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Présenté par Jean Castex, Premier ministre, le plan de relance pour la France, post-Covid, s’élève à 100 milliards €. Mais sur cet ensemble, seuls 2 milliards sont dévolus au monde culturel. De quoi provoquer un éclatement, et des tensions…

« Masqués ou non, j’arrive ! » En réalité, masqué tout court, pas de choix : pour entrer dans une bibliothèque, le petit morceau de papier ou de tissu accroché aux oreilles est inévitable. Une bibliothèque, ou autre, cela dit. Et même dans les rues…

Ils ont tourné la page du confinement, certains regrettant amèrement de n’avoir pas enclenché des systèmes de vente à emporter. Or, pour la librairie, sonne et résonne désormais l’heure des centaines de romans de la rentrée littéraire. Le tout accompagné des mesures de sécurité sanitaire obligatoires. 

Douze années d’informations, consacrées en l’an 2020, voici que ActuaLitté, en plein été, se rend compte de son âge. Le poids des mots, le choc des ans. Heureusement, la rédaction s’est réinventée, chaque année apportant son lot d’expérimentations, de choses ratées, recommencées, ratées mieux… 

Le célèbre chassé-croisé entre juilletistes et aoutiens s’achève, et désormais, une nouvelle vague — de tourisme ! – peut s’installer. Pour certains, les calme, luxe et volupté baudelairiens peuvent enfin prendre la forme de lectures au bord de l’eau.

Les vacances ont sonné depuis quelques semaines maintenant, et chacun semble retrouver le goût de la lecture. Les plus avisés ont chargé abondamment leur liseuse, les plus méthodiques ont soigneusement bondé leur valise de livres papier. Ou l’inverse, voire les deux. Reste que les bibliothèques, en cette période, ont l’ebook docile.

« Je n’ai plus que les os, un squelette je semble/Décharné, dénervé, dépoulpé,/Que le trait de la mort sans pardon a frappé […]. » Que ces vers de Ronsard, un brin excessifs peut-être, saisissent tout de même le cœur de la rédaction, qui voit poindre à l’horizon le repos estival tant mérité ! ActuaLitté ne s’arrête pas pour autant, mais clame à tous les vacanciens à venir : Bonnes vacances.

Début juillet, les bibliothèques de Hong Kong subissaient de plein fouet une nouvelle législation. Émanant de Chine, la “Loi sur la sécurité nationale” a conduit à l’interdiction de prêter certains livres, jugés trop favorables à la démocratie. Depuis, des bibliothèques scolaires ont subi le même revers. Et au niveau international, les condamnations tombent.

Le mois de juillet avait à peine posé ses valises que l’on apprenait comment Hong Kong vacillait sous le poids de la Chine. Une loi sur la sécurité nationale entraînait la disparition de plusieurs ouvrages — trop axés sur les questions de démocratie. Les bibliothèques, lieux de diffusion de savoir par excellence, devenaient les premières victimes du pouvoir de Beijing.

Le 11 mai, une humanité renouait avec son plateau de fromages de pays, après de longues semaines d’assignation à résidence collective. Fin du confinement, et comme les yeux accoutumés à l’obscurité, il a fallu cligner des paupières pour se réhabituer au monde extérieur. Fort heureusement, lui n’avait pas trop changé.

Alors qu’à Hong Kong, les bibliothèques censurent, dans les pays déconfinés, on se contorsionne pour trouver comment les rouvrir au public. Dans le respect des règles sanitaires et des impératifs d’hygiène que la Covid nous a imposés, évidemment. Compliqué, vous avez dit compliqué ?

Pour les bibliothèques, la sortie de confinement représente un défi. L’administration optait pour la mise en quarantaine des ouvrages empruntés avant la période. Et dans tous les cas, les établissements rouvrent leurs portes, mais avec une véritable prudence.

Si le nombre de titres pour la rentrée littéraire devrait logiquement diminuer, les libraires ne manqueront pas de travail. Des monceaux d’ouvrages en perspective, et le casse-tête des choix, des sélections et de la place sur les tables. Étonnamment, certains élèves italiens rencontreraient les mêmes difficultés…

Dès les premiers jours du déconfinement, les librairies ont enregistré un retour des clients, heureux et soulagés. Un flux de visiteurs moindre, mais un panier moyen plus important et un taux de transformation supérieur. En somme, le retour à l’activité fait des heureux. Du moins pour le moment.

Le président américain avait promis que des bombes lui tomberaient dessus… finalement, ce seront des bombes à eau. Le livre de John Bolton, que Donald Trump s’empressait de vouloir censurer, sortira bel et bien. Un effort de liberté d’expression louable, dans une Amérique au président fantasque…

On les a vu poindre alors que la fin de la quarantaine nationale sonnait à peine : ils s’appellent Covid, ou encore télétravailler, déconfinement et même sexto… Les dictionnaires de référence se sont armés de nouveaux mots, ou de définitions nouvelles, durant le confinement. En somme, merci le coronavirus pour cet apport linguistique ?

Option privilégiée des librairies, dès les premiers temps du confinement, et adoptée de la même manière par les bibliothèques, le système du drive a tout pour plaire. Probablement un peu moins convivial que d’ordinaire, il a le mérite d’offrir une solution simple pour les établissements de prêt.