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La pensée dispersée. Figures de l'exil juif

Extraits

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Philosophie

La pensée dispersée. Figures de l'exil juif

Hannah Arendt, Siegfried Kracauer, Walter Benjamin, Hermann Broch, Theodor W. Adorno... Ces grands penseurs judéo-allemands ont pour point commun d'avoir dû fuir leur pays après l'accession au pouvoir de Hitler en 1933. Dès lors, c'est seuls, errants, étrangers, apatrides, que ceux qui ont survécu à cette fuite ont produit quelques-unes de leurs oeuvres majeures. Quelle influence l'exil a-t-il eue sur celles-ci, quelle place leur pensée a-t-elle prise dans leur pays d'accueil ? Enzo Traverso traite de cette rupture tragique au travers de leurs oeuvres d'exil et des correspondances échangées avec les amis éloignés. Oeuvres et correspondances où les questions de la non-appartenance nationale et du "monde perdu" sont abordées en tant que questions non pas seulement existentielles, mais surtout intellectuelles. Publié une première fois en 2004, Le Pensée dispersée reparaît ici considérablement augmenté de deux textes, pour l'un sur Kracauer, pour l'autre sur Adorno ; et d'une très longue étude sur l'exil des intellectuels juifs italiens.

01/2019

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Littérature française

Pensées dispersées et souvenirs mêlés

Cet ouvrage se décompose en quatre parties concernant : 1/ des réflexions philosophiques et politiques sur les enjeux du monde. 2/ des analyses sur la dimension de l'intime. 3/ des souvenirs sur le Médoc et la Corse. 4/ des réflexions sur les enjeux de la philosophie, de son enseignement et des textes introductifs à des cafés-philo. Il s'agit donc de pensées, certes personnelles, mais qui peuvent toucher n'importe quel lecteur/lectrice parce qu'il s'agit de la vie, du sens de l'existence et de notre rapport au monde.

03/2019

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Philosophie

L'exil est la patrie de la pensée

L'Exil est la patrie de la pensée regroupe un ensemble de textes inédits ou introuvables de Kostas Axelos. Prolongeant ses derniers livres (Réponses énigmatiques, Minuit, 2005 ; En quête de l'impensé, Encre marine, 2012, posthume), il questionne la philosophie du XXe siècle et relit sous le signe de l'exil la vie et l'oeuvre du philosophe, éclairant d'un jour nouveau une pensée singulière. On trouvera également dans ce recueil des contributions philosophiques majeures sur Axelos (P. Fougeyrollas, F. Dastur, S. Jollivet, L. Couloubaritsis), ainsi que de nombreux témoignages, dessins et photographies.

01/2015

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Littérature étrangère

Dispersés

Agée de quatre-vingts ans, Wardiya Iskandar décide à contrecoeur de quitter son pays natal, l'Irak, pour venir vivre en France auprès de sa nièce. Wardiya a été une brillante gynécologue dans son pays, depuis son premier poste à Diwaniya jusqu'à son installation à Bagdad. Femme pleine d'idéaux, elle n'a cessé de lutter pour l'amélioration des soins prodigués aux femmes dans une société profondément patriarcale. Attachée à sa terre, elle a vu la société entière se désagréger au fil des conflits, la poussant ainsi à fuir comme ses propres enfants avant elle : Hinda partie s'installer au Canada, Yasmine à Dubaï et Barraq en mission à Haïti. Le fils de sa nièce, lui, a grandi à Paris. Il ne s'est rendu qu'une seule fois en Irak, lorsqu'il était âgé de trois ans, et entretient une relation distante avec ses origines familiales. L'arrivée de Wardiya le plonge pourtant dans la quête de ses racines, notamment à travers la création d'un cimetière virtuel permettant à cette communauté d'Irakiens exilés de se retrouver et même de réserver une tombe virtuelle aux côtés de ses proches décédés. Wardiya profite de cet intérêt soudain pour partager avec son petit-neveu de nombreuses anecdotes sur sa propre vie en Irak ainsi que sur l'histoire de leur famille. Loin de la souffrance et des combats, nous comprenons que Wardiya et ses proches restent marqués par les souvenirs de cet Irak natal terrassé et découvrent au même moment les difficultés de la condition d'immigré. Dans un style à la fois direct et poétique, Inaam Kachachi nous raconte l'extraordinaire histoire de cette gynécologue prête à tout pour survivre et exercer dans son pays, prête à le quitter enfin pour continuer à l'aimer en exil. Sa narration embrasse des destins multiples et interroge l'identité de ces chrétiens d'Irak, dispersés à travers le monde.

01/2016

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Religion

Territoires de l'exil juif. Crimée, Birobidjan, Argentine

Après la Shoah, la création de l'Etat d'Israël a été unanimement saluée comme la seule proposition, nouvelle voire révolutionnaire, permettant de mettre fin à la persécution du peuple juif, en lui donnant un territoire où se rassembler et se défendre. L'idée n'est pourtant pas exclusivement liée au sionisme politique, comme on le croit trop souvent, et ne date pas de l'après-guerre, mais du tournant du XIXe et du XXe siècle. C'est en Russie, suite à la révolution d'Octobre, qu'eurent lieu les deux premières tentatives de territorialisation des Juifs dans le cadre d'une unité politique : au sud de l'Ukraine, en Crimée rurale, puis dans une région administrative autonome à l'extrême-est de l'Union soviétique, l'Etat juif du Birobidjan. Le baron Maurice de Hirsch, philanthrope d'origine allemande, fonda quant à lui des "colonies agricoles juives", pour répondre à l'exigence de peuplement d'un territoire argentin alors sous-occupé. La redécouverte de ces expériences méconnues apporte un éclairage sur la situation actuelle des Juifs : ne peut-il y avoir une identité sans territoire, une identité dans et par l'exil ?

11/2012

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Sociologie politique

Figures de l'antitotalitarisme. Penser l'âge totalitaire

Désignant à l'origine le pouvoir "total" du parti de Mussolini, le qualificatif de totalitarisme s'élargit en concept avec la comparaison fascisme/bolchevisme puis nazisme. Mais c'est au cours de la guerre froide que l'analyse en termes de totalitarisme s'impose dans un contexte où le containment oppose communisme totalitaire et "monde libre" . Après la chute du mur de Berlin et la victoire de la démocratie libérale perçue comme une "fin de l'histoire" , on aurait pu croire que le concept allait perdre de sa pertinence. C'était sans compter sur l'apparition de l'islamisme politique volontiers qualifié de "troisième totalitarisme" . Ainsi le totalitarisme reste-t-il au coeur de notre univers mental à l'heure où se développe également un totalitarisme high tech en Chine. Les vingt figures de l'antitotalitarisme intellectuel réunies ici par Bernard Bruneteau interrogent et interprètent ce phénomène partie intégrante du XXe et du XXIe siècle.

04/2024

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Littérature française

Disperser la nuit

"? Le camouflage sera parfait. Ils n'y verront que du feu. Personne ne se doutera que derrière la silhouette anodine d'un promeneur, je tenterai bientôt de voler des âmes pour sauver la mienne. ? " Ainsi s'ouvre Disperser la nuit, tandis que le narrateur commence, avec son seul appareil photo, une bien étrange quête de lui-même et du monde. Au coeur de celle-ci émerge l'ombre discrète et mystérieuse du Surgün Photo Club. Une association, conduite et fréquentée par des immigrés, où l'on explore, au fil d'expériences variées, les pouvoirs de l'image et de l'action photographique. 5 destins se déploient alors entre exil et survie, entre roman de formation et quête mystique, au gré desquels, à chaque fois, la photographie vient jouer un rôle singulier.

03/2022

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Théâtre

L'assassin dispersé

Sous la houlette d'un énigmatique interrogateur - flic, juge, psychiatre, confesseur, dieu ou chef de choeur ? - un tueur vit et revit ses meurtres, ressasse ses visions sordides ou hallucinatoires, redit ses complexes et ses obsessions. L'enquête se déroule dans une arène cosmique, un labyrinthe où l'on ne sait plus qui est Thésée et qui est le minotaure : le toréador et la bête troquent sans cesse leurs parures et s'affrontent l'un l'autre à perpétuité au cours d'un procès chaotique, celui de la violence (et donc de la race humaine).

10/2014

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Autres philosophes

Une pensée en exil. La philosophie de Rachel Bespaloff

Ceux qui l'ont rencontrée (Léon Chestov, Benjamin Fondane, Jean Wahl, Gabriel Marcel, Gaston Fessard, Jean-Paul Sartre...) l'ont considérée comme une femme d'une intelligence extraordinaire et d'une pénétration exceptionnelle ; pourtant, Rachel Bespaloff (1895-1949) est une philosophe encore presque inconnue. La rareté des textes qu'elle a publiés de son vivant, son existence trop précocement interrompue, la difficulté qu'il y a à la ranger dans une école particulière de pensée, n'ont pas contribué à sa notoriété. Ce n'est que récemment, et de façon confidentielle, qu'on a assisté au phénomène discret de la redécouverte - ou de la découverte pure et simple - d'une personnalité qui compte au nombre des plus représentatives de la culture européenne de l'entre-deux guerres. Rachel Bespaloff naît le 14 mai 1895 à Nova Zagora, en Bulgarie, et meurt le 6 avril 1949 à Mount Holyoke, une petite ville du Massachussets. Enfant d'une famille cultivée d'origine juive de l'Ukraine (le père, Daniel Pasmanik, était un membre éminent des cercles sionistes, et sa mère, Deborah Perlmutter, avait un doctorat en philosophie), elle vie ses deux premières années d'enfance à Kiev, puis passe son adolescence à Genève, où elle obtient un diplôme de piano et montre un talent hors du commun, au point qu'en 1919 on lui offre une chaire prestigieuse d'enseignement de la musique et de l'eurythmique à l'Opéra de Paris. En 1925, elle décide d'abandonner une carrière musicale qui semblait très prometteuse pour se consacrer entièrement à une sorte de " réveil philosophique " provoqué par la rencontre de la pensée existentialiste du philosophe ukrainien Léon Chestov. Dès lors, Rachel Bespaloff devient l'interlocutrice et la confidente privilégiée de nombreux penseurs d'orientation libérale, comme Benjamin Fondane, Daniel Halévy, Gabriel Marcel, Jacques Schiffrin, Boris de Schloezer ou Jean Wahl, qui louent chez elle des qualités de penseur raffiné et subtil. En 1930, la philosophe ukrainienne doit quitter Paris pour déménager à la Villa Madonna à Saint-Raphaël, où elle commencera bientôt à se sentir coupée de la ferveur intellectuelle de Paris et à souffrir de la solitude. Elle écrit pendant cette période une étude aussi lumineuse que serrée sur Etre et Temps, qui est l'une des premières discussions philosophiques - sinon la première - du livre de Heidegger publiée en français. Suivent d'autres essais sur Marcel, Malraux, Green, Kierkegaard, Nietzsche, Chestov, qui seront repris plus tard dans le volume Cheminements et Carrefours, publié en 1938. Pour échapper aux lois raciales, Rachel Bespaloff doit émigrer en juillet 1942 avec son mari, sa fille et sa mère, d'abord à New York, puis à Mount Holyoke, où elle travaille comme chargée de cours de Littérature française. Elle achève la même année la rédaction de ses Notes sur l'Iliade qui aboutiront à son second et dernier livre, intitulé précisément De l'Iiliade : des réflexions pénétrantes sur les raisons fondamentales de la guerre et sur l'ambivalence des objectifs et des valeurs qui caractérisent les héros homériques (la même année exactement, Simone Weil, relisant le poème d'Homère, écrira elle aussi L'Iliade, poème de la force ; une coïncidence d'intérêts et de recherches unit de façon aussi extraordinaire que remarquable les deux philosophes). Peu avant sa rencontre programmée et volontaire avec la mort, Bespaloff écrit quelques articles sur Van Gogh, Camus, ainsi qu'un essai développé, mais malheureusement inachevé, sur Montaigne, qu'elle intitule L'instant et la liberté. Même si elle connaît en apparence une période de grande créativité et de succès indéniable, auprès notamment de collègues et d'étudiantes qui ont pour elle la plus grande estime, elle vit ses années de séjour aux Etats-Unis comme un exil devenu progressivement insupportable. L'inconfort, la solitude l'emportent : sans laisser de trace ni autoriser d'explication " rationnelle ", elle décide brusquement de mettre fin à ses jours en ouvrant le gaz de sa cuisine. Elle a 54 ans. A la lumière des principaux événements qui ont marqué la biographie de Bespaloff, l'élément le plus significatif à prendre en compte pour étudier l'oeuvre est sans aucun doute l'exil : c'est lui qui résume le mieux en une réalité qui est aussi un rapport à l'existence l'expérience que Bespaloff a connue. Celle-ci doit en effet faire l'épreuve à maintes reprises de la condition d'exilé. Mais il y a plus important encore que les données objectives, qui montrent un exode incessant : la perception subjective de son état par la philosophe. C'est bien comme la sienne propre, c'est-à-dire plus profondément encore ne l'imposent des circonstances dramatiques, qu'elle vit la condition de l'exilé, de l'apatride, du réfugié, de celui qui est sans cesse, quoi qu'il fasse, en voyage, toujours en quête d'une terre qui lui reste interdite, lointaine et inaccessible. On trouve ici, dans toute son évidence, une correspondance impressionnante entre les trois ordres de réalité que sont les principaux épisodes de sa vie, l'histoire et le destin du peuple juif dont elle revendique l'appartenance, et les modalités spécifiques de sa recherche. Loin de toute adhésion à l'existentialisme, dont elle critique sévèrement, au contraire, la tendance à cristalliser en des stéréotypes doctrinaux l'indispensable référence à l'existence, mais aussi sans réduction possible à toute autre position philosophique, la dimension qui reflète le mieux la personnalité théorique originale de Bespaloff est celle de l'exode, de la recherche inlassable d'un point d'ancrage, qui n'est jamais définitivement atteint. La particularité de sa réflexion tient en effet au dialogue serré qu'elle mène avec les " sommets " de la pensée contemporaine, et à ses réticences à se reconnaître inconditionnellement dans une orientation spéculative déterminée. Son débat, direct et indirect, avec des penseurs comme Wahl, Marcel, Heidegger, Weil, Montaigne, Augustin, Chestov, Kierkegaard, Nietzsche - pour ne citer que les plus importants - dessine un itinéraire intellectuel qui prend la forme programmatique d'une confrontation acharnée et presque éperdue. Le seul " point fixe " auquel elle parvient dans sa " pérégrination " philosophique incessante, c'est celui de la " pensée tragique " que font percevoir les vers de l'Iliade : avec les textes bibliques, ils représentent pour elle le point le plus élevé de l'expression poétique. La voix des Tragiques, celle des prophètes qui s'élèvent de la Bible, dans l'analyse qu'elles font des faits et des causes qui mettent brutalement l'homme en face de l'événement de la guerre et de l'origine du mal, l'enjoignent d'adopter une attitude de profonde humilité devant le réel et l'existence, puisqu'il est totalement impossible de supprimer les aspects conflictuels qui caractérisent le monde. Une attitude de grande compréhension et de communion difficile (entre espoir et désespoir) avec la réalité sensible, qu'il faut comprendre et accepter dans son ambivalence constitutive. Reste donc décisif, si l'on sait l'écouter, l'avertissement qui se renouvelle à chaque fois qu'on s'abandonne à la lecture d'Homère et des Prophètes : c'est une réalité profonde et tragique qui sous-tend la vie humaine, dans ses contradictions, ses luttes, ses principes de destruction sans solution possible. Seule la musique, d'après Bespaloff (et là aussi, c'est bien une " pensée-biographie " qu'on voit à l'oeuvre), permet de retrouver les moments de vérité profonde et de n'y pas succomber ; c'est à travers elle qu'elle cherche des affinités et des relations entre les différents penseurs. La musique représente l'une des modalités principales, sinon exclusives, de relation avec la transcendance. C'est spécifiquement dans le désaccord harmonique, dont le rythme musical est l'expression, que Bespaloff identifie le témoignage d'une transcendance à la fois nécessaire et paradoxalement inatteignable. Dans le mouvement musical, se réalise avant tout un équilibre capable d'adoucir la fuite désespérante du temps dans une sorte d'unité extatique : l'instant parfait, ce présent authentique soustrait à la dispersion, et comme tenu dans la même main que le passé et le futur. La vérité ne peut donc être révélée que dans la dimension musicale de l'instant - à condition de préciser que celle-ci ne coïncide nullement avec un état d'âme idyllique : il lui faut au contraire, pour exister, reconnaître tragiquement l'échec existentiel auquel l'homme est condamné depuis toujours. Dans l'instant, l'homme transcende les émotions mêmes dont il est personnellement traversé pour s'élever à la question radicale et tragique du sens de l'existence. Le livre de Laura Sanò propose la première vision d'ensemble d'une grande protagoniste du débat philosophique au xxe siècle, et tâche précisément d'en faire percevoir la dimension. A l'auteur, écrit Remo Bodei dans sa préface, " on doit reconnaître le grand mérite d'avoir mené sa recherche en reliant organiquement deux plans distincts. D'un côté, l'analyse rigoureuse des textes auxquels Rachel Bespaloff a confié sa pensée, arrachée ainsi à l'oubli presque complet où était tombée depuis plus d'un demi-siècle sa "pensée nomade". De l'autre, la reconstruction très documentée du contexte historique dans lequel prend place la recherche de la philosophe ukrainienne. " L'intention de Laura Sanò a donc été de scruter les noyaux théoriques de la réflexion de Bespaloff, pour faire apparaître la remarquable singularité de son positionnement intellectuel, et pour mieux comprendre par ailleurs de quelle manière se rencontrent en lui les avancées les plus significatives de la recherche philosophique contemporaine. En ressort le portrait d'une personnalité philosophique d'une finesse et d'une vigueur exceptionnelles, attentive à toutes les nouveautés théoriques, et prête à chaque instant à tout remettre en discussion, à commencer par elle-même ; le portrait d'une femme raffinée et complexe, qui a su mettre au centre de sa vie une authentique recherche de la vérité, inconditionnellement.

05/2023

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Poésie

Poèmes dispersés

Mars 2022 marquera la célébration du centenaire de la naissance de Kerouac. Ce recueil publié pour la première fois chez Seghers en 1976 offre une vision complète de son oeuvre poétique. " Cette jolie ville blanche De l'autre côté du pays Ne me sera plus Disponible J'ai vu le firmament bouger Ai dit " C'est la fin " Parce que j'étais fatigué De tous ces présages Et dès que vous aurez besoin de moi Appelez Je serai à l'autre bout Attendant contre le mur final " Extrait de " San Francisco Blues " Même si l'auteur de Sur la route n'est pas toujours célébré pour sa poésie, à l'inverse de son complice Allen Ginsberg, celle-ci représente une part essentielle de son oeuvre. Pendant de son écriture romanesque, la poésie de Kerouac met en avant les aspects les plus caractéristiques de son écriture : là, plus encore peut-être que partout ailleurs, il cherche à se libérer de tous les carcans, faisant confiance à la spontanéité de sa plume, multipliant les libres associations, les mots-valise, les onomatopées, la recherche du rythme et de la sonorité pure... tout en créant de superbes métaphores. " On écrit tout ce qui vous vient à l'esprit comme ça vous vient, dit Kerouac, la poésie retourne à son origine, à l'enfant barde, véritablement orale... " Ce recueil, publié pour la première fois aux Etats-Unis en 1971, sous le titre Scattered Poems réunit des textes écrits dans les années 50 et 60 et qui avaient paru dans des publications éphémères et underground. Drôles, grossiers, émouvants, désordonnés, bruts, énigmatiques, ludiques, à fleur de peau, ils s'attaquent vigoureusement à l'american way of life et explorent les failles et les traces de folie causées par l'absurdité et la violence de la vie dans la société capitaliste. Ils parlent aussi de liberté, de beauté et d'évasion. Ils sont une formidable porte d'accès l'univers poétique de Kerouac.

02/2022

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Cinéma

Figures de l'errance et de l'exil. Cinéma, art et anthropologie

Objet de " culte " naïf ou de mépris douteux, le cinéma de genre et de série B constitue souvent un champ d'expérimentation et de création. En s'inspirant des analyses de Gilles Deleuze et de Félix Guattari sur le concept de minorité, ce livre interroge les opérations de désenclavement et de déterritorialisation mises en oeuvre par le cinéma d'horreur. Il questionne en particulier les enjeux politiques, esthétiques et anthropologiques de la mobilité et du déplacement de plusieurs figures inquiétantes. L'errance et les dérives labyrinthiques sont ainsi au coeur de cette enquête qui clôt une trilogie noire, consacrée aux versants négatifs de la culture : mauvais sommeil (Variations nocturnes, 2008) et mauvaise mort (Des revenants, 2009). Ce sont ici les démarches claudicantes des zombies de Romero, le déracinement chez Pedro Costa, la quête sans but dans Carnival of Souls ou les déambulations sans âme d'un criminel chez Kiyoshi Kurosawa qui retiennent l'attention. Que nous apprennent donc ces mouvements contrariés, ces pas perdus, ces lignes de fuite, qui bouleversent la tradition littéraire de la promenade méditative et malmènent nos rêves d'exotisme ? Conçu également comme un parcours personnel et poétique, ce livre souligne la porosité du cinéma de genre aux arts plastiques, à la littérature et à la philosophie. Freddy Krueger v croise Gérard de Nerval, George Romero Franz Kafka, Jacques Tourneur Gilles Deleuze, ou Stanley Kubrick George Segal.

10/2013

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Europe centrale et orientale

Tchernobyl. Vivre, Penser, Figurer

Cet ouvrage aborde la problématique de Tchernobyl au sens large, autour de plusieurs axes : historique, environnemental, artistique et littéraire. La plupart des auteurs ukrainiens, russes et français ont un lien très profond et personnel avec l'accident nucléaire, les travaux de liquidation, le travail et la vie dans la zone interdite autour de la centrale sinistrée, mais aussi dans d'autres zones contaminées. Ce sont aussi bien des liquidateurs que des chercheurs, des artistes et des penseurs. La plus grande catastrophe industrielle du XXe siècle et ses conséquences recèlent encore bien des mystères et continuent de hanter les esprits. Comment ne pas s'interroger, avec Svetlana Alexievitch : "Tchernobyl, est-il le passé ou l'avenir de l'humanité ? " Au moment où l'Ukraine demande à l'UNESCO de reconnaître Tchernobyl comme patrimoine de l'humanité, comprendre la portée de cette catastrophe et de l'univers qu'elle a engendré est plus que jamais essentiel.

04/2021

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Psychologie, psychanalyse

Les figures de l'exil. Tribulations de l'idéal. Suivi de Un cas

Pourquoi la perte d'un lieu aimé peut-elle conduire, de même que la perte d'un être aimé, à des réactions durablement mélancoliques ? Jusqu'à un certain point, la douleur de l'exil nous apparaît comme une réaction adaptée. Mais, trop longue, trop intense, elle inquiète, malgré la compréhension et l'empathie qu'elle suscite. Certains exilés sont dans l'incapacité de laisser perdre leurs attaches territoriales. Au-delà de l'évidence, au travers de l'histoire d'exilés anonymes et d'exilés célèbres, il se dégage un profil spécifique de saga familiale. On peut voir que sur plusieurs générations l'idéalisation fait obstacle à des forces internes déstructurantes. On comprend mieux alors que les enfants d'exilés "mélancoliques" aient tant de mal à intégrer une identité suffisamment stable, dans un territoire suffisamment adapté. Il est suivi d'un cas clinique particulièrement éloquent présenté" par le docteur Agnès Bardin.

05/2019

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Littérature française

Loin de Fès dispersés

Le cimetière juif de Fès écrasé de soleil. Tout part de là ou presque. De l'échoppe de Mordechaï le bijoutier du Mellah, aussi. Dès 1957 Maurice quitte le Maroc pour Paris où il s'engage dans les luttes politiques. Son frère Ruben veut vivre son idéal au kibboutz. Le voeu de Raphaël : être coiffeur à Londres, celui de Fortune, pilotin à Marseille. Sarah, leur mère, travaille comme couturière à Paris. L'exil les disperse, les rassemble aussi. D'autres langues, d'autres chemins, des illusions qui tombent. Francine Kahn s'attaque à un épisode occulté de l'histoire du Maroc. Et si, à sa façon, elle fait oeuvre de mémoire, elle rend aussi un bel hommage à l'héritage d'un judaïsme marocain lié à l'identité du pays. L'auteur s'y prend avec retenue et ne cède ni à l'apitoiement ni à la surenchère. Le destin de ces personnages advient sous nos yeux et nous rappelle à notre humanité en sa part la plus essentielle, la plus profonde. Avec ce récit sobre et poignant, c'est une histoire taboue, enfouie qui sort de l'oubli. Un livre salutaire.

01/2017

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Histoire de la philosophie

Figures de la marginalité dans la pensée grecque. Autour de la tradition cynique

"Falsifier la monnaie" , réévaluer les valeurs : telle est la mission que l'oracle de Delphes aurait confiée à Diogène. Rapportée aux personnages du théâtre tragique, à Socrate ou encore à Antisthène, la subversion cynique permet de construire un concept de marginalité pour l'Antiquité grecque.

04/2022

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Critique

Figure, pensée, voix. Pour Bruno Clément

Dans le second vingtième siècle, la réflexion sur la figure dans le langage verbal a bousculé les frontières disciplinaires et revisité les perspectives théoriques en réinterrogeant les distinctions entre abstrait et concret, intelligible et sensible, spéculatif et narratif. C'est à travers un hommage à Bruno Clément dont les recherches marquées par la rencontre entre littérature et philosophie ont renouvelé, en premier lieu à partir de Beckett, la pensée figurale que les contributeurs à ce volume se jouent des figures et des gestes de pensée, tels que la palinodie, l'éclat, le penser-à-rien, la tension ou la concession. Ils interrogent aussi les catégories de la fiction et de la voix et traversent les siècles pour relire Platon, Froidmont, Pascal, Molière, Rimbaud, Zola, Bergson, Genet, Duras, Beckett, Pinget, Ollier ou Hergé. Le lecteur trouvera ici matière à l'exploration des démarches héritières de la révolution figurale.

02/2022

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Moyen Age - Critique littérair

La Figure de Narcisse dans la littérature et la pensée médiévales

Le mythe de Narcisse a connu un succès considérable à l'époque médiévale. Les auteurs médiévaux en ont proposé de nombreuses relectures aussi riches que variées au travers desquelles on assiste aussi bien à la métamorphose de Narcisse que de la source sur laquelle il se penche.

04/2022

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Humour

100 pensées sans penser

Cet ouvrage regroupe plus de 400 de mes pensées. Elles reflètent qui je suis. Une personne qui a un avis sur tout, même sur ce qui ne m'intéresse pas. Il est conseillé de ne pas lire ce livre mais d'y piocher. Il est donc destiné aux jardiniers, mineurs de fond, chercheurs d'or et à celles et ceux qui cherchent du sens là où il n'y en a pas (et inversement).

11/2022

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Littérature française

Les amours dispersées

"Elle est entrée comme une ombre. Elle a glissé et s'est fichée dans mon oeil, entre mes paupières que la poussière a refermées". Elle, c'est Maud Gonne, la muse de l'écrivain William Butler Yeats. Enterré en France en 1939 dans le cimetière de Roquebrune-Cap-Martin pour être rendu à l'Irlande une décennie plus tard, le voilà qui revient sous les traits d'un fantôme. Il sort de sa tombe pour raconter son amour contrarié avec Maud, histoire qui se confond avec celle de l'indépendance de l'Irlande, dont ils ont été tous deux des acteurs emblématiques. Si le fantôme s'est brusquement réveillé, c'est parce que des documents diplomatiques longtemps tenus secrets ont refait surface, jetant le doute sur le contenu du cercueil rapporté au pays pour des funérailles nationales. Où est donc passé le corps du poète ? Plane-t-il encore, comme il l'a écrit, "quelque part au-dessus des nuages" ? Que reste-t-il de nos amours et de nos morts, si ce n'est leur poésie ?

01/2022

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BD tout public

Dispersés dans Babylone

Pourquoi le reggae fait-il si souvent référence au judaïsme ? Cette question, qui tourne, à l'obsession, entraîne Jérémie Dres d'Addis-Abeba à New York dans une vaste et passionante enquête, où se mêlent destins individuels et grandes légendes.

05/2014

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Israël

L'état de l'exil. Les juifs, l'Europe, Israël

Qu'est-ce que l'Etat d'Israël ? Cette question, depuis la naissance de cet Etat, est demeurée sans réponse, comme l'atteste l'échec répété de promulguer une Constitution. Si elle reste en suspens, c'est que l'idée même d'Etat entre en collision avec la condition juive exilique. Le livre montre que l'Etat d'Israël est le produit de cette contradiction et non pas sa solution. Il s'ensuit que cet Etat n'est pas l'Etat-nation des juifs mais un Etat "pour les juifs" , une forme ajustée à la condition exilique dans le monde politique moderne. Produit d'une conjoncture fortuite, cet Etat fut improvisé, bricolé à la hâte. Procédant de la critique de l'Etat en Europe, édifié comme un Etat-refuge, il est l'Etat de l'exil. A ce titre, il ne s'oppose pas au paradigme stato-national européen mais s'offre comme une alternative apte à insérer les Etats-nations dans une cosmopolitique dont nous avons urgemment besoin.

02/2023

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Monographies

Jouer avec Ludwig. Figures de pensée, Edition bilingue français-anglais

L'ouvrage Playing with / Jouer avec Ludwig. Figure of thoughts / Figures de pensée, coédité par Les Tanneries - Centre d'art contemporain et les Editions Dilecta, n'est ni un catalogue d'exposition ni totalement un livre d'artiste. Volontairement conçu comme un objet éditorial hybride, il crée les conditions d'un possible prolongement de l'exposition du même nom déployée par Nikolaus Gansterer et Klaus Speidel en Galerie Haute des Tanneries, du 25 septembre 2021 au 13 février 2022. Mise en scène, en espace et en jeu du dialogue philosophique et plastique nourri par l'artiste-philosophe et le philosophe-commissaire autour des écrits de Ludwig Wittgenstein et notamment de ses Recherches philosophiques, l'exposition est née de l'invitation conjointe lancée par Eric Degoutte, directeur et responsable de la programmation, au duo qui allait ainsi se former. Ainsi, entre 2019 et 2022, le centre d'art a soutenu Nikolaus Gansterer et Klaus Speidel tout au long de leur cheminement, et ce à travers un ensemble de formes d'accompagnement qui qualifie son projet artistique et d'établissement, depuis des dispositifs variés d'aides financières jusqu'à l'accueil en résidence sur site, en passant par les appuis techniques, les contributions artistiques et curatoriales, le développement participatif des oeuvres en lien avec les différents publics du centre d'art ainsi que les formes de médiation apportées par son équipe. Autant de formes de vies adaptées à la singularité de chaque projet. Le duo a ainsi été invité à considérer le projet Figures de pensée sous la forme d'un livre ? ; la présente édition a donc été pensée en même temps que l'exposition, l'une nourrissant l'autre, depuis les cimaises jusqu'à la page en passant par les tables noires.

01/2023

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Histoire et Philosophiesophie

Autour de 1914-1918 : nouvelles figures de la pensée. Sciences, arts et lettres

La Grande Guerre n'a pas cessé de nous fasciner. Elle nous apparaît comme un moment de profonde rupture non seulement historique et géopolitique, mais aussi épistémologique et même civilisationnelle. Nos façons de comprendre le monde, de le voir, de le penser, ont été transformées autour de ces années-là. Quel rôle le conflit a-t-il joué dans ces bouleversements ? Dans quel contexte intellectuel s'est-il déclenché ? Et quels en ont été les effets à long terme - les ruptures et les reconfigurations dans les sciences, la philosophie, les lettres, les arts, les représentations, les mentalités, la société ?

09/2015

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Histoire et Philosophiesophie

L'empire cybernétique. Des machines à penser à la pensée machine

Du structuralisme à la philosophie postmoderne de la déconstruction au systémisme, de Claude Lévi-Strauss à Jacques Lacan, de Gilles Deleuze à Jean-François Lyotard, une bonne part de la pensée européenne des cinquante dernières années a été souterrainement influencée par un ensemble de présupposés théoriques élaborés dans l'immédiat après-guerre avec ta naissance de la cybernétique. Ce " paradigme cybernétique ", dont l'apparition est historiquement datée se fondait sur une toute nouvelle conception de l'humain et de la société en rupture avec l'héritage humaniste de la modernité. En général ignorée, ou passée sous silence, cette influence a profondément marqué le paysage intellectuel contemporain. C'est ce que l'auteur de ce livre, sociologue à l'université de Montréal, met en évidence dans cet essai. Il s'agit de reconstituer, avec précision, la généalogie d'un paradigme qui fut et demeure trés influent aussi bien sur le vieux continent qu outre-Atlantique. A ce titre, le travail de Céline Lafontaine apparaît comme une contribution essentielle autant que neuve au débat contemporain. En replaçant dans son contexte historique l'apparition de ce qu'on appelle la postmociernité, cet essai surprendra sans doute. C'est néanmoins un apport dont il sera désormais difficile de ne pas tenir compte, d'autant plus qu'il apporte un éclairage neuf sur l'imaginaire des technosciences.

01/2004

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Sociologie

Figures de la publicité, figures du monde

Cette étude sociologique, accompagnée d'une recherche sur les symboles et les archétypes, peut fournir un guide quant aux nouvelles perspectives de la publicité.

09/1987

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Faits de société

Exil dans l'exil

Etre obligé de partir, être interdit de retour, ne plus connaître de repos ni de lieu où se poser, c’est bien là le véritable exil que nous raconte Hiyam Bseiso. «C’est être comme l’oiseau pourchassé, qui vole d’un arbre à l’autre, d’un endroit à un autre», exprime-t-elle à travers une parole à la fois imagée et émouvante qui traverse Exil dans l’exil, son dernier ouvrage.

12/2014

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Poches Littérature internation

La Rivière de l'exil

" Les douze histoires que raconte Colum McCann ne sont pas franchement faites pour se tenir les côtes. Mais elles font qu'on se tient le coeur qui, à les lire, bat plus vite et fond de tendresse. Dans chacune d'elles, il y a des gens qui sont loin de chez eux. Des Irlandais pour la plupart. Ils n'ont pas la vie qu'ils aimeraient. Ils se réfugient dans le rêve, la folie, la violence, le passé. [...] Accrochez-vous, c'est merveilleux ! Il y a, dans toutes ces nouvelles, une justesse de ton, un doigté, une élégance de sentiments, une grâce d'une douceur qui serre la gorge. Dans ces ciels tourmentés et lourds, ces destins minables et tragiques, passe une lumière qui fait lever le regard. Colum McCann, qui avait étonné et conquis tout le monde avec Les Saisons de la nuit, vient à nouveau de frapper. Et à douze reprises, encore ! Laissant le lecteur K.O., la tête pleine d'étoiles. " Stéphane Hoffmann, Le Figaro Magazine "Domaine étranger" dirigé par Jean-Claude Zylberstein

08/2007

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Littérature française (poches)

La douceur de l'exil

En 1862, sur le bateau que son père fait caboter à l'embouchure du Mississippi, Kate a rencontré celui qu'elle croit être l'homme de sa vie. Il s'appelle Andrew Oliver, c'est un jeune armateur anglais dévoué à la cause sudiste. Mais la passion de la jeune fille n'est pas partagée et Andrew s'éloigne à la première occasion. C'est compter sans l'obstination et l'intrépidité de Kate, qui, à la mort de son père, s'embarque pour l'Angleterre à la recherche de son bel amour perdu. Voyage riche en imprévu, puisqu'il déclenchera une violente rivalité entre Andrew et son père, Adam Gaunt... Une nouvelle fois, l'auteur de Par vents et marées fait se déchaîner les passions au cœur des forces de la nature, dans un style romanesque d'une sensibilité frémissante.

05/1995

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Romans de terroir

L'exil de la haine

A l'aube de la Seconde Guerre mondiale, Jules Peyrie, jeune médecin, part exercer dans un petit village d'Alsace. Mais l'intégration est très difficile et il est prêt à renoncer quand il tombe amoureux de la belle Emma. De cet amour interdit qui bouleverse son destin naît un enfant. Quand la guerre éclate, le fermier local auquel Emma était promise, profite de sa position de milicien pour tenter de séparer le couple. Jules et Emma sont contraints de prendre une terrible décision : confier leur fils à une villageoise et fuir l'Alsace pour se réfugier en Dordogne. Résistance, fuites, trahisons, arrestations... la guerre les emporte dans ses tourments. Et quand les murmures de la Libération résonnent après le débarquement, l'espoir renaît enfin. Mais on n'échappe pas facilement au poids de l'Histoire...

06/2019

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Littérature française

La partition de l'exil

"J'ignore quelle mouche piqua le scénographe de l'Opéra de Paris. Quel caprice le prenait d'inviter à dîner Alexandre Tansman, autant dire un novice, et Maurice Ravel, le meilleur créateur français vivant ? La perspective de le rencontrer déchaîna en moi un trac effrayant. Mon chemin croiserait la route d'un perfectionniste du raffinement que guidait une muse au charme irrésistible, hermétique, ineffable." Ecrit dans une prose vive et évocatrice, La Partition de l'exil relate le cheminement artistique, social et affectif du compositeur Alexandre Tansman (1897-1986), compositeur prolixe (opéras, ballets, symphonies) que nous redécouvrons aujourd'hui. Alexandre Tansman, après une enfance à Lódz (Pologne), des débuts parisiens tâtonnants, un exil à Los Angeles, puis un retour dans la France d'après-guerre, aura croisé Maurice Ravel, Charlie Chaplin, George Gershwin, Igor Stravinsky, ou encore Vladimir Jankélévitch dans le contexte tourmenté et passionnant de la mutation artistique et politique du XXe siècle. Tous ces artistes demeureront, à divers titres, profondément attachés à l'homme et à son oeuvre. Remi Huppert sait avec une délicatesse de sentiment et d'écriture redonner une présence vibrante à cette vie d'amitiés et de solitude créatrice.

09/2017