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Ismaïl Kadaré : une dissidence littéraire

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Critique littéraire

Ismaïl Kadaré : une dissidence littéraire

Ismaïl Kadaré parvint à bâtir une oeuvre inespérée dans un pays qui fut l'un des plus totalitaires. Il esquiva les dogmes du réalisme socialiste et, par des stratagèmes littéraires et idéologiques, entra en dissidence. Ces romans, quelle que soit l'époque à laquelle ils se situent, dénoncent les cruautés d'une société stalinienne au travers d'une double lecture de plus en plus subversive à mesure que le régime se fossilise. Il encourut, dans son pays, critiques et menaces du Parti communiste mais fut presque toujours publié. Une telle oeuvre rend perplexe dans pareil régime, et Kadaré s'interroge lui-même sur son étrange statut qui lui valut d'être toléré par le dictateur.

01/2019

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Critique littéraire

Lectures d'Ismail kadare

Lorsque, au début des années 1980, avant la chute du rideau de fer, les romans de Kadaré commencèrent d'être traduits et connus en France, puis en Europe et ailleurs, ils fascinaient certes, mais ils ne satisfaisaient vraiment personne sur le plan de l'idéologie. Car il y avait dans ces textes trop de marxisme et trop de nationalisme pour que leur auteur ne soit pas suspecté, à droite, d'être le produit du communisme albanais, en clair, de ne pas être un authentique dissident, et il y avait en même temps en eux trop d'archaïsme, pas assez de réalisme socialiste pour que, à gauche, les nostalgiques de l'utopie albanaise ne se sentent pas trahis par lui. Or, depuis 1990, l'hypothèque n'a pas été levée. Au contraire, c'est un véritable procès qui a été peu à peu instruit : les soupçons étrangers rencontraient les soupçons albanais, et réciproquement. L'auteur était sommé de se justifier d'être toujours vivant et d'avoir pu publier. L'homme et son oeuvre étaient suspectés d'ambiguïté, de défaut de clarté : trop d'ombre. Or, précisément, ce qui caractérise l'écriture de Kadaré, c'est qu'il ne cherche pas le centre, la pleine lumière, mais explore les zones d'ombre et de brouillard. Pour cela, son choix est d'être en permanence à la frontière...

11/2011

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Critique littéraire

La disparition des Pachas rouges d'Ismail Kadaré. Enquête sur un crime littéraire

Ce livre est une tentative d'investigation ayant trait à un épisode de la vie d'Ismail Kadaré et à l'une de ses œuvres. Il s'agit d'un événement douloureux, comme toute condamnation brutale d'une création littéraire ou artistique par un État dictatorial. Parmi les témoignages qui l'éclairent ici figurent quatre longs entretiens avec Kadaré. Dans l'ensemble de l'œuvre de Kadaré, l'importance du poème évoqué tient aussi à sa longue disparition : composé et mis en page par un journal littéraire, il en fut retiré in extremis, confisqué sans plus laisser de traces, tout en entraînant la relégation de son auteur. Les documents et archives officiels attestant des méfaits du régime communiste devenant introuvables, ne figure ici que le discours accusateur du président de l'Union des écrivains, texte impressionnant d'absurdité qui donne une idée assez précise des rapports qu'entretenait le parti communiste albanais avec Kadaré et les arts en général. Les circonstances de la naissance de plusieurs romans de Kadaré sont évoquées à l'occasion dans les entretiens qui semblent parfois s'écarter de leur sujet principal - l'affaire des " Pachas rouges " - afin de mieux y ramener le lecteur. Ce document, qui n'est pas sans rappeler ceux qui émaillèrent la rupture de Soljenitsyne avec l'Union des écrivains soviétiques dans les années 1960, est d'autant plus précieux qu'il réfute les insinuations de certains, prompts à imputer à Kadaré une certaine complaisance vis-à-vis d'un régime que toute son œuvre au contraire rejetait, fût-ce parfois de manière métaphorique, toujours limpide pour qui sait lire.

04/2004

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Critique littéraire

DE SCANDERBEG A ISMAIL KADARE. Propos d'histoire et de littérature albanaises

Par des voies diverses (y compris des traductions), mais aussi interférentes, ce livre se veut une introduction concrète à l'image littéraire d'un pays profondément et douloureusement marqué par l'Histoire, patrie d'un héros et d'un écrivain mondialement connus, et qui, à eux seuls, disent de façon assez éloquente son irréductible appartenance et contribution à la culture européenne.

09/1997

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Critique

Ismail Kadaré par lui-même. Les dits et non-dits de l'autobiographie

Le présent essai fait le point sur les conditions et circonstances dans lesquelles s'est déroulée la carrière d'Ismail Kadaré. Il s'arrête notamment sur les deux romans qui ont marqué cette carrière : Le Général de l'armée morte et Le Grand Hiver. Il remet en question l'image d'un écrivain persécuté qui ressort du Poids de la croix et réexamine l'affaire dite des "Pachas rouges" ainsi que les alibis de son exil, sur la foi d'analyses textuelles et de témoignages, certains de source albanaise. Il ne s'agit pas de contester un génie littéraire qui s'est armé sous le régime communiste. Kadaré s'est avéré digne du prix Nobel comme porte-voix d'un pays qu'il a servi de sa plume en exploitant toutes les ressources de sa culture et de son histoire, et on s'interroge sur ce qui a pu lui nuire auprès du jury de Stockholm.

03/2022

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Russie

Sergueï Averintsev. Une autre dissidence

Inconnu en France, Sergueï S. Averintsev (1937-2004) est, pour le philosophe russo-américain Mikhaël Epstein, "cet éminent connaisseur de la culture russe, dont l'apport est considérable dans de nombreux domaines des sciences humaines : philologie, philosophie, théologie, études littéraires, histoire intellectuelle. "... Personnage de frêle apparence mais de grande séduction, vraie légende de la Russie des années 70, il est ici présenté dans un contexte caractérisé, sur le plan politique, par la sortie du soviétisme et ses conséquences ; et sur le plan philosophique, par un retour aux sources hellénique et byzantine de la pensée russe. L'auteur fait appel aux témoignages des acteurs de la dissidence politico-culturelle qui, avec Averintsev, ont contribué aux changements de cette période : Lossev, Likhatchev, Mamardachvili, Galtsova, Gasparov, Sedakova. Il souligne combien Averintsev, renouant avec un vaste héritage qui va de l'hellénisme tardif à la poésie de l'Age d'argent, pose des questions d'aujourd'hui : l'identité européenne et la transmission de l'héritage culturel ; la nécessité et les limites d'une politique conservatrice en réponse aux questions du temps ; l'évolution de la linguistique devenue une approche qui inscrit les sociétés dans une large perspective culturelle ; enfin le rôle de la pédagogie directe dans la transmission du savoir.

06/2023

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Critique littéraire

Noël. Les plus beaux textes du monde entier

D'Andersen à Tchekhov "La nuit de Noël, l'esprit exact de l'homme se fond avec son imagination et sa poésie. C'est le moment ou le cerveau humain est le plus enclin a absorber et a diffuser de l'imaginaire. Noël est en quelque sorte un poème épique, une histoire racontée au coin du feu, ou l'ae de est remplacé par un vieil- lard a la barbe blanche. Et ce vieillard vient de loin, d'autres horizons. Il est différent, il apporte un message, un espoir que chaque être perçoit différemment". I. K. Quand vient le temps de Noël, les hommes de neige prennent vie et les jouets s'animent, le Ciel apparaît aux orphelins et les mères retrouvent leurs enfants disparus. Le givre fleurit sur les branches et les loups sortent des forêts. En Espagne et en Russie, aux Etats-Unis et dans l'antique Byzance, conteurs et poètes prêtent voix aux légendes et mystères de leur pays. D'Andersen aux frères Grimm, de Lope de Vega a Hoffmann, d'Oscar Wilde a Tchekhov, ce recueil, préfacé par Ismai l Kadare , rassemble quelques-uns des plus beaux textes inspirés par Noël, l'hiver et l'année nouvelle.

11/2019

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Littérature étrangère

Les tambours de la pluie

Des remparts ensanglantés que des dizaines de milliers d'hommes tentent, malgré tout, d'escalader ; un commandant en chef, dont le sort est dramatiquement lié à la prise de ces murs ; une angoisse constante sous un soleil torride. Les événements se déroulent au XVe siècle. La place assiégée est une citadelle médiévale albanaise. Elle évoque parfois Troie, avec ce cheval assoiffé, vivant cette fois, qui tournoie autour d'elle. Et elle rappelle à plus forte raison l'Albanie moderne des années 60, que les pays socialistes soumirent à un blocus implacable. Précise comme un procès verbal, cette chronique impitoyable d'une succession de journées gorgées de chaleur, de cruauté et de mort, vous introduit lentement dans son angoisse étrange, pleine de soleil et d'une aveuglante lumière. Cette réédition de l'ouvrage propose une version notablement revue et corrigée par rapport à celle de sa première publication en France, datant de 1985.

04/2001

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Littérature étrangère

Le crépuscule des dieux de la steppe ; Le temps des querelles (diptyque)

Ismail Kadaré est l'un des plus grands écrivains d'aujourd'hui. Son oeuvre, ancrée dans sa propre expérience des drames contemporains, dépasse les frontières de son pays pour atteindre à l'universel à travers une dénonciation corrosive et percutante des systèmes totalitaires. Ce volume regroupe trois grands romans politiques, consacrés aux rapports difficiles qu'entretint la petite Albanie avec l'Union soviétique et la Chine. Trois livres aux tonalités bien différentes - biographique et intimiste pour Le Crépuscule des dieux de la steppe, épique et shakespearienne pour L'Hiver de la grande solitude, plus grotesque, voire cocasse, fantastique, pour Le Concert - mais qui forment une manière de fresque historique qui nous éclaire, de l'intérieur, sur les convulsions traversées par le monde communiste de la fin des années 1950 aux années 1970. Kadaré y évoque les combats idéologiques que se livrèrent les dirigeants des hautes sphères rouges, mais aussi la vie du petit peuple albanais, avec ses espoirs et ses déboires - aux antipodes des canons du réalisme socialiste. La petite histoire côtoie ici la grande, les drames personnels, les émois intimes se jouent à la lumière des schismes et des anathèmes, de part et d'autre d'un fossé qui se creuse et s'élargit entre révisionnistes et staliniens. Ces trois romans ont valu à leur auteur, contraint à l'exil, d'être attaqué avec virulence par le régime d'Enver Hodja en raison notamment de sa peinture pleine de dérision du bloc communiste et de ses méthodes tyranniques. Une peinture d'autant plus redoutable qu'elle est l'oeuvre d'un admirable conteur.

05/2020

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Poches Littérature internation

Le Crépuscule des dieux de la steppe

Le narrateur, étudiant albanais en U.R.S.S., s'ennuie agréablement à Riga, dans une maison de repos pour écrivains, et il pense à Lida dont il est amoureux. LA rentrée universitaire venue, il réintègre l'étouffant foyer pour étrangers de l'Institut Gorki. Comme la poussière qui voile chaque jour un eu plus les faibles lampes du foyer, l'atmosphère, tout doucement, s'alourdit jusqu'au quadruple drame final : une épidémie de variole est déclarée à Moscou, l'affaire Boris Pasternak éclate, les relations diplomatiques entre l'Albanie et Moscou se détériorent jusqu'à la rupture, et la séparation est inévitable entre le narrateur et Lida. Mais il n'ose pas lui dire qu'il ne la reverra jamais, il ne lui avoue pas qu'il est écrivain. Comme Constantin, il a trahi la bessa, la parole donnée de la très belle légende balkanique qui, contrée ici, sans cesse rappelée, confère à tout le roman une résonance universelle.

03/1989

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Littérature étrangère

Le Concert

Ce livre est sans doute le chef-d'oeuvre du romancier et poète albanais Ismaïl Kadaré, lui-même considéré aujourd'hui, après une douzaine d'ouvrages traduits, comme l'un des très grands écrivains de notre temps. D'une certaine manière, il fait pendant à l'autre gros roman de Kadaré publié en France au début des années quatre-vingt sous le titre Le Grand Hiver et qui évoquait sur un mode tragique la rupture des relations albano-soviétiques sous Khrouchtchev. Roman total, Le Concert l'est dans le sens où le théâtre de Shakespeare peut être appelé ainsi, mettant en oeuvre le plus tragique et le plus burlesque, le psychologisme raffiné et la farce, le tellurique et le métaphysique, le poétique et le trivial. A sa manière, ce que nous révèle Kadaré, c'est que Shakespeare, s'il vivait encore, n'irait plus chercher aujourd'hui le canevas de ses pièces dans les royaumes d'Ecosse ou de Danemark, mais à l'Est, où l'Histoire charrie encore son bruit et sa fureur. Et qu'y a-t-il de plus à l'Est du monde _ de plus non occidental et de plus totalitaire _ que la Chine des dernières années de Mao ? Les différents "cercles" du roman embrassent cette époque, qui est aussi celle de la rupture des relations entre Tirana et Pékin. Qu'on y repense une seconde : cet "axe" entre une puissance d'un milliard d'hommes et un canton des Balkans regroupant trois millions de descendants d'Illyriens n'était-il pas déjà une de ces facéties absurdes, grandioses et dérisoires de l'Histoire telles qu'aimait à en faire revivre l'auteur de Macbeth ? ...

12/1989

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Littérature étrangère

Le Successeur

Que s'est-il passé au cours de la nuit du 13 décembre, dans la chambre à coucher du " successeur désigné dont le cadavre a été découvert au petit jour avec une balle en plein cœur ? Le dernier roman d'Ismail Kadaré est inspiré de la plus ténébreuse énigme de l'histoire de l'Albanie contemporaine : la mort mystérieuse du dauphin du dictateur communiste albanais Enver Hodja. Encore aujourd'hui, un quart de siècle après ce trépas, et une douzaine d'années après la chute de la tyrannie rouge, malgré l'ouverture des archives d'État et d'interminables enquêtes, le secret reste entier. En partant d'un événement réel auquel il a su conférer une dimension universelle, Ismail Kadaré, à travers le personnage du " successeur ", a su ajouter un nouveau membre à la famille des grands archétypes de la littérature mondiale aux côtés de Judas, Agamemnon, Brutus, Joseph K., entre autres. Le Successeur constitue le second volet d'un diptyque, lié au premier, la fille d'Agamemnon, par leur commune figure principale.

09/2003

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Poches Littérature internation

La Fille d'Agamemnon

Nous sommes en Albanie, dans les dernières années du régime communiste. Le narrateur, employé de la Radio-Télévision, a pour maîtresse Suzana, fille du futur successeur du tyran. Or ce dernier a convaincu sa fille de mettre fin à cette liaison, qui pouvait nuire à sa carrière. Au même moment, le jeune homme reçoit une invitation pour assister au défilé du Premier Mai dans la tribune officielle, ce qui est un privilège envié. Cependant que se déroule la cérémonie convenue d'autoglorification du régime, l'amant désespéré médite sur sa disgrâce, évoquant tour à tour Iphigénie sacrifiée par son père Agamemnon, et Staline refusant d'échanger des prisonniers allemands contre son fils captif... Et si le sacrifice ne signifiait rien d'autre que la volonté du pouvoir de briser par principe toute humanité chez ceux qui le servent ? Dans ce roman, écrit à Tirana en 1985 et clandestinement envoyé en France, le grand écrivain albanais dénonce avec une vigueur rarement atteinte les mécanismes du régime totalitaire, mais aussi, non moins inquiétants, ceux de la soumission, de la complicité et de la veulerie.

10/2005

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Littérature étrangère

La poupée

Dédié à la mémoire de sa mère, ce court récit est, pour le grand écrivain albanais, prétexte à évoquer à nouveau sa ville natale Gjirokastër. C'est aussi, et surtout, l'occasion de décrire les relations entre une mère aussi frêle et légère qu'une poupée de papier mâché, égarée dans une vaste maison dont elle est censée assumer la gestion sous le regard revêche des femmes de sa belle-famille, et un fils intellectuel, émancipé, entretenant une relation hors mariage, usant de mots qu'elle ne comprend pas, dont elle redoute qu'il en vienne à renier tout ce qu'elle incarne : une des plus anciennes traditions balkaniques.

04/2015

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Littérature étrangère

L'ombre

Alors que la dictature est encore debout dans son pays de l'Est européen, le personnage principal, un cinéaste plus ou moins raté, bénéficie de temps à autre du privilège d'être envoyé en mission à Paris. A chacun de ses retours de la Ville-Lumière, il est tenu de rendre des comptes à ses amis restés, eux, en deçà des cercles de l'enfer. Cette métaphore dantesque n'est pas déplacée, s'agissant du contenu de l'oeuvre, mais aussi et d'abord de son destin : rédigé dans une version semi-codée en 1984-86, le manuscrit fut déposé dans un coffre de banque à Paris, ordre étant donné à l'éditeur de le publier aussitôt en cas d'" accident " survenu à l'écrivain. D'une certaine façon, l'oeuvre avait franchi la frontière de l'enfer en lieu et place de son auteur. Mais le roman ne se limite pas aux variations sur ce premier argument. En Occident, le narrateur découvre de manière graduelle qu'il n'appartient pas vraiment au monde des vivants, qu'il est " gelé " par la mort dont le royaume s'étend à l'Est. La brièveté et les conditions de son séjour, l'angoisse du retour ne lui permettent pas le réchauffement espéré : il lui faut repartir s'enfermer dans son pays, regagner son cercueil, comme les personnages des ballades anciennes (on pense à Konstantin et à sa soeur Doruntine dont le thème devient de plus en plus présent au fil des pages). Ce roman est le roman du franchissement de l'impossible frontière : dépassement de la mort, rêve de réincarnation _ aspirations qui ont obsédé l'humanité depuis les origines. A ceci près qu'elles sont traitées ici dans le décor de la vie moderne : avions, cafés, boîtes de nuit, ambassades, soirées mondaines, rues, chambres d'hôtel, téléphone, etc _, tout en conservant la dimension tragique des schémas narratifs d'autrefois, quand les héros remontaient des enfers entre les serres d'un aigle, et non pas à bord d'un vol Tirana-Paris... Le thème de l'isolement d'un pays, de ses habitants, de l'artiste doublement solitaire, est traité ici dans une dimension quasi cosmique, majestueuse, qui n'est pas sans évoquer, au fur et à mesure que le roman s'élève de la quotidienneté, certains accents bibliques.

12/1994

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Poches Littérature internation

Novembre d'une capitale

Lorsqu'il écrit Novembre d'une capitale en 1974, Ismail Kadaré parvient à éviter les principaux écueils - dont celui de " l'objectivité historique " - en inscrivant cet épisode dans sa propre grille d'analyse du monde et en pratiquant, là aussi, la " mise en fable ". Les périodes s'y bousculent, les souvenirs s'y chevauchent, engendrant un " réalisme magique " caractérisé par des chutes vertigineuses dans le temps, un flottement au gré duquel cohabitent le présent, des notations sur un passé récent (le mariage du roi Zog en 1938, la tentative d'assassinat du roi d'Italie en 1940, etc.), ainsi que des descriptions de lieux, des précisions sur leur configuration, etc. Tous les grands mythes chers à l'écrivain traversent ce récit, de Prométhée à la légende de l'emmuré ou à celle de Doruntine. Le passage de la vie à la mort, ou l'inverse, quand le narrateur remonte le temps, est pratique courante dans ces pages. Qu'est, au fond, Novembre d'une capitale, sinon une parabole sur la parole et l'identité ?

04/2000

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Chronique de la ville de pierre

Une chronique épique et fantasmagorique d'une ville albanaise au milieu du vingtième siècle. Une ville bizarre, terriblement penchée. Si l'on glisse sur le côté d'une rue, on risque de se retrouver sur un toit. Si l'on étend le bras, on peut accrocher son chapeau à la pointe d'un minaret. Sous sa dure carapace de pierre se cache pourtant la chair tendre de la vie. Il n'était pas facile d'être un enfant dans cette ville.

10/1982

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Littérature étrangère

Un climat de folie . Suivi de La Morgue et de Jours de beuverie

La composition de ces trois microromans s'est étalée sur quatre décennies : Jours de beuverie est la toute première prose importante d'Ismail Kadaré et date du début des années 60, tandis qu'Un climat de folie a été rédigé par lui fin 2004. Kadaré était étudiant à Moscou lorsqu'il a commencé à écrire Jours de beuverie, terminé à Tirana et publié par un journal de la jeunesse en 1962, puis frappé d'une mesure d'interdiction après avoir été qualifié d'œuvre " décadente ", étrangère aux réalités socialistes. La Morgue, chronique balzacienne, traite d'un aspect méconnu de la période communiste : les mariages entre membres de classes antagonistes, " ci-devant " et tenants du nouveau régime. Un climat de folie ajoute d'une certaine manière un dernier volet à Chronique de pierre, l'œuvre de Kadaré consacrée à sa ville natale, Gjirokastër. Cet écrit d'inspiration autobiographique reflète de manière fascinante un vécu familial oscillant entre logique et irrationnel, qui joua un rôle déterminant dans la formation du futur écrivain.

08/2005

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Poches Littérature internation

Le Palais des rêves

Rejeton d'une illustre famille de grands serviteurs de l'Etat, Mark-Alem est embauché dans la plus secrète, la plus puissante, la plus terrifiante institution qui se puisse imaginer : une administration chargée de collecter, jusque dans les provinces les plus reculées, les songes de tout un chacun, de les rassembler dans un lieu unique, puis de les trier, de les classer, de les interpréter, afin d'isoler ces " maîtres-rêves " dans lesquels le destin de l'Empire et de son tyran pourra être déchiffré. Cercle après cercle, Mark-Alem est promu dans les instances concentriques de ce haut lieu de pouvoir, jusqu'à en devenir le maître tout-puissant. Mais un maître hanté par la crainte d'être à son tour broyé par la bureaucratie infernale qu'il dirige : ne finira-t-il pas par lire un jour, dans le rébus de quelque rêve anonyme, la disgrâce et la condamnation de sa propre famille ?

02/2006

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Littérature étrangère

OEUVRES. Tome 5

Ce cinquième volume des Œuvres complètes d'Ismail Kadaré comprend les romans Chronique de pierre et Novembre d'une capitale, ainsi que trois récits, Trois temps, dont les sujets se situent à la veille de la Seconde guerre mondiale, puis dans la période même du conflit et dans les premières années qui le suivirent, quand, en Albanie, fut instaurée la dictature communiste. De sombres nuées, tantôt analogues à celles du passé, tantôt dissemblables, s'amoncellent à l'horizon de cette ère nouvelle qui promettait d'être celle de la liberté, mais qui se révèle être derechef celle d'une servitude, à cette différence près qu'elle a été édifiée par les Albanais eux-mêmes. Cette époque de profonds bouleversements coïncide avec l'enfance et l'adolescence de l'auteur. Ces textes sont quasiment les seuls de son œuvre qui revêtent un net coloris autobiographique, généralement peu perceptible dans le reste de sa création. A l'exception de la Chronique de pierre, tous les textes de ce volume sont présentés pour la première fois au public français.

09/1997

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Littérature étrangère

OEUVRES. Tome 6

Ce sixième volume des Œuvres d'Ismail Kadaré renferme ses quatre premiers romans, écrits entre 1959 et 1970. Outre La Ville sans enseignes, récit composé à Moscou à l'époque où Kadaré y poursuivit ses études, et qui est publié ici en français pour la première fois, il s'agit du Général de l'armée morte, sa première œuvre traduite en Occident et qui lui valut d'être reconnu d'emblée par la critique internationale ; du Crépuscule des dieux de la steppe, récit autobiographique consacré aux années de jeunesse de l'auteur ; enfin du Monstre, roman interdit en Albanie communiste sitôt après sa publication et qui le demeura pendant un quart de siècle. Ces quatres œuvres, écrites au fil d'une décennie dans l'ordre où elles sont ici présentées, le furent avec une ardeur juvénile qui leur confère une coloration très particulière, en complète opposition avec celle de la littérature réaliste socialiste qui dominait à l'époque dans l'empire communiste.

09/1998

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Littérature étrangère

Mauvaise saison sur l'Olympe

Ismail Kadaré est revenu plus d'une fois sur son rêve de reconstituer une tragédie grecque à jamais perdue, ou tout au moins d'en recréer certaines parties. Mauvaise saison sur l'Olympe, que l'auteur sous-titre " tragédie de Prométhée et d'un groupe de divinités ", est bien cette reconstruction de la célèbre trilogie d'Eschyle dont le temps a détruit la majeure partie, n'en laissant subsister que le volet central, Prométhée enchaîné. Les retours en arrière comme les anticipations obéissent ici aux règles très souples du théâtre antique pour porter la prédiction humaine ou divine jusqu'aux extrêmes frontières du passé ou de l'avenir. C'est ainsi que tour à tour sont évoqués de manière on ne peut naturelle le terrible chaos fondateur, puis le premier grand scandale causé par la tentative de vol de l'immortalité, rappelée à l'occasion d'un nouveau scandale : le rapt du feu ; enfin, tout aussi naturellement, la naissance du christianisme, le crépuscule des dieux antiques, et maintes autres tourmentes de l'Histoire, jusqu'à l'effondrement du communisme... Conçu comme une pièce qui s'étend sur trois niveaux : au Ciel, sur Terre et sous terre, dans une temporalité bien particulière, Mauvais saison sur l'Olympe s'inscrit dans une vision dantesque de l'espace temps où l'un et l'autre tendent à se fondre en une dimension nouvelle. Cette conception fournit à l'auteur toute la liberté requise pour narrer une nouvelle fois, en cette fin de millénaire, l'histoire sans doute la plus grandiose et la plus tragique à avoir jamais été conçue, depuis ses origines, par l'espèce humaine.

10/1998

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Littérature étrangère

Trois chants funèbres pour le Kosovo

On aurait du mal à trouver en ce monde une autre région de plaine où une vieille tragédie continue à projeter sans relâche, de façon cyclique, de nouvelles tragédies. Cette terre porte le nom innocent de " Champ des merles ", autrement dit Kosovo. Il y a six siècles, le 28 juin 1389, une coalition balkano-chrétienne composée de Serbes, de Bosniaques, d'Albanais et de Roumains fut écrasée par l'armée ottomane du sultan Mourad. Cette sanglante bataille ne dura qu'une dizaine d'heures. De cette défaite, les vaincus n'ont cessé jusqu'à aujourd'hui de porter le deuil. Cependant, comme les rapaces tournoient au-dessus du terrain après les combats, des cliques de politiciens nationalistes ont essayé à maintes reprises de tirer profit de cet événement fatal le 28 juin 1989, date de son sixième centenaire, le dirigeant serbe Milosevic lança un nouvel appel au massacre dans le Kosovo, cette fois contre les Albanais. C'est de ce jour que commença l'implosion de la Yougoslavie. Au sujet d'aucune autre bataille n'ont été échafaudées autant de mystifications qu'autour de celle du Kosovo. Bien de siècles qu'auparavant, la vérité sur la guerre de Troie fut mise au jour par la littérature grecque antique. A travers ce dévoilement, celle-ci se hissa à des sphères sublimes jamais encore atteintes depuis lors par la civilisation universelle. Aujourd'hui, trois mille ans plus tard, la civilisation balkanique, dans l'épreuve, et tombée, elle, au plus bas niveau de la barbarie. Ce recueil, dans son impartialité, est une tentative pour témoigner de la noblesse perdue de cette civilisation, et une exhortation à ce qu'elle renaisse.

10/2000

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Littérature étrangère

Oeuvres. Tome 10

Ce dixième tome des Œuvres d'Ismail Kadaré rassemble trois romans. L'un d'eux, L'Ombre, a été rédigé en Albanie alors que le pays était encore sous le joug communiste, mais est publié pour la première fois en albanais à l'occasion de la publication simultanée des Œuvres dans la langue originelle et en français. Les deux autres romans, Spiritus et Froides fleurs d'avril, ont été écrits et publiés à Tirana et à Paris postérieurement à la chute de la dictature. L'Ombre dont le manuscrit fut " exfiltré " par fragments d'Albanie au cours des années 1986-88 pour être déposé dans le coffre d'une banque parisienne, est le premier roman de Kadaré où il est parlé explicitement du régime communiste hors de tout recours à l'allusion ou à la métaphore. Composés dans la pleine liberté d'après l'avènement de la démocratie, Spiritus et Froides fleurs d'avril n'en sont pas moins de la même pâte romanesque que le reste de l'œuvre kadaréenne. Ces trois romans donnent un tableau saisissant d'une Albanie qui vit les ultimes affres d'une ère impitoyable, puis l'euphorie et enfin les désillusions de celle qui y fait suite.

09/2001

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Littérature étrangère

OEUVRES. Tome 8

Concert en fin de saison constitue le second acte du drame aboutissant à l'isolement complet de l'Albanie. Le premier épisode, la querelle avec les communistes russes, après avoir suscité l'espoir d'un rapprochement de l'Albanie avec l'Europe, s'acheva par l'option opposée : un éloignement et une séparation encore plus accentués. Après avoir abondamment évoqué la rupture avec la Chine, ainsi que l'espoir caressé par l'Albanie de revenir dans le concert des nations, cette œuvre finit en faisant entendre un glas funèbre, celui du complet renfermement du pays sur lui-même. L'analogie des méfaits du pouvoir avec les crimes shakespeariens, déjà apparente dans le premier volet du diptyque, intitulé L'Hiver de la grande solitude, devient, dans le second, encore plus nette. La " nouvelle version de Macbeth " retraçant les meurtres perpétrés au sommet de la pyramide du pouvoir communiste en est une belle illustration. Notations tragiques et grotesques, entremêlées ici comme elles l'ont rarement été dans les autres écrits de Kadaré, ajoutent à la puissance d'évocation de ce livre dont on a pu dire qu'il offrait une sorte de vision " en contrechamp " du communisme.

09/1999

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Littérature étrangère

Oeuvres. Tome 11

Ce onzième tome des Œuvres d'Ismail Kadaré rassemble sa poésie, son théâtre et trois de ses essais. Bien moins connue que ses romans, l'œuvre poétique de Kadaré a souvent tenu lieu de " couveuse " où a germé et grandi l'embryon de certains de ses romans majeurs. Dans les pays de l'ex-empire communiste, la poésie était considérée par le régime comme un avant-poste de la propagande officielle - tout à la fois " bombe et drapeau ", selon la formule alors à l'honneur. Dans un tel climat de pression et de stérilisation, préserver l'esprit humain était l'aspiration la plus pure et la plus désespérée des poètes. De cela témoigne l'univers poétique créé par Kadaré pendant quarante ans sous la dictature rouge la plus implacable qu'ait connue l'Europe. La pièce intitulée Mauvaise saison sur l'Olympe, la seule et unique de l'auteur, dont l'objectif ambitieux est de reconstituer l'une des plus célèbres tragédies de l'Antiquité grecque, offre aussi une vue globale de l'itinéraire suivi par l'humanité des origines à nos jours. Enfin, pour les essais, l'un est consacré à Eschyle, père de la tragédie, et les deux autres respectivement à la chorégraphie d'Angelin Preljocaj et à la peinture d'Ömer Qalesi.

10/2002

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Poches Littérature internation

Froides fleurs d'avril

Une petite ville du nord de l'Albanie à l'aube de l'an 2000. Dix ans après la chute du communisme, le traumatisme est encore là. Malgré tout, la vie va de l'avant... Même dans le hold-up perpétré contre une banque, les gens voient un signe de modernité, d'occidentalisation de la société. Des épisodes singuliers surviennent. On se reprend à évoquer des événements énigmatiques advenus deux ans, deux siècles, deux millénaires auparavant : ainsi, les noces d'une fille et d'un serpent... A la périphérie de la ville, en un lieu pratiquement désert, certains cherchent une galerie par où se faufiler dans un bunker réputé abriter les Archives secrètes. Le bruit court qu'on aurait repéré dans les parages les spectres d'Enver Hodja, de Brejnev, d'Ulbricht, de Thorez, voire d'Œdipe-Roi... Passionnée, sensuelle, une histoire d'amour entre un peintre et une jeune fille se déroule dans ce cadre, sur fond de " printemps albanais ". Comme toujours chez Kadaré, légendes et traditions locales ancestrales sont partie intégrante de la vie quotidienne. Froides fleurs d'avril est un chef-d'œuvre à l'égal d'Avril brisé ou du Palais des rêves.

10/2006

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Histoire internationale

IL A FALLU CE DEUIL POUR SE RETROUVER. Journal de la guerre du Kosovo

" Il y a vingt ans, au cours de ma visite à Pristina, j'appris que ce vaste plateau avait été autrefois recouvert par les eaux. Puis, quand vint le temps de leur reflux, une partie de ces flots se dirigea, par le Danube, vers la mer Noire, une autre, par le Vardar, vers la mer Égée, et l'autre, empruntant le cours tumultueux de la Drina, vers l'Adriatique. J'imaginais alors, s'en allant en même temps que ces eaux, poissons, mollusques, anguilles, serpents et monstres marins. Ainsi se terminait la préhistoire de ce territoire, un drame de la nature qui serait suivi un jour d'un drame humain combien plus cruel ! Quand ce fut donc le tour des hommes, que sonna l'heure de l'évacuation du Kosovo de tous ses Albanais, deux des voies que je viens d'évoquer, celle qui conduit vers la Macédoine, et l'autre vers l'Albanie, se remplirent à nouveau comme si elles voulaient reprendre leur cours antique, cette fois sous forme de colonnes de déportés. À la troisième voie, celle du Danube, s'en substitua une autre, impossible à emprunter par les eaux, mais praticable par les hommes : celle du Monténégro. C'est ainsi qu'on s'employa à vider le Kosovo par trois canaux à la fois. Mais advint alors ce à quoi nous avons tous assisté ; en l'espace d'une saison, les Albanais connurent ce miracle tragique : ils tombèrent, puis se relevèrent comme S'ils avaient vécu une Semaine sainte. Par les trois gorges qui avaient servi à le vider, le Kosovo se remplit de nouveau. Un mouvement à rebours, de ceux qui se produisent rarement dans l'histoire du monde et dont on dit qu'ils constituent un " retournement du destin ", empêcha la mort de tout un peuple. Bien des siècles auparavant, à l'aube de la civilisation, un combat chanté par Homère contribua au réveil de la conscience du monde antique. Trois mille ans plus tard, la guerre du Kosovo a ébranlé, comme aucune autre avant elle, l'humanité moderne. Puisse-t-on avoir trouvé dans ces notes quelques traces de ce bouleversement. "

01/2000

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Littérature étrangère

Oeuvres. Tome 9

Ce neuvième volume des Oeuvres d'Ismail Kadaré est composé de cinq romans ou récits et de onze nouvelles, écrites à des périodes différentes. Hormis Le cortège de la noce s'est figé dans la glace, Trois chants funèbres pour le Kosovo et Ballade sur la mort de J. G. , qui évoquent les drames anciens et récents du Kosovo, la plupart des autres oeuvres ont pour thème et décor l'ère socialiste. On a beaucoup disserté, dans les pays ex-communistes et hors d'eux, sur la façon dont cette époque fut dépeinte par ses propres écrivains et sur leur degré de soumission ou d'autonomie par rapport au conformisme en vigueur. Pour ce qui est d'Ismail Kadaré, ce volume fournit d'intéressantes réponses à cette question. Il s'ouvre notamment sur un roman intitulé La Peau de tambour (ou Les Noces), écrit et publié en 1967, le seul, de l'aveu même de l'auteur, à avoir subi l'empreinte du réalisme socialiste. Pourtant, à la lecture de cette oeuvre surprenante - que Kadaré a pu lui-même qualifier de " plus mauvais roman que j'aie écrit " -, on est frappé de constater à quel point l'altération de la personnalité de certains auteurs a été bien moindre qu'on ne l'a prétendu. Un autre roman, Clair de lune, a été interdit dès sa publication en Albanie, en 1985, pour " errements idéologiques ". L'Aigle, en revanche, a été conçu et édité en France en 1995, après la chute du communisme. Enfin, la plupart des nouvelles ont été rédigées et publiées en France entre 1960 et 1990, et traitent de la vie en régime socialiste, tout en échappant aux clichés et conventions de l'époque.

09/2000

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Littérature étrangère

Oeuvres. Tome 12

Ce douzième tome des Œuvres d'Ismail Kadaré rassemble six œuvres : trois romans et trois microromans, écrits pour partie sous la dictature, pour partie après sa chute. La Fille d'Agamemnon et L'Envol du dernier migrateur ont vu le jour en 1985 et ont été publiés ici sans aucun changement par rapport aux manuscrits originaux déposés à présent aux Archives nationales d'Albanie. Le premier de ces romans ouvre un diptyque dont le second volet, Le Successeur, a été écrit en 2002-2003 moitié à Tirana, moitié à Paris. C'est dans ces deux capitales que les autres œuvres ont été élaborées et publiées. C'est entre elles que l'auteur partage sa vie depuis de nombreuses années.

09/2004