Recherche

Jacques Rancière

Extraits

ActuaLitté

Philosophie

Jacques Rancière. L'égalité des intelligences

Explorer les conditions d'une émancipation authentique, aujourd'hui. Depuis la Leçon d'Althusser, qui refuse d'opposer science et idéologie, jusqu'à ses derniers ouvrages sur l'égalité esthétique de nos "temps modernes", Rancière fait de l'égalité des intelligences la condition d'une émancipation politique et existentielle dans laquelle, comme dans un roman, les vies de tous sont ouvertes à chacun.

09/2019

ActuaLitté

Essais

Jacques Rancière et le monde des images

Jacques Rancière a beaucoup écrit sur le cinéma, même s'il n'existe pas à ce jour d'ouvrage spécifiquement consacré aux relations entre le philosophe et l'art des images en mouvement. Cet essai vient combler ce manque en proposant un parcours raisonné à l'intérieur de textes aux formats très variés (livres monographiques, articles rassemblés en recueil, recensions de film dispersées dans des revues, entretiens...) et portant sur des formes filmiques elles-mêmes d'une grande diversité (western, documentaire, burlesque, fiction historique, etc.). Il s'agit également d'inscrire ces écrits dans un état actuel du cinéma, en montrant comment la pensée de Rancière permet d'explorer les relations toujours convulsives entre le cinéma et d'autres régimes d'images en mouvement (télévision, internet, jeu vidéo, médias sociaux...). En résulte tout "un monde des images" , cinématographiques et audiovisuelles, dont Rancière dresse la carte aujourd'hui, tout en mettant en lumière la vivacité persévérante de la création en cinéma.

02/2023

ActuaLitté

Cinéma

Le cinéma de Roland Barthes. Suivi d'un entretien avec Jacques Rancière

C'est un lieu commun qu'il a entretenu lui-même : Roland Barthes n'aimait guère le cinéma. Ce livre - le premier consacré à la question - ne nie pas cette résistance, mais il en montre les ambivalences et les enjeux plus profonds. Il met aussi en lumière un ensemble d'écrits souvent méconnus : Greta Garbo, Claude Chabrol, Marlon Brando, le genre du péplum ou celui du film de gangster, le cinémascope, Sergueï Eisenstein, André Téchiné, Michelangelo Antonioni... tous ont fait l'objet de réflexions et d'analyses qui montrent que pour Barthes, le cinéma constituait un terrain d'expérimentation privilégié. Philip Watts analyse finement comment sa pensée s'est reconfigurée en rebondissant sur des objets à la fois artistiques et populaires. En cinq chapitres chronologiques, faits de retournements et d'insistances, Le Cinéma de Roland Barthes propose à la fois une relecture de Barthes depuis la question du cinéma, une riche enquête historique sur les études cinématographiques, d'André Bazin à Jacques Rancière, ainsi qu'une réflexion très actuelle sur les articulations possibles entre politique et esthétique. L'essai de Philip Watts est suivi d'un entretien avec Jacques Rancière. Le philosophe y revient sur sa propre relation à Roland Barthes et sur le rapport de ce dernier au cinéma.

09/2015

ActuaLitté

Epistémologie

Jacques Rancière, aux bords de l'histoire. Recherche sur les noms de l'histoire

"Poétique du savoir : étude de l'ensemble des procédures littéraires par lesquelles un discours se soustrait à la littérature, se donne un statut de science et le signifie" . C'est de cette façon, en apparence modeste, que Jacques Rancière débute Les noms de l'histoire (1992). Mais comment comprendre cette affirmation a priori paradoxale selon laquelle une telle poétique utiliserait des "procédures littéraires" pour mieux se soustraire à la littérature ? Que penser, en outre, de cette idée selon laquelle l'historiographie telle qu'elle s'est pratiquée jusqu'ici aurait systématiquement occulté les conditions même de toute historicité ? L'essai s'avère rapidement être une critique lucide et radicale des fondements mêmes du savoir historique, prenant appui sur certaines hypothèses majeures que le philosophe n'aura de cesse de développer durant tout son parcours : le nouage entre politique et esthétique, l'alliance entre littérature et démocratie caractérisée par un désordre salutaire de la parole. Pourtant, malgré le caractère familier de ces termes pour le lecteur de Jacques Rancière, l'essai conserve toute sa densité, et même une certaine part d'équivocité : c'est parfois entre les lignes qu'il convient de traquer la position de l'auteur, et surtout de cerner les contours de cette "histoire hérétique" vers laquelle il nous entraîne et qui conserve toute son actualité. Fruit d'un travail collectif consacré à cet essai, le présent ouvrage a pour ambition de rassembler des contributions dissensuelles : à l'image de la philosophie qui les inspire, celles-ci, en confrontant Rancière à ceux avec qui il entre en dialogue (Michelet, Benjamin, Althusser, Thompson et d'autres), visent à leur tour à éclairer la force, et parfois les zones d'ombre, de la poétique de cette pensée qui se veut elle-même "hérétique" .

10/2021

ActuaLitté

Littérature française

Courts voyages au pays du peuple

Au bout de la ligne, un peu à l'écart du fleuve, vit cet autre peuple qu'on appelle simplement le peuple. Des voyageurs s'arrêtent, surpris. Wordsworth, le poète des lacs, traverse la Révolution française, Büchner croise un pèlerin de l'Utopie saint-simonienne, Michelet et Rilke, devant la servante ou l'ouvrière, rêvent de vie réconciliée pendant que les prolétaires rêvent des mers du Sud et vont quelquefois y chasser la baleine. Sur l'écran, Ingrid Bergman incarne la femme du monde découvrant l'autre côté de la société. Dans ces Courts voyages, Jacques Rancière nous invite à repenser les rapports entre les images et les savoirs, l'utopie et le réel, la littérature et la politique.

12/1990

ActuaLitté

Philosophie

Le maître ignorant. Cinq leçons sur l'émancipation intellectuelle

En 1818, Joseph Jacotot, révolutionnaire exilé et lecteur de littérature française à l'université de Louvain, commença à semer la panique dans l'Europe savante. Non content d'avoir appris le français à des étudiants flamands sans leur donner aucune leçon, il se mit à enseigner ce qu'il ignorait et à proclamer le mot d'ordre de l'émancipation intellectuelle : tous les hommes ont une égale intelligence. Il ne s'agit pas de pédagogie amusante, mais de philosophie et de politique. Jacques Rancière offre, à travers la biographie de ce personnage étonnant, une réflexion philosophique originale sur l'éducation. La grande leçon de Jacotot est que l'instruction est comme la liberté elle ne se donne pas, elle se prend.

09/2004

ActuaLitté

Droit

Aux bords du politique

Parler du politique et non de la politique, c'est indiquer qu'on parle des principes de la loi, du pouvoir et de la communauté et non de la cuisine gouvernementale. Le politique est la rencontre de deux processus hétérogènes. Le premier est celui du gouvernement. II consiste à organiser le rassemblement des hommes en communauté et leur consentement et repose sur la distribution hiérarchique des places et des fonctions. Je donnerai à ce processus le nom de police. Le second est celui de l'égalité. II consiste dans le jeu des pratiques guidées par la présupposition de l'égalité de n'importe qui avec n'importe qui et par le souci de la vérifier. Le nom le plus propre à désigner ce jeu est celui d'émancipation.

01/2004

ActuaLitté

Cinéma

Béla Tarr, le temps d'après

D'Almanach d'automne (1984) au Cheval de Turin (2011), les films de Béla Tarr ont suivi la faillite de la promesse communiste. Mais le temps d'après n'est pas le temps uniforme et morose de ceux qui ne croient plus à rien. C'est le temps où l'on s'intéresse moins aux histoires, à leurs succès et à leurs échecs qu'à l'étoffe sensible du temps dans laquelle elles sont taillées.

11/2011

ActuaLitté

Critique littéraire

Les bords de la fiction

On le sait depuis Aristote : ce qui distingue la fiction de l'expérience ordinaire, ce n'est pas un défaut de réalité mais un surcroît de rationalité. Elle dédaigne en effet l'ordinaire des choses qui arrivent les unes après les autres pour montrer comment l'inattendu advient, le bonheur se transforme en malheur et l'ignorance en savoir. Cette rationalité fictionnelle a subi à l'âge moderne un destin contradictoire. La science sociale a étendu à l'ensemble des rapports humains le modèle d'enchaînement causal qu'elle réservait aux actions d'êtres choisis. La littérature, à l'inverse, l'a remis en cause pour se mettre au rythme du quotidien quelconque et des existences ordinaires et s'installer sur le bord extrême qui sépare ce qu'il y a de ce qui arrive. Dans les fictions avouées de la littérature comme dans les fictions inavouées de la politique, de la science sociale ou du journalisme, il s'agit toujours de construire les formes perceptibles et pensables d'un monde commun. De Stendhal à João Guimarães Rosa ou de Marx à Sebald, en passant par Balzac, Poe, Maupassant, Proust, Rilke, Conrad, Auerbach, Faulkner et quelques autres, ce livre explore ces constructions au bord du rien et du tout. En un temps où la médiocre fiction nommée " information " prétend saturer le champ de l'actuel avec ses feuilletons éculés de petits arrivistes à l'assaut du pouvoir sur fond de récits immémoriaux d'atrocités lointaines, une telle recherche peut contribuer à élargir l'horizon des regards et des pensées sur ce qu'on appelle un monde et sur les manières de l'habiter. Né à Alger en 1940, Jacques Rancière est professeur émérite de philosophie à l'université Paris VIII. Il a consacré de nombreux ouvrages aux relations entre politique, art et littérature. Il a notamment publié au Seuil, dans " La Librairie du XXIe siècle ", Courts voyages au pays du peuple (1990), Les Mots de l'Histoire (1992), La Fable cinématographique (2001) et Chroniques des temps consensuels (2005).

09/2017

ActuaLitté

Philosophie

Le philosophe et ses pauvres

La première question philosophique est une question politique : qui peut philosopher ? Pour Platon, les citoyens doivent accepter un " beau mensonge " : la divinité a donné aux uns l'âme d'or des philosophes, aux autres l'âme de fer des artisans. Si les cordonniers ne s'occupent que de leurs chaussures, la cité sera en ordre et la philosophie protégée de la curiosité des " bâtards ". Au XIXe siècle, les cordonniers s'agitent et des philosophes viennent proclamer le grand changement : le producteur désormais sera roi et l'idéologue esclave. Pourtant, à suivre le parcours de Marx, la science du nouveau monde prend une allure déconcertante : le " vrai " prolétaire est toujours à venir, le Livre interminable, et le savant récuse tous ceux qui tentent d'appliquer sa science. Sartre affronte ce paradoxe : l'ouvrier devient le gardien absent du monde du philosophe, et ce dernier doit loger ses raisons dans les raisons du Parti. Chez Bourdieu, la critique supposée radicale des distinctions culturelles et des illusions philosophiques condamne les dominés à avoir les goûts et les pensées imposés par la domination. Le philosophe n'est plus roi. Mais le professionnel de la pensée s'assure à bon compte d'un regard " lucide " sur l'aveuglement de son voisin, pour la bonne cause d'un peuple toujours prié de rester à sa place.

01/2007

ActuaLitté

Philosophie

La méthode de l'égalité. Entretien avec Laurent Jeanpierre et Dork Zabunyan

« Je suis quelqu’un qui n’aime pas parler et qui aime les mots, qui pense que la puissance de l’événement est malgré tout liée à la puissance des mots capables de le qualifier ». Littéraire et cinéphile, Jacques Rancière élabore depuis les années 1960/1970 une philosophie de l’émancipation, celle de la participation de tous à l’exercice de la pensée, et donc au gouvernement de la cité. Contre ces intellectuels qui prétendent détenir la vérité, il se bat pour l’abandon de la traditionnelle distinction entre savants et ignorants. Dans ce livre d’entretien, Dork Zabunyan et Laurent Jeanpierre croisent avec lui le parcours biographique, l’oeuvre philosophique et le regard du philosophe sur le monde. Nous relisons avec eux les années de formation et le parcours intellectuel, l’ENS, les maîtres, le séminaire d’Althusser, la thèse sur la nuit des prolétaires, Foucault, le cinéma, mais aussi des moments et des questions de notre histoire commune comme la guerre d’Algérie, le Parti communiste, 68, ou encore les révoltes arabes, l’écologie politique, le vote des étrangers... Une vie qui se veut tout sauf exemplaire, dédiée à l’exercice de la philosophie c’est-à-dire à l’émergence de nouveaux mondes possibles.

10/2012

ActuaLitté

Philosophie

Le travail des images

La pensée de Jacques Rancière a profondément modifié la réflexion contemporaine, en particulier dans sa façon nouvelle d'articuler les rapports entre esthétique et politique. Bien qu'elle ait pris une place grandissante dans son oeuvre, à la faveur des derniers livres notamment, la question des images et de leur pouvoirs n'avait pas encore fait l'objet d'une interrogation spécifique. Une conversation, assortie d'une introduction par Andrea Soto Calderón, afin de mieux cerner en quoi les images sont le site d'une reconfiguration des possibles.

04/2019

ActuaLitté

Cinéastes, réalisateurs

Pedro Costa. Les chambres du cinéaste

" Le cinéma ne peut pas être l'équivalent de la lettre d'amour ou de la musique des pauvres. Il ne peut plus être l'art qui simplement rend aux humbles la richesse sensible de leur monde. Il lui faut se séparer, consentir à n'être que la surface où cherche à se chiffrer en figures nouvelles l'expérience de ceux qui ont été relégués à la marge des circulations économiques et des trajectoires sociales. Il faut que cette surface accueille la scission qui sépare le portrait et le tableau, la chronique et la tragédie, la réciprocité et la fêlure. Un art doit se faire à la place d'un autre. La grandeur de Pedro Costa est d'accepter et de refuser en même temps cette altération, de faire en même temps le cinéma du possible et celui de l'impossible. " - Jacques Rancière Ce livre rassemble d'abord cinq textes consacrés par Jacques Rancière au cinéma de Pedro Costa, puis des conversations entre le philosophe et Cyril Neyrat autour de moments choisis des films du cinéaste ; enfin, des discussions publiques entre Jacques Rancière et Pedro Costa, au Musée Reina Sofia de Madrid, à l'Institut français de Barcelone et à Lille (manifestation " Cité Philo ").

07/2022

ActuaLitté

Esthétique

Les Voyages de l'art

Le moment où l'art a été identifié comme une sphère d'expérience autonome et installé dans les musées et les salles de concert est aussi celui où s'est imposée à lui la nécessité de sortir de lui-même, de devenir autre chose que de l'art. La musique a prétendu être plus que l'art des musiciens : la langue de l'esprit ou le drame de l'avenir. L'architecture a voulu construire non plus seulement des bâtiments, mais un monde nouveau et cherché pour cela à s'envoler dans les airs. Les artistes révolutionnaires ont décidé de confectionner non plus des tableaux, mais les formes de la vie nouvelle. Et les performances et installations de l'art contemporain se tiennent sur la frontière indécise du dedans et du dehors, de l'art et de la politique. En suivant quelques-uns de ces voyages, Jacques Rancière montre aussi comment les vieux maîtres, Kant et Hegel, nous aident à en comprendre les détours.

09/2023

ActuaLitté

Philosophie

Chroniques des temps consensuels

Le consensus ne signifie pas la pacification des esprits et des corps. Nouveau racisme et épurations ethniques, guerres humanitaires et guerre à la terreur sont au cœur des temps consensuels; les fictions cinématographiques de la guerre totale et du mal radical ou les polémiques intellectuelles sur l'interprétation du génocide nazi figurent aussi en bonne place dans ce livre. Le consensus n'est pas la paix. Il est une carte des opérations de guerre, une topographie du visible, du pensable et du possible où loger guerre et paix. Il est aussi un usage du temps qui lui confie mille tours: diagnostic incessant du présent et politiques de l'amnésie, adieux au passé, commémorations, devoir de mémoire, explications des raisons pour lesquelles le passé refuse de passer, répudiation des avenirs qui prétendaient chanter, exaltation du siècle nouveau et des utopies nouvelles. Ces tours et détours vont vers un même but: montrer qu'il n'y a qu'une seule réalité à laquelle nous sommes tenus de consentir. Ce qui s'oppose à cette entreprise a un nom simple. Cela s'appelle la politique. Ces chroniques voudraient contribuer à rouvrir l'espace qui la rend pensable. J. R.

10/2005

ActuaLitté

Sciences historiques

La nuit des prolétaires. Archives du rêve ouvrier

Tout commence à la tombée de la nuit quand, dans les années 1830, un certain nombre de prolétaires décident de briser le cercle qui place le sommeil réparateur entre les jours du salaire : cercle d'une existence indéfiniment vouée à entretenir les forces de la servitude avec celles de la domination, à reproduire le partage qui destine les uns aux privilèges de la pensée, les autres aux servitudes du travail. Le rêve éveillé de l'émancipation ouvrière est d'abord la rupture de cet ordre du temps qui structure l'ordre social, l'affirmation d'un droit dénié à la qualité d'être pensant. Suivant l'histoire d'une génération, ce livre met en scène la singulière révolution intellectuelle cachée dans le simple nom de "mouvement ouvrier". Il retrace ses chemins individuels et collectifs, ses rencontres avec les rêves de la communauté et les utopies du travail nouveau, sa persistance dans la défection même de l'utopie.

11/2012

ActuaLitté

Sciences politiques

La haine de la démocratie

Hier encore, le discours officiel opposait les vertus de la démocratie à l'horreur totalitaire, tandis que les révolutionnaires récusaient ses apparences au nom d'une démocratie réelle à venir. Ces temps sont révolus. Alors même que certains gouvernements s'emploient à exporter la démocratie par la force des armes, notre intelligentsia n'en finit pas de déceler, dans tous les aspects de la vie publique et privée, les symptômes funestes de l'" individualisme démocratique " et les ravages de l'" égalitarisme " détruisant les valeurs collectives, forgeant un nouveau totalitarisme et conduisant l'humanité au suicide. Pour comprendre cette mutation idéologique, il ne suffit pas de l'inscrire dans le présent du gouvernement mondial de la richesse. Il faut remonter au scandale premier que représente le " gouvernement du peuple " et saisir les liens complexes entre démocratie, politique, république et représentation. A ce prix, il est possible de retrouver, derrière les tièdes amours d'hier et les déchaînements haineux d'aujourd'hui, la puissance subversive toujours neuve et toujours menacée de l'idée démocratique.

10/2005

ActuaLitté

Cinéma

La fable cinématographique

Une fillette et son tueur devant une vitrine, une silhouette noire descendant un escalier, la jupe arrachée d'une kolkhozienne, une femme qui court au-devant des balles : ces images signées Lang ou Murnau, Eisenstein ou Rossellini, iconisent le cinéma et cachent ses paradoxes. Un art est toujours aussi une idée et un rêve de l'art. L'identité de la volonté artiste et du regard impassible des choses, la philosophie déjà l'avait conçue, le roman et le théâtre l'avaient tentée à leur manière Le cinéma ne remplit pourtant leur attente qu'au prix de la contredire. Dans les années 1920, on vit en lui le langage nouveau des idées devenues sensibles qui révoquait le vieil art des histoires et des personnages. Mais il allait aussi restaurer les intrigues, les types et les genres que la littérature et la peinture avaient fait voler en éclats. Jacques Rancière analyse les formes de ce conflit entre deux poétiques qui fait l'âme du cinéma. Entre le rêve de Jean Epstein et l'encyclopédie désenchantée de Jean-Luc Godard, entre l'adieu au théâtre et la rencontre de la télévision, en suivant James Stewart dans l'Ouest ou Gilles Deleuze au paye, des concepts, il montre comment la fable cinématographique est toujours une fable contrariée. Par là aussi, elle brouille les frontières du document et de la fiction. Rêve du XIXe siècle, elle nous raconte l'histoire du XXe siècle.

10/2001

ActuaLitté

Sociologie politique

Les trente inglorieuses. Scènes politiques

Il y a trente ans les augures annonçaient le triomphe mondial de la démocratie et l'avènement d'un âge consensuel où la considération réaliste des problèmes objectifs engendrerait un monde apaisé. Si ces belles espérances ont été cruellement démenties, ce n'est pas seulement par l'agression de forces externes. C'est de l'intérieur que le consensus s'est révélé comme la violence d'un capitalisme absolutisé et comme une machine à fabriquer toujours plus d'inégalité, d'exclusion et de haine. Les interventions réunies ici suivent les étapes de ce retournement à travers les campagnes de la pax americana, de l'invasion de l'Irak à celle du Capitole, et la progression continue chez nous d'un racisme d'en haut qui a su enrôler à son service les progressismes désenchantés. Mais elles s'attachent aussi à suivre la dynamique des mouvements qui n'ont cessé d'affirmer, contre la logique mortifère du consensus, la puissance des égaux assemblés et leur capacité d'inventer d'autres formes de monde.

01/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

Les noms des l'histoire. Essai de poétique du savoir

Une histoire, au sens ordinaire, c'est une série d'événements qui arrivent à des sujets généralement désignés par des noms propres. Or la révolution de la science historique a voulu révoquer le primat des événements et des noms propres au profit des longues durées et de la vie des anonymes. C'est ainsi qu'elle a revendiqué en même temps son appartenance à l'âge de la science et à l'âge de la démocratie. Mais l'âge de la démocratie et de la science des grands nombres est aussi celui du trouble littéraire et révolutionnaire : de la multiplication des paroles, des récits séduisants et des mots excessifs. Des rois y perdent leur tête et la rationalité semble parfois s'y abîmer. Les historiens veulent garder leur tête et connaître les choses en les dépouillant de leurs noms trompeurs. Mais les choses de l'histoire ont cette propriété déroutante de s'évanouir quand on veut les rendre à leur simple réalité. La limite de la croyance scientiste en histoire, c'est l'évanouissement de l'histoire elle-même, le nihilisme révisionniste et la rumeur désenchantée de la fin de l'histoire. Il apparaît alors que l'histoire, pour devenir science sans se perdre elle-même, a besoin de quelques tours de littérature : une autre manière de raconter la mort des rois, un autre usage des temps du récit et l'invention de personnages d'un genre nouveau, les témoins muets. C'est seulement ainsi qu'elle peut articuler en un seul discours un triple contrat scientifique, narratif et politique. Dans ce livre, Jacques Rancière propose une poétique du savoir : étude de l'ensemble des procédures littéraires par lesquelles un discours se soustrait à la littérature, se donne un statut de science et le signifie. La poétique du savoir s'intéresse aux règles selon lesquelles un savoir s'écrit et se lit comme discours spécifique. Elle cherche à définir le mode de vérité auquel il se voue.

10/1992

ActuaLitté

Littérature française

Jacques

Je n'ai pas changé d'avis, je ne me suis pas réconcilié avec la société, et le mariage est toujours, selon moi, une des plus barbares institutions qu'elle ait ébauchées. Je ne doute pas qu'il ne soit aboli, si l'espèce humaine fait quelque progrès vers la justice et la raison ; un lien plus humain et non moins sacré remplacera celui-là, et saura assurer l'existence des enfants qui naîtront d'un homme et d'une femme, sans enchaîner à jamais la liberté de l'un et de l'autre. Mais les hommes sont trop grossiers et les femmes trop lâches pour demander une loi plus noble que la loi de fer qui les régit : à des êtres sans conscience et sans vertu, il faut de lourdes chaînes.

01/2021

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Gestes, figures et écritures de maîtres ignorants. Platon, Montaigne, Rancière

Que serait la philosophie de Platon sans Socrate ou l'écriture des dialogues ? Que resterait-il du travail de Montaigne sans le "maistre des maistres" socratique ou la "manière" des Essais ? Enfin, l'oeuvre de Rancière aurait-elle la même teneur sans Joseph Jacotot, figure incontournable de "maître ignorant" ? La pensée de ces trois auteurs n'existe pas indépendamment de ces figures et de ces écritures si particulières. On ne saurait résumer leurs philosophies, par ailleurs très singulières et différentes, à quelques questions, thèses ou concepts, en les amputant de la mise en scène de ces figures de maîtres si frappantes ou de l'invention stylistique qui leur donne corps et redouble, par les choix d'écriture, leurs gestes philosophiques. Ceci reviendrait à les trahir et à s'interdire l'expérience d'un autre rapport au savoir qu'elles nous invitent à vivre, chacune à sa façon. Cet ouvrage étudie comment ces trois philosophes pensent, à travers ces incarnations, leur relation aux savoirs de leur temps et dans quelle mesure les figures et les écritures de maîtres ignorants qu'ils composent et mobilisent dans leurs textes leur permettent de faire expérimenter au lecteur les gestes philosophiques significatifs de ce rapport au savoir.

06/2022

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Penser l'émancipation

Penser l'émancipation, c'est maintenir ouverte la capacité de changer la vie en démocratie. Un autre monde est possible. Par la redistribution des places dans la société, la résistance à l'économie de marché, la relance écologique, l'engagement des femmes ou encore la mobilisation de la jeunesse. "? Ces cinq riches dialogues avec l'auteur du Maître ignorant et du Partage du sensible réussissent la synthèse de plusieurs concepts essentiels de la philosophie de Jacques Rancière. ? " Nicolas Mathey, L'Humanité Jacques Rancière est l'une des plus grandes figures intellectuelles contemporaines. Auteur d'une soixantaine de livres, il est traduit et commenté dans le monde entier. Aliocha Wald Lasowski est philosophe. Il a déjà publié une vingtaine de livres, traduits en plusieurs langues.

11/2023

ActuaLitté

Littérature française

Jean-Jacques

" Etre fan est un trou dans la tête que l'on comble de la lumière d'un autre. " Enfant des Stones et de Bowie, elle n'aurait pas dû s'enticher d'un chanteur de variété française. Envers et contre tous, Goldman est resté l'idole de son adolescence, le frère, l'oncle, l'ami venu animer sa vie intérieure. Comme tous les fans, elle s'est sentie incomprise, possessive, torturée. A bientôt quarante-quatre ans, l'âge où l'on s'accepte, l'âge où grandir n'est en théorie plus un concept, Carine H. , scénariste parisienne fraîchement établie dans la cité phocéenne, s'est donné pour mission de rencontrer Jean-Jacques Goldman - son dieu intime - et de filmer cette quête. Car Marseille, ville rugueuse de son exil tardif, abrite, dit-on, son chanteur préféré. Et c'est pour elle providentiel. De la Corniche au palais Longchamp, une traque burlesque, tendre et poétique qui, à défaut du vrai Jean-Jacques, mais à grand renfort de mauvais sosies et avec la perspicacité d'un Philip Marlowe, va conduire une femme à aller au bout de ses rêves. Et qui sait si cette amoureuse du cinéma, qui voit dans chaque scène de sa vie un peu de James Ivory ou de Billy Wilder, ne finira pas par apprivoiser sa propre histoire... A propos de l'autrice Diplômée d'HEC, Carine Hazan a d'abord travaillé dans la publicité avant de devenir scénariste. Elle est aussi réalisatrice de courts métrages et autrice pour la jeunesse. Son dernier album, La Petite Vague bleue, a paru chez Gallimard en 2020.

01/2021

ActuaLitté

Littérature française

Jacques Galéron

Jacques Galéron Date de l'édition originale : 1865 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

06/2020

ActuaLitté

Petits classiques parascolaire

Jacques Damour

Travailleur courageux, père de deux beaux enfants, marié à une femme jolie et raisonnable, Jacques aurait pu mener une existence simple et heureuse. Mais l'Histoire fait irruption dans son atelier: la Commune lui arrache son fils, le pousse à prendre les armes et fait voler en éclats son bonheur domestique. Déporté à Nouméa, il s'évade et revient des années plus tard avec le désir fou de retrouver les siens. Hélas, la réalité qu'il découvre est tout autre que celle qu'il imaginait... Dans cette nouvelle captivante, Zola, en maître du naturalisme, conjugue milieu social, époque et tempérament pour dessiner le destin implacable de son personnage.

08/2010

ActuaLitté

Critique littéraire

Jacques Roumain

En cet essai que Roger Dorsinville a consacré à son illustre compatriote, s'accordent avec bonheur la ferveur de l'approche et la pertinence de l'analyse. C'est Haïti, " ce pays-là ", lieu et temps des réalités et de l'imaginaire où s'enracine la parole de Jacques Roumain, qui est, tout d'abord évoqué. Puis les moments d'une initiation selon la sagesse de l'Afrique des forêts, " depuis les premières démarches de l'incirconcis qui n'a que les indignations, les colères et sa passion de justice, jusqu'à la maîtrise du salut social par le dévouement et le sacrifice ", comme nous le dit Roger Dorsinville lui-même, servent de grille à la lecture de l'œuvre qui culmine en ce chef-d'œuvre : Gouverneurs de la rosée. Une bibliographie, établie spécialement par Maurice A. Lubin, complète utilement cet excellent ouvrage.

12/1981

ActuaLitté

BD tout public

Jean-Jacques

Grands admirateurs de Rousseau, Jean et Jacques Chapelet n'ont qu'une obsession : inviter le philosophe chez eux, à Précy-sur-Oise. Tant pis si leur maison tombe en ruine ou si le jardin qu'ils dessinent en s'inspirant des paysages décrits dans La Nouvelle Héloïse est inculte. Il viendra ! Et s'il ne veut pas, ils iront le chercher. Par les pieds s'il le faut.

08/2009

ActuaLitté

Littérature française

Jacques Bruneau

Sand : il s'agit bien du nom de George. Mais ce prénom de Solange ? Il est celui de son enfant. A tâtons, la jeune fille en est venue à l'écriture et s'est proposé de publier ses oeuvres. Jacques Bruneau, son premier roman, paraît en 1870. Sous l'histoire amoureuse d'un commandant de l'armée, autoritaire et discourtois, se cache une autre histoire, celle de la filiation : qui peut bien être Maria Tasca, désignée par "La Tasca" ? Qui peut bien être Solange après Sand ?

06/2013

ActuaLitté

Sciences politiques

Jacques Mesrine

Accusé de quatre meurtres (dont au moins deux avérés), auteur de multiples braquages, de deux enlèvements, d’une attaque de prison, Mesrine a tiré à neuf reprises contre les représentants de l’ordre. Certains, malgré tout, voient en lui un tendre voyou... S’il est redoutable dans l’action, il se montre en effet romantique. Homme de territoire mais globe-trotteur, il se veut rebelle mais reste petit-bourgeois dans l’âme. Enfin, s’affichant en Robin des Bois victime du système, il bâtit très égoïstement son mythe. Car l’ego de Mesrine n’est pas petit ! D’une plume intelligente, par l’éclat de ses actions et des revendications tonitruantes, il veille à grandir son personnage. D’ailleurs, s’il brouille les pistes, c’est plus pour protéger son personnage que pour protéger sa personne. Derrière le personnage, l’auteur tente de démêler le vrai du faux pour établir les faits et révéler un portrait sensible de l’homme. Partant des récits de Mesrine et de ses compagnes : Janou, Joyce, Sylvia, il croise l’ensemble des sources et suit les pistes les plus contradictoires. Pointant incertitudes et mensonges, il recoupe les témoignages des acteurs de cette épopée - complices, avocates, policiers - pour comprendre cette fuite en avant et la situer dans l’époque : gauchisme, années de plomb, guerre des polices... Cette biographie très complète se refuse à être «un livre de plus» sur Mesrine. Elle se veut la référence sur cet homme complexe.

10/2015