Recherche

Le goût du motchi. Une jeune Japonaise sous l'occupation américaine, 1945-1952

Extraits

ActuaLitté

Littérature française

Le goût du motchi. Une jeune Japonaise sous l'occupation américaine, 1945-1952

Elevée par sa bonne Fumi-san, Ayako a vécu une enfance heureuse. Désormais adolescente, la jeune fille cherche un sens à sa vie dans un Tokyo fragilisé par la violence de la guerre et l'occupation américaine. Ayako souhaite étudier et travailler, mais ses parents conservateurs s'y opposent. Au fil du temps, elle s'affaiblit ; c'est un motchi préparé par Fumi-san, qu'elle a rejoint à la campagne, qui va l'aider à s'apaiser et à se ressourcer avant de rejoindre Tokyo.

06/2014

ActuaLitté

Histoire de France

La France sous les bombes américaines 1942-1945

En une seule journée, le 27 mai 1944, les bombardiers américains ont tué autant, sinon plus, de civils français innocents qu'il y a eu de victimes tout aussi innocentes dans les Twin Towers de New York, lors du double attentat du 11 septembre 2001. Les Français d'aujourd'hui se souviennent des bombardements atomiques sur le Japon en août 1945, mais ignorent que les bombardements anglo-américains dans leur propre pays ont fait presque autant de victimes (70 000) que la bombe atomique de Hiroshima (75 000) et beaucoup plus que celle de Nagasaki (40 000). Amnésiques de leur propre histoire, nos compatriotes ont tous appris que Coventry, bombardée par la Luftwaffe dans la nuit du 14 au 15 novembre 1940, est une ville martyre, mais ne savent pas que le nombre de morts qui a résulté de ce raid aérien (380) est presque de cinq fois inférieur à celui des victimes françaises du bombardement américain de Marseille (1.752 morts), le 27 mai 1944. Or, la cité phocéenne n'a jamais été qualifiée de ville martyre, pas plus que les autres agglomérations françaises écrasées sous les bombes américaines, que ce soit Saint-Etienne (1.084 morts), Nantes (1 500 morts), Lyon (717 morts), Avignon (525 morts), Le Portel (500 morts), Rennes (500 morts), Toulon (450 morts) ou Nice (384 morts), pour ne pas citer Rouen dont les 200 morts des bombardements américains du 30 mai au 4 juin 1944 sont venus s'ajouter aux 900 victimes du bombardement anglais de la nuit du 18 avril 1944. Dans le climat d'hystérie qui a suivi les trois attentats de New York et de Washington, Jean-Claude Valla a jugé utile de raconter ce qu'ont subi les malheureux Français pris sous les bombes américaines, car Oussama Ben Laden et ses "fous de Dieu" n'ont pas innové en matière de destructions d'immeubles d'habitation et d'assassinats collectifs d'innocents. Le moment était venu d'évoquer cette tragédie trop souvent occultée ou déformée par l'hypertrophie d'une Mémoire sélective.

08/2017

ActuaLitté

Histoire de France

Nice la juive. Une ville française sous l'Occupation 1940-1942

1942 L'année du Crime. La Côte d'Azur est en zone libre et sa situation exceptionnelle devrait rendre à ses habitants, plus qu'ailleurs, la guerre moins dure à supporter. Jusqu'au jour où, de Vichy, Paris, Berlin, les ordres partent pour entreprendre les premières déportations massives des Juifs venus de toute l'Europe à Nice et dans les Alpes Maritimes. Inattendues, brutales, sans la moindre présence allemande, les premières rafles du mois d'août en pleine ville et dans l'arrière-pays, provoquent la stupeur et se transforment en cauchemar. En ville où elle habite, Louise assiste stupéfaite, à ce qu'elle appelle un "crime". Bouleversée, elle s'en indigne aussitôt dans une lettre qu'elle adresse à Philippe Pétain, maréchal de France, chef de l'Etat français. Natif de la même ville, Julien retrouve dans les archives du Commissariat général aux questions juives, son courrier expédié à Vichy le 1er septembre 1942. Avec le temps, celui qui connaît toute l'ampleur du Crime va faire le récit historique de cette course à la mort des Juifs à Nice, saisis ici et là comme du gibier que l'on traque, que l'on s'achète et que l'on revend. Louise, comme Zola avant elle, aura dit un jour d'août 1942 : "Mon devoir est de parler. Je ne veux pas être complice". En témoignant à son tour pour elle devant l'Histoire, Julien rappellera ce que fut à Nice la responsabilité française dans la mise en oeuvre de la Shoah.

04/2010

ActuaLitté

Histoire de France

Les Américains en Algérie (1942-1945)

Que penser des trois années de présence américaine en Algérie pendant la Seconde Guerre mondiale ? De l'opération Torch le 8 novembre 1942 à la signature de l'Armistice, les Etats-Unis ont surtout pratiqué l'ingérence dans les affaires intérieures de la France, cherchant à imposer une vision puritaine et anticoloniale de la politique, à contrarier la volonté de De Gaulle d'assumer à Alger le leadership du Comité de libération nationale, à donner aux nationalistes musulmans des raisons d'espérer en une Algérie indépendante.

02/2013

ActuaLitté

Histoire de France

La France sous l'Occupation (1940-1944)

Paris, 1940 : les Allemands, jeunes, beaux et bronzés, portent des appareils photos aussi souvent que des fusils et cèdent volontiers leurs sièges dans le métro. La France est soumise à la répression du régime de Vichy, qui ouvre en moyenne 350 000 lettres par semaine et met les conversations téléphoniques sur écoute. Hostile aux Allemands et plutôt favorable à Pétain, la population risque quelques plaisanteries – "la collaboration, c'est : donne-moi ta montre, je te dirai l'heure" – et se réfugie au cinéma ou à la pêche. Bien peu s'insurgent contre la loi du 3 octobre sur le statut des juifs. Intellectuels et artistes inaugurent quant à eux une période faste de la vie culturelle parisienne. Puis le régime de Vichy se durcit. L'Occupation dure. Quelles sont alors les réactions des Français ? Le clivage résistants-collaborateurs, affirme l'historien Julian Jackson, déforme une réalité bien plus complexe : difficile d'imaginer aujourd'hui qu'il s'est trouvé des résistants pétainistes, comme des pétainistes pro-britanniques et anti-allemands, et des résistants antisémites... Le livre-somme de Julian Jackson nous plonge au coeur des "Années noires". Loin de la survalorisation gaulliste de la résistance comme du dénigrement de la France pétainiste, il dresse une cartographie fine de notre passé.

05/2019

ActuaLitté

Histoire de France

Journal d'une lycéenne sous l'Occupation. Toulouse 1943-1945

"En 1944, j'avais 17 ans, dit Aline, et le sentiment de vivre au coeur de l'Histoire, avec un grand H. Je comprenais que nous vivions une période exceptionnelle et qu'il fallait noter ces souvenirs". N'est-ce pas ce qu'on appelle l'histoire vivante ? En effet, comment ne pas écrire un journal sous l'Occupation quand on a 17 ans ? Comment ne pas raconter la vie comme elle vient, quand on est élève au lycée Saint-Sernin de Toulouse et future enseignante ? Aline décrit les aléas du ravitaillement, les collectes pour sinistrés, les vols de vêtements, elle parle d'une cousine de son père déportée à Ravensbrück, des bombardements, des sorties au théâtre, au cinéma... C'est aussi cela la guerre. Erudite, la pétillante lycéenne se nourrit de Montaigne et d'Hugo, remparts contre la morosité d'une époque où les pourfendeurs de l'esprit laïc tiennent le haut du pavé. Puis, comme les violettes annoncent le printemps, la liberté vivace reprend ses droits. Sa plume témoigne alors des combats du faubourg, de la libération de la ville et de l'arrivée du général de Gaulle au Capitole. Le regard qu'Aline porte sur son journal - 70 ans après sa rédaction - en éclaire la compréhension et nous invite à une lecture subtile de l'histoire de Toulouse. Thierry Crouzet et Frédéric Vivas "accompagnent" ce journal intime et mettent en évidence les problématiques d'hier qui questionnent celles d'aujourd'hui.

04/2013

ActuaLitté

Sciences historiques

Vivre sous l'Occupation (1940-1945). Chroniques jurassiennes

Après le succès de son premier ouvrage "Jura Territoires de résistance", André Robert aborde cette fois-ci la vie quotidienne des jurassiens durant la seconde guerre mondiale.

11/2015

ActuaLitté

Histoire de France

Tony, 1942. Un procès oublié sous l'Occupation

Il s'appelle Tony Bloncourt. A peine vingt ans, originaire d'Haïti, étudiant à la Sorbonne, il fait partie dès 1941, d'un petit groupe de six jeunes résistants de la région parisienne, âgés de 17 à 20 ans, impitoyablement traqué par la police française. Après leur arrestation, la justice militaire allemande a voulu frapper un grand coup : leur procès, ouvert au public et à la presse, s'est tenu dans le cadre exceptionnel de l'Assemblée nationale. Les six membres du groupe ont été fusillés le 9 mars 1942 à 16h45 au Mont-Valérien. Il s'appelle Georges Veber. Commissaire dirigeant la Brigade Spéciale de la préfecture de police de Paris, exemple même du fonctionnaire consciencieux et âme de chasseur. C'est lui qui a traqué ces jeunes gens et les a livrés à la Gestapo. Il s'appelle Paul Riche. Au moment où les six jeunes hommes sont jugés et fusillés, il prépare le tournage de son film Forces Occultes dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Cinéaste collaborationniste, mais également violent chroniqueur antisémite d'Au Pilori, et bientôt agent français de la Gestapo. Soixante-dix ans après ce procès inouï à l'Assemblée nationale et l'exécution de ce groupe de jeunes résistants turbulents et d'origine étrangère, le journaliste Emmanuel Lemieux retrace cette histoire peu connue et dérangeante de notre histoire commune.

03/2012

ActuaLitté

Histoire de France

La vie des Français sous l'Occupation. 1940-1945

Les Français ? Ils sont plus de 40 millions en juin 1940 lorsque les Allemands occupent la France. Et ce livre raconte leur vie quotidienne. Au moment d'entamer de longues recherches, Henri Amouroux s'est aperçu lorsqu'il évoquait les années d'occupation, que ceux-là mêmes qui doutaient de l'opportunité d'un tel travail étaient très vite emportés par leurs souvenirs et qu'ils multipliaient alors les anecdotes. L'entreprise valait donc d'être tentée. Ce que les historiens ont fait pour les humbles contemporains de Jules César, de Louis XIV ou de Napoléon, pour ce peuple anonyme dont l'histoire, tout attachée aux rois et généraux, oublie souvent l'existence, Henri Amouroux l'a réalisé pour les acteurs encore vivants de l'une des périodes les plus dramatiques qui puisse s'imaginer. En effet, la tentation était grande de se faire l'historien de ces millions d'anonymes. Pourquoi ne pas raconter non seulement les aventures sanglantes des Français sur les routes de l'exode, mais aussi leurs difficultés à se procurer leur pain quotidien, leurs ruses, leurs expéditions et leurs batailles dans les campagnes nourricières ? Pourquoi ne pas dire les ersatz, le faux tabac, le faux café, le faux savon, les faux témoins, les divertissements d'une époque, qui n'a pas été " noire " pour tout le monde, mais aussi les souffrances des femmes des prisonniers de guerre, le martyre de tous ceux que la Gestapo traquait et attaquait ? Pourquoi ne pas évoquer les nuits d'alerte, les lendemains de bombardements, le climat de ces villes dont les rafles, le couvre-feu dépeuplent les rues, l'écoute de la radio anglaise dans l'odeur des rutabagas, la vie des maquisards, pour qui le combat n'est qu'une brève lumière dans la suite des jours ternes et dangereux ? Le livre d'Henri Amouroux est un livre neuf, car jamais pareil travail n'avait été mené avec autant d'application dans la recherche, autant d'aisance journalistique dans le récit. Très différent de tous les livres qui ont paru sur les années 1940-1944, La vie des Français sous l'Occupation complète les meilleurs et se révèle d'un intérêt passionnant pour ceux et celles qui vécurent sous l'Occupation... comme aussi pour leurs fils et leur petits fils.

11/2018

ActuaLitté

Sciences historiques

Les aviateurs américains en Europe (1942-1945)

Ce livre, directement inspiré du catalogue d'époque, présente sous forme de guide les tenues et équipements de vol utilisés sur le front européen par les aviateurs américains entre août 1942, date de la première mission de bombardement sur la France, et mai 1945. Grâce à des centaines de photos d'archives et des centaines d'objets présentés en détail - pour la première fois en français - le lecteur découvre l'évolution de ces matériels, du panachage des équipements américains et britanniques en passant par les modifications apportées sur le terrain, jusqu'aux dernières innovations techniques. En fin d'ouvrage, des reconstitutions reproduisent les silhouettes de ces aviateurs qui ont contribué à libérer l'Europe.

10/2013

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Français, libre. Pierre de Chevigné

Officier des corps francs pendant la drôle de guerre, Pierre de Chevigné (1909-2004) rallia la France libre à la fin de juin 1940 et devint l'un des hommes de confiance du général de Gaulle. Il vécut avec ce dernier l'apothéose de la libération de Paris et fut nommé compagnon de la Libération en 1945. Élu à l'Assemblée nationale sous les couleurs du MRP, haut-commissaire à Madagascar en 1948 et 1949, secrétaire d'État à la Guerre (1951-1954) puis ministre de la Défense nationale en mai 1958, il rompit avec l'homme du 18 juin dont les conditions du retour au pouvoir l'avaient ulcéré. Il bascula alors dans une opposition résolue au magistère gaullien. Adossée à des archives américaines, britanniques et françaises largement inédites, cette biographie apporte des éclairages nouveaux sur les débuts de la France libre au Moyen-Orient, sur les négociations militaires entre Américains et Free French en 1942 et 1943, ainsi que sur les hauts et les bas de la libération du Nord de la France au fil de l'été 1944. De Madagascar en crise à l'Algérie en guerre en passant par l'Indochine tumultueuse, elle parcourt les premières étapes d'une décolonisation française dont Chevigné, à sa manière, incarna les prises de conscience et les fractures. Une histoire d'aventure et de liberté, d'amour et de service, de passion et de rupture.

05/2022

ActuaLitté

Histoire de France

Le marché de l'art sous l'Occupation (1940-1944)

Sous l'Occupation, le marché de l'art en France a été florissant. Jusqu'en 1944, tous les biens appartenant à des familles juives sont systématiquement saisis. Les produits de ces pillages, ce sont les milliers de peintures, de sculptures, d'objets d'art ou de meubles rares. Destinées au musée de Hitler à Linz ou à la collection de Goering, certaines oeuvres modernes dites " dégénérées " sont dispersées aux enchères à l'Hôtel Drout. Les galeristes, les antiquaires, les marchands, les experts, les particuliers et toutes sortes d'intermédiaires travaillant pour les Allemands y viennent afin d'acquérir à bas prix des toiles dont ils ne peuvent que soupçonner qu'elles ont été volées. Des familles juives, dont de grands collectionneurs, mais aussi des francs-maçons et des opposants au IIIe Reich sont systématiquement spoliés. Un transfert d'oeuvres d'art va s'organiser, le tout dans un milieu interlope. Les enrichis du marché noir veulent convertir ou blanchir l'argent et trouvent dans l'art une valeur refuge. Il y a aussi une nouvelle clientèle, dont les Allemands qui se trouvent à Paris. La monnaie allemande est très forte par rapport au franc et l'on observe un afflux de marchandises, car les familles juives tentent d'échanger des oeuvres d'art contre des liquidités afin de fuir. Certaines oeuvres modernes, considérées comme proscrites par le IIIe Reich vont avoir des coûts moindres. Mais les marchands allemands ne s'y trompent pas, ce sont en majorité des historiens de l'art, et savent que ces oeuvres ont une vraie valeur artistique. S'appuyant sur des archives françaises, américaines et allemandes, Emmanuelle Polack s'emploie à mener l'enquête sur le marché de l'art à Paris et à Nice où trafics, vols et recels d'oeuvres d'art se sont multipliés.

02/2019

ActuaLitté

Histoire de France

Lettres de Marianne. Lettres d'une jeune fille juive sous l'occupation (décembre 1941 - septembre 1943)

Lorsqu'elle est victime d'une rafle à Nice en septembre 1943, Marianne vient d'avoir 23 ans . Depuis son départ de Bordeaux, au début de l'année 1942, et pendant tout son exil, elle échange un abondant courrier avec son amie Marguerite, mère de l'auteure. Prisonnière des "évènements", elle se confie à son amie, et ces échanges lui permettent de maintenir un lien avec ses amis juifs de Bordeaux qui disparaissent peu à peu...

04/2012

ActuaLitté

Romans historiques

Sauve qui peut ! 1940. Mémoires d'une jeune fille sous l'occupation

Raymonde Sigalas-Royer a 18 ans quand la guerre éclate et qu'elle doit fuir avec sa famille sur les routes de l'exode. Ce récit autobiographique se lit comme une épopée burlesque et dramatique où l'héroïsme ordinaire d'une famille pris dans les soubresauts de l'Histoire nous parle à chacun. Ce témoignage exemplaire sur la vie quotidienne sous l'occupation nous décrit ces quatre années qui bouleversèrent à jamais sa vie.

01/2016

ActuaLitté

Littérature française

Romans. 1952-1955

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

ActuaLitté

Histoire de France

Dénoncer les Juifs sous l'Occupation. Paris, 1940-1944

Omniprésente dans l'imaginaire lié à la France des années noires, la dénonciation des juifs n'avait pourtant jamais fait l'objet d'une étude systématique. L'ouvrage de Laurent Joly vient combler cette lacune, croisant approche institutionnelle et études de cas individuels. Il examine tour à tour le rôle de la dénonciation dans les pratiques du commissariat général aux Questions juives, de la Gestapo, de la préfecture de Police et d'Au Pilori, principal organe de délation et de chantage sous l'Occupation. Ayant mis au jour les archives judiciaires concernant les 240 Parisiens jugés pour dénonciation de juifs à la Libération, Laurent Joly s'interroge sur la figure du délateur, décrypte sa mentalité, ses mobiles, ses justifications. C'est tout un pan de la vie et de la persécution des juifs à Paris qui est ainsi ressuscité : des contextes sociaux conflictuels ou des stratégies de sauvetage anéanties aux vengeances sordides qui se donnent libre cours jusqu'aux dernières heures de l'Occupation. . . L'auteur : Laurent Joly, directeur de recherche au CNRS (Centre de recherches historiques, EHESS), est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'extrême droite française et la persécution des juifs sous l'Occupation. . .

04/2017

ActuaLitté

Histoire de France

Les Américains à Paris sous l'Occupation

Des 30 000 Américains résidant à Paris en 1939, 5000 sont restés dans la capitale à l'arrivée des Allemands. Citoyens d'un pays neutre, ils pensaient n'avoir rien à craindre. Ils se trompaient. A partir d'archives, Charles Glass donne vie et voix à ces Américains pris entre Résistance et collaboration. On découvre ainsi que l'Hôpital américain de Neuilly couvre l'une des principales filières d'évasion d'aviateurs alliés, que Sylvia Beach, première éditrice de James Joyce et intime d'Hemingway, maintient sa librairie ouverte contre vents et marées ou encore que le self-made-man Charles Bedaux, qui inspira à Chaplin son film "Les Temps Modernes", élabore des projets mégalomaniaques pour le compte des nazis tout en fomentant un complot contre Hitler.

05/2012

ActuaLitté

Beaux arts

Neufchatel en Bray, tome 2, ville occupée 1941 1942 1943 début 1944. Tome II Éphéméride 1941-1942-1943-début 1944

Après les terribles bombardements du 7 juin 1940, vouloir redonner "une vie" à notre ville encore groggy s'avère une tâche bien délicate, surtout "quand on a dans les pattes" , une armée d'occupation qui s'ingénie à contrarier le moindre de nos projets. Ajouter à cela la prétendue "relève" de nos prisonniers qui s'apparente vite à une nouvelle mascarade montée par l'Etat collaborationniste de Vichy, juste avant que "le couple diabolique Pétain-Laval" mette sur pied le Service du Travail Obligatoire. Aux réquisitions, restrictions, convocations et pressions en tout genre, notre municipalité est parfois amenée à opposer un "non" catégorique, certes avec diplomatie, mais un "non" tout de même, qui engendre quelques épiques affrontements verbaux. A l'inverse, comment vouloir toujours demander à une "jeunesse neufchâteloise" au "sang chaud" de garder en toutes circonstances son "sans froid" ? Fort heureusement la Résistance locale, qui réalise un précieux "travail" , doit parfois faire office de "soupape" en abritant et en fournissant des papiers à nos jeunes réfractaires. Tout comme elle doit s'évertuer à "réparer" les dégâts causés par l'efficace D. C. A. allemande, en cachant au péril de sa vie des aviateurs alliés. En tournant les pages de cette nouvelle éphéméride de Neufchâtel-en-Bray - années 41, 42, 43 et les deux premiers mois de l'année 44 - nous allons redécouvrir les "frasques" et aussi, la face cachée de l'occupation allemande. Dans cet ouvrage : témoignages exclusifs de Marcel Deveaux, Noël des Robert, Renée Hébert, Rolande Alleaume et Jacques Bove.

05/2011

ActuaLitté

Cinquième République

Vous sortez du secteur américain. Une éducation communiste (1948-1959)

"Françoise Bosman raconte la vie ordinaire d'une famille ouvrière dont la mère est allemande et le père français, tous deux comptant des ascendants révolutionnaires ou progressistes. Ce récit individuel rencontre en permanence la grande Histoire de la première moitié du xxe siècle : celle de deux familles ouvrières (d'origine ou par "chute" sociale d'ascendants prospères ruinés par une des innombrables crises capitalistes), la famille spartakiste de la mère, la famille "socialiste" du père qui, en France, après 1920, opte en partie pour le communisme. (...) L'ouvrage fourmille d'allusions historiques qui inciteront forcément le lecteur à se documenter davantage sur l'histoire générale. Mais, sur le plan politique, il livre un enseignement essentiel : il permet de saisir ce qui a fait, de 1920 aux années 1960, l'originalité des individus communistes dans une société capitaliste et a constitué la force du PCF tant qu'il a revendiqué sans honte son appartenance communiste et son caractère de classe. (...) Ceux qui appartiennent à la génération de Françoise Bosman, qu'ils soient nés de parents ouvriers ou non, ont beaucoup à partager avec elle. Ils trouveront dans la biographie de son enfance une nouvelle confirmation qu'il était plus digne et plus utile, face aux immenses reculs historiques subis, de préférer la résilience à la capitulation". Annie Lacroix-Riz

02/2023

ActuaLitté

Histoire de France

La France sous les bombes. Allemandes - Anglaises - Américaines (1940-1945)

De 1940 à 1945 la France fut lourdement bombardée, d'abord par l'aviation allemande qui aidait à la progression de ses troupes, détruisant nombre de villes et de villages de la frontière belge jusqu'à la Loire Dès l'été 1940, la RAF prit la relève, tout d'abord contre les ports de la Manche et de l'Atlantique, puis jusqu'à l'été 1944 sur diverses villes de la Zone occupée dont Billancourt ou Le Creusot A partir de l'automne 1942 et de l'occupation de la Zone libre, la France entière devint de nuit la cible des escadres de la RAF et, de jour, celle d'escadres américaines de plus en plus puissantes qui, en une ronde incessante, tournèrent jusqu'au printemps 1944. A cette époque, la France fut l'objet d'un pilonnage effrayant censé aider à la préparation des débarquements de Normandie et de Provence. Très vite des villes comme Saint-Lô ou Saint-Cyr ne furent plus que flammes et cendres. Bientôt ce déluge de feu s'étendit à des villes du Midi jusque-là épargnées, telles que Avignon, Nimes, Arles ou Marseille. Ni la banlieue parisienne ni le Nord ne furent à l'abri. La Libération de Paris et d'une grande partie de la France ne mit hélas pas fin au calvaire des civils. La ville du Havre fut alors totalement détruite tandis que Royan était rasée en 1945 à coup de bombes incendiaires, et même de bombes au napalm utilisées pour la première fois de la guerre par YUSAAF. Pour ne rien arranger, de septembre 1944 à janvier 1945, les Allemands lancèrent sur la région parisienne et le Nord des centaines de fusées VI et des dizaines de V2. Pendant cinq ans c'est donc un déluge de fer et de feu qui a accablé la population française, tuant plusieurs dizaines de milliers de personnes, hommes, femmes et enfants confondus, et en blasant beaucoup plus encore. Un traumatisme profond dont la France n'est pas encore totalement remise...

10/2019

ActuaLitté

Foucault

La question anthropologique. Cours, 1954-1955

Qu'est-ce que l'homme ? Michel Foucault, au mitan des années 1950, consacre une partie de son enseignement, dispensé à l'université de Lille et à l'École normale supérieure, à comprendre comment cette interrogation a traversé et transformé la philosophie. Ces leçons sont rassemblées dans un manuscrit, dont nous proposons ici l'édition complète. Foucault déroule son parcours en une dramaturgie impeccable. Premier acte : montrer pourquoi la philosophie classique (Descartes, Malebranche, Leibniz) demeurait sourde à cette question. Son idée infinie de "nature" empêchait que l'homme puisse nouer un rapport immédiat à sa propre vérité. Deuxième acte : exposer comment, après le renversement kantien, le point de gravitation de la philosophie moderne, de Feuerbach à Dilthey en passant par Hegel et Marx, devient cet homme vrai qui déploie un monde de significations et de pratiques révélant son essence. Troisième acte : décrire l'éclatement du dispositif anthropologique chez Nietzsche - à travers cette pensée dionysiaque qui, avec la mort de Dieu, proclame l'effacement de l'homme et promet des expériences tragiques de vérité. Pour la première et dernière fois, on trouve sous la plume foucaldienne une présentation longue, précise et percutante de la philosophie de Nietzsche. Dans ce cours, Foucault lance en même temps des flèches vers son oeuvre à venir. On y discerne déjà l'entreprise critique qui s'épanouit en 1966 dans Les Mots et les Choses : thèse d'une configuration anthropologique de la modernité, annonce d'une mort de l'homme après son invention toute récente, programme d'une archéologie des sciences humaines. Juste avant son départ pour la Suède, Foucault surgit à la verticale de son propre destin philosophique.

06/2022

ActuaLitté

Sciences historiques

Réfugiés alsaciens et mosellans en Périgord sous l'Occupation (1940-1945)

Un premier ouvrage publié en 2006 était consacré à l'évacuation et à la vie des Alsaciens en Périgord en 1939-1940. Ce livre inaugural fut suivi en 2008 et 2009 de deux autres, thématiques, sur les « chocs » culturels de cette cohabitation (traditions culinaires et pratiques religieuses). Les auteurs n'ayant cessé d'accumuler des témoignages oraux ou écrits, de compulser des documents d'archives et des journaux d'époque sur le sujet, c'est logiquement qu'ils consacrent cette nouvelle étude à la période de l'Occupation, de 1940 jusqu'en 1945. Les évacués et les réfugiés de l'exode qui n'avaient pas regagné leur domicile après l'armistice furent bientôt rejoints en Dordogne par des Alsaciens et des Mosellans expulsés ou qui fuyaient le régime nazi, cet afflux de populations nouvelles rendant la vie quotidienne de plus en plus difficile. Puis vinrent le STO, l'occupation totale du pays par les Allemands, les arrestations arbitraires, les rafles et la traque des juifs, l'organisation des mouvements de la Résistance et, enfin, la Libération. Appuyé sur le parcours d'un juste, d'un résistant, de deux artistes, d'un prélat, d'une famille juive et d'une entreprise, cet ouvrage ajoute une pierre indispensable à l'édifice de la mémoire qu'il faut sans cesse entretenir sur cette période noire de notre histoire, mais où de solides liens d'amitié se sont tissés entre les réfugiés de nos provinces de l'Est et leurs hôtes périgourdins… Catherine et François Schunck sont membres de la Société historique et archéologique du Périgord (SHAP) et de plusieurs autres associations historiques et généalogiques. Ils ont écrit pour différentes revues des articles sur l'histoire de leur village respectif. Leurs origines, périgourdine pour l'une et alsacienne pour l'autre, les destinaient à s'intéresser à l'évacuation des Alsaciens en Périgord.

11/2012

ActuaLitté

Romans historiques

Pas de rose sans épine. 1940-1945 - Un village de Touraine sous l'Occupation

Dans cet ouvrage, l'auteure aborde un genre nouveau, à la limite de l'Histoire, en s'intéressant au témoignage d'une enfant, d'un J2, sur une époque à la fois proche pour certains, lointaine pour d'autres : celle de l'Occupation, vécue dans son village de Touraine proche de la ligne de démarcation, au sein de son environnement familial. Curieuse, espiègle parfois, mais surtout observatrice secrète des événements qui bouleversent son quotidien et vont façonner sa personnalité car, dit un proverbe chinois : Ce que l'on apprend durant l'enfance est mieux gravé que dans la pierre.

08/2012

ActuaLitté

Littérature française

Journal 1942-1945

Tête d'affiche et tête de Turc, tel est le sort paradoxal fait à Cocteau tant que l'aigle allemande étend son ombre sur la France. Les critiques ont beau l'injurier et déchaîner contre lui des "boy-scouts criminels", ses pièces, ses mises en scène, ses scénarios triomphent : Renaud et Armide, L'Eternel Retour, Antigone à l'Opéra. Après la Libération, et même si ce défenseur de Max Jacob, ce compagnon d'Eluard n'a pas à être "épuré", il entre dans une période de persécution silencieuse. Il mettra de longues années à sortir de cette semi-disgrâce. Cause unique : un article consacré en 1942 à l'artiste favori de Hitler, le "Salut à Breker" lancé par bravade, comme un acte gratuit, au nom de la liberté et de la fraternité des artistes, à l'abri de l'histoire et de tout mot d'ordre. Il ne "comprend rien à la politique" et le démontre de façon consternante en notant, avec une crédulité voisine de l'inconscience, les propos du sculpteur allemand. Cocteau voit passer des aventuriers, des opportunistes, des "zazous", des académiciens ; il s'attarde sur Picasso, Valéry, Colette, et sur Genet découvert en 1943. Les événements de la vie culturelle ou mondaine provoquent sa verve, alimentent un esprit parfois malveillant, fournissant à sa chronique des épisodes cocasses. Toutefois des pages graves et intimes, sur l'expérience du délaissement, sur la mort de sa mère, ruinent la fable de l'écrivain frivole et nous ramènent à ce qu'il va bientôt appeler "difficulté d'être".

04/1989

ActuaLitté

Critique littéraire

Le Moment américain du roman français (1945-1950)

Cet ouvrage explore le fulgurant moment américain du roman français, qui s'ouvre à la Libération et concerne un vaste panel de romanciers (Sartre, Meckert, Simenon...), en tant que transition cruciale entre les changements opérés par les avant-gardes des années 1920 et l'avènement du Nouveau Roman.

02/2019

ActuaLitté

Sciences historiques

Le Limousin dans la guerre sous Pétain et l'Occupation (1940-1944)

1940-1944. Cinq ans de vie limousine qui ont nourri la mémoire collective et marqué les esprits de façon indélébile. Le lecteur retrouvera dans cet ouvrage, guidé par l'analyse d'un historien spécialiste, tous les événements, dramatiques ou héroïques, qui ont façonné l'histoire régionale, d'Oradour à la bataille du mont Gargan, des pendaisons de Tulle aux combats d'Ussel et d'Egletons, de l'affaire du bois de Thuraud à la première libération de Guéret... Il partagera le combat de quelques grandes figures exemplaires de la Résistance tels Edmond Michelet, Georges Guingouin et Léon Lanot mais sera aussi confronté aux difficultés de la vie sous l'Occupation et aux méfaits de la politique de collaboration de l'Etat français. Rien n'en sera oublié : les rationnements, l'exploitation des étrangers dans les Groupes de Travailleurs, la répression des opposants politiques, les jeunes Français livrés en esclavage parle STO, l'antisémitisme et les rafles de Juifs étrangers organisées pour les prédateurs nazis... Rien ne sera oublié de ce qui devait être couvert par la propagande et le culte du Maréchal "vainqueur de Verdun". Le regard ici porté sur cette période s'est voulu le plus large possible, éclairé par des recherches récentes et d'ultimes témoignages concernant notamment la vie clandestine à laquelle furent contraints les multiples "indésirables" du régime pétainiste.

03/2018

ActuaLitté

Histoire de France

Ilona, ma mère et moi. Une famille juive sous l'Occupation. 1940-1944

Enfant pendant la Deuxième Guerre mondiale, Françoise Basch a vécu l'exode, l'absence de son père, une vie de lycéenne à Lyon où s'étaient réfugiés ses grands-parents, et les rencontres trop brèves avec sa mère, médecin, obligée de s'installer plus au sud... A partir de correspondances familiales, un livre en hommage à sa mère, Marianne, qui assura leur survie à tous, et à sa grand-mère, Ilona, "héroïnes ordinaires" qui surent déployer des ressources d'ingéniosité, de courage et d'ironie face au rétrécissement de leurs horizons.

12/2011

ActuaLitté

Critique littéraire

Jeune mariée. Journal, 1957-1962

Pour les besoins d'une biographie d'Alain Robbe-Grillet, Catherine, sa femme, a recherché ses vieux agendas et retrouvé, par la même occasion, plusieurs cahiers d'écolier dont elle avait oublié l'existence. Il s'agit d'un journal qu'elle commence à la fin de 1957 au moment de son voyage de noces et arrête sans crier gare en novembre 1962. Elle y relate les menus faits du quotidien, sa vie familiale, celle du clan Robbe-Grillet, ses innombrables voyages, proches ou lointains, son accident d'avion, mais aussi ses rencontres avec des auteurs du Nouveau Roman et les figures littéraires de l'époque, leurs démêlés, leurs luttes de pouvoir, Elle y retrace l'élaboration de L'Année dernière à Marienbad avec Alain Resnais, le tournage, à Istanbul, de L'immortelle, le premier film de Robbe-Grillet, l'écriture de son roman Dans le labyrinthe, etc. Il y a, bien sûr, très présents, Jérôme Lindon, les éditions de Minuit, la guerre d'Algérie, le manifeste des 121 et, en général, vu à travers sa subjectivité, ce qui fait l'actualité du temps. Comme dans tout journal intime, destiné, au départ, à rester parfaitement secret (ignoré même de son mari qui n'en pris connaissance que récemment), elle y consigne sans précaution les aléas de sa vie sentimentale, sexuelle et, sans prudence, ses jugements sur ce qui l'intrigue, la choque, l'ennuie. Elle ne ménage rien ni personne. Pas même son ego.

10/2004

ActuaLitté

Poésie

L'Omelette rouge

Écrit en bordure de Méditerranée, L'Omelette rouge est un objet vocal à lire aussi avec les yeux. Dans une lumière inférieure s'agitent des voix. Les voix sont séquestrées dans des corps véritables dont la liste dressée par ordre d'apparition s'ouvre sur une comédienne travestie que ses ennemis surnommaient l'omelette rouge. Sarah Bernhardt (1844-1923), Gherasim Luca (1913-1994), Alexandre Blok (1880-1921), Charlotte-Élisabeth de Bavière (1652-1722), John Maynard Keynes (1883-1946), Richard Wagner (1813-1883), Louise Bourgeois (1911-2010), Christine Lavant (1915-1973), Jeanne d'Arc (1412-1431), Ingeborg Bachmann (1926-1973), Arnold Schoenberg (1874-1951), Jean-Marie Straub (8 janvier 1933-), Danièle Huillet (1936-2006), Karl Marx (1818-1883), Friedrich Engels (1820-1895), Lénine (1870-1924), Vélimir Khlebnikov (1885-1922), Alexeï Kroutchonykh (1886-1968), Daniil Harms (1904-1942), Eva Hesse (1936-1970) Cy Twombly (25 avril 1928-) Grace Hartigan (1922-2008), Frank O'Hara (1926-1966), Hannah Hoch (1889-1978), Hans Arp (1886-1966), Til Brugman (1888-1958), Hélène Bessette (1918-2000), Jackson Pollock (1912-1956), Razine (1630-1671), Emily Dickinson (1830-1886), Josée Lapeyrère (1944-2007), Erich von Stroheim (1885-1957), Alexandre Pouchkine (1799-1837), Saint Paul de Tarse (15-67). L'astre Poésie est vécu ici comme un soleil flingué sous lequel scintillent des natures mourantes et de petites personnes perdues. Si " la seule poésie est la poésie à faire " (Pasolini), L'Omelette rouge pose en séries de raccords et dans une préoccupation de distance la question vitale : " que faire? ".

05/2011

ActuaLitté

Photographie

Vers l'orient. 5 volumes, Japon 1958 ; Chine 1957 ; Indé Népal 1956 ; Iran Afghanistan Pakistan 1955-1956 ; Turquie 1955, Edition bilingue français-anglais

Turquie, Iran, Afghanistan, Pakistan, Inde, Chine puis Japon : six pays traversés et photographiés par Marc Riboud entre 1955 et 1958. Les Éditions Xavier Barral publient à l’automne 2012 Vers l’Orient, un coffret de cinq ouvrages, véritable carnet de notes visuelles réunissant les plus belles photographies prises lors de ce long et lent voyage entrepris pour rejoindre initialement Calcutta. Comme beaucoup d’autres avant lui, Marc Riboud a eu besoin de partir, de quitter la France, sa famille et la reconstruction de l’après-guerre. Âgé de 30 ans, ingénieur de formation, il achète la vieille Land Rover de George Rodger et se met en route au printemps 1955. Sans avoir lu ni les grands récits de Nerval ni ceux de Segalen, il a été bercé en revanche dès très jeune par les récits de voyage de son père, de retour d’un tour du monde entrepris dans les années 1910. Désireux de découvrir ces civilisations millénaires, il s’arrête d’abord à Istanbul, avant de poursuivre son chemin par les admirables paysages de Cappadoce et d’Anatolie. Il traverse la Perse pour rejoindre l’Afghanistan et ses zones tribales, comme l’avait fait peu de temps avant lui Nicolas Bouvier. En 1956, il arrive en Inde, sa destination initiale, qu’il sillonne pendant près d’une année : Calcutta, Bombay, Delhi, Darjeeling, le Rajasthan, Bénarès jusqu’au Népal. C’est de là qu’il entre en Chine communiste, où il est l’un des rares Occidentaux à obtenir un visa. Il termine son « Grand Tour » au Japon en 1958, alors en pleine reconstruction après la guerre et en pleine mutation sociétale. De retour en France, Marc Riboud ramène des milliers de photographies, traces de ces cultures ancestrales, que l’on retrouve partout, dans les monuments, les gestes, la beauté des femmes, l’hospitalité des gens, le temps qui n’est pas compté. Ceux qui connaissent l’Orient d’aujourd’hui découvriront peut-être dans ces photos réalisées il y a près de soixante ans ce qui reste quand tout semble changer, et, derrière l’occidentalisation grandissante, le fil caché de l’intemporalité.

11/2012