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Jorge Semprun

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Jorge Semprún

Jorge Semprún is a leading writer from the first generation of Spanish Civil War exiles, yet studies of his work have often focused solely on his literary testimony to the concentration camps and his political activities. Although Semprún's work derives from his incarceration in Buchenwald and his expulsion from the Spanish Communist Party in 1964, limiting the discussion of his works to the autobiographical details or to the realm of Holocaust studies is reductive. The responses by many influential writers to his recent death highlight that the significance of Semprún's work goes beyond the testimony of historical events. His self-identification as a Spanish exile has often been neglected and there is no comprehensive study of his works available in English. This book provides a global view of his oeuvre and extends literary analysis to texts that have received little critical attention. The author investigates the role played by memory in some of Semprún's works, drawing on current debates in the field of memory studies. A detailed analysis of these works allows related concepts, such as exile and nostalgia, the Holocaust, the interplay between memory and writing, politics and collective memory, and postmemory and identity, to be examined and discussed.

04/2014

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Critique littéraire

Jorge Semprun. Entre résistance et résilience

L'oeuvre de Jorge Semprun, exilé, résistant, déporté, écrivain, homme politique, explore les territoires de la mort. Traversant le XXe siècle et ses désastres, arpentant une Europe ravagée, elle interroge la solitude, la fraternité, la littérature et la beauté du monde. Cette enquête entrelace histoire, psychanalyse, critique littéraire, documents d'archives et paroles vives des témoins. Comment survit-on à l'expérience concentrationnaire ? Quel rôle joue alors la littérature ? Qui sont ces personnages récurrents qui traversent son oeuvre ? En choisissant la fiction comme voie royale du témoignage, Semprun transgresse les canons du genre et suscite de nombreux débats alimentés par son statut particulier d'employé à Buchenwald et son parcours dogmatique au Parti communiste espagnol. Chez lui, la séparation fiction/réel est totalement artificielle. On suivra donc Semprun et ses doubles narrateurs de l'enfance au grand âge, Semprun dont l'oeuvre inclassable, hommage aux résistants et aux disparus, est devenue une arme de guerre contre l'effraction traumatique, formant un journal clinique inédit riche d'enseignements.

05/2017

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Critique littéraire

Jorge Semprun, l'écriture et la vie

La vie de Jorge Semprun reflète presque tous les épisodes de l'histoire de l'Europe au XXe siècle. Depuis sa naissance, en 1923, dans une famille de la grande bourgeoisie madrilène, en passant par le traumatisme de la Guerre civile et de l'exil, jusqu'au maquis et à la déportation au camp de Buchenwald, sans oublier l'aventure communiste, Jorge Semprun a tous les traits des "voyageurs déracinés" des grands intellectuels du siècle, selon l'expression de l'historien Tony Judt. Ecrivain, scénariste, Jorge Semprun a construit une oeuvre singulière, Le Grand Voyage, Quel beau dimanche, L'écriture ou la vie, Une tombe au creux des nuages, qui traite de la mémoire, de l'essor des totalitarismes et du poids de l'Histoire sur les individus. Il est mort à Paris en 2011. Voici la première biographie d'un homme dont la vie ne ressemble à aucune autre.

01/2017

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Critique littéraire

Relire Jorge Semprun sur le sentier Giraudoux pour rencontrer Judith

Les textes de Jorge Semprun sont tressés à une riche culture européenne où s'inscrivent liberté et raison critique. Parmi les influences qui irriguent cette oeuvre signifiante Françoise Nicoladzé distingue celle de Jean Giraudoux que le jeune exilé de la guerre d'Espagne découvre au lycée Henri-IV. Le " Précieux Giraudoux " est présent jusque dans son dernier roman : Vingt ans et un jour, autour de la figure étincelante de Judith, en miroir au tableau d'Artemisia Gentileschi. Pourquoi cette référence surprenante a-t-elle accompagné l'écrivain ? Que révèle-t-elle de l'identité semprunienne et comment a-t-elle permis de composer, avec d'autres figures romanesques, sa représentation de l'érotisme ? Cet essai propose quelques réponses qui soulignent le lien intense de Jorge Semprun à la littérature française.

06/2014

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Critique littéraire

Peter Knapp dessine L'Ecriture ou la vie de Jorge Semprun

Déporté à Buchenwald, Jorge Semprun est libéré par les troupes de Patton, le 11 avril 1945. L’étudiant du lycée Henri-IV, le lauréat du concours général de philosophie, le jeune poète qui connaît déjà tous les intellectuels parisiens découvre à Buchenwald ce qui n’est pas donné à ceux qui n’ont pas connu les camps : vivre sa mort. Un temps, il va croire qu’on peut exorciser la mort par l’écriture. Mais écrire renvoie à la mort. Pour s’arracher à ce cercle vicieux, il sera aidé par une femme, bien sûr, et peut-être par un objet très prosaïque : le parapluie de Bakounine, conservé à Locarno. Dans ce tourbillon de la mémoire, mille scènes, mille histoires rendent ce livre sur la mort extrêmement vivant. Semprun aurait pu se contenter d’écrire des souvenirs, ou un document. Mais il a composé une oeuvre d’art, où l’on n’oublie jamais que Weimar, la petite ville de Goethe, n’est qu’à quelques pas de Buchenwald. Peter Knapp a été profondément marqué par la lecture de ce récit. Il en propose ici sa propre lecture, avec une cinquantaine de dessins accompagnés d’extraits du texte de Semprun : « Jorge Semprun a laissé des mots en allemands dans son texte français. J’ai essayé de les visualiser ».

10/2012

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Littérature française (poches)

L'Algarabie

Raconter le dernier jour de la vie d'un personnage d'Espagnol émigré à Paris, n'est-ce-pas, pour l'écrivain qui signe ces pages, comme d'écrire et livrer avant terme quelque roman autobiographique posthume ? " Ce livre que je traîne depuis dix ans sous diverses formes, brouillons et étapes, dans ma tête et sur ma table, écrit alternativement en espagnol et en français, a pendant des mois cherché sa langue. Son titre témoigne de cette hésitation de la langue. Il s'agit d'une francisation d'algarabia, le charabia : la langue arabe qui finit par devenir le galimatias, la langue incompréhensible, le vacarme, Babel ! Mais, au fond, cela dépasse la simple problématique de l'écriture : tout ne serait-il pas un peu de l'algarabie, ou, comme dirait l'autre, du bruit et de la fureur ? "

12/1996

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Histoire internationale

Une tombe au creux des nuages. Essais sur l'Europe d'hier et d'aujourd'hui

L'histoire de notre XXe siècle peut se lire comme un roman. Comme un roman, elle s'est construite sur des rencontres, des luttes, des trahisons: Heidegger supprimant la dédicace de son livre, Être et Temps, à son ancien professeur de philosophie, Edmund Husserl, parce que ce dernier était juif; Freud conversant avec Mahler dans les rues de Leyde, une nuit d'été de 1910 ; Husserl appelant à lutter, en mai 1935, contre la chute de l'Europe "dans la haine spirituelle et dans la barbarie". C'est cette même conférence que devait découvrir Jorge Semprun, alors interné à Buchenwald, par l'entremise d'un autre détenu, Felix Kreisler, au cours des heures de discussions dominicales volées à l'enfer du camp auprès de Maurice Halbwachs. Des années quarante à la chute du communisme, à la réunification allemande et à la construction européenne, ce livre lucide et passionné est le témoignage d'un intellectuel européen sur les épisodes les plus marquants de notre histoire. Au "siècle des totalitarismes", Jorge Semprûn oppose le siècle des émancipations. Au "devoir de mémoire" des camps nazis et du Goulag, le " laboratoire intellectuel " de notre avenir commun.

02/2010

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Théâtre

Moi, Eléonore, fille de Karl Marx, juive !

Dans le salon londonien d'Eléonore Marx, la fille cadette de Karl Marx, hommes politiques et écrivains, amis de la famille, se souviennent du passé et de la vie d'Eléonore, qui déjà et trop tôt touche à sa fin. Ces scènes alternent avec des monologues de la jeune Eléonore, des citations de lettres et des témoignages anachroniques, qui déconstruisent de manière ludique la chronologie et la vraisemblance dramatique. Jorge Semprún fait ainsi le portrait d'une femme contradictoire, à la fois forte et fragile, engagée et désespérée, prise au piège dans un filet d'événements dont les mailles se resserrent.

10/2014

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Espagne

Autobiographie de Federico Sànchez

Mémoires, témoignage, réflexion politique, ce livre n'offre pas seulement une histoire critique du Parti communiste espagnol et de toute une génération de militants anti-franquistes. Il révèle ce qui, du Grand Voyage à L'Ecriture ou la Vie, est une part essentielle de l'oeuvre de Jorge Sempnin : l'engagement sans faille envers la nécessaire révolte de l'homme qui rend l'art inséparable de la vie, au risque de l'erreur et même de la mort.

01/1996

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Critique

L'écriture ou la vie

Déporté à Buchenwald, Jorge Semprun est libéré par les troupes de Patton, le 11 avril 1945. L'étudiant du Lycée Henri-IV, le lauréat du concours général de philosophie, le jeune poète qui connaît déjà tous les intellectuels parisiens découvre à Buchenwald ce qui n'est pas donné à ceux qui n'ont pas connu les camps : vivre sa mort. Un temps, il va croire qu'on peut exorciser la mort par l'écriture. Mais écrire renvoie à la mort. Pour s'arracher à ce cercle vicieux, il sera aidé par une femme, bien sûr, et peut-être par un objet très prosaïque : le parapluie de Bakounine, conservé à Locarno. Dans ce tourbillon de la mémoire, mille scènes, mille histoires rendent ce livre sur la mort extrêmement vivant. Semprun aurait pu se contenter d'écrire des souvenirs, ou un document. Mais il a composé une œuvre d'art, où l'on n'oublie jamais que Weimar, la petite ville de Goethe, n'est qu'à quelques pas de Buchenwald.

06/2007

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Littérature française

Le Grand voyage

Il y a cet entassement des corps dans le wagon, cette lancinante douleur dans le genou droit. Les jours, les nuits. Je fais un effort et j'essaye de compter les jours, de compter les nuits. Ca m'aidera peut-être à y voir clair. Quatre jours, cinq nuits. Mais j'ai du mal à compter ou alors il y a des jours qui se sont changés en nuits. J'ai des nuits en trop ; des nuits à revendre. Un matin, c'est sûr, c'est un matin que ce voyage a commencé...

03/2000

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Littérature française (poches)

La Montagne blanche

Week-end en Normandie. Une maison au bord de la Seine. Trois hommes s'y retrouvent. Ils ont en commun la tourmente européenne qu'ils ont traversée depuis les années quarante jusqu'à ce jour, l'écroulement de leurs utopies et un inlassable goût pour les femmes. Pour le même type de femme, d'ailleurs : la même femme, la femme elle-même. Passionnés par l'inaccessible finalité de leur art - Antoine de Stermania est peintre, Juan Larrea est écrivain et Karel Kepela metteur en scène -, leurs amours s'entrecroisent dans le lacis de leur mémoire. Madrid ou Venise et leurs musées, Prague ou Zurich chargées d'histoire ont vu leurs rencontres avec les traces des événements qui ont marqué le siècle. Avec les femmes aussi, séduites mais rétives. Dans l'ombre portée de Kafka - dont l'oeuvre et la vie ont hanté à des titres divers celles des trois amis -, l'obsession de leurs origines, la découverte d'une intime vérité inexplorable, les dérives de l'amour infidèle et fou déferlent pendant deux journées d'avril 1982 sur ce qui leur reste d'un obscur goût de vivre.

10/2002

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Sciences politiques

Le métier d'homme. Husserl, Bloch, Orwell : morales de résistance

Vienne, mai 1935. Edmund Husserl prononce une conférence sur la "philosophie dans la crise de l'humanité européenne". Cette extraordinaire conférence est la première ébauche de la notion de supranationalité dans l'histoire de la pensée européenne. Quelque part en France, 1940. Marc Bloch, historien du Moyen Age, fondateur de l'Ecole des Annales, rédige un court témoignage sur la défaite de la France, L'Etrange Défaite. Ce testament intellectuel est un plaidoyer pour le renouvellement de l'esprit démocratique. Londres, 1940-1941. Sous le Blitz aérien de la Luftwaffe, alors que l'Angleterre tient seule tète à l'Empire nazi, George Orwell rédige l'essai "Le lion et la licorne" qui exalte les vertus du patriotisme démocratique. Trois intellectuels très différents, trois oeuvres dissemblables et visionnaires, trois vies exemplaires animées par un même esprit de résistance. Dans ces textes d'hommage inédits, Jorge Semprun montre une fois encore l'Européen d'exception qu'il fut.

03/2013

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Littérature française

Exercices de survie

«J'étais dans la pénombre lambrissée, discrètement propice, du bar du Lutetia, quasiment désert. Mais ce n'était pas l'heure ; je veux dire, l'heure d'y être en foule, l'heure d'y être attendu ou d'y attendre quelqu'un. D'ailleurs, je n'attendais personne. J'y étais entré pour évoquer à l'aise quelques fantômes du passé. Dont le mien, probablement : jeune fantôme disponible du vieil écrivain que j'étais devenu. J'avais tout juste le désir d'éprouver mon existence, de la mettre à l'épreuve.» Nous sommes en 2005, Jorge Semprun se confronte à son passé et entreprend un autre travail de remémoration. Il revient dans ce texte inédit sur des événements qu'il a vécus, et relate, comme il ne l'a encore jusque-là jamais fait, son expérience de la torture. Témoignage sans pathos, récit, à la fois poignant et détaché, d'où se dégage une perception philosophique prégnante. Jorge Semprun poursuit dans cet ouvrage une réflexion engagée dans les écrits fondateurs de son ouvre, tels Le grand voyage ou L'écriture ou la vie, et offre une dernière analyse sur la corrélation entre l'écriture et la réalité. Un nouvel éclairage saisissant de ce que fut ce singulier penseur.

11/2012

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Littérature française (poches)

L'évanouissement

Trois mois après son retour de déportation, Manuel (le héros du Grand Voyage), revenant chez lui, en banlieue, tombe évanoui de la plate-forme du train. On le ramasse sur la voie, l'oreille déchirée, commotionné et presque amnésique. Dans l'ambulance qui le reconduit chez lui, à la clinique où on l'endort pour l'opérer, lorsqu'il se réveille, Manuel enchaîne des fragments de son passé. Le narrateur, qui est son double, projette des épisodes de son avenir. On suit ainsi, dans le désordre qui succède à son évanouissement, Manuel à la recherche de lui-même. Un souvenir obsède Manuel et revient comme un leitmotiv poétique : à son réveil, il voit de la neige et du lilas. Il cherche à identifier cette image floue parmi les souvenirs de neige qui défilent dans sa mémoire, mais il ne parviendra que beaucoup plus tard, en 1956, à la replacer dans son contexte avec toute sa force. Fragilité de la mémoire, fragilité des traces laissées par la vie même. Manuel ressent son existence comme une sorte d'évanouissement menaçant. Il essaie, tantôt avec anxiété, tantôt avec détachement, de sentir la réalité des autres et la sienne ; il n'en a vraiment conscience que dans les moments d'intense action de sa vie de maquisard, de résistant torturé par la Gestapo, de déporté au camp, de clandestin en Espagne. Hormis ces instants d'attention privilégiés, il perd parfois conscience de la réalité dans une sorte d'extase dont il lui est impossible de parler.

11/2012

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Littérature française (poches)

La deuxième mort de Ramon Mercader

Sous son activité de directeur adjoint d'une société espagnole de commerce, Ramdn Mercader cache sa véritable identité et sa mission d'agent secret au service de l'URSS. Cible pour les uns, appât pour les autres, il est victime, à Amsterdam, d'un guet-apens et on le retrouve " suicidé " dans sa chambre tandis que les services de contre-espionnage soviétiques fabriquent un dossier destiné à le faire passer pour traître. A travers son héros - et son homonyme réel, qui fut l'assassin de Trotsky - l'auteur évoque toute l'histoire du mouvement communiste de la guerre d'Espagne à la mort de Staline, et au XXe Congrès. Cette " matière " du livre, d'une extraordinaire richesse, est comme le sang noir qui irrigue le corps du roman d'espionnage.

01/2011

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Littérature française (poches)

Quel beau dimanche

"Avais-je rêvé ma vie à Buchenwald ? Ou bien, tout au contraire, ma vie n'était-elle qu'un rêve depuis mon retour de Buchenwald ?" Quel beau dimanche, que Semprun tient pour son livre "essentiel", sera cette vertigineuse recherche d'identité d'un double rescapé du nazisme et du stalinisme. Ici, l'ancien dirigeant du Parti communiste espagnol clandestin, en homme presque suspect à lui-même, cherche à dire, à comprendre quelle fut son histoire dans l'histoire du siècle. Inspiré, et même commandé par la lecture d'Une journée d'Ivan Denissovitch de Soljenitsyne, ce livre est aussi une réflexion irréductible sur la mort de la Révolution.

10/2002

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Littérature française (poches)

Federico Sanchez vous salue bien

Federico Sanchez, c'est le nom sous lequel se cachait, au temps du franquisme, le militant Jorge Semprun, pourtant issu d'une vieille et grande famille espagnole. Tout cela est bien loin déjà : le marxiste d'hier, devenu ministre de la Culture, a servi une monarchie réconciliée avec la démocratie. Comment s'est fait le passage de l'un à l'autre ? Qu'a-t-il été perdu et sauvegardé du combat d'un demi-siècle ? Que reste-t-il de l'idéal dans les aléas et les petitesses de la politique au jour le jour ? C'est à ces questions et à bien d'autres que répond ce livre de souvenirs, Hemingway et Juan Carlos, Raïssa Gorbatchev et Primo Levi, Felipe Gonzalez et le torero Dominguin, sont quelques-unes des figures qu'on y croisera. Mais surtout on y découvrira l'Espagne de la "movida", dépeinte avec la vigueur et la lucidité du romancier de Netchaïev est de retour : un écrivain et un homme dont la mémoire rencontre à chaque pas l'histoire de ce siècle.

02/1995

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Petits classiques parascolaire

La mort qu'il faut

Pour les déportés de Buchenwald, la vie se réduit à peu de chose : la ration de pain du matin, le refuge des latrines du petit camp, et chaque dimanche, la voix douce de la chanteuse Zarah Leander. Parfois, la survie a le visage du " mort qu'il faut " : son voisin, son meilleur ami, son frère, un inconnu. Juste quelqu'un qui vous ressemble assez pour, dans sa mort, vous redonner une identité, une vie. Cela pourrait être un scénario de science-fiction, c'est le récit-témoignage d'une histoire hallucinante, où les mots : générosité, cruauté, solidarité, violence s'écrivent tous en majuscules. L'accompagnement pédagogique rappelle précisément le contexte historique et politique de l'œuvre. Le récit, qui emprunte à la fois à la fiction romanesque et au biographique, fait l'objet d'une étude narrative précise. L'importance de la culture, la question du désir, l'acceptation de la souffrance, thèmes qui traversent Le mort qu'il faut, sont l'objet de développements nourris. Une longue interview exclusive de l'orge Semprun éclaire les intentions de l'écrivain.

11/2003

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Littérature étrangère

Le fer rouge de la mémoire. Le Grand Voyage ; L'Evanouissement ; Quel beau dimanche ! L'Ecriture ou la vie ; Le Mort qu'il faut

"A-t-on vraiment vécu quelque chose dont on n'arrive pas à faire le récit, à reconstruire significativement la vérité même minime - en la rendant ainsi communicable ? Vivre vraiment, n'est-ce pas transformer en conscience - c'est-à-dire en vécu mémorisé, en même temps susceptible de devenir projet - une expérience personnelle ? Mais peut-on prendre en charge quelque expérience que ce soit sans en maîtriser plus ou moins le langage ? C'est-à-dire l'histoire, les histoires, les récits, les mémoires, les témoignages : la vie ? Le texte, la texture même, le tissu de la vie ? " (Quel beau dimanche ! , 1980) "Un jour viendrait, relativement proche, où il ne resterait plus aucun survivant de Buchenwald. Il n'y aurait plus de mémoire immédiate de Buchenwald : plus personne ne saurait dire avec des mots venus de la mémoire charnelle, et non pas d'une reconstitution théorique, ce qu'auront été la faim, le sommeil, l'angoisse, la présence aveuglante du Mal absolu - dans la juste mesure où il est niché en chacun de nous, comme liberté possible. Plus personne n'aurait dans son âme et son cerveau, indélébile, l'odeur de chair brûlée des fours crématoires". (L'Ecriture ou la vie, 1994)

05/2012

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Actualité et médias

Montand. La vie continue

Yves Montand, chanteur, acteur, homme politique, homme public, homme secret. Un homme tout simplement. Pour raconter cet homme-là, cette vie depuis les quartiers populaires de Marseille jusqu'à la soirée du 7 septembre 1982 où ce fils d'immigré italien chante et triomphe au Metropolitan Opera de New York, pour rendre compte d'un tel personnage, dans son épaisseur, dans sa profondeur, il fallait davantage que de simples connaissances biographiques, il fallait la clé de la mémoire et de la connaissance intime. Si Jorge Semprun a réussi ce pari - et ce portrait -, c'est parce qu'il connaît Montand depuis vingt ans et que, depuis vingt ans, de l'un à l'autre se sont tissés les liens rares de l'amitié.

01/1985

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Littérature française

Le "Stavisky" d'Alain Resnais

Le tombeau n'est pas seulement un monument funéraire servant de sépulture pour un ou plusieurs morts. Tous les bons dictionnaires vous apprendront que le tombeau est aussi une composition poétique ou une oeuvre musicale en l'honneur de quelqu'un. Et de citer Le Tombeau d'Edgar Poe, par Mallarmé, ou Le Tombeau de Couperin, par Ravel. Serait-ce ici "Le Tombeau de Stavisky", par Alain Resnais ? Ce n'est pas impossible. Mais la mort qui rôde dans cette histoire n'est pas seulement celle de Sacha le fabuleux, c'est aussi celle d'une époque. Après, ce sera le déferlement du fascisme sur l'Europe. La mort d'une époque, donc, dans les deux sens du mot. Une époque se meurt et une autre époque commence : celle de la mort, celle du meurtre généralisé, banalisé. En sommes-nous sortis ?

05/1974

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Critique littéraire

"Adieu, vive clarté..."

Ce livre est le récit de la découverte de l'adolescence et de l'exil, des mystères de Paris, du monde, de la féminité. Aussi, surtout sans doute, de l'appropriation de la langue française. L'expérience de Buchenwald n'y est pour rien, n'y porte aucune ombre. Aucune lumière non plus. Voilà pourquoi, en écrivant Adieu, vive clarté..., il m'a semblé retrouver une liberté perdue, comme si je m'arrachais à la suite de hasards et de choix qui ont fini par me composer une sorte de destin. Une biographie, si l'on préfère moins de solennité. Même si le hasard ou la chance m'avaient évité de tomber dans le piège de la Gestapo, même si mon maître Maurice Halbwachs n'avait pas agonisé dans mes bras, au block 56 de Buchenwald, j'aurais été ce garçon de quinze ans qui découvrait l'éblouissante infortune de la vie, ses joies aussi, inouïes, à Paris, entre les deux guerres de son adolescence. M'y voilà de nouveau.

01/2000

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Littérature Espagnole

Vingt ans et un jour

Vingt ans et un jour est la peine que la justice franquiste réservait aux dirigeants politiques de l'opposition clandestine. Jorge Semprún nous offre, sous ce titre, le portrait intime d'une Espagne toujours meurtrie par la guerre, mais qui rêve d'avenir et de réconciliation. Plusieurs récits - plusieurs histoires - conduiront le lecteur à l'intérieur d'une surprenante nébuleuse romanesque et théâtrale où les apparences sont toujours trompeuses et où le narrateur même s'avance masqué.

05/2004

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Littérature française (poches)

Le mort qu'il faut

" Dans le brouhaha de la boîte de jazz, dans la fumée des cigarettes, nous avions levé nos verres et trinqué à la santé de Walter Bartel. - Rotfront ! s'était écrié Jiri Zak. Et je lui avais répondu - Rotfront ! Front rouge ! C'était le salut des communistes allemands, autrefois, à l'époque sectaire et exaltante, misérable et glorieuse, de la lutte finale et du mot d'ordre apocalyptique classe contre classe ! Beaucoup plus tard, alors que nous commencions à devenir pâteux - mais la musique était à chaque instant meilleure, plus maîtrisée et plus sauvage à la fois -, Jiri Zak s'était penché vers moi, compagnon de mémoire et de beuverie. - Toi qui écris, tu devrais donner une suite au Grand voyage... Il avait dit Grosse Reise, bien sûr: nous parlions en allemand. Il avait lu mon livre en allemand. - Tu devrais raconter la nuit au Revier, à côté de ton Musulman. Tout ce qui va avec... "

08/2002

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Critique

Aller-retour. Une réactualisation des figures mythiques chez Alfred Döblin, Jorge Semprún et Vercors

Dans ces pages nous est décrit l'histoire avec trois destins, trois parcours qui ont pour noms Alfred Döblin (antinazi allemand, Juif), Jorge Semprún (jeune résistant espagnol, communiste) et Vercors (résistant français, écrivain, éditeur). Cette rencontre s'apparente à une marche à la fois tragique et captivante. Elle aura cette destinée créatrice à être le verbe. Nous restons attentifs et, avides à lire, sous la plume d'Eva Raynal, à la force des idées de ces humains d'exception. L'inouï de cet ouvrage tient à cette volonté, qui les unit, de vivre libre, debout, même si chacun en paiera le prix fort. Leur refus restera s encré s en eux comme une profonde blessure et leur voyage en ce monde barbare sera notre littérature. Ces vies-récits — dont chacune est décortiquée, dénudée comme arpentée pour la première fois — nous montrent, dans leur diversité, qu'elles n'en demeurent pas moins marquées par un même traumatisme du titanesque "Voyage", tant dans l'essence de son "Retour" que dans le rituel de son "Aller". De leur expérience demeure une volonté de survivre, une capacité d'interrogation, et un agencement de leur art. En ces pages, reste gravée, comme une interpellation, la rencontre de l'homo sacer avec l'insupporté. Bien des réflexions sont transposables à nos préoccupations d'Homme aujourd'hui. Et comme l'écrit Hélène Bruller dans sa préface : "C'est une vision de l'humain qui se trouve là, en lien avec l'urgence décrite dans ce livre..."

10/2021

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Critique littéraire

La lecture et la vie. Oeuvre attendue, oeuvre reçue : Jorge Semprun et son lectorat

Pourquoi devient-on lecteur de Jorge Semprun ? Comment comprendre l'émotion suscitée par ses textes et renvoyée en écho dans la riche correspondance reçue par l'écrivain ? A partir de ces lettres et d'une enquête personnelle, Françoise Nicoladzé analyse la réception d'un lectorat le plus souvent fervent, parfois critique mais surtout fidèle à une écriture qui met en perspective les tragédies du XXe siècle. Jorge Semprun, en témoignant des combats pour la liberté et de l'ombre glaciale de la déportation, appelle la reconnaissance pour cette transmission lucide et sereine. Mais le mouvement général de l'œuvre, servie par une culture européenne miroitante, fait également triompher les beautés de la vie et la tendresse des femmes. Cette mise en échec de la mort amplifie, au fil des générations, l'accueil de ces romans-mémoires en opposant au problème du mal l'étoilement de la fraternité.

03/2002

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Littérature française

Ivo & Jorge

Semprzin se penche vers Montand. Il appuie son bras sur l'épaule de son ami et murmure : Le communisme n'était pas la jeunesse du monde, mais il était notre jeunesse. Les yeux de Montand reflètent un instant la mélancolie des jours passés, des années envolées. Il contemple la photo sur la table, le sourire de Simone, sa main sur sa nuque. Son visage ridé comme une eau frissonnante, s'ouvre dans un sourire tendre. C'est joli, ça ! Ivo Livi dit Yves Montand et Jorge Semprún ont partagé les grandeurs et les désillusions d'une génération marquée au fer rouge par l'aspiration messianique du communisme. Les vies trépidantes d'Yves Montand et Jorge Semprún se mêlent aux tragédies de leur temps : de la guerre d'Espagne aux cabarets de l'Occupation, de la place Rouge à la Maison Blanche, des maquis de Bourgogne à Hollywood, de Buchenwald à Madrid, Yvo et Jorge nous entraîne dans les tourbillons de l'Histoire, en compagnie de Simone Signoret et Hemingway, Edith Piaf et John Kennedy, Arthur Miller et Marilyn Monroe, Khrouchtchev et Costa-Gavras. Une magnifique traversée du XXe siècle.

03/2021

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Littérature française

Ivo et Jorge

Presque tout oppose les deux hommes : Jorge Semprun, l'enfant de la grande bourgeoisie madrilène qui parle couramment trois langues, et Ivo Livi, dit Yves Montand, le fils d'immigré qui a quitté l'école à douze ans. Le chanteur, à la culture hétéroclite d'autodidacte est spontané, angoissé et extraverti, quand l'écrivain, pétri de littérature et de philosophie, est ténébreux et secret. Ce récit entrelace les parcours hors du commun de ces deux hommes engagés qui évoluent lentement de l'illusion lyrique à la désillusion. Acteurs de leur siècle, Ivo et Jorge, l'italien et l'espagnol, condensent dans leurs vies trépidantes et romanesques les tragédies de leur temps.

10/2023

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Littérature française (poches)

Lettre sur le pouvoir d'écrire

En février 1943, Claude-Edmonde Magny écrit cette Lettre sur le pouvoir d'écrire à Jorge Semprûn. Dans son "homélie" adressée au "jeune poète", elle explique avec force en quoi consiste le pouvoir d'écrire : "Ecrire est une action grave, qui ne laisse pas indemne celui qui la pratique. Une fois engagé dans cette voie, il n'est pas de retour en arrière qui soit possible, pas plus d'ailleurs que lorsqu'on est engagé dans un progrès spirituel quelconque." Elle conclut : "Mon cher Jorge, je ne saurais trop vous conseiller de réfléchir avant de vous consacrer tout entier à un exercice si vain, si dangereux, et qui mesure si implacablement le degré de réalité spirituelle auquel il a été donné à l'homme de parvenir." Jorge Semprun ne lira cette lettre que deux ans plus tard, en 1945, à son retour de Buchenwald. Elle l'accompagnera sa vie durant.

08/2012