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Annie Ernaux

Extraits

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Critique littéraire

Annie Ernaux, à la première personne

" La reconnaissance est le premier mot qui me vient à l'esprit quand je commence à réfléchir à ma lecture d'Annie Ernaux. La reconnaissance d'une culture de classe. Il y a certainement de grandes différences entre une enfance vécue dans un milieu populaire en Normandie dans les années 1940, et à Wolverhampton, ma ville d'origine, au milieu du bassin industriel des Midlands, dans les années 1950. Le terme working clans et sa traduction - certainement inexacte - par "populaire" nécessiteraient des nuances et des éclaircissements. Néanmoins, la reconnaissance d'une culture passée et perdue est profonde chez Annie Ernaux, et chez moi, sa lectrice : "Paroles transmises de génération en génération, absentes des journaux et des livres, ignorées de l'école, appartenant à la culture populaire (originellement la mienne - c'est pourquoi je la reconnais)" (Journal du dehors). Son écriture révèle qu'elle a hérité du sentiment d'insécurité matérielle de ses parents qui, malgré son succès, semble encore dominer et empiéter sur ses représentations de la réalité sociale. "

02/2005

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Lycée parascolaire

Annie Ernaux. La Place, La Honte

L'analyse de deux récits phares d'Annie Ernaux Couronnée par le prix Nobel de littérature en 2022, l'oeuvre d'Annie Ernaux tient une place essentielle dans le paysage littéraire contemporain. Ce volume est consacré à deux de ses récits - La Place (1983) et La Honte (1997), qui inaugurent une nouvelle manière d'écrire sa vie et, à travers elle, la vie des autres. Pour chacun des deux récits, cette étude propose : - des repères pour la lecture - l'analyse des problématiques essentielles - l'explication de textes emblématiques Par Florence Bouchy Titulaire d'un doctorat en littérature française contemporaine et diplômée de Sciences Po, Florence Bouchy est journaliste littéraire au Monde, où elle chronique avec passion la production romanesque contemporaine. (Lien -> https : //www. femmesartistes. fr/bios-artistes-2022/florence-bouchy-journaliste-litteraire-et-animatrice# : : text=Universitaire%20de%20formation%2C%20agr%C3%A9g%C3%A9e%20de, une%20passionn%C3%A9e%20de%20romans%20fran%C3%A7ais.)

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Critique

Ernaux

Annie Ernaux est aujourd'hui, de façon incontestable, l'un des auteurs français les plus (re)connus dans le paysage littéraire contemporain, son oeuvre est traduite dans de nombreux pays et couronnée par de multiples prix (récemment encore le Prix Prince Pierre de Monaco). Ce volume qui lui est consacré permettra tout à la fois de satisfaire les lecteurs les plus érudits mais également de répondre à la curiosité littéraire d'un public de plus en plus large et fidèle. Mêlant regards critiques et interventions plus personnelles d'écrivains ou d'artistes, le Cahier explore autant les enjeux sociologiques, historiques et parfois psychanalytiques de l'oeuvre d'Annie Ernaux que sa sensibilité intime. La multitude des intervenants, issus de milieux aussi divers que le cinéma, le théâtre, la littérature, la chanson et la recherche littéraire, vise à mettre en valeur les nombreuses facettes du travail d'Annie Ernaux. Certaines parties mettent l'accent sur des ouvrages précis, L'Evénement, Les Années et Mémoire de fille, quand d'autres abordent les thématiques qui traversent toute l'oeuvre ; écriture, voyages, engagement politique,... De nombreux extraits inédits du journal d'écriture d'Annie Ernaux témoignent par ailleurs du regard sans cesse éveillé que l'écrivaine pose sur le monde.

05/2022

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Revues

Littérature N° 206, juin 2022 : Annie Ernaux, une écriture romanesque

Littérature propose des réflexions critiques sur l'invention des formes littéraires anciennes et contemporaines. Au croisement des sciences humaines et des arts, s'attachant également à l'histoire des idées, la revue est un pôle de réflexion sur le rôle inventif de la littérature dans la transformation des sociétés et des cultures.

06/2022

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Revues

La Vie / Le Monde N° 56, avril 2023 : Annie Ernaux

Seule Française Prix Nobel de littérature, Annie Ernaux n'est pas une écrivaine consensuelle. Par sa volonté d'écrire à cheval entre roman, écriture du réel, journal intime, sociologie et histoire, elle brouille les frontières littéraires. En montrant du doigt les points de crispation de notre société, elle dérange... Le Monde tente dans ce hors-série de mettre en avant l'audace de son entreprise, à travers un portrait inédit de Geneviève Brisac, des extraits, des textes critiques, des réflexions de Brigitte Giraud, Denis Podalydès, Eric Vuillard, etc...

04/2023

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Critique Roman

Annie Ernaux : le Temps et la mémoire. Colloque de Cerisy

Cet ouvrage est issu du colloque de Cerisy qui s'est déroulé autour d'Annie Ernaux en 2012 et a rassemblé des chercheurs internationaux issus de divers champs disciplinaires. Chaque article est suivi d'un texte de l'auteure et d'une discussion critique, ce qui donne à l'ensemble l'allure d'une libre conversation. Le temps et la mémoire constituent les deux fils conducteurs de l'ouvrage. Ils sont abordés selon plusieurs problématiques : les évolutions des groupes sociaux, la question de l'humiliation et les problèmes de hiérarchies culturelles, ou encore la constitution d'une mémoire des femmes. Ecrire, pour Annie Ernaux, c'est tenter de saisir les multiples dimensions du réel en conjuguant la pression de l'Histoire et la puissance de la mémoire dans la restitution de la vie collective, comme dans celle de la vie intime. Renouvelant l'approche de l'oeuvre par une attention apportée au travail de l'écriture, parfois occulté au profit de la seule dimension sociologique, ce livre permet d'en mesurer toute la richesse et la puissance.

09/2014

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Littérature française

Hôtel Casanova et autres textes brefs

"J'ai retrouvé une lettre de P. dans un dossier de factures datant des années quatre-vingt. Une grande feuille blanche pliée en quatre, avec des taches de sperme qui avaient jauni et durci le papier, lui donnant une contexture transparente et granuleuse. Il y avait seulement écrit, en haut, à droite, Paris, 11 mai 1984, 23 heures 20, vendredi. C'est tout ce qu'il me reste de cet homme". Passion sensuelle, amour maternel heurté, vertiges du transfuge, écriture-révolution, hommage à Pierre Bourdieu... En douze textes, composés entre 1984 et 2006, ce recueil est une invitation à découvrir l'écriture rare d'Annie Ernaux et à s'initier, pas à pas, à ses thèmes les plus obsessionnels et fondateurs.

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Critique littéraire

Désir et insoumission. La passivité active chez Nelly Arcan, Catherine Millet et Annie Ernaux

Selon la philosophe Judith Butler, le problème de la soumission nous concerne tous, ne serait-ce qu'en raison de notre attachement aux personnes à qui nous sommes subordonnés - notamment l'enfant à ses parents. Toute vie humaine se présente comme le site d'un conflit irrésolu entre soumission et émancipation ; les femmes se retrouvent toutefois dans une position singulière en raison de l'association encore souvent posée entre féminité, passivité et soumission. Dans un tel contexte, comment penser le désir des femmes sans les placer dans une position réactive - où elles ne pourraient que répondre au désir des hommes pour elles ? Malgré la grande place attribuée à la sexualité dans la littérature actuelle des femmes, on s'est peu interrogé sur la façon dont l'expression d'un désir marqué par la soumission soulève des questions sur l'imaginaire contemporain. En s'appuyant sur des oeuvres de Nelly Arcan, Catherine Millet et Annie Ernaux, Joëlle Papillon propose que, derrière une soumission de surface, les narratrices expriment une résistance aux normes de la féminité. Pratiquer une "passivité active" permet à ces femmes désirantes de rejeter la place qui leur est faite dans les échanges sexuels traditionnels, nous incitant à réimaginer les formes qu'emprunte l'agentivité sexuelle des femmes.

08/2018

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Littérature française

Retour à Yvetot

Est-ce que, moi, la petite fille de l'épicerie de la rue du Clos - des - Parts, immergée enfant et adolescente dans une langue parlée populaire, un monde populaire. je vais écrire, prendre mes modèles, dans la langue littéraire acquise, apprise, la langue que j'enseigne puisque je suis devenue professeur de lettres ? Est-ce que. sans me poser de questions, je vais écrire dans la langue littéraire où je suis entrée par effraction, " la langue de l'ennemi " comme disait Jean Genet, entendez l'ennemi de ma classe sociale ? Comment puis-je écrire, moi, en quelque sorte immigrée de l'intérieur ? Depuis le début j'ai été prise dans une tension, un déchirement même, entre la langue littéraire, celle que j'ai étudiée, aimée, et la langue d'origine. la langue de la maison, de mes parents, la langue des dominés. celle dont j'ai eu honte ensuite mais qui restera toujours en moi-même. Tout au fond la question est : comment en écrivant, ne pas trahir le monde dont je suis issue ?

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Littérature française

Ecrire la vie

Ce volume est organisé en miroir : à la place du traditionnel " Vie et oeuvre " ou de la Préface, il s'ouvre sur des séquences de photos organisées chronologiquement. Le commentaire de ces photos est composé d'extraits du Journal secret inédit d'Annie Ernaux (elle en a interdit la publication de son vivant). Les photos sont toutes des photos personnelles des proches, des lieux. Photos sans ambition esthétique, mais qui rendent parfaitement compte du projet immense de ce Quarto : Ecrire la vie. Cette première écriture, celle de l'instant devenu souvenir, n'a rien de spontané. L'état des photos en témoigne. Elles ont souffert, la surface a perdu son aspect lisse, elles ont reçu quelques coups malgré tout le soin dont on sent qu'elles ont été entourées. Elles sont précieuses malgré leur modestie, et l'émotion nous étreint, sans que l'on sache pourquoi, à les regarder ainsi rassemblées. Sans doute parce que l'on pressent ce qu'elles cachent derrière ce qu'elles disent. Elles sont la mémoire vive des drames qui constituent la trame de l'écriture des textes, mais sans l'action. Elles en sont plutôt le décor, les acteurs figurent paisiblement, le café épicerie est là en arrière-fond, la Normandie, Yvetot, les promenades du dimanche, le quai de la gare, un décor et des gens si banals ! Les onze ouvrages sélectionnés pour ce volume, précédemment parus dans la " collection blanche ", répondent à ce premier corpus dans un autre registre : le drame assumé, sinon exorcisé. " Ecrire la vie " prend alors un autre sens : sans l'écriture qui livre le chemin d'une vie libre, il n'y aurait que souffrance, remords, accablement et refoulement. La passion de l'écriture se confond avec la passion de la vie, après l'avoir engendrée. Vivre et écrire ne font plus qu'un. Rien n'est banal, rien n'est dérisoire. A ces onze titres s'ajoutent dix textes brefs : tous sont de courts récits, des observations, des réflexions sur l'écriture ou la lecture (à l'exception d'une fiction, " Hôtel Casanova ").

10/2011

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Littérature française

"Je ne suis pas sortie de ma nuit"

Ma mère a été atteinte de la maladie d'Alzheimer au début des années 80 et placée dans une maison de retraite. Quand je revenais de mes visites, il fallait que j'écrive sur elle, son corps, ses paroles, le lieu où elle se trouvait. Je ne savais pas que ce journal me conduirait vers sa mort, en 86.

04/1997

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Littérature française

La vie extérieure. 1993-1999

Relisant ces pages, je m'aperçois que j'ai déjà oublié beaucoup de scènes et de faits. Il me semble même que ce n'est pas moi qui les ai transcrits. Ce sont comme des traces de temps et d'histoire, des fragments du texte que nous écrivons tous rien qu'en vivant. Pourtant, je sais aussi que dans les notations de cette vie extérieure, plus que dans un journal intime, se dessinent ma propre histoire et les figures de ma ressemblance.

03/2000

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Littérature française

La Place ; Passion simple ; Les Années [EDITION EN GROS CARACTERES

Née en 1940, Annie Ernaux passe son enfance en Normandie. Issue d'un milieu social modeste, elle fait des études en lettres, devient professeure certifiée, puis agrégée de lettres modernes. La Place (1983), Passion simple (1991) et Les Années (2008), trois romans essentiels de son oeuvre, mêlent expérience historique et expérience individuelle. L'ascension sociale de ses parents, sa sexualité et sa vie amoureuse, le passage des années : sous la plume d'Annie Ernaux, le récit personnel devient réflexion sur le collectif.

11/2022

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Littérature française

La honte

J'ai toujours eu envie d'écrire des livres dont il me soit impossible de parler, qui rendent le regard d'autrui insoutenable. Mais quelle honte pourrait m'apporter l'écriture d'un livre qui soit à la hauteur de ce que j'ai éprouvé dans ma douzième année.

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Critique

L'atelier noir. Edition revue et augmentée

Tous les livres que j'ai écrits ont été précédés d'une phase, souvent très longue, de réflexions et d'interrogations, d'incertitudes et de directions abandonnées. A partir de 1982, j'ai pris l'habitude de noter ce travail d'exploration sur des feuilles, avec des dates, et j'ai continué de le faire jusqu'à présent. C'est un journal de peine, de perpétuelle irrésolution entre des projets, entre des désirs. Une sorte d'atelier sans lumière et sans issue, dans lequel je tourne en rond à la recherche des outils, et des seuls, qui conviennent au livre que j'entrevois, au loin, dans la clarté. A. E. Parallèlement à ses romans, Annie Ernaux tient un journal d'avant-écriture ; une sorte de livre de fouilles, rédigé année après année, qui offre une incursion rare de "l'autre côté" de l'oeuvre. Plongé au coeur même de l'acte d'écrire, le lecteur devient témoin du long dialogue de l'autrice avec elle-même : la pensée taillée au couteau, des idées en vrac, des infinitifs en mouvement ; des associations de mots, de morceaux de temps, et de confidences. Pour la réédition de L'atelier noir, Annie Ernaux a souhaité augmenter l'ouvrage de pages inédites de son journal de Mémoire de fille.

02/2022

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Littérature française

Journal du dehors

De 1985 à 1992, j'ai transcrit des scènes, des paroles, saisies dans le R.E.R., les hypermarchés, le centre commercial de la Ville Nouvelle, où je vis. Il me semble que je voulais ainsi retenir quelque chose de l'époque et des gens qu'on croise juste une fois, dont l'existence nous traverse en déclenchant du trouble, de la colère ou de la douleur.

09/2006

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Littérature française

L'occupation

J'avais quitté W. Quelques mois après, il m'a annoncé qu'il allait vivre avec une femme, dont il a refusé de me dire le nom. A partir de ce moment, je suis tombée dans la jalousie. L'image et l'existence de l'autre femme n'ont cessé de m'obséder, comme si elle était entrée en moi. C'est cette occupation que je décris. A. E.

09/2003

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Littérature française

L'autre fille

En 1950, pendant l'été de ses 10 ans, Annie Ernaux apprend l'existence d'une soeur, Ginette, morte avant qu'elle-même ne soit née. En 2011, Annie Ernaux adresse une lettre à cette soeur qu'elle n'a jamais connue mais dont la disparition a jalonné son histoire de l'enfant à l'adulte. Entre des morceaux de vie racontée et des décharges poétiques, la romancière interroge la relation ambiguë entretenue avec celles et ceux qui hantent les vivants. Semblables à des souvenirs hantés, les silhouettes d'une femme et d'une petite fille émergent d'entre les pages. Elles se croisent, se répondent, s'opposent. Elles incarnent ce qui a été, ce qui est et ce qui aurait pu être. Les images de Nadège Fagoo distillent des détails aux contours flous, des mouvements incertains, comme les débris d'une mémoire qui cherche à se rappeler. En témoin invisible, la photographe fait renaître les oubliées et fait s'éclipser les vivantes. Qui est cette autre fille ? Celle qui a disparu ou celle qui reste ? Tenant lieu autant du carnet intime que du journal de recherche, cet ouvrage parle de l'invisible d'un non-dit qui prend tout espace et occupe tout esprit, celui de la lutte " contre la longue vie des morts ".

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Littérature française (poches)

La femme gelée

Elle a trente ans, elle est professeur, mariée à un " cadre ", mère de deux enfants. Elle habite un appartement agréable. Pourtant, c'est une femme gelée. C'est-à-dire que, comme des milliers d'autres femmes, elle a senti l'élan, la curiosité, toute une force heureuse présente en elle se figer au fil des jours entre les courses, le dîner à préparer, le bain des enfants, son travail d'enseignante. Tout ce que l'on dit être la condition " normale " d'une femme.

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Littérature française

L'Autre Fille

" Car il a bien fallu que je me débrouille avec cette mystérieuse incohérence : toi la bonne fille, la petite sainte, tu n'as pas été sauvée, moi le démon j'étais vivante. Plus que vivante, miraculée. Il fallait donc que tu meures à six ans pour que je vienne au monde et que je sois sauvée. "

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Biographies

Le vrai lieu. Entretiens avec Michelle Porte

" En 2008, Michelle Porte, que je connaissais comme la réalisatrice de très beaux documentaires sur Virginia Woolf et Marguerite Duras, m'a exprimé son désir de me filmer dans les lieux de ma jeunesse, Yvetot, Rouen, et dans celui d'aujourd'hui, Cergy. J'évoquerais ma vie, l'écriture, le lien entre les deux. J'ai aimé et accepté immédiatement son projet, convaincue que le lieu - géographique, social - où l'on naît, et celui où l'on vit, offrent sur les textes écrits, non pas une explication, mais l'arrière-fond de la réalité où, plus ou moins, ils sont ancrés. " Annie Ernaux s'explique rarement sur son oeuvre. Elle l'avait fait une première fois dans L'écriture comme un couteau, il y a un peu plus de dix ans. Pour la caméra de Michèle Porte, elle a accepté de retraverser son oeuvre à la lumière de la question des lieux. Une entrée passionnante qui révèle la profonde cohérence du projet littéraire d'Annie Ernaux, depuis son premier roman, Les armoires vides, jusqu'à Les Années et L'autre fille.

10/2014

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Critique

L'écriture comme un couteau

"J'importe dans la littérature quelque chose de dur, de lourd, de violent même, lié aux conditions de vie, à la langue du monde qui a été complètement le mien jusqu'à dix-huit ans, un monde ouvrier et paysan. Toujours quelque chose de réel. J'ai l'impression que l'écriture est ce que je peux faire de mieux, dans mon cas, dans ma situation de transfuge, comme acte politique et comme "don". C'est la première fois qu'Annie Ernaux publie un livre d'entretiens. Avec Frédéric-Yves Jeannet, elle parle de sa venue à l'écriture, de sa manière de travailler, de ses raisons d'écrire. Cette édition est augmentée d'une postface inédite d'Annie Ernaux.

10/2011

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Littérature française

La femme gelée

Elle a trente ans, elle est professeur, mariée à un " cadre ", mère de deux enfants. Elle habite un appartement agréable. Pourtant, c'est une femme gelée. C'est-à-dire que, comme des milliers d'autres femmes, elle a senti l'élan, la curiosité, toute une force heureuse présente en elle se figer au fil des jours entre les courses, le dîner à préparer, le bain des enfants, son travail d'enseignante. Tout ce que l'on dit être la condition " normale " d'une femme.

06/2007

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Littérature française

Les Armoires vides

" Ca suffit d'être une vicieuse, une cachottière, une fille poisseuse et lourde vis-à-vis des copines de classe, légères, libres, pures de leur existence...Fallait encore que je me mette à mépriser mes parents. Tous les péchés, tous les vices. Personne ne pense mal de son père ou de sa mère. Il n'y a que moi ". Un roman âpre, pulpeux, celui d'une déchirure sociale, par l'auteur de La place.

08/2006

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Littérature française

Se perdre

" Je n'ai jamais rien su de ses activités qui, officiellement, étaient d'ordre culturel. Je m'étonne aujourd'hui de ne pas lui avoir posé plus de questions. Je ne saurai jamais non plus ce que j'ai été pour lui. Son désir de moi est la seule chose dont je sois assurée. C'était, dans tous les sens du terme, l'amant de l'ombre. J'ai conscience de publier ce journal en raison d'une sorte de prescription intérieure, sans souci de ce que lui, S., éprouvera. A bon droit, il pourra estimer qu'il s'agit d'un abus de pouvoir littéraire, voire d'une trahison. Je conçois qu'il se défende par le rire ou le mépris, " je ne la voyais que pour tirer mon coup ". Je préférerais qu'il accepte, même s'il ne le comprend pas, d'avoir été durant des mois, à son insu, ce principe, merveilleux et terrifiant, de désir, de mort et d'écriture. "

05/2002

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Critique

L'écriture comme un couteau. Entretiens avec Frédéric-Yves Jeannet

J'importe dans la littérature quelque chose de dur, de lourd, de violent même, lié aux conditions de vie, à la langue du monde qui a été complètement le mien jusqu'à dix-huit ans, un monde ouvrier et paysan. Toujours quelque chose de réel. J'ai l'impression que l'écriture est ce que je peux faire de mieux, dans mon cas, dans ma situation de transfuge, comme acte politique et comme " don ". C'est la première fois qu'Annie Ernaux publie un livre d'entretiens. Avec Frédéric-Yves Jeannet, elle parle de sa venue à l'écriture, de sa manière de travailler, de ses raisons d'écrire.

01/2003

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Littérature française

La vie extérieure.1993-1999

Relisant ces pages, je m'aperçois que j'ai déjà oublié beaucoup de scènes et de faits. Il me semble même que ce n'est pas moi qui les ai transcrits. Ce sont comme des traces de temps et d'histoire, des fragments du texte que nous écrivons tous rien qu'en vivant. Pourtant, je sais aussi que dans les notations de cette vie extérieure, plus que dans un journal intime, se dessinent ma propre histoire et les figures de ma ressemblance.

08/2001

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Littérature française

Les années

"La photo en noir et blanc d'une petite fille en maillot de bain foncé, sur une plage de galets. En fond, des falaises. Elle est assise sur un rocher plat, ses jambes robustes étendues bien droites devant elle, les bras en appui sur le rocher, les yeux fermés, la tête légèrement penchée, souriant. Une épaisse natte brune ramenée par-devant, l'autre laissée dans le dos. Tout révèle le désir de poser comme les stars dans Cinémonde ou la publicité d'Ambre Solaire, d'échapper à son corps humiliant et sans importance de petite fille. Au dos : août 1949, Sotteville-sur-Mer." Au travers de photos et de souvenirs laissés par les événements, les mots et les choses, Annie Ernaux nous fait ressentir le passage des années, de l'après-guerre à aujourd'hui. En même temps, elle inscrit l'existence dans une forme nouvelle d'autobiographie, impersonnelle et collective.

01/2010

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Littérature française

Passion simple

" A partir du mois de septembre l'année dernière, je n'ai plus rien fait d'autre qu'attendre un homme : qu'il me téléphone et qu'il vienne me voir chez moi. " A.E.

01/1992

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Littérature française

Retour à Yvetot (nouvelle édition)

"" Depuis le début, j'ai été prise dans une tension, un déchirement même, entre la langue littéraire, celle que j'ai étudiée, aimée, et la langue d'origine, la langue de la maison de mes parents, la langue des dominés, celle dont j'ai eu honte ensuite mais qui restera toujours en moi-même. Tout au fond, la question est : comment, en écrivant, ne pas trahir le monde dont je suis issue ? " Ainsi Annie Ernaux évoque-t-elle son travail d'écriture dans cette conférence célèbre qu'elle a prononcée à Yvetot, en 2012, lors de sa rencontre officielle avec les habitants de la ville. Cette nouvelle édition 2022 de Retour à Yvetot, texte fondateur et éclairant sur la vie et l'Åuvre de la célèbre écrivaine, est augmentée de plusieurs inédits confiés par l'autrice : photos personnelles, correspondance avec son amie de collège Marie-Claude jusqu'à ses 22 ans, extrait manuscrit de son journal intime de l'époque, carnet scolaire.

11/2022