inquiétude torturait, déjà se retendent les plis de ce front labouré. Bientôt, notre mémoire ne retiendra plus de lui que des attitudes passagères, bientôt, l'homme qu'il fut disparaîtra tout à fait derrière une image conventionnelle de poète, si parfaitement étrangère au modèle que ceux qui l'ont connu ne le reconnaîtront plus."

01/1964

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Critique

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ PAUL CLAUDEL 1979 - 4, N 76 - HOMMAGE À RAMUZ. HOMMAGE À RAMUZ

Le Bulletin de la Société Paul Claudel existe depuis 1958 et paraît tous les quatre mois. Il publie des inédits et des études et rend fidèlement compte de l'actualité éditoriale et théâtrale claudélienne.

07/2023

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Critique

Ramuz. Un passager clandestin des Lettres françaises

C'est confronté au monde littéraire de son temps que C. F. Ramuz trouve sa pleine mesure, Passons donc le Jura, jusqu'à Paris, la ville qui l'a révélé à lui-même. En 1904, il entre en passager clandestin dans la vie littéraire de la capitale. Bousculant le "bon français" , ce fétiche national, il conquiert un style. Le voilà accusé de "mal écrire" , désigné comme étranger dans sa propre langue. La presse française l'a longtemps soupçonné de créer par effraction : c'est qu'elle idéalise ou craint ses marges géographiques. Ramuz est ainsi demeuré en garde à vue à l'entrée du panthéon littéraire de l'Hexagone : "Nul n'entre ici s'il n'est... " Un durable malentendu ?

06/2023

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Littérature française

Aline. Un roman de Charles-Ferdinand Ramuz

Aline, jeune fille de condition modeste, est séduite par Julien, le fils d'un riche paysan du village. Elle vit une histoire d'amour passionnée, alors que Julien, lui, ne cherche qu'à satisfaire son instinct. La suite est facile à deviner : elle tombe enceinte et il l'abandonne... Que vatelle faire ? ...

02/2023

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Critique littéraire

Vivre Rimbaud selon CF Ramuz et Henri Bosco

" Il ne s'agit pas de [... ] copier [Rimbaud], mais de le vivre ou de le revivre "... Cet aveu de C.F. Ramuz incite a repérer les remmiscences de l'oeuvre de Rimbaud dans celle de cet écrivain suisse, poète et romancier dont le projet littéraire est soutenu par une vision de l'art et du monde qui se rapproche de celle du Rimbaud " voyant ". Ce désir de "revivre" Rimbaud semble avoir été partagé par Henri Bosco, qui reconnaissait d'ailleurs la grandeur de Ramuz. Le premier roman publié de Bosco comporte plusieurs références, imprégnées d'une ironie préoccupante, à des oeuvres fort connues de Rimbaud. Même si elles ne sont pas toujours conscientes, ces réminiscences, dans les poèmes et surtout les romans de Ramuz et de Bosco, sont autant de questions posées au mystère du poète et de l'homme Rimbaud, un mystère que rend peut-être moins obscur le regard de ces deux successeurs.

01/2010

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Littérature française

Jean-Luc persécuté. Un roman de Charles-Ferdinand Ramuz

Jean-Luc persécuté est un roman de Charles-Ferdinand Ramuz (1878-1947), publié en 19081. En 1906, la maison Payot demande à Ramuz et à Bille, peintre à Sierre, de collaborer pour réaliser un ouvrage sur la montagne valaisanne (Le Village dans la montagne). L'écrivain fera donc plusieurs séjours en Valais et ébauche son premier roman sur la "matière valaisanne" Résumé Au village du haut, Jean-Luc Robille vit avec Christine et son fils. Un dimanche, il découvre que Christine est partie rejoindre dans un fenil Augustin Crettaz, son ancien amoureux, un saisonnier des hôtels. Il prend son fils et descend dans les bas vivre chez sa mère. En mars, Christine étant venue le chercher trois fois, Jean-Luc remonte et un semblant de vie commune reprend. A la fin d'avril, il se casse la jambe en faisant le bois à Sassette. Cet accident les rapproche et c'est de nouveau le bonheur. A l'entrée de l'été, Augustin étant revenu, Christine court le rejoindre. Jean-Luc la chasse, garde l'enfant et se met à boire. Au printemps suivant, le petit Henri se noie dans l'étang et Jean-Luc sombre dans la folie. Christine étant revenue pour l'été avec l'enfant d'Augustin, Jean-Luc les enferme dans un fenil et y met le feu. Poursuivi dans la montagne par les gens du village, il se jette dans le vide.

02/2023

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Littérature française

La Grande Peur dans la Montagne. Un roman de Charles-Ferdinand Ramuz

Un alpage appartenant à un village, le plus élevé, nommé Sasseneire, est inutilisé depuis vingt ans. Des malheurs s'y sont produits, que les vieux du village ont attribués à des causes surnaturelles : à les en croire, la montagne n'y tolère pas l'intrusion des troupeaux ni des hommes. Selon certains, Satan luimême s'en est mêlé. Cet alpage est remis en service grâce aux votes du clan des jeunes qui opposent leur rationalisme aux certitudes des anciens, syncrétisme de catholicisme et de croyances magiques. Très vite, un malaise s'installe parmi les gardiens du troupeau, les malheurs se succèdent et la situation vire peu à peu au drame... Charles Ferdinand Ramuz, né à Lausanne le 24 septembre 1878 et mort à Pully le 23 mai 1947, est un écrivain et poète suisse. Son oeuvre comprend des romans, des essais et des poèmes où figurent au premier plan les espoirs et les désirs de l'être humain.

01/2023

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Littérature française

Le Règne de l'esprit malin. Un roman de Charles-Ferdinand Ramuz

Un village de montagne ordinaire, quoiqu'un peu reculé, dans le Valais suisse : de la vigne dans le bas de la commune, des pâturages sur le haut. Comme l'écrit Marianne Ghirelli, "Le règne de l'esprit malin a pour sujet l'irruption d'un principe maléfique dans une communauté paysanne. Comme dans une vieille légende, ce principe perturbateur n'est personne d'autre que le Diable, qui revêt pour l'occasion la personnalité du cordonnier Branchu. Aveuglés par son pouvoir suborneur, les villageois ne reconnaissent pas le Malin. Il débauche ceux qui le suivent par les biens dont il les comble, tandis que les rares personnes qui lui résistent vivent dans une misère indicible. Les catastrophes, les crimes et les blasphèmes culminent par une horrible fête qui commence à l'auberge pour se continuer à l'église. Que Ramuz ait écrit ce roman d'une société archaïque, livrée violemment à la rage de la transgression et de la destruction, peu de temps avant la Première Guerre, semble une preuve impressionnante de son don de divination".

01/2023

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Littérature française

Adam et Eve

Adam et Eve n'est pas seulement un romain qui sonne le glas du romantisme amoureux et qui constate la souffrance de la séparation. Il est un texte qui pose, comme ligne de fuite, comme perspective d'espérance, la poésie et l'attente, et la contemplation.

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Littérature française

Derborence

Derborence, un beau pâturage vert, peuplé pendant l'été de troupeaux et de bergers. Mais cette nuit-là, le 22 juin, un pan du massif des Diablerets s'est effondré sur les hommes et les bêtes, transformant le site en un paysage de désolation. Lorsque Antoine, le seul rescapé, réapparaît sept semaines plus tard, les habitants du village le prennent pour une âme égarée : poussé par le diable, vient-il rechercher des vivants ? Retournera-t-il auprès des morts ou se laissera-t-il convaincre par sa jeune épouse de revenir à la vie ? Derborence, oeuvre de maturité et roman le plus populaire de C. F. Ramuz, écrit en 1934. Histoire merveilleuse des relations entre l'homme et la montagne.

06/2022

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Littérature française

Jean-Luc persécuté

" Comme il avait été convenu qu'il irait, ce dimanche-là, voir sa chèvre à Sassenaire, Jean-Luc Robille, après avoir mangé, pris son chapeau et son bâton. "

06/2022

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Littérature française

Découverte du monde

C'est un petit garçon qui n'a pas de talent, mais obéit à une impulsion du dedans contre laquelle il est sans défense : assis seul à sa table où brûle une lampe à pétrole, il dispose méthodiquement devant lui son César, dont il a un chapitre à traduire, son cahier, son dictionnaire, son encrier, sa plume ; mais, en même temps, sous son cahier, il glisse une feuille volante.

01/2022

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Critique littéraire

D'une langue l'autre. L'écriture de Charles-Ferdinand Ramuz à travers le prisme de sa réception germanophone

Charles-Ferdinand Ramuz (1878-1947) compte parmi les auteurs de Suisse francophone les plus traduits au cours du XXe siècle. Ses romans, nouvelles, poèmes et essais ont circulé à travers le monde entier dans une trentaine de langues, totalisant plus de trois cents documents traduits. Malgré cette très large diffusion, aucune étude détaillée n'a permis à ce jour de présenter les enjeux de sa réception en dehors de l'aire francophone. Cette recherche vise à combler en partie cette lacune, en s'attachant à l'analyse de la réception germanophone de Ramuz. Comme celle-ci se concentre essentiellement sur un espace de production, de circulation et de discussion alémanique, ce travail aborde aussi une histoire des échanges littéraires en Suisse. Les documents analysés permettent d'identifier les facteurs qui ont conféré à Ramuz, dans le contexte spécifiquement suisse, la stature d'un écrivain national. Après quelques incursions en bonnes feuilles dès 1908, puis une nouvelle traduite dans un recueil en 1918, c'est en 1921 que paraissent les premières traductions allemandes en volume, sous l'égide du traducteur bâlois Albert Baur. Werner Johannes Guggenheim, un homme de théâtre très engagé dans la vie culturelle suisse, lui emboîte le pas pour devenir dès 1927 le traducteur attitré de Ramuz. Entre 1927 et 1945, il signe vingt et une traductions qui feront l'objet de nombreuses rééditions. Durant cette large période, la lecture des textes de Ramuz est placée sous le sceau de la Défense spirituelle et le travail du traducteur contribue à renforcer les valeurs fondatrices du pays, par-delà les barrières linguistiques. Mais les textes de Ramuz prêtent aussi le flanc à un autre type de lecture idéologique : l'attachement de l'auteur au sol qui l'a vu naître fournit un terreau propice aux thèses du IIIe Reich et plusieurs travaux universitaires allemands investissent la mystique paysanne de Ramuz pour le rattacher au canon de la littérature " Blut-und-Boden ". Il faut attendre les années 1970 pour qu'un vaste projet éditorial s'engage dans une réévaluation de l'œuvre ramuzienne : entre 1972 et 1978, la maison Huber Verlag à Frauenfeld confie à différents traducteurs le soin de traduire les grands romans et les principaux essais de Ramuz sous le titre des Werke in sechs Bänden. La modernité de son écriture, son rythme et sa narration polyphonique ressortent alors à travers ces retraductions. Parallèlement, la réception germanophone de Ramuz est animée à la fin des années 1970 par une série de traductions en dialecte bernois réalisées par Hans Ulrich Schwaar. Depuis le début des années 1980, l'œuvre de Ramuz se trouve toujours au catalogue des éditeurs de langue allemande, mais principalement en réédition. Pastorale, un recueil de nouvelles traduit par Peter Sidler en 1994 chez Limmat Verlag, représente toutefois une exception et semble ranimer dans l'aire germanophone la discussion autour des œuvres de Ramuz. La recherche souligne ainsi les dynamiques particulières qui ont conditionné le transfert des textes de Ramuz en langue allemande. Elle révèle comment les traductions peuvent être le miroir des différentes politiques culturelles qui ont régi les échanges littéraires au sein de la Suisse durant tout le siècle passé. Cette étude permet aussi d'explorer la façon dont les instances littéraires suisses ont négocié le passage vers l'Allemagne, notamment sous le régime nazi. Enfin, sur le plan littéraire, l'analyse des textes traduits invite à une relecture des explorations stylistiques de l'écrivain romand : le regard transversal des traducteurs éclaire sous un jour différent les débats qui animent la réception de Ramuz en langue française, en même temps qu'il y apporte des réponses nouvelles et parfois inattendues.

10/2012

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Littérature francophone

Le temps humain

Nul besoin de présenter C. F. Ramuz avec son écriture rugueuse et magique. Parfois la poésie et la sentence morale s'entremêlent harmonieusement, de quoi enthousiasmer les amateurs d'aphorismes. Michel Moret a relu l'ensemble de l'oeuvre et en a ressorti des centaines de citations réunies ici sous le titre Le Temps humain, un terme qui revient souvent sous la plume de Ramuz.

02/2023

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Ethnologie

LA PENSEE REMONTE LES FLEUVES. Essais et réflexions

" Je suis à la recherche de l'homme des pouvoirs premiers, aimait à dire Ramuz, l'idée ne m'apparaît que dans son universel ". Les essais, les articles réunis en ce livre essentiel constituent le premier effort cohérent pour faire connaître les écrits philosophiques et politiques du grand écrivain, pour cerner les sens profond de son œuvre. Le vaudois Ramuz à " l'œil d'épervier ", selon l'expression de Paulhan, s'est efforcé de percer le mystère de la sagesse de paysans qui " ont appris de la nature à se taire de sorte qu'il faut les deviner ou bien les inventer ". Dans " Besoin de grandeur " et " Taille de l'Homme " - ici notamment publiés -, l'écrivain réfléchit sur ces hommes obscurs qui ont fait l'histoire et en sont devenus peu à peu les marginaux. Poète de l'inquiétude et de l'insatisfaction mais têtu, résolu, obstiné comme un homme de la terre, Ramuz veut transformer en conscience l'absolu de ce qu'il pressent. Il fut l'ami de Valéry, Gide, Claudel, Cocteau, Stravinsky et l'admirateur passionné - au point de lui avoir consacré un livre - du grand maître d'Aix, Paul Cézanne. Ecoutons Ramuz... Ramuz le voyant a vécu les deux dernières guerres, la crise économique de 1929, et médité sur les dictatures et le totalitarisme. " La pensée remonte les fleuves " oblige à un temps d'arrêt... celui qu'il faut pour prendre conscience de l'unité intérieure d'une œuvre puissante qui demeure de la plus vivante actualité.

01/1987

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Littérature française

Fête des vignerons

Dans l'oeuvre de Ramuz la venue d'un étranger, souvent, perturbe la communauté et la conduit au drame ; ici, le passage du poète redonne le sens du travail et de la fête. Ce récit poétique et symbolique se veut aussi l'expression des "vieilles traditions vigneronnes et paysannes" dont Ramuz aimait à se dire le descendant. On comprend alors que cette oeuvre si proche de l'auteur et de son esthétique ait été l'une de ses préférées. J.-L. P.

03/2012

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Sciences politiques

Antimilitaristes anarchistes non-violents. Barthélemy de Ligt (1883-1938) Pierre Ramus (1882-1942)

L'imaginaire libertaire se nourrit abondamment des "exploits révolutionnaires" qui ont jalonné l'histoire du mouvement anarchiste depuis ses débuts. On y remarque, entre autres, une sorte de fascination nourrie par des images fortes avec des hommes et des femmes brandissant des armes reproduites régulièrement par la presse militante, dans des récits de mouvements "révolutionnaires" ou encore par des postures théoriques qui tentent d'atténuer, voire de dénigrer, l'apport de la culture et des pratiques des anarchistes se réclamant de la non-violence. Et si la très grande majorité de ces militant·e·s continue à affirmer son attachement théorique à l'antimilitarisme, celui-ci semble être lié davantage à un monde à venir qu'à une pratique quotidienne. Et pourtant, nombreux sont les exemples de personnes ayant cherché dans l'anarchisme, dans l'antimilitarisme et la non-violence, les ressources pour proposer non seulement une "vision du monde", mais un engagement constant pour atteindre une société sans violence, sans armées, basée sur des pratiques les plus horizontales possibles. Parcourir la vie et des textes du Hollandais Barthélemy de Ligt (1883-1938) et de l'Autrichien Pierre Ramus (1882-1942), que nous vous proposons dans ce volume, nous donne d'un côté la possibilité de faire connaître une partie de cette histoire et, de l'autre, de la matière à réflexion pour continuer à enrichir et développer une culture libertaire dont l'objectif, nous semble-t-il, est de créer une société non-violente.

05/2019

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Pléiades

Romans. Tome 1

Ramuz - voilà un cas. Qu'un écrivain de cette dimension puisse être aussi méconnu, cela dépasse l'entendement. En Suisse, son pays d'origine, il est un monument historique. En France, de son vivant, il fut presque célèbre, et souvent mal compris (auteur " rustique ", " romancier de la montagne ", etc.) ; depuis sa mort (1947), il est peu réédité, peu lu. Il y a des absences dont on se console. Mais connaître Ramuz, c'est vouloir aussitôt le faire connaître. La Pléiade publie donc ses vingt-deux romans. Ils mettent en scène des paysans, la nature y est omniprésente, ils ne sont pas écrits en français standard : voilà pour la surface des choses - c'est elle qui a pu faire taxer Ramuz de régionalisme. Mais creusons un peu. Ramuz traite la nature comme Cézanne ses paysages : il la réduit à ses lignes de force, le pittoresque n'est pas son affaire. Sa montagne n'est pas moins réinventée que les collines mississippiennes de Faulkner. Ses paysans, dépouillés, " élémentaires ", et à vrai dire fantasmés, il fait d'eux l'équivalent des rois de Racine : des hommes en proie à la fatalité. Ses sujets - l'amour, la mort, la séparation des êtres - sont ceux des tragiques : aussi universels qu'intemporels. Quant à sa langue, pure création, constamment rythmée, elle repousse les bornes de la syntaxe et sert une narration qui conduit le roman aux limites du genre : il " doit être un poème ". Ramuz étonne. Conformistes s'abstenir. Mais ce n'est évidemment pas un hasard si des écrivains aussi différents (et le mot est faible) que Claudel et Céline l'ont aimé. Pour qui attend du roman autre chose que l'éternelle répétition de modèles et de discours convenus, il sera une découverte majeure.

10/2005

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Pléiades

Romans. Tome 2

Ramuz - voilà un cas. Qu'un écrivain de cette dimension puisse être aussi méconnu, cela dépasse l'entendement. En Suisse, son pays d'origine, il est un monument historique. En France, de son vivant, il fut presque célèbre, et souvent mal compris (auteur " rustique ", " romancier de la montagne ", etc.) ; depuis sa mort (1947), il est peu réédité, peu lu. Il y a des absences dont on se console. Mais connaître Ramuz, c'est vouloir aussitôt le faire connaître. La Pléiade publie donc ses vingt-deux romans. Ils mettent en scène des paysans, la nature y est omniprésente, ils ne sont pas écrits en français standard : voilà pour la surface des choses - c'est elle qui a pu faire taxer Ramuz de régionalisme. Mais creusons un peu. Ramuz traite la nature comme Cézanne ses paysages : il la réduit à ses lignes de force, le pittoresque n'est pas son affaire. Sa montagne n'est pas moins réinventée que les collines mississippiennes de Faulkner. Ses paysans, dépouillés, " élémentaires ", et à vrai dire fantasmés, il fait d'eux l'équivalent des rois de Racine : des hommes en proie à la fatalité. Ses sujets - l'amour, la mort, la séparation des êtres - sont ceux des tragiques : aussi universels qu'intemporels. Quant à sa langue, pure création, constamment rythmée, elle repousse les bornes de la syntaxe et sert une narration qui conduit le roman aux limites du genre : il " doit être un poème ". Ramuz étonne. Conformistes s'abstenir. Mais ce n'est évidemment pas un hasard si des écrivains aussi différents (et le mot est faible) que Claudel et Céline l'ont aimé. Pour qui attend du roman autre chose que l'éternelle répétition de modèles et de discours convenus, il sera une découverte majeure.

10/2005

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Littérature française

Le gros poisson du lac

Le Gros poisson du lac est un des plus beaux récits que Ramuz ait écrits, l'un des plus caractéristiques aussi, car il révèle les aspects essentiels de l'art du grand écrivain vaudois (...) au carrefour du Ramuz diurne des premiers romans et de celui qui, de plus en plus tourmenté, scrute la face nocturne des choses. Cette singulière position de charnière, son extraordinaire simplicité, mais aussi le recours au mythe du bateau entraîné par un poisson fabuleux, font la valeur de ce récit. Gérald Froidevaux.

09/2012

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Littérature française

Vendanges

L'histoire de Noé, je l'ai vue, j'ai vu Noé ivre de vin nouveau. L'inlassable pressoir n'arrête pas de faire entendre sa plainte au fond de mon souvenir, accompagnée du monotone crépitement du cran d'arrêt tombant entre les dents de la roue d'engrenage. La bougie brûle et vacille dans l'énorme chandelier de fer forgé ; et est-on ici au cur de la Palestine ou sur les bords du Rhône tout près encore de sa source ? mais considérez plu s loin vers le sud la mer où il va se jeter. C'est vers elle que s'écoulaient aussi le torrent d'Hébron, les fontaines de Samarie. Où sommes-nous ? et en quel temps ? j'ai connu tout petit garçon qu'il n'y avait pas de temps, que le temps était une maladie et qu'on ne guérissait que quand on s'était défait de lui.

06/2020

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Littérature française (poches)

Derborence

Antoine n'est pas revenu du pâturage de Derborence où il avait accompagné le troupeau, car la montagne s'est mise en colère... Pourtant un soir, Thérèse, sa jeune épouse, croit reconnaître sa voix et sa silhouette amaigrie et pâlie. Est-ce une vision ou un miracle ? Un survivant ou un spectre ? Si Antoine n'est pas son propre fantôme, il faudra qu'il le prouve... Avec cette chronique villageoise, où le ton vire du pathétique au cocasse aussi imprévisiblement que la bise des montagnes, Ramuz a réussi un de ses chefs-d'œuvre.

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Littérature française (poches)

Ecrits sur la nature. Florilège

C'est à partir de son ancrage géographique — voire géologique — que Ramuz s'est construit et a bâti son oeuvre. Ce florilège contient les extraits parmi les plus significatifs concernant son rapport à la nature. Ils sont empruntés aussi bien à des textes autobiographiques, à des articles et essais, qu'à des récits. Omniprésente, actrice à l'égal d'un personnage dans ses textes de fiction, la nature est fondamentale pour l'homme privé, pour ses rapports à l'écriture et pour l'essayiste. C'est à l'aune de la nature que Ramuz évalue les idéologies de son temps et condamne l'homme moderne qui agit en prédateur et il lui oppose, en réaction, le paysan traditionnel comme modèle d'équilibre dans les rapports avec l'environnement. Posant la nature au coeur du débat politique, il avertissait que, si, apparemment, la nature se laisse faire, elle prépare un "terrible retour de manivelle". En 1935 ! Textes choisis et présentés par Noël Cordonier et Jean-Louis Pierre.

01/2021

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Critique littéraire

Vie De Samuel Belet

Samuel Belet, né en 1840 dans un foyer modeste, parcourt sa vie en se déplaçant du lac Léman au Gros-de-Vaud, en Savoie, puis à Paris, Vevey. Chaque étape, avant de retrouver son village d'origine, l'enrichit d'une amitié ou d'un amour, d'un nouveau métier, de nouvelles connaissances. Les événements politiques et les aléas de la vie le renverront sur les routes. Le lieu de départ finalement rejoint, Samuel Belet trouvera la sérénité et la compréhension des choses. Vie de Samuel Belet (1913) est le dernier roman de C. F. Ramuz centré sur l'histoire d'un seul personnage. C'est le récit de la vie d'un homme qui a su profiter des cadeaux de l'existence et continuer son chemin malgré les difficultés rencontrées. Une belle leçon d'optimisme et d'amour de la vie.

01/2006

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Littérature française

Oeuvres complètes. Volume 18, Ecrits autobiographiques

" Ah ! comme je suis mal fait pour ma part, si j'ose ainsi parler de moi mais je ne parle pas de moi ou je ne parle pas que de moi, parce que nous sommes tous mal faits. " Cette phrase tirée d'Une main exprime la complexité du rapport que Ramuz entretient avec l'écriture autobiographique. Aux yeux de l'écrivain, sa trajectoire personnelle et les événements qui la jalonnent ne sont pas dignes d'être confiés au public. Sa vie individuelle lui apparaît comme anecdotique, et il se refuse à attribuer à son parcours une qualité exceptionnelle, en dépit des personnalités qu'il a fréquentées et du rôle qu'il a joué dans l'histoire littéraire : " Toute sa vie, on va, on fait : et c'est toujours comme si on n'avait pas avancé, comme si on n'avait rien fait ", écrit-il encore dans Une main. Mais malgré ces allégations, Ramuz parle souvent de lui, et utilise volontiers la première personne pour justifier sa vision, ainsi qu'en témoignent ses essais des années 1930. À l'exception notable de Découverte du monde, sa pratique de l'autobiographie obéit au principe de généralisation qui régit sa démarche d'essayiste. Dans Souvenirs sur Igor Strawinsky et dans René Auberjonois, la remémoration n'est pas le support d'une évocation de relations amicales, mais l'occasion de développer un discours sur la condition de l'artiste et son statut d'élection. Dans Vendanges comme dans Une main ou dans Paris (notes d'un Vaudois), l'expérience individuelle n'est abordée que dans la mesure où elle possède une valeur exemplaire, et qu'elle peut être partagée avec le lecteur : d'où le recours à des figurations de soi qui placent la sphère intime à distance. Plus que les vecteurs d'un discours introspectif ou psychologique, le " petit Vaudois " de Paris (notes d'un Vaudois) et le " petit garçon " de Découverte du monde sont les incarnations d'une relation au réel que Ramuz tend à son public comme il le ferait d'un miroir. Le volume contient les six récits autobiographiques que Ramuz a publiés en volume, Vendanges (1927), Souvenirs sur Igor Strawinsky (1928), Une main (1931), Paris (notes d'un Vaudois) (1938), Découverte du monde (1939) et René Auberjonois (1943), ainsi que dix-sept textes, dont huit inédits, au genre proche de celui de l'écriture intime.

01/2011

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Littérature française

Oeuvres complètes. Volume 17, Essais Tome 3 (1936-1943)

" Je regarde une fois de plus tout au travers de ce pays qui est le mien, des sources du Rhône à un de ses bouts, et jusqu'à l'autre de ses bouts, où le Rhône quitte ce pays, étant bleu et jaune entre des falaises. De l'endroit où il est encore à son berceau, et sort le pied timidement de son berceau, s'agitant entre des rideaux de soie verte et de dentelle blanche ; jusqu'à l'endroit de son adolescence, où il part en sifflant, les mains clans les poches, à la découverte du monde " (Besoin de grandeur). A la suite de Taille de l'homme (1933) et de Questions (1935), Ramuz publie en 1937 Besoin degrandeur. Il y scrute fiévreusement son pays et les réactions que suscite la montée des totalitarismes en Europe ; avec des accents parfois angoissés, l'écrivain, alors au sommet de sa notoriété aussi bien en Suisse qu'en France, cherche une espérance différente de celle que prétendent offrir les idéologies de son temps. Il en appelle aux valeurs paysannes de ceux qui vivent encore au contact de la nature, à leur " grandeur cachée " qu'il aimerait voir s'exprimer. Les textes réunis clans ce volume ont en commun l'attention portée au pays : leur fonction est à la fois identitaire - ce qui contribuera à faire de Ramuz le " chantre " d'une société largement idéalisée - et poétique. Car le pays, aux frontières variables mais toujours inscrites dans la topographie, est aussi l'espace de l'imaginaire et de l'écriture, le rêve d'une langue capable de dire le contact immédiat avec les choses - et de le faire partager. Et si l'écrivain admet, à demi-mot, qu'il s'est inventé le pays dont il avait besoin, il revendique également et par-dessus tout le droit à l'invention et à l'expression, un droit fondé sur les yeux et le cœur Ce volume contient trois textes écrits pour des livres de photographies, La Suisse romande (19.36), Pays de Vaud et Vues sur le Valais (les deux de 1943), ainsi que Besoin de grandeur (1937), Une province qui n'en est pas une (1938) et L'Année vigneronne (1940), commentaire du film homonyme de Charles-Georges Duvanel.

01/2011

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Littérature française (poches)

Construction de la maison

En 1914, C.F. Ramuz écrit Construction de la maison, qu'il ne publiera pas, et met au centre de ce récit la figure de Mme Catherine, extraordinaire de dureté et de courage. A travers l'histoire d'une famille de vignerons frappée par le malheur, l'écrivain affronte ses démons personnels. Arrivé à un tournant dans sa vie et sa carrière, il réaffirme par là les pouvoirs de la littérature, capable d'exprimer des angoisses et des espoirs autrement indicibles. Les paysages de Lavaux prêtent à cette tragédie une grandeur et une âpreté dignes de ses modèles bibliques.

06/2018

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Littérature française

Passage du poète

A travers ce roman particulièrement éclairant sur la condition humaine, C. F. Ramuz s'attaque à l'idéologie communiste et ultralibérale qui dénigrent délibérément la nature de l'homme. Car que va-t-on faire de tous ces hommes disposant de nombreuses heures de temps libre ? Nous allons les cultiver et les distraire, répond le monde moderne. Mais il parle bien de cultiver l'homme, et non de l'homme qui se cultive par lui-même. Cette culture est donc passive et n'a rien de vécue. Elle passe à côté des grands questionnements essentiels. Selon Bastien Veuthey, l'oeuvre de Ramuz est un signal à cette humanité qui n'a jamais autant écrit, qui n'a jamais autant lu, qui n'a jamais été autant cultivée mais qui n'a jamais été si "fausse" . Passage du Poète, un roman ambitieux qui unifie la poésie et le sens de la vie en donnant la parole à des gens simple dans un décor magnifique, comme si la beauté et la spiritualité était enfin réconciliée.

10/2019

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Critique littéraire

Le Garcon Savoyard

" Ils avaient, toute l'après-midi, déchargé la Vaudoise, poussant l'un derrière l'autre leurs brouettes sur la planche qui ployait sous le poids. "

01/1987

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Littérature française

Présence de la mort

Alors les grandes paroles vinrent; le grand message fut envoyé d'un continent à l'autre par-dessus l'océan. La grande nouvelle chemina toute cette nuit-là au-dessus des eaux par des questions et des réponses. Pourtant, rien ne fut entendu. Les grandes paroles passèrent inaperçues, ne troublant rien dans l'air au-dessus des vaisseaux chargés de marchandises et des transatlantiques blancs, dans un ciel seulement remarqué à cause de ses étoiles plus grandes -, et, au-dessus de la houle du large, elles passèrent dans un complet silence. chef-d'oeuvre méconnu, Présence de la mort n'est pas un Ramuz parmi d'autres : c'est le grand rassemblement de ses oeuvres antérieures ; son univers, comme la Terre au premier chapitre, revient à son origine " pour s'y fondre ", et de ce creuset émergent les figures de livres à venir. Ce texte unique pour-rait s'intituler Toute-présence de Ramuz.

12/2009