Des ados, un lycée prestigieux, une course à la réussite, des adultes qui mettent la pression, des histoires d'amitié et d'amour. Léopoldine a rompu avec Timothée pour Aurélien. On l'apprend par sa meilleure amie, sans identité, qui est aussi la narratrice. Timothée se venge en envoyant à tout le lycée une vidéo compromettante de Léo.
La couverture annonce la doublure : Léopoldine a une jumelle, Iseult. Celle qui sourit et regarde son avenir droit devant et celle qui lève les yeux au ciel. La journée cauchemardesque est doublement vécue : Léo doit surmonter l'épreuve, et par répercussion Iseult aussi. Oui, mais voilà, Iseult n'a pas la force de sa soeur : plus Léo relève la tête, plus Iseult perd la sienne. Jusqu'où ?
Double promesse d'un roman haletant : signe un second roman chez Sarbacane. Injures, diffamation, atteinte à la vie privée, jalousies, trahisons, humiliation, jeux de regards, alliances, jugement, critique, et droit à l'image.
Ici, comme le souligne le titre Comme des images, tout est question d'image : image de soi, image des autres, illusion d'optique, image virtuelle et reflet de la société. À l'heure où tout va trop vite, où l'ingérence humaine se fait sournoise, les jeux d'humiliation et de perversité en format épistolaire 2.0 version réseaux sociaux se taillent la part du lion.
Entre Huis Clos de Sartre et Les Liaisons Dangereuses de Laclos, Clémentine Beauvais nous offre un roman terriblement efficace, à la langue incisive, aux personnages travaillés, à l'issue fatale. Un roman hypnotique et moderne qui décrit avec justesse et intelligence certains travers de la société, les affres de l'adolescence même dorée, et on assiste, impuissants, au sacrifice de l'innocence. Magistral !