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Boris Leonidovic Pasternak, Marina Tsvetaeva

Extraits

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Critique littéraire

Correspondance. 1922-1936

Boris Pasternak (1890-1960) et Marina Tsvetaeva (18921941) s'étaient rencontrés à Moscou en 1918. Ce n'est qu'en 1922 qu'ils se sont véritablement découverts au travers de leurs écrits respectifs. Pendant quatorze années, ils ont entretenu une correspondance d'une densité et d'une intensité rares dans laquelle se tissent, étroitement mêlées, passion sentimentale et poésie, sur fond d'époque historique et d'histoire littéraire. Il faut lire les lettres de Tsvetaeva et de Pasternak comme leur poésie, comme une oeuvre à part entière. Loin d'être en marge de leur destin littéraire, les lettres étaient, au coeur même de celui-ci, laboratoire de l'écriture - mais également laboratoire de la vie, car c'est au gré de ces lettres que se façonnent les événements majeurs de leur biographie.

01/2019

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Critique littéraire

Boris Pasternak

Pasternak est, avec Mandelstam, Tsvétaïéva et Akhmatova, l'un des « quatre grands poètes » que nous aura donnés le vingtième siècle russe. C'est aussi l'auteur du mondialement célèbre Docteur Jivago, dont la parution, en Italie, lui a valu d'être banni de l'Union des écrivains et de devoir refuser, en 1958, le prix Nobel de Littérature. Son recueil inaugural, Ma sœur la vie, à l’été 1917, invente une poétique de l’instant, où des « millions de révolutions » intimes font signe à l’histoire. L’époque, que domine bientôt le « démon du temps » Staline, fait de Pasternak, malgré lui, un poète épique. S’il a pensé un instant dire oui au monde soviétique, c’est pour le refuser avec une force accrue dans un vaste roman qui proclame, sous un ciel de guerres et d’insurrections, la prééminence de l’amour et de la poésie sur toute politique. La tragédie collective et celle de l’écrivain – amours passionnées, souffrances familiales, arrestations de proches, morts et séparations, sourd combat avec l’officialité, esquives ou actes de courage – se racontent ensemble, faisant de la vie même de Pasternak, amère et heureuse à la fois, la chronique d’un siècle cruel. Journaliste et très bon investigateur, mais aussi poète et romancier, Dmitri Bykov a utilisé, pour élaborer ce livre, la plupart des sources aujourd’hui disponibles. Son admiration pour Pasternak, la connaissance minutieuse qu’il a du personnage, son impartialité, sa verve font de cette immense enquête un ouvrage qui ranime et rénove tout ce que l’on savait du poète – le contexte littéraire, familial, culturel et politique – et qui invite, au fil des pages, à une relecture active de son œuvre.Personnage marquant de la scène littéraire russe, Dmitri Bykov (né en 1967) est romancier, poète, mais aussi présentateur de télévision et journaliste. Il est l’auteur de plusieurs recueils de poèmes et de nouvelles, ainsi que de cinq romans, dont la Justification, publié aux éditions Denoël en 2002.Traduit du russe et annoté par Hélène Henry

10/2011

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Critique littéraire

Marina Tsvetaeva. L'éternelle insurgée

Aussi torrentueuse et imprévisible dans ses vers que dans sa vie, Marina Tsvetaeva, un des plus grands poètes russes de la fin du XXe siècle, est dévorée dés son plus jeune âge par le besoin d'écrire et la fureur d'aimer. Née en 1892, elle a dix-huit ans à peine quand elle publie son premier recueil de poèmes. L'année suivante, elle épouse, sur un coup de tête, Serge Efron, un étudiant à qui elle restera attachée toute sa vie à travers de multiples infidélités, des plus banales aux plus glorieuses. A ces aventures sentimentales s'ajoutent les épreuves de l'histoire : la guerre de 1914 puis la Révolution russe de 1917 la séparent de Serge, qui rallie les volontaires de l'armée blanche opposés aux bolcheviks. Elle le perd de vue pendant les désordres de la guerre civile, mais le retrouve, par miracle, dans l'émigration - en Allemagne, en Tchécoslovaquie, en France. Parmi les réfugiés, Marina se sent doublement exilée. Refusant de choisir son camp, elle se met à dos ses compatriotes des deux bords, alors que Serge cède aux séductions des agents soviétiques et décide de retourner en U.R.S.S... Aura-t-elle le courage de l'y rejoindre ? Si elle se lance dans cette nouvelle équipée, ne se sentira-t-elle pas une étrangère dans sa propre patrie ? Le suspens demeure entier jusqu'à la fin tragique de cette éternelle insurgée. Emportée par les événements politiques, Marina Tsvetaeva apparaît comme un symbole du merveilleux et dérisoire combat de l'artiste qui s'obstine à chanter les grandes idées, les beautés de la nature et le mystérieux enseignement de la mort, au milieu des vociférations d'un monde en délire.

10/2001

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Critique littéraire

Essais sur Boris Pasternak

Si Boris Pasternak (1890-1960) est bien connu du public francophone, grâce à plusieurs monographies et à un important travail de traduction, son œuvre proprement dite n’a jamais fait l’objet en France d’un ouvrage spécifique. C’est cette lacune que vient combler ce recueil de Michel Aucouturier. Réunissant pour la première fois vingt-trois articles, écrits entre 1961 et 2012, le livre aborde successivement la poétique de Pasternak, la spécificité du héros pasternakien, l’inscription du poète dans l’époque, l’étude de ses rapports avec la littérature française et russe (Balzac, Proust, Pouchkine, Tolstoï, Akhmatova).

11/2019

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Poches Littérature internation

Sauf-conduit

Sauf-conduit n'a pas été conçu comme une autobiographie, mais comme un livre sur Rike: c'est pour parler du poète qui lui a révélé la poésie que Pasternak a entrepris ce qui est devenu une "suite de fragments autobiographiques sur la manière dont s'est constituée sa conception de l'art et sur ses racines". Peut importe qu'il en soit venu à utiliser les faits de sa propre vie plutôt que de celle de Rike: l'expérience dont il veut parler est leur expérience commune. C'est pourquoi aussi Sauf-conduit pourra, en cours de route, changer de héros sans changer de sujet. Les deux premières parties sont écrites (et la première a déjà paru) lorsque le 14 avril 1930, Maïakovski se suicide. La troisième et dernière partie lui sera tout entière consacrée. Hommage d'admiration à celui que Pasternak considère comme le premier poète de sa génération, c'est en même temps un portrait physique et psychologique d'un relief et d'une pénétration extraordinaires. Mais, si concret qu'il soit, ce n'est pas seulement un portrait individuel: dans un chapitre qui évoque "la dernière année du poète", la biographie de Maïakovski se confond ave celle de Pouchkine, port en duel près d'un siècle plus tôt ; au chapitre suivant, le dernier amour du poète est raconté comme une fable impersonnelle et anonyme. Il n'est plus désormais qu'un personnage symbolique, le héros d'une légende éternelle.

01/1989

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Littérature étrangère

Le Docteur Jivago. Précédé des Ecrits autobiographiques et suivi du Dossier de l'affaire Pasternak

Des trois textes de Boris Pasternak réunis ici, seuls les deux premiers - Sauf-Conduit, Hommes et positions - sont ouvertement autobiographiques. Écrits en 1930 et 1956, ils racontent les naissances et les renaissances de l'élan poétique, et suggèrent déjà les violences d'une histoire dévoyée. Mais le troisième, le grand roman, Le Docteur Jivago, dit ouvertement ce qu'ils ne disent pas jusqu'au bout : le rapport profond d'une conscience libre à une époque qui asservit. C'est, en arrière-fond de ces trois livres, la Russie soviétique qui se profile et se dresse avec la grandeur terrifiante de ses débuts et la violence médiocre et glacée des années qui suivent, celles d'un régime stalinien dont on a peur de parler : époque de purges, d'exécutions sommaires, temps du mensonge institutionnalisé. Ce qu'on ne peut décrire sans que " le cœur se serre et les cheveux se dressent sur la tête ". L'art, s'il s'allie à la mémoire et à la pensée, a-t-il le pouvoir de restaurer ce qui a été abîmé et perdu ? Pasternak l'a espéré et mis en acte, au risque de sa propre vie : " De l'immense majorité d'entre nous, on exige une duplicité constante, érigée en système. On ne peut pas, sans nuire à sa santé, manifester jour après jour le contraire de ce qu'on ressent réellement, se faire crucifier pour ce qu'on n'aime pas, se réjouir de ce qui vous apporte le malheur " (Le Docteur Jivago, XV, 7). C'est de cet espoir de rachat que parle ce livre, où l'on trouvera, comme un contrepoint brutal à la splendeur de l'écriture et à la sincérité du propos, Le Dossier de l'affaire Pasternak et, sous forme de " Vie et œuvre ", une chronique de la vie de Pasternak indissociable de l'histoire de l'Union soviétique, jusqu'à la mort de l'écrivain en 1960.

02/2005

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Littérature étrangère

Lettres à mes amies françaises. 1956-1960

Au lendemain du XX ? congrès du Parti communiste de l'Union soviétique, le pays connaît un bref dégel. La censure semble se relâcher. Boris Pasternak vient d'achever son grand roman, Le Docteur Jivago. Au printemps 1956, Radio-Moscou annonce sa parution prochaine. L'éditeur communiste italien Giangiacomo Feltrinelli apprend la bonne nouvelle. Il obtient les droits de traduction de l'auteur lui-même. Du jamais vu en U. R. S. S. depuis 1930. L'université de Moscou et les instituts scientifiques entrouvent leurs portes aux étudiants et chercheurs étrangers. Hélène Peltier-Zamoyska et Jacqueline de Proyart, envoyées en mission à Moscou à l'automne 1956, font tour à tour la connaissance de Boris Pasternak et emportent chacune clandestinement le roman qui vient d'être frappé d'interdiction. La grande aventure de l'édition du Docteur Jivago en Occident commence. Les Lettres à mes amies françaises retracent cette histoire mouvementée et jettent une lumière crue sur la lutte menée par Boris Pasternak, "un contre tous" , pour que son roman soit publié en russe où que ce soit et "rende son peuple à son histoire" . Porteuse d'espoir, la lecture clandestine du Docteur Jivago sera l'un des éléments fondateurs de la "dissidence" dans tous les pays de l'Est soumis au joug totalitaire.

07/1994

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Littérature étrangère

Correspondance (1910-1954)

Le grand poète russe Boris Pasternak, auteur du Docteur Jivago, avait une cousine, Olga Freidenberg, professeur de littérature grecque à l'Université de Léningrad, née comme lui en 1890, et qui devait le précéder de quelques années seulement dans la mort. Une enfance commune, un moment romanesque d'exaltation partagée au seuil de leur vie d'adultes, puis, surmontant la séparation imposée par de longues années d'épreuves matérielles et d'isolement moral, la complicité spirituelle intacte de deux héritiers des valeurs menacées par la barbarie : voilà ce que cette correspondance, ensevelie sous les décombres d'une époque de destructions, nous ramène au grand jour. Deux écrivains, l'un illustre, l'autre inconnu, s'y manifestent avec l'éclat inimitable de la spontanéité. Leur dialogue nous fait mieux comprendre l'itinéraire qui a mené Pasternak de Ma soeur la vie au Docteur Jivago. Il nous révèle la forte personnalité d'une femme à l'intelligence pénétrante, dont l'ouvre scientifique considérable a été en grande partie étouffée par un environnement hostile. Il projette enfin une vive lueur sur le drame de l'intelligentsia russe face à la Révolution.

03/1987

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Poésie

MA soeur la vie et autres poèmes

La poésie de Boris Pasternak, dont on découvrira avec bonheur la singulière puissance, est une célébration émerveillée du moment de "seconde naissance" où surgit la vie en même temps que s'imposent les mots. Cet "été 1917" que raconte le recueil Ma soeur la vie, ses étoiles brûlantes, ses révoltes, ses orages, ses espaces, ses murmures, la beauté de la volupté et celle de l'écriture, habitent à jamais la poésie de Pasternak : jusqu'à la fin, ses vers nous redisent que le poète, pour être poète, doit accepter de voir la nature et la vie prendre l'initiative. Mais le lyrisme haletant, éclaté, intensément métaphorique des débuts s'apaise et s'épure dans les recueils de la maturité et des dernières années. Inlassablement ils posent la poésie comme fraternité des choses et des consciences, comme certitude d'unité où "les rivières elles-mêmes refusent de se penser séparées" et où le poète, parvenu au coeur des choses, n'est plus qu'un servant dans la toute simple liturgie de l'art et de la vie. On trouvera ici l'essentiel de l'oeuvre poétique de Pasternak, dans un choix qu'il a lui-même établi à l'époque où il terminait Le docteur Jivago.

03/2003

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Pléiades

Oeuvres

"Ce volume se rapproche autant que possible d'une édition des oeuvres complètes de Boris Pasternak en traduction française, à l'exclusion, bien entendu, de ses propres traductions, et aussi de sa correspondance. Sa poésie lyrique, il est vrai, n'est représentée que de façon sélective. Nous pensons cependant que le choix que nous en proposons, présentant la totalité des deux derniers recueils lyriques, les Vers de Iouri Jivago et L'Eclaircie, et une très large sélection de ceux qui font date dans son oeuvre, Ma soeur la vie et Seconde naissance, donnera au lecteur français une image équilibrée de l'ensemble. Les longs poèmes narratifs des années vingt, qui font transition entre la poésie lyrique et la prose de fiction, sont en revanche publiés dans leur totalité. Deux d'entre eux, L'Enseigne de vaisseau Schmidt et Spektorski, paraissent pour la première fois en français. Les textes de Pasternak ont été groupés par genres : c'est une présentation qui respecte aussi, dans une large mesure, l'ordre chronologique, du moins dans la première partie du volume, qui donne les textes littéraires achevés : poésie lyrique, poèmes narratifs, prose de fiction, prose autobiographique, et enfin le roman, Le Docteur Jivago, avec le cahier de vers qui en fait partie. La deuxième partie comprend des textes de circonstance ou inachevés : la critique littéraire, avec laquelle nous avons regroupé des textes de portée plus générale, comme les manifestes "futuristes" ou les Remarques sur les traductions de Shakespeare, les fragments romanesques et dramatiques inachevés, les reportages de guerre, et enfin les discours et déclarations publiques. La plupart des textes réunis dans cette deuxième partie sont traduits ici pour la première fois. Les autres traductions ont été soigneusement relues et, si nécessaire, corrigées", Michel Aucouturier.

04/1990

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Poches Littérature internation

Le docteur Jivago

Ma charmante, mon inoubliable ! Tant que les creux de mes bras se souviendront de toi, tant que tu seras encore sur mon épaule et sur mes lèvres, je serai avec toi. Je mettrai toutes mes larmes dans quelque chose qui soit digne de toi, et qui reste. J'inscrirai ton souvenir dans des images tendres, tendres, tristes à vous fendre le cœur. Je resterai ici jusqu'à ce que ce soit fait. Et ensuite je partirai moi aussi.

04/1972

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Critique littéraire

Fileuse de l'invisible, Marina Tsvetaeva

LE FIL EST UNE VOIX CREATRICE D'HERESIES, elle monte au-dessus du métier de la fileuse de l'invisible — Marina Tsve-taeva (1892-1941). Sa nécessité rythmique d'être poète est celle de vivre, d'accomplir sa mission "d'oreille de la voix". Se disant "murée vive", Marina exhorte le monde à la vérité de la perte et au franchissement poétique du Mur qui l'exile à l'intérieur d'elle-même. La poétesse s'appelle tour à tour Ariane, Maroussia, Tatiana, Sonetchka, Anna, Frère féminin, Rilke, Pasternak, Dieu-Diable, Noyé, Musique, Mère-Morte, Meurtrimère... Vide, Äme, Dieu... Poète de l'être à l'âme toute nue, Marina Tsvetaeva se fonde et se refonde dans une exposition poétiquement hérétique et, pourquoi pas, lyriquement croyante. Son exigence particulière pour le sacré fait ériger en vers "la vérité céleste contre la vérité terrestre". Le vide, l'âme, le mystère et le sacrifice en tant qu'il est la "passion de la mort" nous interpellent au coeur des oeuvres lues au cours de cet essai dans leur reflet de l'amour de l'amour en même temps que son refus. Passionnément, le désir d'amour de Marina est désir de mort.

06/2019

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Littérature française

Coeur sauvage. Lettre à Marina Tsvetaeva

Ce livre est un hommage à l'immense poétesse russe Marina Tsvetaeva, qui vécut en France de 1925 à 1939, dans l'obscurité quasi-totale. Ce livre n'est pas une biographie mais un récit épistolaire, qui interroge ce que fut la négation humaine sous le stalinisme, et l'effervescence tragique qui suivit la révolution d'octobre 1917. Marina Tsvetaeva éclaire d'une lumière brute la poésie de notre époque. Lisant l'un de ses livres dans une chambre perdue de Vladivostok face à la mer du Japon, je lui adresse ce récit en forme d'hommage pour ce qu'elle a été en tant que femme, mère et poète, et pour ce que nous offre la lumière de ses livres, de sa vie brûlée interrogeant l'Histoire et l'aventure poétique. Son aventure fut exemplaire. Quatorze années d'existence invisible dans la banlieue parisienne, puis un retour en Russie, vers l'enfer de la Russie de ce temps où l'on détruisait pour des broutilles, une phrase de travers. J'ai cheminé en sa compagnie durant de longs mois de Moscou à Koktebel en Crimée, petit village où elle vint souvent dans le temps de sa jeunesse, sous le toit accueillant des Volochine qui reçurent ainsi Mandelstam, Tolstoï, etc... Tsvetaeva, amoureuse-née, entretint une brûlante correspondance avec Pasternak, Rilke, durant tout l'été 1926. Ces lettres merveilleuses témoignent de sa passion et de sa colère.

03/2015

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Littérature française

Marina Tsvétaïéva, mourir à Elabouga

Immense poète russe, fervente amoureuse menant plusieurs liaisons à la fois : Rilke lui préfère Lou Andreas-Salomé, Pasternak en épouse une autre mais la protège jusqu'à sa mort, au bout d'une corde dans un grenier d'où elle avait vue sur le champ qu'elle grattait à mains nues à la recherche des pommes de terre oubliées des paysans. Une vie débordante d'épreuves : la misère pendant la guerre civile, sa fille de trois ans morte de faim dans un orphelinat, son mari qui se bat contre le régime soviétique... Rejetée par les poètes officiels, puis par la riche diaspora russe en France, elle retourne dans son pays pour mettre fin à sa vie d'errance. Enterrée sous une motte de terre anonyme dans le cimetière d'Elabouga, Marina Tsvétaïéva, martyre de l'époque stalinienne.

01/2019

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Critique littéraire

La mort de Marina Tsvétaïéva

En juin 1939, Marina Tsvétaïéva, exilée à Paris depuis 1925, retourne avec son fils Guéorgui en Union soviétique, où elle rejoint son mari, Sergueï Efron, et leur fille, Ariadna. Deux ans plus tard, elle se suicide à Elabouga, en Tatarie. Ces deux dernières années de la vie de la grande poétesse russe sont racontées et montées scène par scène, comme un drame antique. Une grande maison abandonnée, à trente kilomètres de Moscou, où un petit groupe d'exilés rentrés de France vit en huis clos, surveillés par le NKVD. Le vide qui se fait avec les arrestations. Sergueï Efron fusillé, Ariadna déportée dans un camp où elle passera huit ans. Ne restent plus que Marina et son fils. La guerre éclate, tous deux sont évacués à Elabouga. Le livre dresse un tableau terrifiant du destin qui attendait, en Union soviétique, à la fin des années 1930, les émigrés de "l'Union pour le retour", intellectuels sincères piégés par leurs propres espoirs et manipulés par la police politique du régime stalinien. La lourde responsabilité des services secrets dans le destin tragique de Marina Tsvétaïéva se conjugue à sa poignante inaptitude à survivre.

04/2015

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Littérature étrangère

Correspondance avec Boris Pasternak et souvenirs

""La poésie... Je la considère depuis toujours comme la conversation que l'homme tient avec l'univers dans une sorte de troisième langage qu'ils comprennent l'un et l'autre, bien que leurs langues maternelles soient différentes". C'est en tant que poète que Chalamov, le futur auteur des Récits de Kolyma, prend un jour la plume pour écrire à Pasternak. Il n'est alors qu'un inconnu sortant à peine de l'enfer des camps, mais il brûle de renaître, d'écrire, de créer. Ainsi débute une correspondance qui durera quatre ans, entrecoupée d'entrevues racontées par Chalamov dans les Souvenirs. Quatre années charnières non seulement pour lui, qui sera enfin réhabilité en 1956, mais aussi pour Pasternak, plongé dans la rédaction du Docteur Jivago, et pour le pays entier, secoué par les premiers remous du dégel qui suivit la mort de Staline en 1953". Sophie Benech.

12/1991

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Poches Littérature internation

Légendes de la rue Potapov

La rue Potapov, à Moscou : c'est l'adresse de l'appartement où Irina, petite fille de neuf ans a pour la première fois vu la silhouette du poète Boris Pasternak, lié à sa mère Olga Ivinskaïa par le grand amour que le monde entier allait découvrir en lisant Le Docteur Jivago. Irina croisera d'autres figures légendaires : l'opiniâtre Ariadna Efron, la fille de Marina Tsvetaeva, survivante de quinze ans de camp après son retour d'émigration ; l'écrivain Varlam Chalamov, dont les Récits de la Kolyma ont gravé à jamais dans la prose russe toute l'horreur glacée de l'enfer sibérien. Autant de légendes qui s'ordonnent autour de celle du grand Boris Pasternak à qui les unit une admiration et une commune ferveur.

06/2020

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Poches Littérature internation

Correspondance à trois. Eté 1926

Pendant quelques mois, trois des plus grands poètes de leur temps échangent un courrier d'une passion extrême. Pasternak est cloué à Moscou par la révolution (il est le docteur Jivago), Tsvétaïeva en France par l'émigration et Rilke en Suisse où il meurt lentement. Seuls Pasternak et Tsvétaïeva se connaissent bien. Rilke n'a jamais rencontré Tsvétaïeva et connaît à peine Pasternak : le lien réel de leur triangle est l'admiration réciproque. L'isolement, l'absence de tout contact et de toute connaissance concrète favorisent l'exaltation, l'idéalisation, le sublime... mais aussi les drames de susceptibilité, jalousie, les remords et les ruptures. La passion amoureuse est indéniablement mêlée à la fougue poétique.

05/2003

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Critique littéraire

Pasternak

Auteur majeur de la littérature russe contemporaine, poète, traducteur et romancier, Boris Pasternak, né à Moscou en 1890 et mort en 1960, eut un destin extraordinaire. Sa vie fut traversée par les bouleversements de l'Histoire et par des engagements passionnés et contradictoires qu'Henri Troyat a voulu retracer. Tolstoï, Scriabine et Rilke sont quelques-uns des artistes que fréquentent ses parents (son père est peintre, sa mère pianiste). Après avoir renoncé à la musique puis à la philosophie, Pasternak découvre qu'il veut se consacrer à l'écriture. En 1914, son premier recueil de poésie, Un jumeau dans les nuages, révèle d'emblée l'originalité de son talent. En 1922, le recueil Ma sœur la vie assure à Boris Pasternak une vraie notoriété ; son art paraît avoir atteint sa maturité. Cependant la révolution le bouleverse, il pense qu'elle est l'ultime espoir de l'humanité contemporaine. Cette conviction s'exprime dans plusieurs poèmes épiques. Au cours des années trente, il est avant tout le traducteur de poètes tels que Goethe, Shakespeare, Shelley, Keats et Verlaine. En 1945, Pasternak commence à écrire Le Docteur Jivago. Ce roman fut longtemps interdit en Union soviétique, et parut d'abord en Italie en 1957, un avant que le Nobel soit attribué à son auteur. On contraignit alors Pasternak à renoncer à ce prix. Il mourut quelques mois plus tard. Avec cette biographie, Henri Troyat a restitué, au-delà de l'image convenue, la vision du monde d'un très grand écrivain.

11/2006

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Littérature française

Je t'aime affreusement. Lettre fictive d'Ariadna Efron à sa mère, Marina Tsvetaeva Suivi de Lettres inédites de Marina Tsvetaeva et Le fil d'Ariane

Si Marina Tsvetaeva (1892-1941) compte aujourd'hui parmi les grands poètes russes du XXe siècle, on le doit au destin et au tempérament hors du commun de sa fille, Ariadna Efron (1912-1975), seule survivante d'une famille broyée par la Terreur stalinienne. Après seize ans de Goulag, elle consacre les vingt dernières années de son existence à faire publier l'oeuvre de Marina. La " fille prodige " deviendra le premier éditeur de sa mère. Je t'aime affreusement est une lettre fictive qu'Ariadna aurait pu écrire, depuis le premier jour de sa libération, en 1955, jusqu'à sa mort, en 1975. Une lettre d'outre-tombe adressée à celle qui est morte depuis longtemps pour lui dire ce qu'elle n'a jamais su : les sentiments qu'elle, Alia, a éprouvés auprès d'une mère à la personnalité excentrique et exaltée, qui lui a transmis le meilleur et le pire, le goût de la littérature et la condamnation à l'exil. Une lettre où elle laisserait enfin éclater sa colère, face à l'injustice, face au sacrifice d'une vie vouée à ce seul devoir : sauver de l'oubli la poésie de Marina Tsvetaeva. Pour y dire aussi l'impuissance, le pardon, et le mystère d'un père absent. Pour faire entendre la voix de cette fillette aux grands yeux bleus, qui a vécu à l'ombre de sa mère, à l'ombre de l'histoire.

03/2019

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Littérature russe

Le Docteur Jivago

"Ma charmante, mon inoubliable ! Tant que les creux de mes bras se souviendront de toi, tant que tu seras encore sur mon épaule et sur mes lèvres, je serai avec toi. Je mettrai toutes mes larmes dans quelque chose qui soit digne de toi, et qui reste. J'inscrirai ton souvenir dans des images tendres, tendres, tristes à vous fendre le coeur. Je resterai ici jusqu'à ce que ce soit fait. Et ensuite je partirai moi aussi".

05/2023

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Littérature française

Manifeste incertain Volume 7 : Emily Dickinson, Marina Tsvetaieva. L'immense poésie

Nous partons virtuellement pour le Massachusetts et voyageons en Russie — Saint-Pétersbourg, Moscou, Kazan, Samara, Taroussa, Ielabouga. Ce septième volume du Manifeste incertain est consacré à deux poètes majeurs : une Américaine du XIXe siècle et une Russe du XXe siècle. Tandis qu'Emily Dickinson reste toute sa vie recluse chez elle, Marina Tsvetaieva, contemporaine de la révolution d'Octobre, s'exile en 1922 à Berlin, puis en Tchécoslovaquie et en banlieue parisienne, avant de retourner en 1939 en Russie, où elle se suicide deux ans plus tard. Deux destins littéraires qui ont survécu à l'indifférence, à l'hostilité, voire à la censure. L'occasion ici d'évoquer la vérité profonde du langage poétique, et son goût d'éternité.

10/2018

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Poésie

Poèmes de Russie II (1912-1920) - Poésie lyrique

Ce deuxième volume bilingue couvre la poésie lyrique complète de Marina Tsvetaeva de la fin de sa vie moscovite, avant qu'elle quitte la Russie. L'amour y est un thème récurrent et elle en décrit toutes les facettes avec une aisance déconcertante. La tragique épopée de l'Armée blanche ou le quotidien devenu de plus en plus difficile complètent une sorte de journal intime de son âme. L'intégralité de la poésie lyrique de Marina Tsvetaeva a été traduite par Véronique Lossky (1931-2018), qui a consacré sa vie à l'oeuvre de la grande poétesse russe.

08/2023

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Littérature russe

Neuf lettres avec une dixième retenue et une onzième reçue

Comme la grande histoire de la Russie où elle voit le jour en 1892, l'histoire de la vie de Marina Tsvetaeva est en son fond terriblement tragique ; une vie d'exil à travers l'Europe, Berlin, Prague et Paris, avant de retrouver la Russie, ou plutôt l'URSS, en 1939, et de s'y donner la mort, en se pendant, deux ans plus tard. Une vie faite de privations, de pauvreté et d'isolements, mais celle aussi d'une oeuvre écrite hors du commun, qui se compose de cycles poétiques, de récits et d'essais et d'une correspondance avec des écrivains de premier plan, comme Boris Pasternak ou Rainer Maria Rilke. Une oeuvre où se trouve aussi ce bien étrange récit épistolaire, rédigé en 1933, en français, à partir d'une matière première dans laquelle elle puise : neuf lettres réellement adressées à l'éditeur Abraham Vichniak dix années auparavant, auxquelles est ajoutée une lettre de ce dernier. Une matière première qu'elle réécrit, transpose, et à laquelle elle ajoute une postface ainsi que le récit d'une dernière rencontre avec Vichniak au cours d'un réveillon quelques années plus tard. Un récit singulier qui se fait au moins le témoin des passions amoureuses qui ont bouleversé l'existence de Marina Tsvetaeva. Ce récit, au cours des années parisiennes, ne trouvera pas alors preneur auprès de l'édition française. Il ne paraîtra pour la première fois qu'en 1983, en Italie, sous le titre Le Notti fiorentine. Puis il faudra attendre le remarquable travail des éditions Clémence Hiver pour le voir paraître, enfin, en France, en 1985, sous ce titre : Neuf lettres avec une dixième retenue et une onzième reçue.

10/2021

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Poésie

Les grands poèmes. Edition bilingue français-russe

Après les poésies lyriques parues en 2015, voici enfin réunis en un seul volume les grands poèmes de Marina Tsvetaeva. Inédits en français pour la plupart, ils sont désormais accessibles dans leur intégralité grâce aux traductions de Véronique Lossky. Grande spécialiste des lettres russes, elle a dédié sa vie à Tsvetaeva. Les grands poèmes sont la pièce maîtresse de l'oeuvre de la poétesse. Plus complexes et plus abstraits, ils nous invitent à faire une expérience plus profonde : découvrir une autre Tsvetaeva, au-delà d'elle-même, car c'est bien sa voix qui résonne à nouveau comme venue d'un autre temps et d'un autre espace. Les poèmes-contes nous emportent dans l'imaginaire endiablé de la poétesse qui puise à la source du folklore pour réinventer des histoires merveilleuses, peuplées de personnages extravagants. Certains poèmes dédiés à Boris Pasternak et Rainer Maria Rilke, se lisent en écho à la correspondance à trois de l'été 1926. Le chant amoureux s'y déploie avec une intensité et une ampleur sans égal. D'autres, qui ont pour trame de fond la révolution d'Octobre et la guerre civile, sont le lieu d'une confrontation tragique entre le poète lyrique et l'histoire collective. Ils recèlent un mystère non résolu : celui d'un manuscrit disparu, peut-être détruit ou perdu à jamais, nul ne le sait à ce jour. La poétesse nous lance un défi : il ne s'agit plus seulement d'éprouver et de s'enflammer mais de prendre de la hauteur et de se distancier. Et c'est par le véhicule du grand poème, cette colonne de mots en incandescence, le corps même de la poésie, que nous sommes transportés toujours plus loin vers les contrées inexplorées de la vie et de l'amour.

09/2018

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Poches Littérature internation

Mon frère feminin. Lettre à l'Amazone

"J'ai lu Votre livre. Vous m'êtes proche comme toutes les femmes qui écrivent. Ne Vous offusquez pas de ce "toutes" - toutes n'écrivent pas : écrivent celles entre toutes. Donc, Vous m'êtes proche comme tout être unique et, surtout, comme tout être unique féminin." En réponse aux Pensées d'une amazone (1920) de Natalie Clifford Barney (1876-1972), Marina Tsvetaeva écrit en 1932 une longue lettre où elle s'attache, en particulier, à définir les inquiétudes de deux femmes qui s'aiment et sont privées de la possibilité d'avoir un enfant. Dans une langue éblouissante, l'auteure livre dans ces pages une réflexion profonde et poétique sur la femme, l'homme, l'amour et la vie.

05/2018

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Poésie

Poésie lyrique (1912-1941). Tome 2, Poèmes de maturité, Edition bilingue français-russe

Marina Tsvetaeva, grand poète russe du XXe siècle (1892-1941), a vécu une enfance heureuse dans un milieu intellectuel moscovite. Mais la révolution russe de 1917, les privations et les angoisses de la guerre civile, la mort de sa fille cadette, la déroute de l'Armée blanche l'ont contrainte à faire ses adieux à son pays natal. Elle quitte Moscou pour rejoindre son mari, réfugié à Berlin et va vivre un exil de dix-sept ans en Occident. La vie quotidienne se révèle alors difficile, la solitude plus intense et les thèmes poétiques vont s'approfondir. Une réflexion philosophique enrichit les rythmes, des questions métaphysiques se posent auxquelles il est inhabituel d'apporter une réponse poétique. Mais Tsvetaeva emprunte justement cette voie, car selon ses propres paroles, elle ne sait faire rien d'autre qu'écrire. Elle va continuer à composer des poèmes, fidèle à son devoir de création, jusqu'aux derniers retranchements en URSS où son destin tragique la rattrape. Sa profonde vision humaniste, revêtue de rythmes toujours riches et sonores, exprimée dans les poèmes de 1921 à 1941, est offerte à présent au public dans son intégralité en langue française.

10/2015

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Littérature étrangère

Oeuvres. Tome 2, Récits et essais

Marina Tsvetaeva (1892-1941) est l'un des plus grands écrivains de langue russe du XXe siècle. En France. pays où elle a vécu quatorze ans (1925-1939) et dont elle a pratiqué la langue au point de s'en servir pour écrire certaines de ses oeuvres, elle reste encore mal connue. Pour la première fois. une édition annotée et commentée présente l'ensemble de ses textes en prose, de nombreux inédits et de nouvelles versions de textes antérieurement traduits. Ce tome II des OEuvres est constitué de deux ensembles. Les récits. qui proposent une saisissante description de la vie en Russie au lendemain de la Révolution. de courtes nouvelles évoquant l'expérience des émigrés russes à Paris, et des souvenirs mêlant réalité et fiction. Et les essais, qui offrent une méditation sur l'amour entre femmes et sur la maternité, des études sur les artistes favoris de Tsvetaeva (Pouchkine. Gontcharova. Rilke. Pasternak), ainsi que les fragments d'un livre inachevé écrit pendant son séjour en France, exposant sa conception de la poésie.

11/2011

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Poésie

Après la Russie

La voix de Tsvétaïéva résonnait de quelque chose d'inconnu et d'effrayant pour l'oreille russe : l'inadmissibilité du monde. Ce n'était pas une réaction de révolutionnaire ou de progressiste revendiquant des améliorations, pas plus qu'un conservatisme ou un snobisme d'aristocrate qui se souvient des jours meilleurs. Sur le plan du contenu, il s'agissait de la tragédie de l'existence en général, indépendamment de son contexte temporel. Sur le plan du son, il s'agissait d'une aspiration de la voix à la seule direction qui lui était possible : vers le haut. De la même façon que l'âme aspire à sa source. (Joseph Brodsky)

04/2023

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Critique littéraire

Poètes-musiciens. Cendrars, Mandelstam, Pasternak

Ce livre est né d'une intuition et d'une question. L'intuition : il est des textes de poètes qui ne révèlent leur cohérence et leur sens que si on les écoute comme des morceaux de musique. La question : l'écriture poétique peut-elle réellement porter en elle des traces d'écriture musicale, pareil phénomène se prête-t-il à l'analyse ? En s'arrêtant sur certains passages de l'œuvre de trois poètes ayant eux-mêmes pratiqué la musique et la connaissant " de l'intérieur " - Blaise Cendrars, Ossip Mandelstam, Boris Pasternak -, le livre d'Anne Faivre Dupaigre montre comment une certaine méthode de lecture peut placer le lecteur en un " point d'écoute intermédiaire " où le texte apparaît à la fois dans sa texture littéraire et sa texture musicale. Alors se laissent percevoir des phénomènes d'écriture dont l'analyse musicologique peut rendre compte. Chapitre après chapitre se dessinent ainsi les contours d'un certain type de poète, le " poète-musicien ", à propos duquel l'auteur invite à une plongée dans les méandres de la création poétique jusqu'en ces contrées mystérieuses où l'œuvre, s'incarnant en mots plutôt qu'en notes, n'en garde pas moins la trace de la musique qu'elle aurait pu devenir. Offrant un certain nombre de traductions et de commentaires inédits, le livre renouvelle l'approche de trois des plus grands poètes européens du XXe siècle.

05/2006