Recherche

Karthala

Extraits

ActuaLitté

Littérature française

Le Kafir du Karthala

""Moi j'ai marié ma fille, moi ! J'ai aussi marié ma nièce ! J'ai aussi marié mon neveu" ! dit Mzé Karibaya. "Et qu'attends-tu pour aller visiter la tombe du Prophète ? Moi j'y suis allé trois fois. Alors mesure tes paroles. Sache que tu ne parles pas à n'importe qui" ! dit le plus âgé, la canne insolemment pointée vers l'autre. "Oui effectivement tu étais à Hedjhaz. Mais n'oublie pas de dire non plus que tu as été trois fois gardé à vue pour escroquerie". Le coup porta. Mzé Mchangama fut un moment déstabilisé, il baissa la tête, cracha trois fois par terre en faisant des "P P P". C'était l'injure suprême". Dans la violence de ce dialogue c'est l'esprit même de ce "Kafir du Karthala" qui nous est donné. Kafir signifie en vérité aussi bien "infidèle" selon le Coran, que le "Noir" en Afrique du Sud ou le "marginal" aux Comores. C'est là une clef pour comprendre la richesse symbolique et littéraire ainsi que l'enjeu moral du second roman de Mohamed Toihiri.

01/1992

ActuaLitté

Critique littéraire

Wip, littérature sans filtre N° 3, juin 2019

En écriture, je me méfie des idées, surtout lorsqu'elles me paraissent bonnes... Publier un texte fait peur... Ecrire, c'est la construction d'inconnu, progresser en inventant la forme... On ne s'excuse pas de son amour des mots. 17 textes, 17 auteurs et leur vision de l'écriture... WIP, c'est la première revue de création littéraire qui vous fait entrer dans l'atelier de l'écrivain. Retrouvez les textes de : Sonia Ristic, "Des fleurs dans le vent" (extrait de roman) Sayouba Traoré, "Une vie de femme" (extrait de roman) Bofane In Koli Jean, "De la virtualité de l'être" (nouvelle) Ecer Sedef, "Istanbul, corps féminin et champ de bataille" (poésie) Cheb Sun Marc, "L'enfant au ventre creux" (pièce en un acte) Fluet Amandine, "Pater" (vrai-faux documentaire) Simon Chris, "Ceci n'est pas mon enfance" (extrait de roman) Nisse Tom, "Requiem" (poésie) Belfadel Tawfiq, "Ma grand-mère est une île" (micronouvelle) Bailly Sylvie, "La stratégie du grain de sable" (extrait de roman) Allézy Catherine, "Yvon et le grand frisson" (fable) Dimitrova Albena, "La lobbyiste, chemin à six virages" (extrait de roman) Evita Christelle, "Comment ne plus être noire" (tréâtre) Grillo Raphaël, "En scène/Sans-abri/Le tuer" (micronouvelles) Teodorescu Irina, "Ni poète ni animal" (extrait de roman) Pianezza Pamela, "Les corps indociles" (extrait de roman)

06/2019

ActuaLitté

Sciences politiques

Politique africaine N° 167 : Varia

De Djibouti à la Côte d'Ivoire, de l'Algérie au Mali et au Burkina Faso, ce numéro embrasse des situations et des thématiques diverses, et pourtant en dialogue, de la vie politique et sociale contemporaine du continent africain. Migrants et passeurs, malades du choléra et soignants, rencontres politiques et occupations de places publiques par des mouvements protestataires, ce numéro met en lumière les politiques des corps – en souffrance, trépassés ou en action – et les économies de la parole qu'elles génèrent face à des appareils étatiques qui les surveillent, les tolèrent ou les ignorent. Le silence de l'Etat est parfois une absence ou une disqualification, comme dans les zones minières du Sahel qui attisent les appétits prédateurs et encouragent l'attractivité des groupes armés. Ailleurs, c'est le langage volubile de la reconstruction et de l'émergence, dont la promesse de modernité et de croissance économique n'est cependant qu'une stratégie de gouvernants en quête de légitimité. Au total, dans des situations de post-conflit, de lutte contre une épidémie, ou encore dans la tentative manquée d'une révolution bureaucratique menée par un corps de haute administration en formation, les appareils étatiques apparaissent pris entre la consolidation d'ordres anciens, les incertitudes et les désordres des recompositions.

04/2023

ActuaLitté

sociologie du genre

Politique africaine N° 168 : L'anti-genre en Afrique

Alors que se multiplient les campagnes antigenre en Europe et en Amériques, en tant que catégorie épistemique, l'anti-genre reste peu mobilisée dans les travaux sur l'Afrique. Ce dossier montre la pertinence de cette notion pour interroger ensemble des discours et des mobilisations sur le continent, saisir la diversité de leurs formes et leur inscription dans des dynamiques transnationales. Comment expliquer l'essor de cette rhétorique et de ces mobilisations, autour de lois anti LGBTQI+, de campagnes anti-avortement notamment ? Qui en sont les acteurs et les actrices ? Comment se déploient et circulent leurs luttes et idées ? Portant sur des pays anglophones (Ghana, Kenya et Afrique du Sud) et sur des diasporas en France, ce dossier démontre la dimension vernaculaire et transnationale de l'anti-genre en Afrique, construit autour des " valeurs africaines " et de l'antiimpérialisme, et la repolitisation paradoxale de la notion de genre qui en découle. Le dossier interroge également le caractère heuristique de l'anti-genre et les disparités d'usages entre Afrique francophone et anglophone.

05/2023

ActuaLitté

Carrière et réussite

Guide pratique pour les Congolais de l'étranger

Parce que toutes les régions du monde sont aujourd'hui concernées par les flux des migrations internationales, le droit protège la souveraineté des Etats, et les populations sont soumises à une somme de règles et de facteurs conditionnant leurs déplacements. Afin de satisfaire au mieux à ces règles spécifiques aux législations des différents pays d'accueil, ce guide pratique, au caractère inédit, apporte les renseignements utiles aux Congolais aspirant à se déplacer ou à résider à l'étranger pour diverses raisons personnelles, familiales, professionnelles, ou encore pour les besoins d'études et de formation. Ce guide est conçu comme un outil d'informations et d'orientations sur les opportunités et les facilités offertes par le Congo, afin de favoriser l'implication des initiateurs de projets d'investissement, ainsi que la réalisation optimale de leurs ambitions dans le contexte national. Etablissant ainsi un pont entre les citoyens "expatriés" et leur pays d'origine, ce guide participe d'une dynamique positive et participative entre les Congolais de l'étranger et les enjeux socio-économiques historiques du Congo.

03/2022

ActuaLitté

Religion

Le Père Duparquet. Lettres et écrits Tome 4 (1877-février 1879) Début de l'exploration en Afrique australe - De Landana à Omaruru

Le père Charles Duparquet, spiritain, est l'un des grands missionnaires du XIXe siècle. Né en 1830, il a parcouru l'Afrique entre 1855 et 1888, date de sa mort. Il n'a cessé de raconter ses voyages ce sont des milliers de pages qu'on trouve aux archives spiritaines sur l'Afrique d'avant la colonisation. Le premier tome des écrits du père Duparquet (Karthala, 2012) contient les lettres et rapports écrits de 1852 au 2 janvier 1866. En 1865, Rome demande à la congrégation du Saint-Esprit de reprendre la mission du Congo abandonnée par les pères Capucins. Le second tome (Karthala, 2013) présente les écrits de 1866 à 1869 : essai d'installation en Angola et création d'un petit séminaire en Portugal. Le père Duparquet a compris que pour travailler dans les colonies portugaises, il faut des sujets portugais. Mais le gouvernement ne soutient pas son projet. Découragé, le père Duparquet accepte de partir en Afrique de l'Est. C'est le début du volume III, qui couvre la période de 1870 à 1876 (Karthala, 2014). Trois ans après l'"exil" de Bagamoyo, le père Duparquet crée la mission de Landana dans l'enclave de Cabinda qui, à l'époque, n'appartenait pas au Portugal. Il y applique les principes déjà développés par le père Libermann dans son rapport à Rome de 1846. C'est un grand succès, admiré par les officiers de la marine française mais aussi, plus tard, par les marins portugais. Mais le père pense toujours à évangéliser la partie sud de la mission, la Cimbébasie. Il passe l'année 1877 à s'efforcer de convaincre le Conseil général de sa nécessité. Il s'y attelle à partir de 1878. C'est le sujet de ce tome IV qui va de 1877 à février 1879. A cette date, le père Duparquet arrive à Omaruru où il pense installer la première mission de Cimbébasie. Les lettres de ce tome IV nous présentent d'abord la préparation de cette nouvelle mission puis les explorations de ce qui est maintenant l'Afrique du sud et la Namibie.

12/2017

ActuaLitté

Littérature française

Un coin de voile sur les Comores

Selon la légende, les îles de la lune abritèrent les amours de Salomon et de la reine de Saba. Dans Un coin de voile sur les Comores, Kari et Hawa, Soubira et Laila, des adolescents, cherchent leur place dans un archipel agité tour à tour par les terribles éruptions du Karthala et les violences de la répression politique. Animés par l'espoir de renouer avec la pureté originelle — du temps où les îles étaient encore dignes d'être habitées par les Djinns — , les personnages décident de se consacrer à la renaissance de leur pays, dûssent-ils aller à l'encontre de l'ordre établi. Kari est le plus déterminé d'entre eux ; celui dont la destinée tragique annonce l'ère nouvelle.

01/1993

ActuaLitté

Littérature française

La République des imberbes

Dieu parfois décide d'éprouver des nations pécheresses. Ainsi en a-t-il été le cas avec Enochia, cité des descendants de Caïn, avec Ninive et Babylone, avec Samarie et Rome décadente, avec Hiroshima, Nagasaki et Guernica. Et avec Sodome et les Comores. Les Comores ces quatre petites îles qui, oh certes ! n'ont pas toujours été heureuses, prises qu'elles étaient entre l'implacable colère du "Karthala" et la misère technocratiquement organisée par le lobby colonial de la mer indienne. Certes, certes, on ne pouvait pas dire que ces îles avaient toujours vécu heureuses ; mais jamais, au Grand jamais, elles n'avaient enduré ce qu'elles ont enduré pendant ces deux années et demie depuis le jour fatidique de 197...

01/1985

ActuaLitté

Sciences politiques

Les pouvoirs locaux au Niger. Tome 2, Elections au village - Une ethnographie de la culture électorale au Niger

Cette analyse ethnographique détaillée des élections locales au Niger intègre celles-ci dans leurs contextes locaux, politiques, sociaux, culturels. Cette démarche originale explique qu'il s'agisse du second volume d'une série sur Les pouvoirs locaux au Niger. Il s'agit d'un apport majeur à la socio-anthropologie des processus électoraux (en Afrique et au-delà), qui repose sur des enquêtes approfondies menées sur douze sites au sein d'un même pays par des chercheurs de ce pays, connaissant particulièrement bien les contextes locaux et utilisant une problématique commune. Un tel comparatisme intensif de proximité est peu fréquent dans les méthodes qualitatives. Portant sur l'ensemble du processus électoral, depuis l'établissement des listes électorales jusqu'à l'élection des maires par les conseils municipaux, les résultats témoignent de comportements largement partagés par les militants des partis politiques et les cadres de l'administration, et dessinent ainsi les traits principaux d'une culture électorale nigérienne, très moderne, fondée sur des normes pratiques contournant bien souvent le code électoral, mais témoignant d'une réelle appropriation de l'institution électorale à travers diverses techniques de jeu avec les règles du jeu. Le LASDEL. Les auteurs sont chercheurs au Laboratoire d'études et recherches sur les dynamiques sociales et le développement local (LASDEL), un institut nigérien et béninois de recherches en sciences sociales, fondé en 2001 à Niamey. Plusieurs ouvrages sont issus de ce laboratoire : Une politique publique de santé et ses contradictions. La gratuité des soins au Burkina Faso, au Mali et au Niger (dir. par J.-P. Olivier de Sardan et V. Ridde), Karthala, 2014 ; et Les pouvoirs locaux au Niger. Tome 1 : En attendant la décentralisation (dir. par J.-P. Olivier de Sardan et M. Tidjani Alou), Paris, Karthala, 2009. Ont contribué à cet ouvrage : A. Elhadji Dagobi, E. Hahonou, O. Hamani, N. Issaley, O. Makama Bawa, M. Moha, A. Mohamadou, H. Moussa Ibrahim, J.-P. Olivier de Sardan, A. Oumarou, M. Tidjani Alou, I. Younoussi.

06/2015

ActuaLitté

Ethnologie

Récits d'origine. Contribution à la connaissance du passé ouest-saharien (Mauritanie, Maroc, Sahara occidental, Algérie et Mali)

En s'inspirant de l'analyse structurale des mythes, Pierre Bonte propose une méthode de traitement des "récits d'origine" ouest-sahariens dont le statut est resté imprécis dans le champ de la littérature orale (légendes, mythes, épopées, saga). Ces récits d'origine ont trait aux fondations, celles des tribus dans des sociétés organisées sur un mode tribal, celles des villes anciennes, mais ils se rapportent également aux grands mouvements religieux et à l'introduction des "confréries" dans l'ouest du Sahara (Mauritanie, Maroc, Sahara occidental, Algérie et Mali). Pierre Bonte s'interroge sur le "régime d'historicité" de ces récits, dont certains participent à la légitimation de l'islamisation et, plus encore, de l'arabisation des populations locales d'origine berbère. Parfois écrits et transmis localement, parfois rassemblés par des chercheurs s'intéressant à la littérature orale - il en a lui-même recueilli un grand nombre au cours de ses missions -, ces textes, publiés en annexe de l'ouvrage, constituent un corpus inédit. La contribution de Pierre Bonte à la connaissance du passé ouest-saharien vient aussi éclairer les mutations profondes que connaissent ces sociétés depuis quelques décennies. La riche collecte à laquelle il a procédé concerne notamment l'examen des topoï mytho-historiques suivants : al-Imâm al-Hadramî et les Almoravides (XIe s.), les bafûr, la guerre de Sharr Bubba (XVIIe s.) et le Sharîf Bûbazzûl. Directeur de recherche émérite au CNRS, membre du Laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France, Pierre Bonte (1942- 2013) a mené pendant un demi-siècle des recherches sur les Touaregs du Niger puis sur la société baydhân mauritanienne. Il est l'auteur de nombreuses publications sur la société saharienne ancienne et moderne (dont La montagne de fer, Karthala, 2001 ; L'émirat de l'Adrar mauritanien, Karthala, 2008, traduction arabe, Jessour/Ponts, 2012 ; La Saqiya al Hamrâ, La Croisée des chemins, 2012), ainsi que sur le nomadisme, la tribu, la parenté, le sacrifice, la littérature orale dans le monde arabe... Il est aussi coéditeur du Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie (PUF), plusieurs fois réédité et traduit en différentes langues.

07/2016

ActuaLitté

Histoire internationale

Sénégal (2000-2012). Les institutions et politiques publiques à l'épreuve d'une gouvernance libérale

Depuis la fin des années 1980, un groupe de chercheurs dirigé par Momar-Coumba Diop poursuit une réflexion pluridisciplinaire sur la longue durée, visant à reconstituer et à analyser les relations complexes entre l’État et la société au Sénégal depuis 1960. Complétant les six livres déjà disponibles chez Karthala, ce volume constitue la première synthèse de cette envergure consacrée aux institutions et aux politiques publiques sous les deux mandats d’Abdoulaye Wade (2000-2012). Il montre, avec des regards croisés d’universitaires et de professionnels, les réalisations, les innovations, mais aussi les espoirs déçus ou les échecs de la gouvernance libérale. Il rend notamment compte des initiatives et des projets initiés par le président de la République dans certains secteurs, en marge des programmes en cours d’exécution. Ce livre met en lumière la nouvelle configuration du pouvoir central, l’ampleur des luttes d’intérêt et les relations instables entre le privé et le public. Il explique comment les ressources et les institutions publiques ont été gérées, tout en soulignant l’interventionnisme de la classe dirigeante, en particulier dans le monde rural. Ce volume est complété par un second conçu à partir de données, de perspectives ou d’outils analytiques différents et consacré, de manière plus précise, aux recompositions sociales, culturelles ou politiques. Cet ouvrage constitue un précieux outil de référence pour comprendre l’évolution du Sénégal contemporain, en particulier les éléments structurels qui ont déterminé les orientations et les décisions du pouvoir central. À ce titre, il alimente, de manière originale et surtout sereine, la réflexion sur « l’art de gouverner » le Sénégal et d’autres pays confrontés aux mêmes questions de développement. Momar-Coumba Diop est chercheur à l’Institut fondamental d’Afrique noire Cheikh Anta Diop (Dakar, Sénégal). Il a dirigé lui-même ou coédité une dizaine d’ouvrages qui portent sur les relations entre l’État et la société au Sénégal. Il a mis en place à Dakar, en 2004, le Centre de recherches sur les politiques sociales (Crepos) et a publié plusieurs thèses de jeunes chercheurs dans le cadre d’un partenariat avec Karthala.

05/2013

ActuaLitté

Vie de l'Eglise

Les Franciscaines Missionnaires de Marie

L'histoire de cette congrégation fondée en 1877 est retracée. On découvre des femmes imprégnées de la double spititualité mariale et franciscaine qui se sont investies dans les oeuvres charitables où elles sont appelées, témoignage de bonté et d'amour pour les plus faibles. L'auteure revient notamment sur le parcours de sa fondatrice, Marie de la Passion, sur ses valeurs ainsi que sur l'investissement de ses membres au sein des quartiers pauvres de villes françaises comme Paris ou Lyon. A propos de Catherine Marin : Historienne des Missions à l'Institut Catholique de Paris, docteur en Histoire (Paris IV, Sorbonne), Catherine Marin est responsable d'un groupe de recherche interdisciplinaire sur les écritures missionnaires. Elle a accompagné de nombreux ouvrages consacrés à l'histoire des missions chrétiennes, en particulier Les écritures de la mission en Extrême-Orient, le choc de l'arrivée (Brepols, 2007), Les soutiens spirituels aux missionnaires et à la mission XVIIe-XXIe (Karthala 2016).

07/2021

ActuaLitté

Histoire internationale

La Guinée a eu 55 ans. Et maintenant ?

J'ai lutté inlassablement contre le système de gouvernance par les "complots". J'ai assisté, révolté, impuissant et attristé, à l'enlisement de notre pays, la Guinée, dans une impasse profonde dans tous les domaines : moral, politique, économique, socioculturel. Au soir de ma vie, je consacre les forces qui me restent à témoigner sur le parcours de notre pays. J'ai dénoncé de façon incessante les odieux crimes politiques que les différents présidents, de Sékou Touré à Alpha Condé, ont ordonnés pour se maintenir à vie à la tête de la Guinée. J'ai écrit plusieurs livres que L'Harmattan et Karthala ont bien voulu éditer. Je dédie ce volume à la jeunesse guinéenne avec laquelle j'ai noué et entretenu des relations d'accompagnement, pour construire avec et pour elle, des structures de concertation dans les associations. Je lui fais confiance pour relever les défis de l'incapacité des dirigeants successifs, de 1958 à nos jours, pour construire un Etat "normal", démocratique, capable de protéger et de nourrir ses habitants. Vive la Guinée !

02/2016

ActuaLitté

Ethnologie

L'anthropologie en partage. Autour de l'oeuvre de Pierre Bonte

Le parcours de Pierre Bonte a laissé un héritage scientifique considérable, offrant sur près d'un demi-siècle (1965-2013) des avancées significatives dans la compréhension des sociétés musulmanes, en particulier ouest-sahariennes. Cette anthropologie foisonnante, toujours soucieuse de faire le lien entre la parenté, le politique, le religieux et l'économique, n'a eu de cesse d'ouvrir de nouvelles pistes de réflexion à partir d'une ethnographie de terrain rigoureuse et d'une connaissance approfondie de la littérature anthropologique française et anglo-saxonne. Les articles publiés dans cet ouvrage ont été exposés lors du colloque international organisé en son hommage au Collège de France en janvier 2015. Ils reflètent la diversité des thématiques de recherche qu'il a abordées, de ses premiers travaux sur le pastoralisme aux Récits d'origine (Karthala, 2016) dont le manuscrit était pratiquement achevé lors de son décès. Divisé en cinq parties (Sociétés pastorales et nomades ; Parenté et rapports sociaux de sexe ; Tribus, Etats et compétition ; Sacré et protection ; Récits d'origine, histoire et mémoire), l'ouvrage constitue une oeuvre utile pour celles et ceux intéressés par l'anthropologie comparative des sociétés et cultures musulmanes. Il permet aussi aux chercheurs de réfléchir aux nombreux chantiers que ses travaux invitent à poursuivre.

09/2020

ActuaLitté

Sociologie

Le sens de la lutte contre l'africanisme eurocentriste

Entre la vision ou l'orientation des chercheurs africains et les idéologies des analystes européens au sujet de l'Afrique, de son histoire, de ses civilisations, de ses langues et de son avenir politique, le fossé se fait de plus en plus grand. D'un côté fonctionne le paradigme hérité de l'historiographie de Hegel qui a engendré le primitivisme ethnologique, les analyses et concepts tiers-mondistes ; de l'autre côté, le paradigme conçu par Cheikh Anta Diop, désormais à l'oeuvre, intensément, auprès de toute l'intelligentsia africaine mondiale. Autres désignations du paradigme ethnologique : africanisme, eurocentrisme, et autres tiers-mondes, etc. Le racisme est souvent nettement discernable dans les études africanistes eurocentristes. Aux USA notamment, le paradigme africain est connu sous le terme "d'afrocentricité", et non "d'afrocentrisme", comme aiment dire les africanistes. L'auteur examine scrupuleusement, sans passion, mais vigoureusement, en signe de réponse aux attaques virulentes des africanistes, le récent ouvrage collectif publié aux Editions Karthala et intitulé Afrocentrismes. L'Histoire des Africains entre Egypte et Amérique. Ce qu'il faut percevoir, à travers ces querelles universitaires, c'est la montée irrésistible, extraordinaire, globale, de la conscience historique et culturelle africaine, partout dans le monde, en vue de la Renaissance Africaine, tandis que recule, fatalement, l'africanisme, renouvelant sa ruse, mais incapable de faire une saine auto-critique et de reformuler, en conséquence, son discours post-colonial.

08/2018

ActuaLitté

Témoins

Charles de Foucauld à Tamanrasset. Un nouveau regard

Antoine Chatelard offre ici la meilleure enquête à ce jour sur l'enracinement de Charles de Foucauld dans le Hoggar, à l'Asekrem pendant cinq mois en 1911, mais surtout à Tamanrasset de 1905 à 1916, année de sa mort brutale. En analysant les traces de la vie de Foucauld au Sahara, Antoine Chatelard, à travers cette belle synthèse historique, conduit le lecteur au coeur des intentions véritables et des réalisations effectives de ce missionnaire d'exception. Il permet ainsi de dénoncer des clichés trop répandus sur Charles de Foucauld. Celui-ci était-il un ermite solitaire ? Quelles étaient sa vraie conception et sa pratique de l'Eucharistie ? Comment envisageait-il sa mission d'évangélisation ? Quelles étaient ses intentions vis-à-vis des êtres qu'il a passionnément fréquentés dans ce désert ? Comment vivait-il la colonisation française ? Quelle était au fond la grande affaire de sa vie ? Voici un livre de vérité qui permettra de comprendre pourquoi ce nouveau saint de l'Eglise doit pour longtemps inspirer les disciples de Jésus. Préface de Xavier Gufflet AUTEUR Antoine Chatelard, petit frère de Jésus, a vécu cinquante ans à Tamanrasset. Spécialiste du monde touareg, il s'est distingué en publiant deux ouvrages de référence chez Karthala : La mort de Charles de Foucauld (2000) et Charles de Foucauld, le chemin vers Tamanrasset (2003).

12/2021

ActuaLitté

Ethnologie

Les économies de l'échange en Nouvelle-Calédonie. Mariages et deuils à Maré

L’argent est souvent considéré comme une menace. Il serait doté du pouvoir de bouleverser toute société et culture humaine. Telle est en tous cas une représentation occidentale dominante, solidement ancrée et géographiquement partagée. Quand l’ethnologue arrive en Nouvelle-Calédonie, ses interlocuteurs lui rappellent sans cesse cette distinction ontologique entre « la coutume kanake » et « l’argent européen ». « Nous les Kanaks c’est la coutume, et vous les Européens, c’est l’argent », tel fut l’un des leitmotivs des enquêtes ethnographiques décrites dans cet ouvrage et menées sur l’île de Maré (Iles Loyauté) dans les années 1990. L’ethnologue doit toujours prendre au sérieux les propos de ses interlocuteurs. Quelle ne fut pas sa surprise de constater que cette fameuse coutume était pleine de billets de banque et de pièces de monnaie ! Comment alors comprendre ce décalage entre des discours opposant « coutume » et « argent » et des pratiques les associant de manière systématique ? Tel est l’objet d’investigation de ce livre qui, ce faisant, réinterroge les thèmes fondateurs de l’anthropologie comme l’échange, le don, la parenté et la monnaie. Elsa Faugère est anthropologue et chargée de recherches à l’INRA (Unité Ecodéveloppement, UR 767). Après des recherches sur les échanges en Nouvelle- Calédonie, elle s’est intéressée aux questions d’environnement et aux rapports nature-culture qu’elle étudie aujourd’hui sous l’angle des liens entre sciences (naturalistes) et sociétés. Elle a notamment publié chez Karthala en 2010 avec Isabelle Merle, La Nouvelle-Calédonie, vers un destin commun ?

10/2013

ActuaLitté

Développement durable-Ecologie

Ecologie, traditions africaines et développement. Enjeux environnementaux en Afrique subsaharienne

Il y a vingt ans, l'historien et homme politique burkinabé Joseph Ki-Zerbo écrivait à propos du Sahel : " Ceux qui avaient la trentaine au moment des indépendances peuvent attester de la réalité d'un Sahel vert dans les années 1930. Ce n'était pas l'âge d'or : il y avait des famines, des épidémies, des endémies. Mais une certaine autosuffisance alimentaire réelle existait, de même que le foisonnement de la biodiversité végétale et animale qui disparaît à vue d'oeil d'année en année aujourd'hui ". (Préface au livre La mort de la brousse, Karthala, 1996.) Ces mêmes inquiétudes sont à la base du présent ouvrage qui aborde les questions de la biodiversité dans plusieurs pays africains, à commencer par le Congo R.D. Le massif forestier congolais occupe une place capitale dans l'équilibre environnemental de la région. La sauvegarde d'un tel patrimoine place les parties prenantes devant un dilemme : d'un côté son exploitation comme atout majeur du développement, de l'autre sa conservation pour préserver l'écosystème. Or la déforestation de ce massif avance à un rythme soutenu, avec une perte de biodiversité dans la dernière décennie. En Afrique centrale comme en Afrique de l'Ouest, les mêmes questions restent sans réponse. Que faire ? Les auteurs tentent d'en donner les enjeux et les amorces de solutions. Publié à l'initiative du Centre d'études ethno-sociologiques du Bandundu (CEESBA), cet ouvrage est l'aboutissement, par des auteurs africains, d'une longue réflexion sur les comportements humains et les écosystèmes. En traitant des enjeux environnementaux et des traditions africaines, il vise à identifier l'impact des destructions modernes sur le développement et à faire de l'écologie un combat majeur pour l'Afrique contemporaine.

11/2015

ActuaLitté

Economie

Comment réduire pauvreté et inégalité. Pour une méthodologie des politiques publiques

Avec l'initiative d'allégement de la dette en faveur des " pays pauvres très endettés ", les politiques de lutte contre la pauvreté sont entrées dans une phase opérationnelle, avec des enjeux financiers importants. Ce livre s'interroge sur les politiques de lutte contre la pauvreté et les inégalités pour tenter de donner à ces interventions un contenu autre qu'une copie des actions antérieures. Car si cette " lutte contre la pauvreté " peut apparaître comme une façon de poursuivre les politiques antérieures d'ajustement structurel et de libéralisation, la nouvelle façon d'expliciter les objectifs de la coopération au développement a l'avantage de prendre en compte les défauts et les non-dits politiques du " consensus de Washington ". Nous proposons ici un cadre pour définir ces politiques publiques en l'explicitant pour certains secteurs : santé, éducation, foncier rural, micro finance, filières agricoles, hydraulique urbaine et micro-entreprises. Ces propositions résultent de la confrontation entre résultats de la recherche en sciences sociales et expériences de développement. Elles prennent en compte les éléments tels que la relation entre pauvreté et inégalités ; une approche non strictement monétaire de ces notions ; l'importance du jeu des acteurs ; la nécessité de tenir compte de l'économie globale et des normes internationales. Mêlant analyses et propositions opérationnelles, cet ouvrage s'adresse aussi bien aux praticiens du développement qu'aux chercheurs et aux décideurs politiques. Il est le produit d'une expertise collective impliquant IRD, CIRAD, CNRS, université de Versailles Saint-Quentin, DIAL, GRET, IRAM, ministère des Affaires étrangères (DGCID) et AFD. Menée depuis 1998, l'étude a mobilisé des chercheurs comme des opérateurs du développement. Elle a d'abord produit un premier diagnostic d'ensemble de la situation en Afrique, coédité par l'IRD et Karthala sous le titre : Inégalités et politiques publiques en Afrique. Pluralité des normes et jeux d'acteurs.

12/2002

ActuaLitté

Religion

L'aventure intérieure. Les mots-compagnon de mes chemins

Le sujet de ce livre, c'est l'aventure intérieure, une démarche qu'est amené à vivre tout homme ou toute femme à la recherche du sens de sa vie. Jacques Musset nous fait partager ici la sienne en s'appuyant sur des mots-clés qui constituent autant de points de départ de son récit personnel. Il est vrai que notre auteur est représentatif des ruptures et des nouveaux départs qui ont marqué la vie des hommes de la seconde moitié du XXe siècle et qui continuent d'opérer aujourd'hui. Né dans le monde rural et christianisé de l'ouest de la France, entré au séminaire où il reçoit l'essentiel de sa formation, devenu prêtre au début des années 1960, Jacques Musset connaîtra de plein fouet le choc des événements qui vont rompre l'équilibre de sociétés restées longtemps immobiles. Sous la poussée des doutes et des questionnements sur une culture très classique, déjà manifeste dans son expérience de la guerre d'Algérie mais accélérée par la rencontre des sciences humaines et l'affirmation du sujet, il se retrouve au début des années soixante-dix dans une crise d'identité humaine, chrétienne et sacerdotale. Des décombres où il se trouve alors, il réalise qu'une longue reconstruction est devenue nécessaire et qu'elle ne se fera qu'avec le temps. Auteur de plusieurs livres dont Les Chemins de la naissance à soi-même (Karthala, 2007), il revisite ici, à travers les mots-compagnons de ses chemins, les grandes questions de la vie (la rupture, la fidélité, la liberté, la foi et la religion, l'espérance, la mort...). Dans notre temps qu'on qualifie de post-moderne (effondrement des grandes idéologies, méfiance des dogmes, irruption des cultures non occidentales, place de l'individu sur une planète mondialisée...), Jacques Musset, qui a traversé lui-même ces chamboulements, peut devenir un bon compagnon de route.

07/2013

ActuaLitté

Critique littéraire

Des femmes écrivent l'Afrique. L'Afrique de l'Est

"Des femmes écrivent l'Afrique" est un projet de reconstruction culturelle qui se propose de donner à entendre de par le monde des voix de femmes africaines, pour la plupart méconnues. Ce projet de longue haleine a abouti à la publication en anglais, par la Feminist Press, à New York, de quatre anthologies régionales. Le présent ouvrage, consacré à L'Afrique de l'Est, constitue le troisième volume de la série que les Editions Karthala, à Paris, publient à leur tour en traduction française. Cette anthologie comprend plus d'une centaine de textes, parfois fort anciens (le premier datant de 1711), précédés chacun d'une note introductive. Les cinq pays représentés - le Kenya, le Malawi, l'Ouganda, la Tanzanie et la Zambie - accédèrent à leur indépendance dans les années 1960. Comme en témoignent les propos d'activistes et de parlementaires, les femmes participèrent aux mouvements de résistance et au processus de développement de leurs pays. Parmi les morceaux choisis de ce volume, certains présentent un intérêt historique certain, tels que deux textes rares d'anciennes femmes esclaves ; une lettre rédigée en 1711 par une femme qui dirigea un vaste domaine musulman ; un poème épique musulman datant de la moitié du XIXe siècle, nouvellement traduit en anglais ; un hymne chrétien datant de 1890 ; les mémoires d'une Maréchale de guerre Mau Mau. Le volume se termine par le discours de réception du Prix Nobel de la Paix de Wangari Maathai, la première environnementaliste et la première femme africaine à avoir obtenu cette récompense. Si le kiswahili demeure, à côté de l'anglais, la langue dominante de la sous-région, trente et une autres langues est-africaines sont représentées dans l'ouvrage. La maternité, l'éducation, la religion, la participation au monde du travail, les droits des veuves, la prostitution, la polygamie, la circoncision, la rébellion et le SIDA constituent les thèmes essentiels traités dans les extraits de romans, les poèmes, les lettres, les articles de journaux, les récits oraux, les discours et les documents historiques retenus, couvrant une période de trois siècles.

12/2010

ActuaLitté

Sciences politiques

Fragments d'une guerre inachevée. Les entrepreneurs taiwanais et la partition de la Chine

La République de Chine, repliée à Taiwan en 1949, a conservé une indépendance de fait. Mais les autorités communistes n’ont pas renoncé à réunifier formellement l’île à la Chine populaire. Outre une pression militaire croissante, la politique irrédentiste de Pékin a tablé sur l’intégration économique entre les deux rives du détroit de Formose. Répondant aussitôt aux mesures préférentielles qui leur ont été offertes, les industriels insulaires ont opéré un vaste mouvement de délocalisation de leurs activités sur le continent. Fragments d’une nation déchirée par des revendications contradictoires, ces entrepreneurs sont les vecteurs d’une unité de la Chine imposée par le Parti communiste, voulue mais différée par le Parti nationaliste, rejetée par les partis indépendantistes taiwanais. Dans cette guerre civile inachevée, les logiques sociales s’imbriquent au conflit de souveraineté. Les acteurs transnationaux ont pu s’affranchir d’une législation sécuritaire ou tirer parti des modes de gouvernement de la Chine des réformes pour reconfigurer, à terme, la scène démocratique taiwanaise et, par là même, les rapports entre Pékin et Taipei. Dans son irréductible spécificité, la question de Taiwan éclaire le rapport de l’économique au politique : une opération fictive de dépolitisation a présidé à l’ouverture de la frontière sino-taiwanaise afin d’ajourner toute résolution du conflit de souveraineté. Renouvelant la sociologie et l’économie politique des relations internationales, l’auteur apporte un éclairage aigu sur l’un des différends territoriaux qui font de l’Asie orientale une zone de risques majeurs. Françoise Mengin, directrice de recherche à Sciences Po (CERI), a consacré l’essentiel de ses travaux à la question de Taiwan dans son rapport à la formation de l’État dans le monde chinois. Elle a notamment publié Trajectoires chinoises : Taiwan, Hong Kong et Pékin (Karthala, 1998), et a dirigé Cyber China : Reshaping National Identities in the Age of Information (Palgrave Macmillan, 2004) et – en collaboration avec Jean-Louis Rocca – Politics in China : Moving Frontiers (Palgrave, 2002).

01/2013

ActuaLitté

Critique littéraire

Cent romans-monde

Au sein de « la littérature-monde » qui, depuis quelques décennies, surgit dans les cinq continents, le roman-monde a rencontré un succès des plus spectaculaires : tirages impressionnants, traductions systématiques en de multiples langues, attribution régulière de prix littéraires (Booker, Médicis, Nobel...). En retenant plus de cent récits, cet essai critique se propose de reconstituer la genèse de ce nouveau genre littéraire. Les premiers textes pris en considération ont été les récits de voyage rapportés par les navigateurs et les explorateurs qui, depuis l’Antiquité, ont parcouru le monde en tentant d’en dresser les cartes. La lecture de ces textes séminaux a, tout naturellement, incité nombre de romanciers modernes à se lancer, plus ou moins métaphoriquement, à la découverte des terres encore mal connues. Préoccupés au plus haut point par les problèmes de forme, ces romanciersmonde affichent avec fierté une maîtrise impeccable des langues des colonisateurs, qu’ils considèrent maintenant comme des « butins de guerre » (F. Fanon). Ce faisant, ils s’octroient avec jubilation la possibilité de se livrer à des expérimentations qui libèrent leur parole : réécriture ironique de certains textes canoniques (comme Robinson Crusoe de Defoe ou Au coeur des ténèbres de Conrad), analyses très poussées de leurs statuts ambigus de « bâtards internationaux », intégrations spectaculaires de mots vernaculaires, utilisations systématiques des parlers populaires, glorification du discours poétique ancestral, adoption du « réalisme magique » sud-américain et de son écriture de l’imaginaire, etc. Motivés à la fois par un vibrant militantisme sociopolitique et une profonde adhésion humaniste à l’esthétique de la Relation (É. Glissant), ces romanciers sont parvenus à imposer une littérature qui donne enfin, à l’Autre et à l’Ailleurs, la place qui leur revient dans ce « nouveau Nouveau monde ». Denise Coussy, professeur honoraire de l’Université du Mans, a consacré de nombreuses études aux « nouvelles littératures » de l’Afrique, des Antilles, de l’Inde ou de l’Australie. En 2000, elle a publié La littérature africaine moderne au sud du Sahara et, en 2004, Le roman indien de langue anglaise aux Éditions Karthala.

10/2013

ActuaLitté

Histoire internationale

Politiques, militaires et mercenaires français au Rwanda. Chronique d'une désinformation

La destruction des Tutsi du Rwanda en 1994 est trop souvent présentée comme le résultat d'une "colère populaire spontanée" dans un contexte de "fatalité tribale" en Afrique. Cet ouvrage démontre l'inanité de ces clichés. Le troisième génocide du XXe siècle fut le résultat d'une machine de propagande, de désinformation et de subversion des masses hors du commun. Les intellectuels et les hauts gradés rwandais qui conçurent et organisèrent en cent jours l'extermination d'environ un million de Tutsi et de Hutu démocrates utilisant sciemment les méthodes de la propagande nazie. Jean-François Dupaquier dissèque ce compte à rebours vers le crime des crimes. L'auteur s'appuie sur des sources jusqu'ici inconnues pour montrer comment le régime du président Juvénal Habyarimana obtint le consentement préalable de l'Elysée à la possibilité de génocide, puis la préconisation depuis Paris d'un "front racial" contre la rébellion du FPR. Les agents de la Direction du renseignement militaire (DRM ) furent-ils dupes de la propagande de leurs homologues rwandais qui présentait les Tutsi comme une "race" à éliminer "dans l'intérêt de la France", où bien y trouvaient-ils "un os à ronger", selon l'expression du patron de la DGSE ? François Mitterrand, obsédé depuis toujours par un "complot anglosaxon" contre la francophonie, apparaît, avec ses courtisans, comme le premier responsable de ce naufrage. L'auteur met aussi en lumière le jeu d'hommes de l'ombre, politiques, militaires et mercenaires, qui n'hésitèrent pas à manipuler le juge Jean-Louis Bruguière pour dissimuler leur responsabilité dans le génocide. Au terme d'une longue investigation, Jean-François Dupaquier apporte de nombreuses révélations sur une des plus impressionnantes séries d'opérations de désinformation du XXe siècle. Jean-François Dupaquier est journaliste et a été expert auprès du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR ) dans le procès des médias. Il observe l'évolution du Rwanda et du Burundi depuis plus de quarante ans. Il est l'auteur ou le coauteur de plusieurs ouvrages analysant l'idéologie de la haine et l'instrumentalisation des opinions publiques dans la région des Grands Lacs d'Afrique, dont L'agenda d'un génocide, en 2010 aux éditions Karthala.

03/2014

ActuaLitté

Critique littéraire

Des femmes écrivent l'Afrique. L'Afrique du Nord

Des femmes écrivent l’Afrique – L’Afrique du Nord comprend plus d’une centaine de textes en neufs langues différentes, provenant de six pays de la région – d’Algérie, d’Égypte, de Mauritanie, du Maroc, du Soudan et de Tunisie. Les morceaux choisis pour cette anthologie, qu’ils soient de source orale ou écrite, traversent plusieurs millénaires et appartiennent à des genres divers, allant d’une proposition de mariage d’une Reine de l’Égypte ancienne aux discours de femmes modernes, militant pour de nouvelles lois relatives au mariage et à la famille. Des femmes écrivains, telles que Leila Abou Zeid, Amina Arfaoui, Salwa Bakr, Assia Djebar, Nawal El Saadawi et Fatima Mernissi explorent des thèmes tels que l’amour, le mariage, la polygamie, le voile, le combat pour la libération nationale et le droit au travail. Cet ouvrage est le dernier volume d’une série majeure, Des femmes écrivent l’Afrique, publiée d’abord en anglais auprès de la Feminist Press at the City University of New York, puis en version française aux éditions Karthala : L’Afrique de l’Ouest et le Sahel parut en 2007, à Paris, L’Afrique australe en 2008 et L’Afrique de l’Est en 2010. Ce quatrième volume de la série, consacré aux dits et aux écrits des femmes de L’Afrique du Nord, fut codirigé par des chercheurs, spécialistes de la région dont ils sont originaires, et jouissant tous d’une réputation internationale. Fatima Sadiqi, reconnue aux États-Unis pour ses travaux de recherche, et ayant à ce titre bénéficié des prestigieuses Fulbright Scholarship et Harvard Fellowship, est affiliée à l’Université de Fès, au Maroc. Elle est l’auteur de cinq ouvrages et en édita plus d’une dizaine. Amira Nowaira est professeur de littérature anglaise à l’Université d’Alexandrie, en Égypte. Dans ses travaux de publication, elle s’adonne autant à l’écriture créative qu’aux études critiques ou à la traduction en et de l’arabe. Azza El Kholy enseigne à l’Université d’Alexandrie et dirige l’Institut des Études pour la Paix. Moha Ennaji dirige les études arabes à l’Université de Rutgers, aux États-Unis, ainsi que le programme doctoral d’études de genre à l’Université de Fès. Il est l’auteur de sept livres et en dirigea une quinzaine

02/2013

ActuaLitté

Histoire internationale

Le Sénégal sous Abdoulaye Wade

Ce volume fait suite à celui consacré aux institutions et politiques publiques pendant les deux mandats présidentiels d’Abdoulaye Wade publié précédemment par le même éditeur. Il s’inscrit dans la continuité de la réflexion entreprise, depuis la fin des années 1980, sous la direction de Momar-Coumba Diop, pour documenter les trajectoires de l’État sénégalais et de ses relations avec la société. Cet ouvrage examine le rôle joué par Abdoulaye Wade à l’intérieur du « cycle senghorien » qui a dominé la vie du Sénégal depuis 1960. Il propose des outils d’analyse permettant de décrypter le projet hégémonique d’Abdoulaye Wade, en analysant aussi bien ses relations avec la confrérie mouride que les initiatives destinées à ramener la paix en Casamance. Dévoilant les logiques à l’oeuvre dans les syndicats, les partis politiques, les confréries religieuses, les mouvements citoyens, la presse, cet ouvrage collectif rend compte, sur la base de données inédites, des changements identifiés dans les systèmes de valeurs, les itinéraires et les protocoles d’enrichissement ou d’accumulation de pouvoir. Grâce à des approches novatrices, il aborde les recompositions qui s’expriment à travers la musique, les associations, les migrations internationales, la coopération sud-sud, les usages des TIC ou le football. Les livres consacrés au président Wade et à sa gouvernance sont également examinés avec attention et le rôle du griot dans le système de propagande officielle est analysé de manière originale. Ce volume aborde, ensuite, les réactions populaires aux défaillances ou aux dérives du pouvoir central, et les autres formes de résistance au régime du Sopi. Il insiste, enfin, sur le rôle des Assises nationales dans l’émergence et la consolidation du mouvement de contestation qui a mis un terme au régime d’Abdoulaye Wade. Cet ouvrage représente la première tentative d’envergure d’histoire économique, sociale et culturelle de la période considérée. Rédigé dans un style serein, il constitue, avec le précédent, un précieux outil de référence pour ceux qui s’intéressent, à des degrés divers, à la construction de l’avenir du Sénégal. Momar-Coumba Diop est chercheur à l’Institut fondamental d’Afrique noire Cheikh Anta Diop (IFAN, Dakar, Sénégal). Il a dirigé lui-même ou coédité une dizaine d’ouvrages qui portent sur les relations entre l’État et la société au Sénégal. Il a mis en place à Dakar, en 2004, le Centre de recherches sur les politiques sociales (Crepos) et a publié plusieurs thèses de jeunes chercheurs dans le cadre d’un partenariat avec Karthala.

08/2013

ActuaLitté

Histoire internationale

Les royaumes wolof dans l'espace sénégambien. XIIIe-XVIIIe siècle

Le Grand Jolof fut l’un des grands États musulmans de l’Afrique de l’Ouest médiévale. La recherche de ses débuts et l’étude de sa genèse permettent d’en reculer le cadre chronologique jusqu’au XIIIe siècle. Il fut contemporain de l’empire du Mali dont il dut probablement, de façon souple, reconnaître l’hégémonie. Mais, situé aux confins de cet empire et limitrophe du Sahara, participant directement aux courants d’échanges transsahariens, sur le plan culturel comme sur le plan économique, il se comporta comme un compartiment autonome du monde soudanais. Au milieu du XVe siècle, l’arrivée des caravelles portugaises ouvrit une ère nouvelle pour la Sénégambie dont la côte devint lieu de contacts et d’échanges. Ce Soudan extrême-occidental devint un Soudan atlantique. Il entra dans un système économique dont l’impact sera une des causes de la dislocation du Grand Jolof. Les royaumes qui étaient sous son hégémonie, wolof, sérer, malinké, se soulevèrent ou se détachèrent. Le monde wolof sera désormais, jusqu’à la colonisation, constitué de quatre royaumes : le Jolof, le Waalo, le Kajoor et le Bawol. De la dislocation du Jolof à la conquête française, l’histoire de ces royaumes sera avant tout celle de leur dynamique propre : construction de l’État et d’une force militaire qui deviendra politique, conflits sociaux, révoltes paysannes, islamisation et rôle politique des responsables religieux. Les échanges atlantiques ont fortement pesé sur l’évolution économique, les États se sont adaptés au marché mondial et à la demande d’esclaves, laquelle s’est fortement accrue à la fin du XVIIe siècle. Mais ce ne fut pas de manière passive ; les rois ont maintenu sous leur contrôle les contacts côtiers et ont même réussi, au cours du XVIIIe siècle, à infléchir en leur faveur les termes de l’échange. Jean Boulègue (1937-2011) a enseigné au Sénégal et au Tchad, avant d’effectuer sa carrière universitaire à l’Université Paris-I comme maître de conférence puis, comme professeur d’histoire médiévale et moderne de l’Afrique. Ses publications ont porté sur les anciens royaumes wolof du Sénégal (Le grand Jolof (XIIIe-XVIe siècle), Paris, Façades-Karthala, 1987), les Luso-Africains (Les Luso-Africains de Sénégambie, Instituto de Investigaçao Científica Tropical-CRA, Lisbonne, 1989) et l’histoire ancienne du Tchad. Professeur émérite depuis 2005, il a poursuivi ses recherches jusqu’à sa mort, à la fois sur le Sénégal et dans un domaine qui lui tenait à coeur, la défense de la laïcité républicaine et de la liberté d’expression (Le Blasphème en procès 1984-2009. L’Église et la Mosquée contre les libertés, Paris, Nova Éditions, 2010).

03/2013