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Jean Baechler

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Sciences historiques

La guerre civile

La guerre est un conflit violent entre polities. Mais qu'est-ce qu'une guerre, et plus précisément une guerre civile ? Tous les conflits violents n'en sont pas, telle une bagarre entre deux bandes criminelles rivales, tandis que d'autres hésitent entre ces deux statuts, tels la faide, la piraterie, et certains millénarismes qui s'apparentent plus ou moins à des faits de guerre. Lorsque le conflit violent oppose, à l'intérieur d'une même politie, plusieurs factions adverses, on parle généralement de guerre civile. Il peut alors s'agir de guerres paysannes, de guerres interdynastiques, de guerres révolutionnaires, ou de guerres civiles en un sens plus précis, quand une politie se partage en deux polities potentielles, ou au contraire lorsqu'un conflit est déclenché en vue d'atteindre l'unification d'une politie éclatée. Ainsi, les guerres qui ont ravagé les Etats-Unis de 1861 à 1865, la Russie en 1919 et 1920, l'Espagne de 1936 à 1939, la Chine de 1945 à 1949, le Liban de 1975 à 1990, et celle qui engloutit présentement la Syrie depuis 2011, sont, à coup sûr, des guerres civiles. Mais pourquoi les qualifier de "civiles" ? Le terrorisme relève-t-il de la criminalité, de la guerre civile ou de la guerre ? Enfin, quelles sont les modalités culturelles, psychiques, politiques, techniques et matérielles par lesquelles une guerre civile commence, est menée et se termine ?

06/2018

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Sciences historiques

Esquisse d'une histoire universelle

Par quels cheminements l'espèce humaine est-elle devenue ce qu'elle est aujourd'hui ? Pour y répondre, Jean Baechler fait appel à l'archéologie, à l'ethnographie, à l'histoire et à la sociologie comparée. Son livre, porté par le savoir de toute une vie, reconstitue dans toute sa richesse la longue aventure de l'Homo sapiens depuis ses plus lointaines origines. Dans cette histoire universelle, déroulée sur des centaines de millénaires, l'auteur distingue trois ères successives. L'ère paléolithique, qui s'étend sur cent à deux cents mille ans, saisit l'homme dans son histoire naturelle, vivant en bandes et en tribus comme une espèce animale parmi d'autres, autonome, adapté à ses milieux et capable de résoudre tous ses problèmes. Une deuxième ère, déclenchée par la fin de la dernière glaciation, dure une dizaine de millénaires. Elle est marquée par l'émergence et l'extension du pouvoir politique, la constitution de royaumes et d'empires, le passage à la production alimentaire et artisanale, l'apparition de religions universelles. La troisième ère, commencée il y a environ cinq siècles, n'a pas atteint son terme. Elle a ouvert, d'abord aux Européens puis à tous les humains, une nouvelle étape de l'histoire humaine. Nous y vivons encore. Ce livre montre que, par-delà toutes les tribulations des sociétés anciennes et modernes, c'est la même nature humaine qui a produit les histoires les plus diverses. Il décrit l'émergence des grandes civilisations traditionnelles et en analyse l'évolution millénaire. Il observe dans l'histoire de la Chine la transition exemplaire de la tribu à l'empire, voie dont les autres civilisations se sont plus ou moins écartées. Par des détours imprévisibles, mais intelligibles, écrit Jean Baechler, l'Europe n'a pas connu l'unification impériale. Elle a exploré, en revanche, toutes les virtualités politiques pour aboutir à la modernité éclatée - scientifique, démocratique, individualiste - qui est toujours la nôtre.

10/2002

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Sociologie

L'intime

Le public et le privé ont toutes les apparences de notions claires et distinctes. Elles s'avèrent pourtant illusoires si l'on y regarde de plus près. L'une et l'autre notions sont en vérité ambiguës, car elles tendent à empiéter l'une sur l'autre. La distinction du public et du privé perd ainsi tout statut conceptuel et se réduit à des usages de convention. Pour peu que l'individu se garde, pour une raison ou pour une autre, de se confondre dans l'indifférenciation avec les autres membres composant le domestique, il devient indispensable de postuler un espace encore plus restreint et réservé à l'individu. On peut convenir de l'appeler " l'intime " , car le mot désigne ce qu'il y a de plus profond et de plus irréductible dans l'humain. Quelles sont la nature, la gestion et la variabilité de l'intime comme espace ?

07/2022

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Notions

Sociologie historique de l'Absolu

L'absolu a-t-il été inventé par l'espèce humaine ? Si oui, quand, dans quelles circonstances, à quelles fins et dans quelles conditions ? Si ce n'est pas le cas, est-à-dire que l'absolu serait une donnée immédiate de la conscience humaine ? Et si tel est le cas, peut-on le vérifier et qu'est-ce que cela signifie ? A travers une enquête de sociologie historique, qui remonte au paléolithique et examine aussi bien la pensée indienne (avec la notion d'Atman dans les Upanisads), les pensées en Asie Mineure (qui conçurent le concept de Dieu) ou les philosophies chinoises (qui thématisèrent les premières la notion de Devenir), le présent essai a pour vocation d'expliquer ce qui semble destiner l'espèce humaine à se poser des questions métaphysiques.

07/2023

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Sciences historiques

Guerre et Histoire

Le politique est au coeur de la condition humaine, et la guerre une dimension essentielle du politique : elle est un facteur décisif de très nombreux phénomènes marquants depuis l'aube du Néolithique. Ainsi, la guerre est le moteur principal de la construction des politiques, en particulier des empires sur tous les continents. Elle contribue massivement à la différenciation et à l'autocratisation des régimes politiques. Elle inspire la fiscalité et soutient la bureaucratisation de la gestion publique. Par le passé, elle a contribué à l'aristocratisation des élites sociales en Europe et au Japon, et elle est la responsable principale du dimorphisme sexuel dans l'espèce humaine. Son influence est également perceptible dans l'émergence de la science en Europe et dans les phénomènes de modernisation. Elle a inspiré les épopées, les arts martiaux et le sport. Aucune histoire particulière ne peut s'en déclarer entièrement exempte. Le présent volume examine donc en quoi la guerre est un fait universel qui façonne tant les histoires individuelles que collectives.

01/2019

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Sciences historiques

La guerre et les arts

La guerre a sollicité les arts très tôt dans l'histoire de l'humanité, comme en témoigne l'art rupestre du Levant et du Sahara. Au cours de l'Antiquité, la guerre est notamment représentée sur les sculptures, les monnaies, les vases grecs, et, plus tard, la grande peinture d'histoire en Europe privilégie la représentation de faits guerriers. En Inde, la sculpture classique et la miniature monghole en ont multiplié les expressions, tandis que les brahmanes ont élaboré une théorie de la saveur esthétique de la fureur guerrière. L'architecture militaire a même donné lieu, avec Vauban, à des réflexions esthétiques. Aux XXe et XXIe siècles, les films, puis les séries télévisées et les jeux vidéo, ne cessent de mettre en scène la guerre. Quant à la musique, elle a été mobilisée elle aussi au service de la guerre, par exemple à la Renaissance en Italie, et en Chine qui a développé l'opéra martial. Enfin, la littérature a glorifié la guerre dans les épopées, les chansons de geste et de nombreux romans. Le présent volume met ainsi en lumière les biais par lesquels la guerre a inspiré et influencé tous les arts, et ce jusqu'à la gastronomie.

12/2018

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Sciences historiques

Figures de la guerre

La guerre a un poids décisif sur les affaires humaines depuis une dizaine de millénaires. Jusqu'à la Première Guerre mondiale, la guerre était perçue et vécue, selon la position occupée et les péripéties, comme un fléau ou une aventure exaltante. La catastrophe suicidaire de 1914 a instillé l'horreur de la guerre et inspiré un courant pacifiste dominant, qui a longtemps fait de la guerre un tabou en tant qu'objet d'étude dans les sciences humaines, y compris en histoire. Depuis peu, les travaux se sont multipliés. L'Académie des sciences morales et politiques a ainsi consacré à la guerre une enquête de fond, qui a résulté dans la publication, aux Editions Hermann, de seize volumes collectifs. Le colloque des Treilles, dont le présent volume recueille les actes, a réuni des collaborateurs dévoués à cette entreprise. La variété des thèmes abordés témoigne de l'importance de la guerre pour tous les départements de l'humain.

01/2019

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Notions

La spiritualité

Agonie des religions, sortie de la religion, retour du religieux, prolifération des spiritualités, prégnance de l'ésotérisme... Les diagnostics ne manquent pas sur l'état des lieux spirituel. Comment l'expliquer ? La question sous-jacente porte sur le sens de l'existence humaine. Une réponse objective plausible prend appui sur un absolu exempt des disgrâces humaines et capable de leur servir de recours. Cet absolu se présente sous trois versions : comme Dieu Personnel Créateur de créatures contingentes, comme Principe Impersonnel ou Atman, inhabitant des contingents éphémères, ou enfin comme l'ensemble en devenir perpétuel d'éléments contingents transitoires. De ces trois points d'origine, la documentation historique révèle une multitude de développements portant sur les fins dernières des êtres humains. Tous se rangent en trois classes radicalement différentes : les religions de la transcendance, celles de l'immanence et les sagesses séculières. Le présent ouvrage soutient la thèse selon laquelle la spiritualité est un effort délibéré pour vivre l'existence humaine en lui donnant un sens inspiré par l'un ou l'autre absolu. La spiritualité théiste est guidée par l'amour, l'atmaniste par l'aspiration à la délivrance et la séculière par le souci de la perfection de l'humain. La spiritualité est distincte de la religion et de la sagesse, mais inspirée par elles.

05/2021

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Sciences historiques

Le règne des femmes, 1715-1793

Malgré son titre, cet ouvrage ne défend pas une thèse. Il n'entend pas démontrer, mais faire découvrir, à travers une galerie de portraits, qu'au siècle des Lumières, et dans des domaines essentiels, nombre de femmes ont eu, par leur talent. un rôle si prédominant qu'il n'est pas excessif de parler d'un " règne " pour qualifier la nature de leur pouvoir. Ce pouvoir, elles ne l'ont pas conquis sur l'autre sexe car le déclin des élites aristocratiques et ecclésiastiques laissait la place libre. Ces femmes ont su s'en saisir et s'imposer avec éclat : elles s'appelaient Agnès de Prie, Claudine-Alexandrine de Tencin. Sophie Arnould, Manon Roland... Sous leur influence, on nommera les généraux et les ministres on élira les académiciens, on décidera de la carrière des prélats. Rayonnantes en leurs salons. certaines affirmeront leur détermination jusqu'à l'échafaud. C'est l'histoire de ces femmes d'exception - une soixantaine, en tout - qui est ici contée. C'est le roman féminin des Lumières...

04/2001

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Littérature française

Jean-Jean

Jean-Jean, par Albert Brasseur et Frantz Jourdain,... Date de l'édition originale : 1886 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

02/2020

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Théâtre

JEAN

Plus encore qu'une pièce de théâtre, Jean est un jeu présenté dans un lieu fictif par des comédiens qui eux-mêmes jouent à se nommer Jean, Pierre ou Chérie, transformant ainsi le texte en un univers de sons, bruits, silences. Si l'on ne tient pas compte de cet univers particulier, la lecture du texte devient pratiquement impossible : il n'est pas question d'y trouver une histoire à raconter, mais uniquement le support d'une action. "L'acte théâtral ne peut pas être n'importe quoi, mais dans n'importe quoi il peut prendre son prétexte", écrit Jean Genet. Le "n'importe quoi", c'est ici la cour d'un immeuble misérable où vivent Jean, sa femme, son père et ses voisins. L'apparente banalité soudain se brise : par amour, Jean jette sa femme dans la cage de l'escalier, trahit son meilleur ami, se débarrasse de son père puis d'une jeune fille, pour se retrouver ensuite encore un peu plus seul, comme si rien n'avait eu lieu. Mais tout cela n'est qu'une possibilité de fiction : les comédiens l'interprètent en simulant le rire et les cris, la mort ou l'amour, car en fait le théâtre n'est qu'apparence : rien ne se passe, mais tout peut arriver grâce aux intervalles entre les mots et les silences, donnant ainsi naissance à une signification capable de rendre visible ce qui ne l'est pas.

11/1967

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Littérature française

Jean

Jean vient de mourir. Devant le crématorium, Mathieu, l'ami, Sophie, l'amour ; et Jean qui parle encore à travers eux. Dans ce récit court et dense où se mêlent les temps (enfance, adolescence, maturité), les voix (dans la tête de qui sommes-nous, qui écrit, qui devons-nous croire ?) le lecteur, sans que cela ne soit jamais dit, est confronté aux questions les plus fondamentales, les plus intimes. Jean - tel un Rimbaud du XXIème siècle - a tout vu, tout connu, tout rencontré, la gloire et la vanité de la gloire, l'amour et l'amitié, la tentation du départ et l'impossible ailleurs. A travers trois personnages, Frédéric Cosmeur - dont c'est le premier récit publié - parvient à concentrer avec l'évidence de la poésie l'essentiel de la quête éternelle de l'humain, ce " bleu fondamental recherché en pure perte, mais non en vain " .

05/2001

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Histoire internationale

L'Allemagne de Weimar. 1919-1933

Issue de la défaite et de la révolution de novembre 1918, la République de Weimar n'a jamais pu se dégager d'un si lourd héritage. Jusqu'à sa fin, en 1933, il a pesé sur la vie politique, économique et sociale de l'Allemagne, et restreint les chances de succès. Le régime démocratique était-il condamné dès l'origine du fait de l'absence de révolution sociale et de nationalisation des industries clés, comme l'ont prétendu certains historiens ? N'y avait-il, en 1918, qu'une alternative : une révolution sociale avec dictature sur le modèle bolchevique ou un régime parlementaire avec le soutien du corps des officiers et de la bureaucratie d'Ancien Régime, ce qui limitait les réformes de fond ? Une troisième voie aurait-elle pu assurer une base populaire plus large au nouveau système ? La période finale de la République de Weimar et l'arrivée des nazis au pouvoir ont suscité des interrogations et des controverses bien plus vives encore. La fin de la grande coalition, en mars 1930, et la chancellerie de Brüning signifient-elles la mort de la démocratie ? Brüning est-il le fossoyeur de Weimar ? Le régime parlementaire a-t-il été condamné à la paralysie par l'incapacité des partis à trouver une solution à la crise économique et sociale ? La déflation pratiquée par Brüning, son refus de mener une politique monétaire expansionniste pour relancer l'économie et mettre fin au chômage ont-ils fait le lit du nazisme ? A l'extérieur, Stresemann a-t-il continué la politique de puissance du Reich wilhelmien, ou faut-il le considérer comme l'un des pères de la construction européenne ? Ce livre répond ainsi à de multiples questions qui ont longtemps divisé les historiens. Avec prudence, Christian Baechler estime que, si les conditions de naissance et de développement de la République de Weimar ont été difficiles, la démocratie allemande n'était pas condamnée dès l'origine. Même en janvier 1933, l'accession de Hitler au pouvoir n'était pas inévitable, et d'autres issus s'offraient encore à l'Allemagne...

05/2007

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Histoire internationale

Guillaume II d'Allemagne

Même si la personnalité de Guillaume II - le Kaiser de nos grands-mères - ne suscite guère de sympathie, le dernier empereur allemand ne mérite pas l'excès d'opprobre dont il a été victime après sa chute. C'est lui faire à la fois trop d'honneur et d'injustice. Il n'a pas marqué la politique allemande aussi profondément qu'il le souhaitait et le proclamait d'une manière déclamatoire. Malgré son intelligence, ses qualités d'orateur et son charisme personnel, ce n'est pas un homme exceptionnel, et il n'a pas la force de caractère ni la constance dans l'effort pour marquer le siècle. On a souvent l'impression qu'il est le jouet d'un entourage qui exploite ses faiblesses et qu'il assiste, impuissant et gesticulant, au déroulement de la politique allemande. Si l'on veut peser ses responsabilités, il faut tenir compte de ses capacités et de ses points faibles. Il n'était pas l'homme de génie capable de changer le cours de l'Histoire. Au contraire, il est assez représentatif de l'Allemagne de 1914 avec ses forces et ses faiblesses, ses contradictions et ses complexes. À la veille de la Première Guerre mondiale, Guillaume II est le symbole de l'unité nationale, par-delà les divisions confessionnelles, sociales, ethniques et régionales, et personnifie le dynamisme conquérant d'une Allemagne en plein essor. En novembre 1918, il est le bouc émissaire de la défaite et de l'effondrement, assumant ainsi sa fonction symbolique dans la prospérité et dans la détresse.

03/2003

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Histoire internationale

Guerre et exterminations à l'Est. Hitler et la conquête de l'espace vital (1933-1945)

En Europe orientale, la barbarie nazie a atteint son paroxysme. Outre les victimes des combats, plus de 18 millions de civils polonais et soviétiques ont péri. Chez Hitler, l'obsession de l'espace vital est inséparable du délire antisémite. A l'étroit dans ses frontières de 1919, le peuple allemand doit selon lui libérer toutes les contrées germaniques de leurs Juifs, asservir ou massacrer les Slaves qui s'y trouvent, implanter des paysans dont le sang n'est pas douteux. Christian Baechler raconte ici, pour la première fois en langue française, l'exécution de millions de prisonniers russes, les massacres de masse par balles, les camps d'extermination des Juifs, ou encore l'incendie de milliers de villes et de villages.

11/2019

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Allemagne

La trahison des élites allemandes. Essai sur le rôle de la bourgeoisie culturelle 1770-1945

CNLPeuples – Comment une des élites les plus cultivées d'Europe a-t-elle abdiqué face au nazisme ? C'est la réponse à laquelle un des plus grands spécialistes de l'Allemagne répond dans ce livre. Christian Baechler trace l'itinéraire méconnu d'une bourgeoisie culturelle, du début du XVIIIe à la Seconde Guerre mondiale. Le parlement de Francfort de 1848-1849 marque l'apogée de son influence qui décline dans l'Allemagne bismarckienne, tandis que le nationalisme devient son idéologie dominante.

Accentuée par la défaite de 1918 et par la crise des années Trente, elle favorise un relativisme qui se manifeste, dans le contexte de la flambée de l'antisémitisme, par un nationalisme raciste. Ce sont des conditions favorables à une adhésion au national-socialisme pour certains ou au retrait dans l'abstention ou l'indifférence pour la plupart.

Toutes les conditions étaient réunies pour qu'elle se compromette dans l'entreprise hitlérienne. Voici la fresque totale, fascinante et apocalyptique de l'effondrement d'une des élites les plus prometteuses de l'ère moderne.

08/2021

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Allemagne

Gustav Stresemann. Le dernier espoir face au nazisme

Le brutal décès, le 3 octobre 1929, de Gustave Stresemann, ministre des Affaires étrangères de la République de Weimar depuis six ans, est ressenti dans de nombreuses capitales comme une catastrophe pour la paix. Cet ancien monarchiste, que certains considèrent comme un démocrate d'opportunité et un nationaliste dissimulé, était néanmoins le symbole d'une Europe de la paix qui succombera bientôt aux assauts du nazisme. Christian Baechler, un de plus éminents spécialistes de l'Allemagne, revient ici sur la vie contrastée, ambiguë, parfois contradictoire de Stresemann. Malgré un décès précoce, il a été étroitement mêlé pendant plus de 25 ans à la vie politique, économique et sociale de l'Allemagne. Il a été syndic d'organisations patronales dès l'âge de 22 ans, député au Reichstag à 28 ans, chef d'un des principaux partis à 39 ans, chancelier et ministre des Affaires étrangères à 45 ans. Brillant orateur, il a aussi été un publiciste très actif, publiant sous son nom ou sous divers pseudonymes. Bref, cette vie allemande au coeur du chaos et du fracas politique nous en apprend autant sur l'homme que sur le pays qu'il a servi. Une nation en colère contre un traité de Versailles qu'elle trouve injuste, séduite par les sirènes d'un populisme meurtrier, éprouvée par une crise économique. En filigrane de cette histoire allemande, c'est évidemment celle du libéralisme contre l'autoritarisme qui se dessine. Laquelle rappelle par bien des aspects la situation délicate dans laquelle se trouvent nos propres régimes politiques.

02/2023

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Littérature française

Jean-Luc et Jean-Claude

Dans le café de ce petit bourg où Jean-Luc et Jean-Claude ont la permission, tous les jeudis, de venir boire un verre (sans alcool), les choses prennent ce jour un tour inhabituel. D'abord, il y a ce jeune gars aux cheveux si blonds, il émerveille les deux amis parce qu'il vient d'Abbeville. Et puis demain c'est vendredi, le jour des soins redoutés par Jean-Luc qui sent en lui quelque chose gronder. Peut-être un écho de la tempête qui vient de balayer tout le canton, mettant en danger les phoques de la baie et pour lesquels Jean-Claude se fait tant de souci. Il suffira d'un rien, un billet de loto qu'on refuse de valider à Jean-Claude, pour que tout se dérègle.

08/2022

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Sciences historiques

Les Armées

La guerre est un conflit violent entre combattants armés qui oppose plusieurs groupes humains. L'organisation des soldats et l'institution des armées dépendent des techniques de la guerre, du développement des sociétés, des ressources mobilisées, de la modération ou de la montée aux extrêmes des engagements. A cet égard, la documentation historique révèle la plus grande diversité entre l'armée romaine, le modèle scythe ou celui des guerriers précolombiens, mais aussi entre les armées féodales, celles des cités médiévales et celles des royaumes modernes. La modernité et l'âge industriel ont doté les armées de moyens inédits et provoqué une rationalisation des organisations militaires. Sachant que l'armée et les soldats contrôlent la force des Etats en présence, comment garantir que la communauté des citoyens en conserve la maîtrise ? Les démocraties contemporaines ont trouvé des réponses à ce dilemme vital.

05/2018

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Sciences historiques

La guerre et les femmes

On a longtemps considéré que la guerre n'était qu'une affaire d'hommes, car, jusqu'à peu, la force musculaire était essentielle à la victoire. Ce partage fondamental a pesé de manière exclusive sur le dimorphisme social entre les genres. Si les femmes ont rarement joué un rôle direct dans les guerres, elles en ont été en revanche les victimes et les auxiliaires. Le rapt, le viol et l'esclavage étaient — et sont encore — leur lot commun, et le deuil des mères, des épouses, des soeurs et des filles est une souffrance universelle. Par le passé, des cantinières, des vivandières et des infirmières, mais aussi des prostituées, ont été plus directement mêlées aux opérations militaires ; seules quelques rares femmes, telle Jeanne d'Arc, ont pris une part active, voire prépondérante à la guerre, lors de sièges de ville, d'opérations de résistance, de guérillas ou de terrorisme. Ce n'est qu'au XXe siècle, où la mutation technique a aboli le privilège de la force masculine, qu'on a vu l'incorporation de femmes jusque dans les unités combattantes. Ainsi, de l'Antiquité à l'époque contemporaine, quels sont donc la place, le rôle et le sort des femmes en cas de conflit armé ?

08/2018

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Sciences historiques

Guerre et psychologie

La guerre n'est pas une expression du psychisme humain, mais elle le sollicite et l'exploite. Elle exige des hommes qu'ils fassent le sacrifice de leur vie, jusqu'au suicide consenti — en un mot, qu'ils aillent contre leur instinct de conservation. Certains n'y parviennent pas et désertent, tandis que d'autres sont portés par le sentiment de l'honneur et de l'aspiration à la gloire. On le sait, l'excitation du combat s'accompagne de jouissances, mais la guerre inflige aussi des traumatismes, tout en inspirant parfois au soldat des sentiments de nostalgie pouvant aller jusqu'à la névrose. La guerre flatte donc le psychisme tout en le blessant, elle exalte et fait horreur en même temps, et provoque un très large panel de comportements et de réactions. C'est ainsi que certaines sociétés ont développé une propension à la guerre jusqu'à en faire leur activité principale et à conformer toutes leurs institutions à cette fin, tandis que d'autres groupes humains ont au contraire forgé leur identité autour du pacifisme. Ce sont ces effets sur le psychisme humain, ainsi que les développements idéologiques contradictoires auxquels la guerre donne lieu en fonction des lieux et des époques, qui sont l'objet du présent livre.

03/2018

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Sciences historiques

Guerre et technique

La guerre se pratique avec diverses ressources, humaines, matérielles (en particulier les armes) et organisationnelles. L'inévitable compétition entre polities ennemies provoque l'usage militaire de toutes les techniques appropriées et stimule les inventions technologiques (susceptibles d'applications variées) - inventions qui maximisent l'efficacité et les chances de victoire. La guerre est donc à la fois bénéficiaire et moteur du progrès technique. Cette étroitesse des rapports entre les guerres et les techniques est apparente dès les débuts de la guerre au néolithique, dans la production et l'usage des armes, et n'a cessé de se confirmer jusqu'à l'époque moderne, quels que soient les contextes et les cultures. Les textes des spécialistes ici réunis fournissent des analyses précises sur les relations entre guerre et technique, du néolithique jusqu'au XXIe siècle - à l'heure de l'arme nucléaire, de l'intelligence dans les systèmes de défense et du cyberespace, où les robots sont en passe de bouleverser l'art de la guerre, en attendant les progrès techniques encore à venir.

01/2018

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Sciences historiques

Guerre et santé

La guerre et la santé entretiennent des relations ambiguës. Les Etats belligérants exaltent généralement la maternité, encouragent la croissance démographique et exigent des soldats en bonne santé. Or la guerre tue et mutile aussi bien les combattants que les civils. Elle est responsable de catastrophes épidémiques, sur le front comme à l'arrière, parce que les troupes en mouvement apportent avec elles de nouveaux germes et que les organismes sont affaiblis du fait des privations. Mais la guerre a paradoxalement aussi donné lieu à des progrès médicaux, ceci dès l'Antiquité grecque. Ainsi, la radiologie et la chirurgie réparatrice du visage ont été développées pendant la Grande Guerre. De même, la recherche militaire a permis de grandes découvertes dans le domaine de la médecine tropicale. La guerre, si elle inflige des blessures, des infirmités, des traumatismes psychiques, est donc aussi à l'origine de progrès incontestables, qu'il s'agisse de la prise en charge des blessés ou des traitements. L'humanité se porterait mieux sans la guerre, mais le bilan général est moins déséquilibré qu'il n'y paraît.

09/2018

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Sociologie

L'irrationnel aujourd'hui

Les sophistes grecs soutenaient que, l'homme étant la mesure de toutes choses, il n'existait aucun point d'appui permettant de distinguer le bien du mal, le vrai du faux, le juste de l'injuste... Socrate s'est dressé contre eux et la philosophie grecque a pris son envol. Notre temps pourrait tirer le plus grand profit d'une réaction même plus modeste, car l'irrationnel a fait son grand retour, comme si le balancement entre le rationnel et l'irrationnel devait fatalement aller de l'un à l'autre, sans jamais pouvoir s'arrêter sur la position rationnelle. Depuis un bon demi-siècle, le subjectivisme, le relativisme et le culturalisme partent sans répit à l'assaut de l'objectivité, de l'universalité et de la rationalité. Aujourd'hui comme hier, ce constat soulève trois questions conjointes. La première porte sur la propension humaine à l'irrationnel. La deuxième concerne sa production, ses animateurs, ses thèmes, ses campagnes, ses manoeuvres. La dernière s'occupe de sa réception, ses canaux, ses relais, ses séductions, ses victimes, ses conséquences. Vingt-cinq spécialistes reconnus de l'irrationnel contemporain, réunis en colloque du 19 au 21 novembre 2019 à la fondation Del Duca, ont cherché à dégager les racines profondes du phénomène et à repérer ses principales excroissances, de manière à le comprendre et l'expliquer.

04/2021

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Littérature française

Penseurs de la stratégie

La guerre s'inscrit dans un espace à trois dimensions, politique, instrumentale et opérationnelle. La stratégie vise l'appropriation des moyens aux fins. La fin du politique est la paix, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, où elle peut être gagnée par l'équilibre ou la conquête : la " grande stratégie " tend à cette fin par des moyens militaires et diplomatiques. La fin des opérations est la victoire, en gagnant ou en ne perdant pas : la stratégie opérationnelle choisit entre l'attaque et la défense pour décider les tactiques et conduire les opérations. La dimension instrumentale porte sur l'outil militaire et ses modes d'emploi : elle exige une réflexion stratégique. Les stratégies politique et opérationnelle relèvent de l'agir, qui vise des objectifs à travers les incertitudes des circonstances. Elles exigent vision, fermeté, prudence. La stratégie instrumentale relève du connaître et vise le général, pour accroître l'efficacité de l'outil militaire. Les penseurs de la stratégie sont donc des praticiens ou des théoriciens. Ce florilège illustre la diversité des conceptions de la stratégie dans ses trois dimensions politique, théorique et opérationnelle.

11/2014

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Sciences politiques

Guerre et politique

Ce premier volume de la collection consacrée à l'homme et à la guerre reprend les Actes d'un colloque organisé par l'Académie des sciences morales et politiques, qui s'est tenu les 17, 18 et 19 janvier 2013 dans les locaux de la Fondation del Duca de l'Institut de France. Il s'est attaché à préciser la place et le lieu de la guerre dans le dispositif humain et, pour ce faire, à montrer qu'elle est - d'abord et de part en part - un phénomène qui relève du politique, en un sens encore plus profond, s'il est possible, que la formule célèbre de Clausewitz de la guerre comme continuation de la politique par d'autres moyens. Si la paix par la justice est la fin du politique, alors le politique s'exerce sur deux espaces distincts. L'un est intérieur, où des dispositifs et des procédures appropriés favorisent la résolution des conflits sans le recours à la violence. L'autre est extérieur, où au moins deux espaces de pacification tendancielle se rencontrent au risque de succomber à des conflits violents, faute des dispositifs et des procédures idoines : la guerre y est virtuelle. Depuis au moins dix mille ans, l'humanité est soumise aux contraintes de ces deux espaces. Sont ainsi examinés successivement le concept de guerre, les types de guerre, la guerre et la construction politique, les régimes politiques et la guerre, la guerre et les logiques politiques.

08/2014

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Littérature française

« Jean le Retrouvé ». Jean-François Caracci dit « Jean le Retrouvé »

Jean-François Caracci de par sa naissance est lié à la Maison royale de Roumanie. Royaume de Roumanie est le rêve d'un Prince de sang de voir le Royaume de ses ancêtres renaître. Jean-François Caracci souhaite que la Roumanie redevienne puissante et prospère en tant que Monarchie restaurée et ce livre explique sa vision. Royaume de Roumanie est l'Idéal de Jean le Retrouvé.

10/2016

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Romans de terroir

Petit Jean

Dans les années soixante, en Corrèze, Marie a quitté la ferme de ses parents pour la ville voisine et une place d'ouvrière dans une scierie industrielle. La jeune paysanne rêveuse a du mal à s'adapter à l'univers rugueux de l'usine et à sortir de son isolement car ses camarades de travail, plus âgées, sont accaparées par les contraintes de leur vie conjugale et familiale. Marie n'est pas prête pour autant à payer n'importe quel prix pour échapper à la solitude. Et certainement pas disposée à céder aux avances du patron de l'usine, Danssault. Elle croit trouver le grand amour quand elle rencontre Jean, fils de bourgeois qui disparait du jour au lendemain en lui laissant un enfant, Petit Jean. Pour assurer le bonheur de Petit Jean, Marie devra faire des choix déchirants...

10/2019

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Littérature française

Jean-Jacques

" Etre fan est un trou dans la tête que l'on comble de la lumière d'un autre. " Enfant des Stones et de Bowie, elle n'aurait pas dû s'enticher d'un chanteur de variété française. Envers et contre tous, Goldman est resté l'idole de son adolescence, le frère, l'oncle, l'ami venu animer sa vie intérieure. Comme tous les fans, elle s'est sentie incomprise, possessive, torturée. A bientôt quarante-quatre ans, l'âge où l'on s'accepte, l'âge où grandir n'est en théorie plus un concept, Carine H. , scénariste parisienne fraîchement établie dans la cité phocéenne, s'est donné pour mission de rencontrer Jean-Jacques Goldman - son dieu intime - et de filmer cette quête. Car Marseille, ville rugueuse de son exil tardif, abrite, dit-on, son chanteur préféré. Et c'est pour elle providentiel. De la Corniche au palais Longchamp, une traque burlesque, tendre et poétique qui, à défaut du vrai Jean-Jacques, mais à grand renfort de mauvais sosies et avec la perspicacité d'un Philip Marlowe, va conduire une femme à aller au bout de ses rêves. Et qui sait si cette amoureuse du cinéma, qui voit dans chaque scène de sa vie un peu de James Ivory ou de Billy Wilder, ne finira pas par apprivoiser sa propre histoire... A propos de l'autrice Diplômée d'HEC, Carine Hazan a d'abord travaillé dans la publicité avant de devenir scénariste. Elle est aussi réalisatrice de courts métrages et autrice pour la jeunesse. Son dernier album, La Petite Vague bleue, a paru chez Gallimard en 2020.

01/2021

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Littérature française

Jean-Marie

"Que restait-il après avoir tout dit, tout fait, ressassé, écrit et réécrit, expliqué jusqu'au plus explicite, rameuté les images partout éparpillées, usé des poncifs jusqu'à la corde. Une vérité ? Une certitude ? Une évidence ? Une imprécation ? Non. Ce qui subsiste de tout ce vacarme c'est le rien". Jean-Marie aura vécu dans une société dont il ne comprit que tard le prix... Il dut se départir de sa jeunesse, ses idéaux et sa liberté, il sacrifia sa femme et son enfant pour la satisfaire. Par l'entremise de rêves éclairants, il saisit enfin ce qu'il était devenu et parvint à réaliser, dans un désarroi existentiel latent, la personne publique qui le représentait jusqu'à la caricature. Après avoir goûté aux joies de la notoriété et du paraître, il perdit les deux. Abandonné par un corps trop lâche et une mémoire en perdition, commence alors sa quête effrénée d'une identité égarée, ponctuée de quelques digressions philosophiques sur la société et les hommes. Belge d'origine albanaise, Bardhyl Alia prête ses talents de comptable et financier aux sociétés qui y recourent. L'écriture l'aide à mieux nommer les choses, à les identifier avec plus d'acuité, tout en libérant une imagination qui se déploie dans un lyrisme qui parfois le surprend.

09/2019