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Maryline Desbiolles

Extraits

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Littérature française

Dans la route

Des travaux sont engagés, pendant un long été, sur une route départementale, pour y aménager un rond-point. La narratrice y assiste en voisine, dans ce lieu-dit appelé Fontaine-de- Jarrier, un hameau où tout le monde se connaît. Il y a Sasso, vieux râleur malheureux, et la Thomas, veuve, née en Tunisie mais d’origine italienne, ou encore la veuve V, déjà partie depuis longtemps mais dont les traces perdurent. Il y a aussi Reine, celle qui tient le restaurant un peu plus loin, et Gaby, à la fois midinette et romantique. Mais il y a surtout la route, lieu de passage autrefois bien fréquenté, dans cet endroit frontalier, près de Nice, longtemps tiraillé entre la France et le Royaume de Sardaigne, et dont l’histoire est riche en anecdotes, comme celle de ces brigands qui voulurent détrousser quelques nobles dans leur diligence, se faisant bientôt rattraper par la police et condamnés à mourir dans des conditions atroces. Une route aujourd’hui encore mortelle, quand on y roule à tombeau ouvert. Une route où se sont déposés tant de pas et de destins, avec son lot de contrebandiers, de révolutionnaires et de paysans, les accidentés célèbres ou anonymes, les ouvriers qui creusent en 1782 sur ordre du roi et ceux du chantier actuel avec leurs énormes machines qui ont toutes un prénom comme on nomme un animal domestique. Les saisons s’abattent sur cette forêt de signes, feux provisoires, tracés jaunes, panneaux de signalisation jusqu’à ce que l’asphalte luisant soit étalé : le récit peut se terminer, le calme le calme est revenu.

02/2012

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Littérature française

Le Neveu d'Anchise

Un chien noir, familier et inquiétant à la fois, traverse le livre et le paysage. Ce paysage, c'est celui d'Anchise, apiculteur farouche, veuf inconsolé qui, sur le tard, s'est suicidé par le feu. Aubin était alors un enfant. Il a peu connu son grand-oncle, mais en secret il a joué dans sa maison abandonnée. Au bord de la route, pas très loin de Nice, pas très loin de la ville et déjà à la campagne, minée par les pavillons et leurs clôtures en plastique. Depuis, la maison a été rasée et remplacée par une déchetterie. Et c'est là que, adolescent, Aubin, à deux pas de chez lui, franchit sa propre clôture, le périmètre très étroit de sa famille. C'est là, à l'endroit de la maison détruite, qu'Aubin rencontre le désir, la musique et l'ailleurs en la personne d'Adel, le jeune gardien de la déchetterie. Un roman sur la mémoire et ses traces, sur la question de l'origine, toujours à réinventer.

01/2021

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Littérature française

La scène

Il est temps de se mettre à table. Nous avons assez cuisiné, assez réglé les préparatifs, assez tourné autour du pot. Il est temps de lever notre verre et de boire ce léger vin blanc italien. Car c'est en Italie que nous avons appris à monter sur la table à la fin des banquets d'enfance, à y danser et chanter : la table est une scène. Et c'est en Italie que nous avons appris à regarder les tableaux, peut-être bien à regarder tout court, à comprendre dans quelle lumière il est permis de peindre à leur tour toutes les scènes auxquelles nous assistons, à inventer comment jouer sur tous les tableaux, festin, tête à tête, déjeuner de communion, sans jamais perdre de vue le repas ultime, le dîner, la cène que nous trahissons de toutes les manières.

01/2010

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Littérature française

La seiche

La cuisine et la littérature sont deux arts qui ne souffrent ni diversion ni échappatoire : il faut se tenir intensément à ce qu'on fait. Mais que se passe-t-il quand on conjugue les deux, se pliant aux contraintes de l'une, par exemple une recette de seiches farcies, tout en laissant la bride sur le cou à son imagination et à la rêverie ? D'un côté, on est en temps réel, chaque chapitre correspond à un moment de la préparation culinaire, et, de l'autre, tous les temps se bousculent : celui des souvenirs et de l'enfance, des obsessions douloureuses qui refont surface, de tragédies obstinées qu'évoque le ventre arrondi des mollusques que notre cuisinière dispose avec soin sur la planche à découper. A quoi pense donc cette femme qui n'en finit plus de caresser ces fins tentacules ondoyants ? Ne sommes-nous pas au cœur de la mélancolie amoureuse ? " A un cheveu du royaume des ombres ? "

02/1998

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Littérature française

Charbons ardents

En 1983 a lieu "La Marche pour l'égalité et contre le racisme" , de Marseille à Paris avec quelques détours. Ce n'est évidemment pas du goût de tout le monde. Toumi Djaïda est gravement blessé par une balle tirée par la police. D'autres se font tabasser. Dans le pays, on continue de compter des agressions, parfois des meurtres, contre les "Arabes" . C'est le triste lot d'une décolonisation mal acceptée. En évoquant ce moment de notre histoire à travers le mouvement lancé entre autres par Christian Delorme, le curé des Minguettes, Maryline Desbiolles dresse un bilan sans concession de notre rapport à l'autre, et plus particulièrement de notre rapport convulsif à l'Algérie. C'est un livre d'indignation, porté par une langue puissante, parfois litanique, comme un chant contre ce refus diffus de l'étranger qui nous gangrène, cette maltraitance d'Etat qui nous déshonore. En février 2022, on commémorera (mais qui sera ce "on" ? ) les 60 ans du moment le plus incandescent de ce qu'on a si longtemps et qu'on continue souvent d'appeler "les événements" d'Algérie.

02/2022

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Littérature française

Des pétales dans la bouche

Des Pétales dans la bouche est le parcours en cinq "mouvements" d'une femme qui cherche sa voix, qui n'est pas accordée à sa voix. Cinq mouvements qui déploient cinq moments de la vie quotidienne et cinq espaces, du plus exigu, un taxi la nuit, jusqu'au plus ouvert, le bord de mer, ailleurs, en Italie, en passant par une salle de café, la chambre, un champ abandonné.

04/2011

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Théâtre

Les corbeaux

Cela se passe dans un temps de guerre, une guerre qui s'éternise et semble être devenue le destin de chacun. Amer a été lâche, il a trahi, et ne peut plus se présenter devant les siens autrement qu'en rampant. Face au murmure des reproches et à ces " corbeaux ", mi-revenants, mi-épouvantails, qui ne cessent de lui demander des comptes, il tente d'élever une parole pour retrouver la face, dans un monologue toujours menacé d'interruption et qui dit la solitude non résignée d'un exclu parmi les siens.

01/2007

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Autres collections (9 à 12 ans

Violante

Elle s'appelait Violante. Elle était arrivée après nous à l'école, et elle restait toujours un peu à l'écart. Avec sa tignasse de cheveux noirs, sa tache rouge sur la joue et son regard de flamme, elle ressemblait à une sorcière. On s'en méfiait, et on s'en moquait. Elle nous inquiétait, et elle nous fascinait. Mais quel était son secret ?

05/2021

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Littérature française

Ceux qui reviennent

J'ai toujours aimé entrer dans les cimetières. Regarder les photos, lire les noms. Les mots de regret et d'amour. Relier, renouer les histoires. Que ce soient celles des inconnus ou de Gaby, le communiste, celles de mes grands-parents italiens ou de la victime collatérale d'un fait divers sanglant dans les forêts de Haute-Savoie. J'ai toujours aimé les cimetières. Ces lieux à l'écart, retranchés, qui me semblent parfois au coeur battant du monde. Au coeur des migrations de ce que nous n'appelons plus les âmes. Elles n'en reviennent pas moins vers nous qui hésitons à prendre la relève.

01/2014

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Littérature française

Je vais faire un tour

Tous les jours ou presque je fais quelques pas autour de la maison. Le même trajet. Pas d'écart. Il ne se passer rien. Mais ce rien frôlé de près est vibrant et vibrante sa ritournelle. Si bien que c'est ce trajet minuscule qui forme un écart, qui dessine un coude dans la journée. La plupart du temps je suis seule, le libre que je lis ou le film que j'ai vu la veille me prend l'épaule. Ainsi épaulée, je marche dans le champ et j'écris dans la page. Le champ est circonscrit, mais pas plus que la page, il n'est borné. Il est tentant de mettre la main sur ce qui s'en échappe, sur ce qui jaillit d'entre les herbes. Je suis aux aguets, à l'espère. Tous les jours ou presque je m'exerce pour que le moment venu je ne ruine pas entièrement les couleurs de ce que je tiens par les ailes.

09/2010

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Littérature française

Les draps du peintre

Rien ne le destinait à être peintre. Et ce rien, ce rien dont il sort, ce brouillard est peut-être ce qui lui a défendu de jamais s'établir, de jamais composer avec le monde que la peinture aurait dû révolutionner, comme il l'a cru un temps. Romanichel avant toute chose : celui qui l'attrapera n'est pas né. Plutôt que le retenir, tenter un pas de danse, inédit, avec lui.

04/2008

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Littérature française

Amanscale

Le nom de la ville, Amanscale, viendrait dit-on du mot " aisselle " en grec. Il faut en effet imaginer l'émerveillement des premiers marins grecs qui aperçurent la baie encore inhabitée ; émerveillement teinté de cette particulière mélancolie qui poigne le voyageur privé d'amante. Baie à la courbure aussi parfaite que celle que dessine le puissant mouvement d'une nageuse de crawl passant son bras au-dessus de la tête et découvrant ainsi son aisselle, ce nid infiniment émouvant appelé à donner ainsi naissance à Amanscale. Linda Groote - un vrai nom de troll, si peu accordé à cette ville au bord de la mer - éprouve pour Amanscale, aujourd'hui malmenée, une fascination intacte. Linda Groote malmenée elle aussi par cette lumière et par cette baie resplendissante face à laquelle elle ressent trop continûment sa solitude et peut-être même sa perdition. Linda Groote - insistons là-dessus - sait à peine qu'il y a au nord, au-delà du quartier méprisé par les habitants de cette ville-proue, un volcan éteint depuis toujours et qui est comme la nuit cachée d'Amanscale.

04/2002

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Littérature française

Primo

Depuis quelque temps le personnage de ma grand-mère italienne, ce que je savais d'elle, mais surtout ce que je ne savais pas, pas bien, me tirait par la manche, faisait des apparitions dans mes livres. J'ai voulu voir de plus près. Je suis allée à Turin, où elle s'était rendue dans les années 30, en plein régime mussolimen, pour accoucher de son deuxième enfant, accompagnée du premier-né, Primo, qui disparut alors mystérieusement. Je suis allée à Annecy où l'empoigna un autre drame, à la Libération, en pleine fête du 14 Juillet. A Annecy où elle est morte au début du troisième millénaire. Je n'ai jamais eu le sentiment de me retourner, de fouiller un passé confit auquel je devais rendre hommage. C'était un mouvement qui m'emportait, qui m'inventait, mes origines étaient au-devant de moi, et elles avaient éternellement le goût de la première fois. Maryline Desbiolles

08/2005

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Littérature française

Le petit col des loups

C'est une très jeune femme, elle sort à peine de l'enfance et elle est enceinte. Elle a couché avec Vincent, la veille du départ du garçon pour la guerre d'Algérie. Son ventre est déjà gros, mais personne ne sait qu'elle est enceinte, ni ceux avec lesquels elle travaille à la Poste du village, ni ses parents chez qui elle vit encore, ni Vincent qu'elle n'a plus revu et à qui elle ne sait pas écrire. Elle l'a dit à une seule personne, à Marie-Marthe, la marraine qu'elle s'est choisie depuis toujours. Peut-être aussi parce que Marie-Marthe est hors du monde. Marie-Marthe a trop connu la violence et la blancheur du monde, trop de choses à jamais vidées de leur souffle et de leur ferveur, comme les pierres des murets que Marie-Marthe déplace sans cesse, en pure perte, en contrebas du Petit col des loups où elle habite. Tout reste à faire cependant. Il lui reste à se déprendre du silence et d'abord du silence de cette naissance qu'il faudra bien finir par annoncer. Coûte que coûte il lui faudra apprendre ces mots-là, elle qui n'a rien vu du monde et qui ne possède, en tout et pour tout, que son allant de jeune renarde.

01/2001

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Littérature française

Le goinfre

C'est d'abord l'histoire d'une fuite, une fuite à toute allure vers le sud, dans l'émerveillement qu'on a du mal à refuser, une fuite encore plus au sud auquel on croit toujours même si on a commis l'irréparable. On va en Italie, jusque dans les Pouilles, à Bari au bord de la mer. C'est une ville déjà tournée vers l'Orient mais qui a l'air peu ou prou de la ville d'où on vient et les femmes qu'on y rencontre ressemblent à s'y méprendre à celles qu'on a laissées derrière soi. Tout voyage, toute idée de voyage est impossible. Plus on s'approche de l'Étranger, plus il se fait notre semblable. Nous ne savons que reconnaître. Avons-nous seulement connu, avons-nous seulement connu l'amour, ce qu'on continue obstinément d'appeler l'amour? Pourtant, même si tout a échoué, même si on ne peut espérer aucun pardon, il nous reste un appétit insatiable, intact, dont l'énormité fait souffrir justement quand on n'a plus rien à se mettre sous la dent.

01/2004

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Beaux arts

Avec Rodin

Comment vient-on à Rodin ? Peut-être en tâchant de laisser tomber ce qu'on croyait connaître. En tâchant de laisser tomber ses croyances. En fréquentant Auguste Rodin, et, avec lui, les écrivains et les artistes qui l'ont aimé, en s'immisçant dans cet immense XIXe siècle qu'il projette dans le XXe. En y tissant un récit de sa vie. Mais aussi en fréquentant ses figures, en entrant dans la danse des corps inventés par lui. En fréquentant la sculpture qu'il a bouleversée. En prenant exemple sur lui. En accueillant le réel et ses surprises. En étant entièrement solidaire de sa manière de procéder. C'est-à-dire, somme toute, en faisant le pari d'être un peu plus libre.

03/2017

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Littérature française

Machin

"Au début de ce mois de juillet, ma poitrine s'est dilatée, j'ai éprouvé de la joie en arrivant à Nice dont le nom si bref, si léger a troué tant de fois mon enfance." De son enfance à Casablanca, André a retenu les heures passées dans le garage de monsieur Cloclo, surnom de Claude Machin. Ce dernier a raconté au petit garçon émerveillé, des après-midi durant, à l'avant de voitures immobiles, l'histoire extraordinaire de son père, Alfred. Alfred Machin, pionnier, réalisateur prolifique, passionné par les animaux qu'il dressa pour le cinéma. Celui-là même qui embarqua toute sa famille dans sa grande aventure cinématographique, dont l'apogée fut l'installation dans les studios Bon Voyage à Nice, ville magnétique où tout commence et tout finit.

03/2019

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Littérature française

Le beau temps

La vie romancée de Maurice Jaubert, compositeur niçois né en 1900 connu avant tout pour ses musiques de films, et mort en 1940 sur le front.

08/2015

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Littérature française

Il n'y aura pas de sang versé

Au tournant de l'année 1868, elles sont quatre très jeunes femmes à converger vers les ateliers de soierie lyonnaise où elles ont trouvé à s'employer : " ovalistes ", elles vont garnir les bobines des moulins ovales, où l'on donne au fil grège la torsion nécessaire au tissage. Rien ne les destinait à se rencontrer, sinon le besoin de gagner leur vie : Toia la Piémontaise arrive à Lyon en diligence, ne sachant ni lire ni parler le français, pas plus que Rosalie Plantavin, dont l'enfant est resté en pension dans la Drôme, où sévit la maladie du mûrier. La pétillante Marie Maurier vient de Haute-Savoie. Seule Clémence Blanc est lyonnaise : elle a déjà la rage au coeur après la mort en couches de l'amie avec qui elle partageait un minuscule garni, rue de la Part-Dieu. Les mettant littéralement en mouvement par la grâce de sa langue nerveuse et inventive, Maryline Desbiolles imagine ses quatre personnages en relayeuses, à se passer le témoin dans une course vers la première grève de femmes connue. C'est en juin 1869 que la révolte éclate : les maîtres mouliniers font la sourde oreille aux revendications des ouvrières qui réclament de meilleures conditions de travail et de logement. Les filles s'enhardissent, le mouvement s'amplifie et dès lors le livre avance au rythme exaltant d'une troupe féminine s'autorisant enfin à ne plus courber l'échine : nos quatre relayeuses y apparaissent comme en couleur, dans une foule anonyme en noir et blanc, titubantes dans l'élan de leur propre audace. Donner vie et chair à leurs émotions, leurs élans et leurs expériences est le plus bel hommage qui pouvait être rendu à ces oubliées de l'histoire.

03/2023

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Littérature française

C'est pourtant pas la guerre. 10 voix + 1

De loin, parce que son nom est lumineux, il est difficile de croire que l'Ariane est un quartier peu recommandable de Nice, à la périphérie de la ville, une zone, une zone sensible, une banlieue. II faut s'approcher pour saisir qu'on est là au cœur du labyrinthe, qu'on craint le Minotaure, qu'on le brave, qu'il est question de père, d'île, d'amours blessées et trahies. Il faut s'approcher pour écouter le murmure de ceux qui l'habitent, parfois si peu, si mal, immigrés, exilés, déclassés, expropriés ; il faut s'approcher, et peut-être même se tenir au plus près pour écouter le murmure de ses héros, leurs manquements, leurs ardeurs obstinées, leur obscurité, et combien la tragédie est bouillonnante.

01/2007

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Beaux arts

Vallotton est inadmissible

Un livre vibrant, qui rend justice à Félix Vallotton, un peintre inclassable dont les toiles font l'objet d'une importante exposition au Grand Palais d'octobre 2013 à janvier 2014. Le nom de Vallotton, le plus souvent, "dit quelque chose" mais sa peinture est assez méconnue. Félix Vallotton est né à Lausanne en 1865 et mort à Paris en 1925. Naturalisé français sans renoncer à être suisse, il demeure fondamentalement en exil, en exil dans le territoire mais aussi dans la peinture. S'il est d'abord apparenté aux nabis, s'il a été l'ami de Vuillard, il est surtout le seul de son espèce, inclassable, inqualifiable, inadmissible. A l'exemple de Cézanne qu'il admire, et même si sa peinture n'a rien à voir avec la sienne - il n'est pas un suiveur, on l'aura compris -, il ne se contente jamais, il travaille avec acharnement, il refuse que ses tableaux soient séduisants. On dit de sa peinture qu'elle est froide, en réalité elle n'est jamais neutre : elle est violente, parfois même cruelle, ses nus par exemple font grincer des dents. Lui-même est un rebelle, anarchiste, dreyfusard de la première heure, mais là encore il est irrécupérable. Son mariage avec une grande bourgeoise, fille de marchands d'art, lui valut d'être qualifié de traître par ses amis. La peinture de Vallotton ne raconte pas des histoires, ne berce pas d'illusions, ne jette pas des paillettes aux yeux. Mais dans le noir, on se sent épaulé par elle.

09/2013

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Littérature française

Anchise

Qui peut dire si quelque chose tourmente encore le vieil Anchise, si quelque rêve l'habite toujours dans sa dure solitude, si les collines qui l'entourent, et qu'il a rendues depuis longtemps à la sauvagerie, lui renvoient encore quelque écho, quelque bruissement, quelque rire du bonheur étincelant qu'il vécut autrefois, il y a bien longtemps, avec sa jeune femme qui était si blonde que tout le monde l'appelait la Blanche ? Dans ce livre, il est dit de la Blanche qu'elle était menue et saisissante comme une ablette, avec son ventre d'argent qui troue les eaux les plus noires. Qu'elle était merveilleuse et insignifiante comme l'ablette. Qu'elle était inattendue et commune comme l'ablette et que, comme l'ablette, elle ignorait que ses écailles scintillantes avaient le pouvoir de changer les eaux les plus noires en voie Lactée. Mais de leur après-midi d'amour dans la forêt de mimosas en fleur au-dessus du village, un dimanche de février, s'en souvient-t-il, Anchise ? Et des abeilles et des ruches qu'il aimait tant, s'en souvient-il, aussi ? Comment faire renaître, une dernière fois, l'incandescence première ? Comment se jeter une fois pour toutes dans la lumière du grand amour perdu ?

04/1999

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Littérature française

Rupture

"II venait d'une ville noire, pas autant que cette nuit de désastre mais bien sombre tout de même, il venait d'une ville noire, les pêchers, il avait trouvé ça très beau." Embauché sur le chantier du barrage de Malpasset, près de Fréjus - qui va "changer la vie des gens", s'enthousiasme son ami René -, François quitte Ugine, la ville-usine, et son enfance silencieuse. Il découvre avec émerveillement la vallée rose, les bains de mer, la photo, les conversations politiques des camarades ouvriers. Et il tombe amoureux de Louise Cassagne, la fille d'un producteur de pêches. "Pas une fille pour toi", lui dit-on. Pourtant c'est elle qui lui donne le monde, et François croit en ce cadeau autant qu'en la solidité du barrage.

01/2018

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Roman d'amour, roman sentiment

L'odyssée de mayline

Le chemin du mystère mène souvent à une découverte, agréable ou pas. Cela arrive en général par surprise et à une vitesse à laquelle on ne s'attend jamais. Mayline s'apprêtait à affronter une vie nouvelle où, paradoxalement, l'ardu et l'aisé se côtoient implacablement, malgré des signes annonciateurs d'obstacles, elle décida d'y faire face envers et contre tout.

10/2022

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Beaux arts

Bernard Pagès. Le chant des possibles

Cet ouvrage contient : - Un texte de Colin Lemoine (historien, critique d'ert et écrivain) - Un texte de Maryline Desbiolle (érivain) - Un texte de Jason Smith (enseignant, critique d'art, Art Center College of Design, CA) - Un texte de Brigitte Léal (Directrice adjointe Mnam / Centre Pompidou) - 350 oeuvres de 1966 à 2020. - des photographies d'atelier, de montages, une biographie, une bibliographie et une liste des expositions.

10/2020

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Beaux arts

Staël, la figure à nu. 1951-1955, Edition bilingue français-anglais

A partir de 1951 et jusqu'à sa mort en 1955, Nicolas de Staël fait du nu l'une des clés de voûte de son travail sur le rapport entre le fond et la figure. Le musée Picasso a choisi de mettre en lumière cet aspect fondamental de son oeuvre en réunissant un ensemble rare de peintures et de dessins, pour une grande partie inédits. Les contributions de Maryline Desbiolles, Federico Ferrari, Federico Nicolao et Jean-Louis Andral convient à une véritable redécouverte de cet artiste d'exception.

05/2014

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Littérature étrangère

Le blaireau et le roi

Sur la place du marché, certains arrivent tôt le matin, d'autres plus en retard font leur place des espaces restants. Il y a ceux qui ont beaucoup à déballer, ceux qui cherchent à provoquer un échange, d'autres encore qui observent et semblent attendre. Les jours de pluie ou de grand froid, ils partagent des regards complices et se reconnaissent encore davantage. Ce livre se rêve ainsi : la rumeur d'un marché, une place pour les voix. Ouvrage collectif réalisé avec Yves Berger. Contributions de Emmanuel Favre, Maryline Desbiolles, Sandra Compain, Alexandre Loye, Marc Batalla...

02/2010

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Romans policiers

Marylin's Dream. Une enquête de Tecumseh Shapiro

Tecumseh Shapiro, un détective privé de San Diego, est engagé par Henry Hillerman-Hastings - le magnat de l'immobilier californien - pour élucider l'assassinat de sa femme Cassandra. Des plongeurs de l'université de Berkeley viennent alors de découvrir un vieil appareil photo au fond de l'océan, contenant un film. Le Marylin's Dream, un mystérieux voilier, navigue le long des côtes californiennes. Le voilier ainsi que le film recèlent de secrets mortels pour qui cherche à les élucider. Tecumseh se met en chasse de l'assassin de Cassandra, et devient lui-même un chassé…

04/2022

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Sculpteurs

Germaine Richier

Née en 1902, Germaine Richier fut la première artiste femme exposée de son vivant au Musée national d'art moderne en 1956. Prolongeant la grande tradition de la statuaire en bronze, son oeuvre forge après la Seconde Guerre mondiale de nouvelles images de l'homme et de la femme, jouant de l'assemblage et des hybridations avec les formes de la nature. Plus de soixante-cinq ans plus tard, la rétrospective organisée conjointement par le Centre Pompidou et le musée Fabre porte un nouveau regard sur cette artiste majeure. Synthèse des recherches les plus récentes, le catalogue témoigne de la place centrale de Germaine Richier en son temps et, plus largement, de son impact décisif dans l'histoire de la sculpture du XXe siècle. L'ouvrage réunit des essais qui reconsidèrent son oeuvre tant sculpté que graphique. Des cartes blanches confiées à des écrivains tels que Mika Biermann, Marie Darrieussecq, Maryline Desbiolles, Philippe Lançon, mais aussi à la philosophe Geneviève Fraisse, l'anthropologue Charles Stépanoff et l'artiste ORLAN, témoignent des résonances contemporaines de sa sculpture, qui ne cesse de questionner notre rapport à la nature, à l'identité, à la finitude. Une anthologie de textes redonne la parole à l'artiste tandis qu'une chronologie, richement illustrée et assortie d'extraits de correspondances inédites, restitue à la fois la singularité de son parcours et l'originalité de sa création.

02/2023

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Littérature comparée

Une bête entre les lignes. Essais de zoopoétique

InsoliteCNL – Entre les lignes de nos textes, de nos cultures et de nos vies, se glissent des bêtes – familières, indifférentes ou effroyables. Anne Simon aborde la richesse de nos relations aux animaux à travers les récits et les rêves des écrivains.

Si la littérature est apte à évoquer la puissance et la profusion des vies animales, c’est que la langue et l’écriture elles-mêmes, souvent considérées comme des « propres » de l’espèce humaine, se découvrent traversées par l’animalité. La langue poétique permet d’accéder aux bêtes qui, soufflant et traçant leurs histoires de vie et de survie à même le monde, nous ont peut-être appris à lire.

Entre le temps immémorial de notre évolution avec les bêtes sauvages et le temps contemporain du saccage du vivant, Anne Simon explore les livres-arches qui déploient les mondes fascinants auxquels nous ouvrent les animaux.

Ces voyages imaginaires – en dialogue avec des travaux d’historiens, d’anthropologues ou de philosophes – élargissent nos galaxies mentales et nous permettent de renouveler notre entrelacement avec les autres vivants.

Un ouvrage pour (re)découvrir Marcel Proust, Jean Giono, Maurice Genevoix, Béatrix Beck, Jacques Lacarrière, Andrzej Zaniewski, Jean Rolin, Olivia Rosenthal, Yves Bichet, Maryline Desbiolles, Tadeusz Konwicki, Henrietta Rose-Innes, Marie Darrieussecq, Éric Chevillard, Svetlana Alexievitch, Jacques Derrida, Jean-Christophe Bailly…

04/2021