Sophie Adriansen

Parmi les salons du livre que nous apprécions particulièrement, celui de, le , tient une belle place.

Salon du livre généraliste, la littérature jeunesse est extrêmement bien représentée et encore plus cette année.

Samedi 2 avril de 14h à 19h, une petite quarantaine d'auteurs et d'illustrateurs jeunesse seront présents au Centre culturel Saint-Ayoul pour rencontrer le public et signer leurs dernières productions.

Avec par ordre d'apparition à l'écran ou juste par ordre alphabétique :

Sophie ADRIANSEN, Agnès AZIZA, Christine BEIGEL, Béatrice BOTTET, Pascale BOUCHIÉ, Valérie BOUR & Sébastien BUFFET, Thomas BOUVERET, Camille BRISSOT, Nicolas CLUZEAU, Élisabeth COUDOL, Mélanie EDWARDS, Marie-Florence EHRET, ÉPHÉMÈRE, Timothée de FOMBELLE, Sylvain FRÉCON, Hervé GIRAUD, Philippe GOURDIN, LES PETITS DÉBROUILLARDS, Christelle MEKDJIAN, MIM & Benoit BAJON, Christophe MIRAUCOURT, Patrick PASQUES, Virginie PIATTI, Domitille de PRESSENSÉ, PRINCESS H, Bénédicte RIVIÈRE, ROMUALD, Christelle SAQUET & Pascal BRUN, Éloïse SCHERRER, Éric SENABRE, Anne-Sophie SILVESTRE, David SIRE, Geronimo STILTON, Greg TESSIER, Ségolène VALENTE, Flore VESCO, et Olivier VOGEL.

Pendant les cinq heures du salon, beaucoup d'activités pour le jeune public dont un chouette atelier radio avec Radio Barbouillots, des ateliers créatifs dont un atelier « manga », ainsi qu'un atelier scientifique.

À 14h, il ne faut surtout pas louper le concert de David Sire « C'est de famille ! »

Nous y serons, vous aussi ?

 Retrouvez tout le programme ici

Les librairies Sorcières ont annoncé lundi les nominations des livres pour leur prix, c'est au tour aujourd'hui des .

Une sélection pour un 28e prix établie par 116 comités de sélection (enseignant, bibliothécaires, libraires). Résultats 39 titres édités par 24 maisons d'édition…

Bonne chance à tous !

Maternelle

Amélie et le poisson, Helga Bansch, éd. Talents hauts

Tibouli rêve de couleurs, Myriam Ouyessad, Arnaud Nebbache, éd. Circonflexe

L'Oiseau qui avait avalé une étoile, Laurie Cohen, Toni Demuro, éd. La Palissade

Moi devant, Nadine Brun-Cosme, Olivier Tallec, éd. Flammarion

Maman à l'école, Éric Veillé, Pauline Martin, éd. Actes sud junior

CP

Loin de Léo, Andrea Maturana, Francisco Javier Olea, éd. Talents hauts

Entre chien et poulpe, Martin McKenna, éd. Père Fouettard

Jojo l'Ombrelle, Didier Lévy, Nathalie Dieterlé, éd. Belin Jeunesse

Le Bateau de fortune, Olivier de Solminihac, Stéphane Poulin, éd. Sarbacane

Sauvage, Emily Hughes, éd. Casterman

CE1

Rouge, Jan de Kinder, éd. Didier Jeunesse

Yasuke, Frédéric Marais, éd. Les fourmis rouges

Tandem, Séverine Vidal, Irène Bonacina, éd. La Joie de lire

La Grande Aventure du Petit Tout, Agnès de Lestrade, Tiziana Romanin, éd. Sarbacane

Deux drôles de bêtes dans la forêt, Fiona Roberton, éd. Circonflexe

CE2/CM1

Tangapico, Didier Lévy, Alexandra Huard, éd. Sarbacane

Trop fort, Victor !, Mikaël Ollivier, éd. Thierry Magnier

Toile de dragon, Muriel Zürcher, Qu Lan, éd. Picquier Jeunesse

Mon Papy voit la vie en jaune, Sandrine Beau, Stéphanie Rubini, éd. Belin Jeunesse

Lettres de mon hélicoptêtre, Clémentine Beauvais, Anne Rouquette, éd. Sarbacane

Le voleur de sandwichs, Patrick Doyon, André Marois

CM2/6e

Un ours dans la bergerie, Quitterie Simon, éd. Thierry Magnier

Dix minutes à perdre, Jean-Christophe Tixier, éd. Syros

La Grande Rivière, Anne Rossi, éd. Magnard Jeunesse

Max et les poissons, Sophie Adriansen, éd. Nathan

Il était 2 fois dans l'Ouest, Séverine Vidal, Anne-Lise Combeaud, éd. Sarbacane

Caprices ? C'est fini !, Pierre Delye, Albertine, éd. Didier Jeunesse

Aïko, la jeune fille à l'éventail, Pascal Vatinel, éd. Actes sud junior

Memo 657, Thierry Robberecht, éd. Mijade

5e/4e

#Bleue, Florence Hinckel, éd. Syros

De Cape et de mots, Flore Vesco, éd. Didier Jeunesse

Dans les branches, Emmanuelle Maisonneuve, éd. Graine2

L'Apache aux yeux bleus, Christel Mouchard, éd. Flammarion

L'été des pas perdus, Rachel Hausfater, éd. Flammarion

3e/Lycée

Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers, Benjamin Alire Saenz, éd. PKJ

Les Petites Reines, Clémentine Beauvais, éd. Sarbacane

On est tous faits de molécules, Susin Nielsen, éd. Hélium

Ma mère, le crabe et moi, Anne Percin, éd. Thierry Magnier

Lever de rideau sur Terezin, Christophe Lambert, éd. Bayard

C'est en fin de matinée que le livre de , Dans les yeux d'Anouch. Arménie, 1915 (Gallimard jeunesse), a été consacré par le jury du Prix Gulli.

Le jury était composé de personnalité dont le parrain était Antoine de Caunes, il y avait également Timothée de Fombelle, Jiann-Yuh Wang,  Caroline Eliacheff, Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Caroline Cochaux, Natacha Polony et la chanteuse Joyce Jonathan.

C'est un beau roman que le jury a voulu récompensé et pour Roland Godel, il avoue que c'est son livre le plus intime. En effet, c'est d'après les écrits de sa grand-mère que l'auteur a composé son « histoire romancée ». Dans son discours, lors de la remise du prix, l'auteur a confié à l'assemblée présente qu'il avait voulu « raconter [cette] histoire sans trahir sa grand-mère ».

Anouch, treize ans, est Arménienne et vit en Turquie. En 1915, la population arménienne est chassée de chez elle, entassée dans des camps et exterminée massivement. Pour Anouch et sa famille commence un long et terrible exode. Ils parviennent à demeurer clandestinement en Turquie et s'organisent tant bien que mal pour survivre. Seul rayon de lumière dans cette terrible épreuve, Anouch rencontre Dikan, un garçon avec lequel elle se lie. Mais les deux amoureux sont bientôt séparés : Dikan et les siens sont arrêtés et déportés... Anouch s'accroche au fol espoir qu'il est toujours vivant et qu'elle le reverra un jour.

Nous avons voulu savoir comment Roland Godel recevait ce prix :

Comme dit plus haut, Antoine de Caunes était le parrain de ce prix 2015, nous sommes allé également à sa rencontre pour lui demander comment s'était passé la sélection de ce roman et si cela avait été difficile à départager d'avec les quatre autres titres en lice :

Petit bonus, était présente la chanteuse Joyce Jonathan présentée comme la « benjamine » du jury. Si nous partons du principe que la littérature jeunesse actuelle a démarré il y a une quinzaine d'années, la chanteuse de 25 ans s'est retrouvée rapidement dedans, nous sommes allés lui demander ses premiers souvenirs de littérature jeunesse :

À la fin de la remise de prix, Natacha Polony a pris la parole en célébrant la « richesse de la littérature jeunesse » que le choix entre les cinq livres avait été « plus difficile que l'année dernière » et par conséquent, il fallait « encourager les autres titres nommés ».

En l'occurence : Blue Bird par Tristan Koëgel (Didier Jeunesse)
Max et les poissons par Sophie Adriansen (Nathan)
Memor : le monde d'après par Kinga Wyrzykowska (Bayard Jeunesse)
Un caillou sur le toit par Colin Thibert (Thierry Magnier)

Merci Natacha, vos propos font chaud au cœur…

L'an dernier, le récompensait l'excellent de Silène Edgard et Paul Béorn (Éd. Castlemore). Cette année, rebelote, la chaine jeunesse – qui, au passage, n'a toujours pas, ou plutôt qui n'a plus, d'émission consacrée à la littérature jeunesse – va distinguer à nouveau un ouvrage pour les 8-14 ans, écrit en langue française, et paru entre janvier et septembre 2015.

Cinq romans ont donc été choisis, dont voici la liste :

Blue Bird par Tristan Koëgel (Didier Jeunesse)
Dans les yeux d'Anouch par Roland Godel (Gallimard Jeunesse)
Max et les poissons par Sophie Adriansen (Nathan)
Memor : le monde d'après par Kinga Wyrzykowska (Bayard Jeunesse)
Un caillou sur le toit par Colin Thibert (Thierry Magnier)

Comme l'an dernier, c'est un jury « composé de personnalités d'horizons divers »  qui va attribuer à l'heureux élu, le désormais fameux Prix Gulli. Le jury autour de Michelle Reiser est donc composé de :

Antoine de Caunes, animateur, scénariste, réalisateur
Timothée de Fombelle, auteur jeunesse
​Jiann-Yuh Wang, philosophe-traducteur
Caroline Eliacheff, pédopsychiatre
Adélaïde de Clermont-Tonnerre, directrice de magazine
​Caroline Cochaux, Directrice générale des programmes et des antennes du Pôle TV de Lagardère Active
Natacha Polony, journaliste
Joyce Jonathan, chanteuse

Bien entendu nous serons présents lors de la remise du prix. C'est la 4e année que Gulli remet un prix littéraire, les deux premières années le jury était composé d'un ou d'une président(e) accompagné(e) d'une dizaine de famille qui votaient pour le meilleur livre.
Mais c'est vrai que là, c'est nettement plus classe, non ?

Organisée depuis trois ans par le , Les Petits Champions de la lecture est un concours national qui, depuis 2012, a déjà fait participer plus de 30 000 enfants de CM2, celle de cette année en a mobilisé 20 000.

Belle initiative suivie de près par l'Éducation Nationale, ce championnat de lecture à voix haute est lancé en septembre et se termine au mois de juin de l'année suivante par la grande finale.

Mercredi 24 juin, les 10 finalistes et leurs classes avaient rendez-vous à la Comédie Française, haut lieu de la parole et de l'écrit. Ils se sont inscrits en groupe ou grâce à un enseignant. Ils ont gagné chaque échelon, local et régional et se retrouvent ainsi devant le public de la grande salle de la Comédie Française.

La ministre, Najat Vallaud-Belkacem, également présente a parlé des futurs programmes : « L'écriture et la lecture doivent être une priorité absolue à l'école en scolarisant les enfants très tôt avant trois ans. Les nouveaux programmes de maternelle reconnaissent l'importance de la lecture à haute voix. Et il y aura une évaluation à l'entrée du CE2.»

Comme depuis 2012, le comédien Guillaume Gallienne était le parrain de cette édition et a été bluffé par l'engagement des enfants « Je suis impressionné par la maturité de leurs interprétations. Moi qui ai fait sept ans de cours avant de jouer ici ».

Est venu s'ajouter un autre parrain, l'auteur Timothée de Fombelle qui a décidément le vent en poupe, en effet Vango, l'un de ses romans les plus connus, sert de base au concours d'écriture lancé par Lire en Short, la grande fête nationale de la littérature jeunesse.

Les dix auteurs des dix textes choisis par les jeunes lecteurs étaient également sur scène avec eux : Sophie Adriansen, Élise Fontenaille, Valentine Goby, Virginie L. Sam, Christophe Mauri, Claude Merle, Yann Rambaud, Sophie Rigal-Goulard, Alain Surget et Séverine Vidal.

C'est justement cette dernière qui était représentée par Ève, jeune Parisienne de 10 ans au sourire et yeux pétillants et qui a remporté cette finale avec le texte La drôle d'évasion (Éd. Sarbacane.).

Ce court roman pour la jeunesse, , a été écrit suite à la rencontre de l'auteure avec une femme qui faillit être raflée le 16 juillet 1942.

Ecrit à la 1ère personne, il raconte l'histoire d'un enfant juif français qui, le jour où il va fêter son anniversaire est emmené avec sa famille puis enfermé dans le vélodrome d'Hiver (le Vél d'Hiv) à Paris.

" La guerre ça fait marcher les Allemands dans les rues et serrer fort les mains des petits garçons […] La guerre, ça commence l'été et ça empêche de faire des châteaux de sable. La guerre ça empêche d'aller se baigner dans l'eau salée. La guerre ça remplace les vacances à la plage par les jeux dans l'impasse avec Daniel et Bernard."

Démuni face aux événements tragiques qui s'annoncent, Max est préoccupé par son poisson rouge qu'il a dû abandonner dans la précipitation et dont personne ne va plus s'occuper ainsi que du cadeau d'anniversaire (un autre poisson) qu'il ne va pas recevoir pour ses huit ans. Ou comment les préoccupations quotidiennes et concrètes préservent (un temps) de l'horreur.

Imprégné de tendresse et d'une grande douceur, le récit, mêlé à des souvenirs d'enfance bucoliques de l'auteure, échappe à une tonalité mélodramatique, conserve une belle sobriété de bout en bout malgré sa tragédie.

L'air de rien, avec la naïveté du jeune garçon, Sophie Adriansen, parvient tout de même à relater les événements de l'Histoire, à rendre compte, de manière sensible (mais sans excès) des conditions de vie sous l'occupation (couvre-feu, carte d'alimentation, port de l'étoile…), de la peur, de la promiscuité, du bruit infernal, de la faim et de la soif à l'intérieur du vélodrome, puis dans le camp de Drancy.

"Les gens font pipi n'importe où. Ca ne sent pas très bon. C'est une odeur qui pique les narines. Des dames mettent un foulard devant leur nez pour être moins gênées." A évoquer aussi les enfants cachés chez les Justes.

Même si Max souffre, la puissance de ses rêves, de son imagination le sauve de l'enfer de la guerre.

Discrètement illustré par Tom Haugomat, l'ouvrage délicat et intimiste, oscille alors entre tristesse et joie, espoir et vitalité. Résistance et Résilience. La Vie par-dessus-tout.