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Jo Trehard, maître d'oeuvre d'un théâtre populaire, Caen 1945-1972

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Beaux arts

Jo Trehard, maître d'oeuvre d'un théâtre populaire, Caen 1945-1972

Jo Tréhard fut l'un des principaux artisans de la décentralisation théâtrale en France. Son nom reste attaché à la vie de la Maison de la Culture de Caen. Dans ce lieu, la programmation de théâtre mais aussi de chansons, de musique, de cinéma, d'expositions de peinture et d'arts graphiques, a permis au public de vivre et découvrir une culture nouvelle. La venue à Caen de grandes compagnies théâtrales et de chanteurs comme Jacques Brel, Georges Brassens, Léo Ferré, Barbara, la rencontre d'intellectuels comme Louis Aragon, Henri Lefebvre, Edgar Morin, furent des événements dans la riche vie culturelle des années 1950-1960. Jo Tréhard a aussi été, à partir de 1969, le fondateur et le premier directeur de la Comédie de Caen. L'action et l'oeuvre de cet homme de théâtre ont connu une notoriété qui dépasse le cadre de la ville dans laquelle il s'est illustré.

11/2019

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Critique littéraire

Correspondance . 1942-1975

De 1942 jusqu'à la mort de Saint John Perse en 1975, Alain Bosquet et Saint-John Perse n'ont pas cessé de correspondre. C'est à peu près la totalité de cette correspondance (117 lettres retranscrites) qui est publiée dans le présent ouvrage. Saint-John Perse " travaille ", crayon en main, sur les lettres qui lui sont adressées, avant d'y répondre, anxieux pour la vie publique de son œuvre, préoccupé par la question de ses manuscrits perdus. La mise au point du volume Seghers est au cœur de l'intérêt que présente cette correspondance. Pour Saint John Perse, l'essai d'Alain Bosquet sera chargé de représenter une orthodoxie dans la lecture de ses œuvres, et cette correspondance le montre clairement. Le Paris littéraire d'après-guerre est en arrière-fond. Il est question de Valery Larbaud, de Jean Paulhan, de Marcel Arland, de Roger Caillois, de Cioran. Fin 1959, profitant d'un séjour de Saint John Perse à Paris, Alain Bosquet organise une petite réunion avec de jeunes poètes : Yves Bonnefoy, Pierre Emmanuel, Luc Estang, Robert Sabatier, Charles Le Quintrec. Mais ce qui caractérise le plus ces lettres, c'est la fidélité absolue qu'a eue Alain Bosquet à son admiration pour le poète qu'est Saint-John Perse et pour sa poésie. La notoriété de Saint-John Perse est en partie redevable à Alain Bosquet, qui, à sa génération, a été, avec Roger Caillois et Pierre Guerre, son premier soutien.

10/2004

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Beaux arts

Neufchatel en Bray, tome 2, ville occupée 1941 1942 1943 début 1944. Tome II Éphéméride 1941-1942-1943-début 1944

Après les terribles bombardements du 7 juin 1940, vouloir redonner "une vie" à notre ville encore groggy s'avère une tâche bien délicate, surtout "quand on a dans les pattes" , une armée d'occupation qui s'ingénie à contrarier le moindre de nos projets. Ajouter à cela la prétendue "relève" de nos prisonniers qui s'apparente vite à une nouvelle mascarade montée par l'Etat collaborationniste de Vichy, juste avant que "le couple diabolique Pétain-Laval" mette sur pied le Service du Travail Obligatoire. Aux réquisitions, restrictions, convocations et pressions en tout genre, notre municipalité est parfois amenée à opposer un "non" catégorique, certes avec diplomatie, mais un "non" tout de même, qui engendre quelques épiques affrontements verbaux. A l'inverse, comment vouloir toujours demander à une "jeunesse neufchâteloise" au "sang chaud" de garder en toutes circonstances son "sans froid" ? Fort heureusement la Résistance locale, qui réalise un précieux "travail" , doit parfois faire office de "soupape" en abritant et en fournissant des papiers à nos jeunes réfractaires. Tout comme elle doit s'évertuer à "réparer" les dégâts causés par l'efficace D. C. A. allemande, en cachant au péril de sa vie des aviateurs alliés. En tournant les pages de cette nouvelle éphéméride de Neufchâtel-en-Bray - années 41, 42, 43 et les deux premiers mois de l'année 44 - nous allons redécouvrir les "frasques" et aussi, la face cachée de l'occupation allemande. Dans cet ouvrage : témoignages exclusifs de Marcel Deveaux, Noël des Robert, Renée Hébert, Rolande Alleaume et Jacques Bove.

05/2011

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Psychologie, psychanalyse

Oeuvres complètes. Tome 2 (1975-1976)

Ce second volume des oeuvres complètes de Pierre FEDIDA, 1963-2005, contient les textes parus entre 1975 et 1976. Ici commence une production féconde où l'histoire de la psychanalyse en France s'écrit par rapport à son application à la clinique. Mais c'est aussi le début de l'ère de la dépression qui est présente de façon de plus en plus importante dans les divers exposés cliniques et révèle également la prise de conscience de l'importance des troubles alimentaires. L'auteur, psychanalyste, montre son engagement, lequel l'a amené à participer aux débats relatifs à l'hospitalisation et au diagnostic clinique, à proposer des notes de lectures, à élaborer la préface à Esquirol et la présentation de ses propres séminaires de recherche. Tout cela l'a conduit ainsi à ouvrir la discussion sur des domaines où la psychanalyse pouvait contribuer, comme c'est le cas, à la fin du volume, à comprendre les répercussions de la guerre sur le vécu du sujet. Dans ce second volume le lecteur assiste à la confirmation de cette écriture typiquement fédidaéenne naviguant entre la phénoménologie binswangérienne — à laquelle il a été formé — et la clinique psychanalytique, incluant les mouvements transférentiels et contre-transférentiels vers l'interprétation. Ces contributions sont préparatoires aux trois ouvrages de références des années 1977, écrits par Pierre Fédida, L'absence, puis Corps du vide et espace de séance, et, enfin, Le concept et la violence. La préface du Pr Jean Guyotat (CHU Lyon), qui a été son Maître lors de sa formation hospitalière puis qui est devenu un ami, a été écrite en témoignage de son amitié pour l'élève brillant qu'était Pierre Fédida, après sa disparition, lors de la commémoration à l'Université Paris 7 en 2003 de son Oeuvre et de son travail universitaire. En reproduisant ce texte, l'éditeur rend hommage à cet ami très cher, le Professeur J. Guyotat, disparu en 2017.

06/2019

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Littérature française

Journal 1942-1945

Tête d'affiche et tête de Turc, tel est le sort paradoxal fait à Cocteau tant que l'aigle allemande étend son ombre sur la France. Les critiques ont beau l'injurier et déchaîner contre lui des "boy-scouts criminels", ses pièces, ses mises en scène, ses scénarios triomphent : Renaud et Armide, L'Eternel Retour, Antigone à l'Opéra. Après la Libération, et même si ce défenseur de Max Jacob, ce compagnon d'Eluard n'a pas à être "épuré", il entre dans une période de persécution silencieuse. Il mettra de longues années à sortir de cette semi-disgrâce. Cause unique : un article consacré en 1942 à l'artiste favori de Hitler, le "Salut à Breker" lancé par bravade, comme un acte gratuit, au nom de la liberté et de la fraternité des artistes, à l'abri de l'histoire et de tout mot d'ordre. Il ne "comprend rien à la politique" et le démontre de façon consternante en notant, avec une crédulité voisine de l'inconscience, les propos du sculpteur allemand. Cocteau voit passer des aventuriers, des opportunistes, des "zazous", des académiciens ; il s'attarde sur Picasso, Valéry, Colette, et sur Genet découvert en 1943. Les événements de la vie culturelle ou mondaine provoquent sa verve, alimentent un esprit parfois malveillant, fournissant à sa chronique des épisodes cocasses. Toutefois des pages graves et intimes, sur l'expérience du délaissement, sur la mort de sa mère, ruinent la fable de l'écrivain frivole et nous ramènent à ce qu'il va bientôt appeler "difficulté d'être".

04/1989

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Poésie

Jacques Brault : oeuvres I (1965-1975)

L'oeuvre de Jacques Brault était auparavant éparpillée chez divers éditeurs et plusieurs de ses publications n'étaient plus disponibles. Certains de ses livres sont déjà considérés comme des classiques de la littérature québécoise (Mémoire, Chemin faisant, Moments fragiles, Agonie), mais le regroupement des publications permet de lire autrement ces livres, en les liant à d'autres textes moins connus et en faisant mieux percevoir ce que l'auteur appelait son "cheminement" , qui le conduit d'un engagement social fervent à l'exploration d'un "en dessous" qu'il associe à l'intimisme littéraire.

03/2024

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Critique littéraire

Correspondance (1912-1942)

Cette correspondance nous révèle l'attitude de deux hommes face à la crise de civilisation qu'entraîne la première guerre mondiale, et face au communisme qui se développe les années suivantes. Elle souligne la différence de l'idée qu'ils se font de l'humanisme.

11/2014

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Ethnologie

Correspondance (1942-1982)

La correspondance publiée ici, pour la première fois, s'ouvre par des contrepèteries et se referme sur la couleur des voyelles. Elle entrecroise sur presque un demi-siècle le fil de deux vies dans la trame d'une amitié savante qui ne s'interrompra qu'avec la mort. Il y est question de poésie et de mathématiques, de champignons et d'épopées médiévales, autant que de langues et de mythes. Car, loin de l'image dont on les a parfois affublés, le linguiste Roman Jakobson (1896-1982) et l'anthropologue Claude Lévi-Strauss (1908-2009), ces deux grands sphinx des sciences sociales du xxe siècle, furent, plus que d'autres, des médiateurs entre l'abstraction de la science et l'expérience sensible. La théorie et la volupté se conjoignent dans leurs oeuvres respectives autant que dans leur rencontre. Dans l'éloge qu'il fera de Lévi-Strauss, Jakobson insistera sur un point : il faut concilier le sens de la variation et la recherche des invariants, ne pas opposer la passion pour le singulier, le différent, l'unique, et le souci des formes universelles – bref la science et l'expérience, le concept et la sensation, la vérité et la vie. Il attribue à son ami la solution : faire de ces fameuses structures invariantes rien d'autre que des matrices de variation. Nous n'avons rien en commun sinon ce qui nous fait différer les uns des autres ! Et cela, non seulement au sein de l'humanité, mais jusque dans l'immense concert de la diversité biologique et cosmique. Saisir sa place dans ce jeu de variations, c'est se comprendre soi-même – et telle est la tâche la plus haute des sciences humaines, pour laquelle témoigne cette correspondance inédite.

05/2018

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Critique littéraire

Correspondance 1942-1976

"Philippe Jaccottet n'a que dix-sept ans lorsqu'il rencontre pour la première fois Gustave Roud. Il trouve en cet homme qui pourrait être son père une écoute d'exception, toujours disponible, généreuse, impatiente d'échanges et remplie de gratitude pour leur amitié naissante. Dès le départ, Roud fait figure de maître : il conduit, rassure, conseille son jeune ami. Jaccottet lutte contre le découragement et la difficulté d'être ; cherche une place, une voix, entre morosité et nihilisme, ardeur et accablement. Lorsqu'il s'essaie à écrire, il hésite entre l'écriture dramatique, le poème en vers et la prose. Roud l'aide à trouver confiance, à se comprendre dans ce qu'il a de meilleur. En homme de métier et de maturité, Roud ouvre ainsi au jeune Jaccottet, de la manière la plus naturelle, les portes de son univers. Mais pour Jaccottet, au-delà de ces précieux échanges, Roud est avant tout un poète dont l'oeuvre le bouleverse. Non pas celui qui sait et qui professe : mais un poète qui doute, qui écoute et qui cherche ; infatigable marcheur sur des routes infinies, le plus souvent nocturne et solitaire, frère du Rimbaud des Illuminations ; un poète de l'errance, mais une errance obscure, au frontière du jour et de la nuit, en quête d'une transcendance perdue dont seules, quelques intuitions fulgurantes seraient garantes ; poète de la séparation, et du questionnement". José-Flore Tappy.

10/2002

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Critique littéraire

Correspondance 1927-1942

Exhumer la figure de Léon Pierre-Quint, personnage complexe injustement oublié, critique littéraire et éditeur majeur de la première moitié du vingtième siècle et démystifier la légende inepte du "sage" ou de l'"ange" dont est entachée l'image de René Daumal, l'un des hommes, certes poète, les plus radicalement lucides que l'entre-deux guerres ait connu - voilà le mérite de cette correspondance inédite. Des balbutiements du Grand Jeu aux années noires de la 2e guerre mondiale, ce ne sont pas moins de 180 lettres, ici dévoilées, qui témoignent des échanges entre le très attentif directeur-passeur des éditions du Sagittaire, et un René Daumal du quotidien qui n'a "pas d'autre gagne-pain qu'écrire, réviser, traduire, corriger des épreuves, rédiger des "prières d'insérer", etc., en tirant fréquemment la langue", et qui dans l'envoi de sa Guerre sainte écrit : "A Léon Pierre-Quint / qui avidement en chacun / cherche la / Pierre angulaire / et / la Quint e-essence / et le lieu / où les Solitudes se rencontrent".

01/2014

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Littérature française

Oeuvres complètes 1974-1976. Romans, poèmes, script, théâtre, jeunesse

Ce deuxième volume des Œuvres complètes d'Yves Navarre présente trois romans (Le coeur qui cogne, Killer et Niagarak), quatre pièces de théâtre (Histoire d'amour, Lucienne de Carpentras, La guerre des piscines et Les dernières clientes), un livre pour enfant (Plum Parade), des poèmes inédits (Chants de l'herbe et de l'enfant et Chants du planeur et autres fuites), un argument pour un ballet (Septentrion) et le script inédit d'un film (Les petits plaisirs).

11/2020

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Littérature française

Oeuvres. Ecrits politiques, théâtre, poésie et nouvelles (1962-1973)

Le jeudi 28 juin 1973 Mohamed Boudia est assassiné à Paris par le Mossad et les complices du sionisme. Algérien, homme de théâtre et de culture, militant pour l'indépendance algérienne, écrivain, journaliste et combattant de la révolution arabe. Mohamed Boudia a vécu, lutté et créé en traversant un temps historique qui s'écrivait et, sans doute plus qu'un autre, se vivait à l'intersection de la culture populaire et de l'action militante, entre la guerre de libération algérienne et la révolution palestinienne en Europe. C'est cette époque et cette vie faites de dignité reconquise, de poésie gonflée d'espoir, d'armes au poing et d'internationalisme libérateur que cet ouvrage veut présenter. Cet ouvrage permet de mettre en perspective les éléments biographiques de la vie de Mohamed Boudin dans le contexte particulier des luttes de libération nationale à travers la présentation de ses écrits. Il vient combler le manque préoccupant en ce qui concerne la pensée de Boudia et l'incroyable pluralité de ses écrits. En effet, ces derniers, pourtant très nombreux pour un homme mort à 41 ans et longtemps condamné à la clandestinité, n'ont pour la plupart jamais été rendus publics depuis leur publication entre 1962 et 1973, et n'ont jamais fait l'objet d'analyses ou de lecture politique dans leur globalité. C'est à cette tâche que s'attelle cet ouvrage en liant le militant politique Boudia, de la Féderation de France du FLN au Rassemblement Unitaire des Révolutionnaires et Septembre noir, à sa pensée et à son oeuvre. Il ne s'agit pas d'une quelconque hagiographie, mais bel et bien de présenter enfin les premiers jalons d'une biographie politique de Mohamed Boudia à travers ses écrits.

09/2017

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Théâtre

Chaillot. Histoire d'un théâtre populaire

" Depuis le XVIIe siècle, le théâtre ne s'adresse qu'à une seule classe : c'est un théâtre essentiellement bourgeois. Le propre d'une œuvre forte est de s'adresser à l'humanité entière. Il n'y a pas de chef-d'œuvre pour dix personnes et vingt pédants. " Cette déclaration provocatrice de Firmin Gémier vient saluer la création du Théâtre national populaire, qu'il inaugurera le 11 novembre 1920 en tant que directeur. Et qu'il s'agisse de Jérôme Savary, avec la même verve et un égal plaisir du jeu, d'Antoine Vitez, intellectuel et homme de scène scrupuleux défendant l'aidée d'un " théâtre élitaire pour tous ", ou de Jean Vilar et son " théâtre service public ", ceux qui se succéderont à la tête du Théâtre national de Chaillot ne diront jamais autre chose : le théâtre doit être partagé par tous. Cette fidélité aux principes fondateurs du théâtre populaire serait anecdotique si elle n'avait donné lieu à l'une des aventures théâtrales majeures de ce siècle. C'est cette histoire que relate Colette Godard. Accompagné d'une iconographie abondante et variée, ce récit est éclairé par les interviews de quelques-unes des personnalités qui auront contribué à la légende de ce lieu - de Christiane Minazzoli et Didier Sandre à Yannis Kokkos et Michel Dussarrat, qui démontrent que cette histoire fut écrite avant tout par des hommes et des femmes d'exception.

05/2000

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Histoire de France

Journal d'un interné. Drancy 1942-1943

Drancy de Georges Horan est un manuscrit inédit récemment découvert par sa famille. Connu pour ses 56 estampes publiées en 1947 sous le titre Drancy, seuil de l'enfer juif (dont la réédition a lieu en parallèle par les éditions Créaphis), Horan livre ici un texte exutoire et cathartique rédigé dans les semaines qui suivent sa libération du camp en mars/avril 1943. La sincérité et l'immédiateté du texte lui confèrent une portée particulière. "Ecrit pour [lui], pour [s]e libérer d'une obsession", ce texte à usage privé ne le force pas à l'optimisme, contrairement à sa correspondance avec sa famille. Il fait preuve d'humour, d'ironie et de lucidité, s'autorise un style très personnel qui ajoute à ce texte une indéniable dimension littéraire, rare pour ce type de document. Il s'agit de "fixer sur le papier" ce dont il fut le témoin au cours de son internement, débuté le 10 juillet 1942. Encouragé par René Blum, jeune frère de Léon, il a dessiné ces "choses vues" mais il les a aussi décrites. Ce texte inédit, qui documente notamment l'été 1942, une des pires périodes du camp, éclaire ses dessins d'un jour nouveau et donne des clefs de compréhension sur ce moment majeur pour l'histoire du camp de Drancy. Celui-ci devient alors le camp de transit de l'ensemble des camps d'internement des juifs de zone occupée, comme de zone libre, principalement vers Auschwitz-Birkenau. Son témoignage sur les déportations en gare du Bourget est exceptionnel : de "corvée de Bourget" il est "porteur de bagages" pour les départs et les arrivées. Thomas Fontaine, historien et directeur du musée de la Résistance national, développe en postface l'importance du rôle de cette gare dans le processus de déportation et de l'enjeu mémorial qu'elle constitue. Extraits de texte (avant-propos de Georges Horan) : 16 avril 1943. J'écris ceci pour moi. Pour me libérer d'une obsession. J'essayerai difficilement d'être objectif et m'appliquerai à n'être qu'un témoin, un oeil attentif. Si la subjectivité ne veut point se soumettre, tant pis. [...] J'écris pour moi-même. Peut-être en donnerai-je une lecture, afin que personne ne m'interroge plus sur Drancy. Je suis intoxiqué de Drancy, saturé. Toutes ses images - j'en ai fait des centaines, peut-être un millier – me sont familières ; elles sont impressionnées dans ma pensée, et mes yeux les reconstituent. Je dors encore sous leur maléfique influence. Je n'ai que ce moyen de leur échapper ; les fixer sur le papier. Elles s'useront. Mais auparavant je dois leur donner un corps, une forme. Je ne suis malheureusement ni Callot ni Goya ni Picasso. Mais j'ai promis aux compagnons de retracer leur misère. C'est un devoir. De ces centaines de croquis, de silhouettes, je dois tirer une documentation vengeresse. [...] Je dois dire pour ceux qui ne le peuvent. Certaines affirmations déplairont parce que vraies. Je ne dresse pas un réquisitoire : il se dégagera lui-même. Je ne plaide pas une cause ; d'autres le feront. J'ai vu fort peu de noblesse ; mais énormément de laideur, de bassesse et d'horreur. Quoique je fasse je ne saurai jamais dépeindre l'épouvante des nuits précédant les déportations : les hurlements désespérés des femmes, les lamentations, les pleurs, les gémissements des enfants et des bébés. Je suis tellement inférieur à la tâche à accomplir. Dussé-je revivre péniblement en ma chair, en mon esprit, en mon coeur les tourments qui ont cessé provisoirement pour moi, que je dois l'entreprendre. Et que mes compagnons et les autres me pardonnent si je ne réalise que partiellement ce travail épouvantable.

10/2017

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Critique littéraire

Nouvelles minutes d'un libertin. 1942-1943

François Sentein fut le témoin vigilant, ironique et précis d'une époque troublée, les années quarante. Il le fut avec une discrétion proche de l'invisibilité, sauvegardant - sait-on jamais ? - pour un lecteur futur les minutes du moment. Cocteau, Montherlant, Max Jacob, Paul Valéry, Fraigneau ou Blondin furent ses interlocuteurs privilégiés. Il les considérait avec admiration et lucidité, ne s'aveuglant pas sur leurs travers, tout en étant pleinement conscient de leur importance littéraire, de la valeur de styles par définition irréductibles. Les plaisirs du sport et le souci de la langue, les déambulations dans Paris et le retour vers les terres natales du Sud-Ouest, une volonté de réaction, avouée, l'enracinement dans un Languedoc " blanc " et maurrassien que l'on ne manquera pas de discuter caractérisent, selon les mots de Blondin, ce " petit Occitan farouche, éperdu de pierres et de chairs également ensoleillées ; une sorte de mouton noir, trop intelligent et sarcastique pour être engagé ". Ce libertaire rigoureux, ce jouisseur ascétique fait aussi la rencontre au cours de ses pérégrinations d'un certain " Corneille ", ainsi dénommé pour son aptitude à dérober une édition originale de l'auteur classique. Il s'agit de Jean Genet, dont le surgissement et la progressive affirmation comme écrivain ne sont pas l'une des moindres surprises de ces pages. Ces Nouvelles minutes d'un libertin (1942-1943) prennent la suite des Minutes d'un libertin (1938-1941) parues en 1977, et dont les mêmes éditions proposeront bientôt une réédition augmentée.

03/2000

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Littérature française

Carnets d'un voyageur traqué. 1942-1944

Gérard Bauër (1888-1967), auréolé d'une filiation mystérieuse avec Alexandre Dumas, chroniqueur et critique littéraire à L'Echo de Paris puis au Figaro, est une figure du monde des lettres de l'Entre-deux-guerres avant de devenir membre de l'Académie Goncourt en 1948. Menacé par les persécutions antisémites, il trouve refuge pendant la guerre en Suisse, à Crans-Montana, Sion et Lausanne. Le journal rédigé pendant cet exil, les Carnets d'un voyageur traqué, montre le courage et la ténacité d'un intellectuel qui retrouve une place enviée dans le monde des lettres romandes après avoir perdu ses ancrages parisiens et donne aussi une chronique vivante de la Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale. Pierre-François Mettan met en lumière ces archives de la vie privée par l'édition annotée des Carnets. Il présente également un portrait de Gérard Bauër, en décrivant la trajectoire qui amènera le jeune journaliste de la salle de presse de L'Aurore au salon Goncourt du Drouant. Un choix de chroniques du temps de guerre provenant du Figaro et de la Gazette de Lausanne complète ce volume et met en valeur une fine plume qui s'attache à défendre les valeurs menacées d'une époque tourmentée.

03/2020

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Théâtre

Théâtre de Résistance. (1970-1974)

Un théâtre entre jubilation et contestation Cet ouvrage nous propose le théâtre complet de Kim Shi-ha, avec cinq pièces de résistance, écrites entre 1971 et 1974 par le poète alors trentenaire, et qui lui coûteront tortures et prison à l'époque de la dictature en Corée du Sud. Cet immense auteur, né en 1941, à la fois poète, philosophe et essayiste, intellectuel engagé, acteur culturel de premier plan, aujourd'hui toujours combatif, qui n'est connu en France que de réputation, a compris, dès sa jeunesse, que le théâtre populaire, dont la tradition est si riche en Corée — qu'il s'agisse de danses masquées, de chants pansoris, de rituels chamaniques ou de groupes de percussion —, était une arme pour parler du présent, pour lutter contre le totalitarisme et s'adresser au peuple. La traduction de ces pièces jubilatoires reste fidèle à une langue à la verve intarissable, souvent considérée comme intraduisible à cause de ses jeux sur les mots, ses rythmes, ses sonorités, ses changements de registre, bref sa richesse...

06/2019

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Histoire internationale

Un peuple en révolution. Portugal 1974-1975

C'est une surprise pour le monde entier de voir que ce pays que les caricatures présentent comme peuplé de petites mamies tristes et moustachues, vêtues de noir et édentées, est désormais un pays où des pauvres occupent l'ancienne maison du maître dans tel quartier de Porto, de Lisbonne ou de Setúbal, afin d'y installer une crèche où les menuisiers fabriquent les lits, où l'électricien installe l'électricité, ce que les militaires viennent cautionner après coup en déclarant presque toujours : "C'est très bien." La révolution des Oeillets commence par un putsch d'officiers qui, las de la guerre coloniale qu'ils savent perdue, font le choix de renverser la dictature. S'attendent-ils alors à ce que le peuple portugais prenne autant au sérieux la promesse d'une liberté nouvelle ? Pendant dix-neuf mois, il prend en main ses propres affaires : travail, logement, relations entre les genres, culture. La situation finit par être "normalisée" par l'établissement d'une démocratie parlementaire ; mais entre avril 1974 et novembre 1975, le peuple semble en plusieurs occasions proche de renverser l'ordre capitaliste.

11/2018

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Littérature française

Oeuvres complètes 1971-1974

Il est des écrivains qui, longtemps après leur disparition, continuent d'habiter l'humanité. Des écrivains que l'on ne se lasse pas de relire car chaque plongée dans leur oeuvre est une nouvelle découverte, un nouvel enchantement Pour Yves Navarre (1940-1994), la littérature était émotion. Emotion et partage. Nulle sensiblerie, ici, les émotions d'Yves Navarre sont parfois brutales et même crues, quand il s'agit de l'intime. Aucune volonté de provocation gratuite cependant Mais celle, toujours, d'être au plus près de l'humain, de la vérité de l'humain, quitte à déranger ceux qui se taisent et veulent faire taire. Yves Navarre est passé comme un météorite dans le ciel littéraire français. Il a connu le succès avec Les Loukoums (que l'on retrouvera dans le présent volume) et la consécration, avec Le Jardin d'acclimatation, Prix Goncourt en 1980. Il a été courtisé, choyé par certains critiques, vilipendé par d'autres. Il a côtoyé les puissants de son temps et a participé à l'évolution des moeurs. Puis il a connu l'échec, l'indifférence et même l'oubli. Pourtant, beaucoup de ceux qui l'ont approché, même comme simples lecteurs, se sont brûlés à lui, à ses mots, à la forme de sa personnalité et de son écriture. Nombre d'entre eux gardent un souvenir ému de leur lecture, qui du Coeur qui cogne, qui du Petit Galopin de nos corps, qui de Ce sont amis que vent emporte... Avec le premier volume de ses Oeuvres complètes, nous vous proposons de partir à la redécouverte de cet auteur hors du commun, tour à tour romancier, dramaturge ou poète, ivre de mots toujours, et fou de cette littérature à qui, le temps d'une vie à écrire, il a administré un véritable électrochoc.

11/2018

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Littérature française

Vie rêvée. (Pages d'un journal, 1965, 1971-1977)

1965. Un beau jeune homme qui semble fêté par les dieux, fils du grand peintre Balthus, entreprend son journal. Thadée de Rola est plein de l'envie d'écrire. Il admire les écrivains, notamment Georges Bataille, à une édition des ouvres de qui on le verra ici travailler, et il aime aussi ce que l'on appelle la fête. Pour lui, deux faces d'une même rêverie. Et le voici avec ceux que le monde entier reconnaîtra pour les heureux d'une génération, à commencer par le jeune Yves Saint Laurent, mais encore Andy Warhol, Karl Lagerfeld, Mick Jagger et quantité d'autres dont l'existence tient parfois au surnom, comme dans toutes "les petites bandes". Et si dans Proust il y avait un Mimi, il y a ici un Marceau, un Marceau babilleur, potinier, qui transporte les secrets de Paris sur son scooter. Il y a les dîners et les fêtes, il y a des visites incomparables à Rome (et à Balthus), il y a la conversation éblouissante de celui-ci et le charme incomparable de celle-là. Car, ah oui, il y a l'amour. Durant toute cette période (le journal dure jusqu'en 1977), Thadée de Rola, qui vit avec Baba, devient amoureux d'une autre. Peu à peu, comme dans une valse lente, il va se rapprocher de Loulou de La Falaise, qui deviendra la célèbre égérie d'Yves Saint Laurent. Paris n'est pas qu'une fête. Entre dîners et soirées, le jeune Thadée rêve à des romans, souffre du temps qui s'écoule. Ce qui pourrait n'être qu'un registre de mondanités s'ocelle de notations poétiques, de fragments, de fantasmes. A différer l'ouvre qu'il voulait écrire, Thadée de Rola l'a invitée dans ses carnets. Vie rêvée ou la découverte d'un monde de rêve.

03/2013

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Philosophie

Edifier un monde. Interventions 1971-1975

Quatre interventions composent ce volume : dans les deux premières, consacrées à la crise de la démocratie occidentale et au mensonge en politique, Hannah Arendt, en intellectuelle responsable, participe directement au débat public et met à l'épreuve ses propres analyses. Les deux suivantes dressent un bilan de l'ensemble de son travail et apportent nombre de précisions sur les principaux concepts qu'elle a déployés. La vie politique et la pensée de l'événement sont devenues quelque chose de périlleux, souligne Hannah Arendt : nous devons juger et décider en situation sans pouvoir nous fonder sur une norme éternelle a priori, tout en résistant au chant des sirènes du relativisme. Cherchant à établir un diagnostic du présent, Arendt s'efforce de " penser sans garde-fou " et sans critère ultime jusqu'à la racine de notre modernité. Bref, s'" il n'y a de liberté que dans l'espace intermédiaire de la politique ", " il se pourrait fort bien que la tâche de la politique consiste à édifier un monde ".

03/2007

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Critique littéraire

En mal d'Aurore. Journal 1932-1975

" Moi aussi, je touche à l'aurore. Mais j'ai vécu ma nuit. Où serai-je, lorsqu'apparaîtra la lumière ? " Pierre Minet, 1962. Toute sa vie, de sa rencontre avec Roger Gilbert-Lecomte et René Daumal, en 1925, aux derniers mois vécus dans la souffrance, Pierre Minet aura tenu un volumineux journal. Plus encore que le journal d'un écrivain avec ses ébauches de textes, ses impressions de lecture, ses rencontres et ses portraits (Artaud, Adamov, Max Jacob, Paulhan, etc.), c'est le journal d'un homme sans complaisance envers lui-même, conscient d'avoir sacrifié l'essentiel de son art à l'amour qui fut le " grand jeu " de sa vie. Il constitue aussi un précieux témoignage sur la vie de l'un des membres les plus singuliers de ce groupe éphémère et mythique que fut le Grand jeu. Patrick Krémer

06/2002

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Critique littéraire

Oeuvres complètes. Tome 4, 1972-1976

" Le plaisir du texte, c'est ce montent où mon corps va suivre ses propres idées - car mon corps n'a pas les mêmes idées que moi. " R. B.

11/2002

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Littérature française

Oeuvres complètes. Romans Tome 10 (1942-1947)

Entre 1932 et 1937, Ramuz publie ses derniers grands romans. Explorant tantôt le contexte montagnard, tantôt le décor des rives du lac, la production de ces années illustre de manière particulièrement éloquente la richesse et la variété de la palette de l'écrivain. Adam et Eve, roman du désespoir ontologique publié en 1932, apparaît comme un point culminant de la recherche esthétique de Ramuz. Derborence, en 1934, est un roman à la fois poétique et populaire, qui conjugue imagination et invention, lyrisme et intrigue palpitante, tragédie de la condition humaine et dénouement heureux ; son succès est retentissant, auprès du public mais aussi de la critique. Dans Le Garçon savoyard, publié en 1936, la figure du lac accompagne et module l'intrigue, et c'est à cette présence que le texte doit sa spécificité. Quant à Si le soleil ne revenait pas (1937), dernier roman évoquant la montagne, Ramuz y questionne à sa manière le statut de la modernité en tant que dépassement des sociétés traditionnelles, par le biais d'un récit valaisan ancré dans l'époque contemporaine. Ce volume contient Adam et Eve, Derborence, Le Garçon savoyard et Si le soleil ne revenait pas ; l'édition d'Adam et Eve est accompagnée de deux documents. Le disque qui l'accompagne comprend les quatre versions d'Adam et Eve (préoriginale dans La NRF, 1932, 1933, 1941), les cinq versions de Derborence (1934, 1936 - chez Grasset et à la Guilde du livre -, 1941, 1944), les quatre versions du Garçon savoyard (préoriginale dans Vendredi, 1936, 1937, 1941) et les cinq versions de Si le soleil ne revenait pas (1937, 1938, 1939, 1940, 1941), qu'un logiciel permet de comparer.

08/2013

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Critique littéraire

Lettres d'Amérique. 1940-1942

En 1933, Stefan Zweig et sa deuxième femme, Lotte, quittent l'Autriche annexée par l'Allemagne nazie pour l'Angleterre. En 1941, ils arrivent aux Etats-Unis où ils sont accueillis en héros de l'humanisme et de la paix. Les Zweig vont parcourir le continent nord et sud-américain, de New York au Brésil. Ce livre réunit leurs lettres écrites pendant ces années d'exil à leur famille restée en Europe et à leurs amis, célèbres pour beaucoup, comme Somerset Maugham, H. G. Wells et Romain Rolland. Ils évoquent la ferveur avec laquelle les Américains les accueillent, s'inquiètent et s'enquièrent de la situation politique de l'autre côté de l'Atlantique, racontent leur vie quotidienne d'exilés. Si l'espoir de voir le fascisme vaincu les anime jusqu'à leurs derniers jours, on découvre aussi la lassitude et la tristesse de Stefan Zweig. Loin de son pays, impuissant face à la maladie de celle qu'il aime, l'écrivain ne supporte plus de vivre et annonce son suicide dans une dernière lettre : " Nous avons énormément aimé ce pays, mais ça a toujours été une vie provisoire, loin de chez nous, de nos amis, et pour moi, à soixante ans, l'idée de devoir attendre encore des années, en des temps si terribles, est devenue insoutenable ". Cette correspondance à deux voix est un document littéraire exceptionnel : elle a permis de lire les derniers mots de Stefan Zweig, mais aussi de découvrir les "lettres d'une inconnue", celles de Lotte, femme exceptionnelle, aussi courageuse que discrète, qui a joué dans la vie de Zweig un rôle jusque-là insoupçonné. Ce voyage dans le passé, témoignage poignant d'un amour qui a uni le couple jusque dans la mort, a révélé de la manière la plus intime l'un des plus grands écrivains européens du XXe siècle.

05/2019

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Littérature française

Fracas, éclats d'argentine 1975 1976

L'auteur évoque la période qu'il a vécue en Argentine, de 1975 à 1976, à 18 ans, de la mort de Perón en 1974 au coup d'Etat de mars 1976. Influencé par la littérature sud-américaine (Borgès, Cortazar, Sabato, Donoso, Garcia Marquez, Scorza), il mélange réalité, cruauté, rêves, espoirs et fantastique. Dans ce travail de mémoire, en se basant sur des faits historiques, Jean Menand rend hommage à ses amis et aux dizaines de milliers de " disparus " et torturés avant et pendant la dictature. Il évoque aussi l'envoi par la France, dans ce pays, d'instructeurs militaires forts de leur expérience passée en Algérie.

03/2023

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Histoire de France

Journal. (1941-1942)

Prague, 1941. Petr Ginz, un adolescent juif âgé de quatorze ans, entame un journal. Celui-ci, avec ses références sobres et concises, ponctuées de poèmes et de dessins, reflète un insatiable appétit de connaissances et de lectures et atteste de dons littéraires et artistiques très sûrs. Avant tout, il capte avec une ironie et un sens aigu de l'absurde la texture de plus en plus précaire de la vie quotidienne, la tension palpable, la peur du "transport à l'Est". Et il décrit comment la ville bien-aimée et familière se transforme peu à peu en un "ghetto sans murs ", un espace en apparence ouvert mais délimité par un nombre croissant d'interdictions. Le journal s'achève à l'été 1942, avec le départ de Petr au camp de Terezin. Pendant deux ans, il y déploie une grande force morale, crée et édite la revue clandestine Vedem ("Nous menons"), continue furieusement à dessiner, peindre, écrire et lire, se préparant avec un optimisme indéfectible à un avenir meilleur qu'il ne connaîtra jamais. Le 28 septembre 1944, il monte à bord d'un train à destination d'Auschwitz. Cet ouvrage est un document historique d'une valeur inestimable, le témoignage candide et bouleversant d'une jeune vie pleine de promesses, brutalement interrompue par la barbarie nazie.

03/2010

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Philosophie

Correspondance 1949-1975

La correspondance entre Hannah Arendt et Mary McCarthy offre un modèle d'amitié exemplaire entre deux femmes exceptionnelles. Pourtant, leur rencontre était a priori improbable. Née en Allemagne en 1906, l'une était juive, réfugiée aux Etats-Unis en 1940 après avoir fui l'Europe sept ans plus tôt et vivait à New York une vie d'intellectuelle déracinée. L'autre était née à Seattle en 1912 dans une famille catholique et s'était installée dans cette ville en 1936, bien décidée à y faire une carrière de critique et d'écrivain. Entre elles, on va découvrir un dialogue profond dans lequel la romancière s'ouvre aux problèmes de la pensée, tandis que la philosophe se montre passionnée de littérature. Elles partagent leurs enthousiasmes et s'avouent leurs angoisses, parlent beaucoup des amis et médisent des adversaires, se racontent des voyages et des livres, commentent les événements politiques et se protègent mutuellement dans les controverses, comme celle suscitée par le livre d'Arendt sur Eichmann. Pour comprendre cet échange, il faut remonter loin. Dans le New York des années 1930, là où Mary McCarthy s'était initiée à la politique parmi les " boys " de Partisan Review, staliniens, puis trotskistes avant guerre, anti-communistes ensuite le milieu dans lequel elle rencontre Hannah Arendt, au moment où celle-ci publie Les Origines du totalitarisme. L'introduction de Pierre Bouretz raconte cette histoire, met en scène les personnages qui traversent la correspondance et dessine le portrait d'un groupe dans lequel règne la passion des choses intellectuelles, littéraires et politiques.

10/2009

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Critique littéraire

Correspondance 1915-1975

En août 1914, Henri Hoppenot fait son entrée au Bureau de la presse du ministère des Affaires Etrangères. Alexis Léger, reçu au concours, est déjà dans la place. Quand ils entrent au ministère, s'y trouvent déjà les diplomates écrivains, Giraudoux, Morand, Claudel. Pendant plus de soixante ans, Alexis Léger et Henri Hoppenot se côtoyèrent, s'éloignèrent au gré des postes, firent à nouveau route ensemble au Quai d'Orsay et se retrouvèrent sur le continent américain. Leur correspondance retrace leur parcours diplomatique et témoigne d'une amitié née dans les bureaux parisiens du ministère et qui se prolongea bien au-delà. L'existence de ces deux hommes traverse l'histoire du XXe siècle. Leur correspondance nous fait pénétrer dans leur intimité, et se fait l'écho de leurs questionnements et engagements politiques. On y voit aussi comment la campagne entreprise par les amis américains de Léger pour le prix Nobel est relayée du côté français. Le journal d'Hélène Hoppenot procure un éclairage utile à cette correspondance. Témoin privilégié, diariste inlassable, elle relate, d'un regard critique et d'une plume acérée, les aléas de la carrière diplomatique, la vie politique, littéraire et artistique du XXe siècle. Elle note, en particulier, les différentes rencontres avec Alexis Léger, raconte par le détail les rapports que les deux hommes entretenaient dans leur travail, dans l'intimité de réunions amicales, à leur domicile ou chez des amis. Nous découvrons, au fil du temps, un autre visage de cette amitié de plus de soixante ans.

10/2009

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Philosophie

Correspondance. 1949-1975

En juin 1949, Ernst Jünger et Martin Heidegger, ces deux représentants majeurs de la pensée et de la littérature allemande, s'engagent dans un dialogue qui ne prendra fin qu'en 1975, peu avant la mort de Heidegger. Dans une Allemagne en ruines, l'auteur du Travailleur et celui d'Etre et Temps confrontent leurs deux approches, fort différentes, d'un problème crucial : comment triompher du nihilisme dont le règne dévastateur vient de se manifester sans fard à travers deux terribles guerres mondiales et la menace encore omniprésente du totalitarisme ? Sensible au concret, cette correspondance n'ignore pas non plus les événements graves ou menus de la vie quotidienne, projetant un éclairage intimiste et neuf sur les relations amicales entre les deux hommes. En marge de deux oeuvres exigeantes et complexes, ces lettres constituent, à leur façon, une séduisante propédeutique avant d'entamer une lecture plus approfondie.

01/2010