Ron Rash

Souvenirs, souvenirs, le premier du genre qui associe grands espaces et homicides littéraires s'appelait Edward Abbey (1927-1989), avec son « Gang de la Clef à Molette » (The Monkey Wrench Gang) publié en 1975 par Gallmeister. Un polar subversif où les quatre héros plus ou moins terroristes jouent à cache-cache avec la police dans l'Ouest américain.

Ce fut le tour de Tony Hillerman (1925-2008), dont nombreux de ses romans policiers prennent place en territoire Navajo, comprenez désert de l'Arizona et du Nouveau Mexique. Entre autres, L'homme squelette (The Skeleton Man, 2004) et Le chagrin entre les Fils (The Shape Shifter, 2006).

Dans la foulée, les adeptes du genre se multiplièrent, donnant naissance à une réelle tendance contemporaine indique l'AFP. L'irlandais Gerard Donovan, Julius Winsome (2006) nous fait parcourir le Maine au rythme d'une vengeance. Idem pour William G. Tapply qui mélange scènes macabres, paysages du Maine et pêche à la mouche. La France s'y met à son tour par Fred Vargas, qui nous emmène des Pyrénées (L'Homme à l'Envers, 1999) au Québéc (Sous les Vents de Neptune, 2004).

Les grandes étendues se révèlent particulièrement adaptées au polar, aiguisant le suspense. Ron Rash place son lecteur au cœur des Appalaches avec Un Pied au Paradis (One Foot in Eden, 2002). De même pour le suédois Johan Theorin et son Écho des Morts (2007), prix du polar suédois qui nous glace le sang dans les îles du Grand Nord.

Îles toujours, mais beaucoup plus petites. L'anglaise Ann Cleeves nous fout la trouille dans les Shetlands, falaise, brume et silence oppressant, Des Vérités Cachées, (2007). Il y a en assez, finalement, pour ne plus jamais vouloir mettre les pieds hors des grandes agglomérations...la violence des banlieues? La blague...

Les 120 lectrices de Elle retenues pour lire les ouvrages mois après mois seront ravies d'apprendre que le 26 mai prochain, parmi les 24 titres qui ont été retenus, trois seront consacrés.

Contrairement à d'autres prix, le public a ici de quoi peser de tout son poids, puisque ce sont elles qui décident, jugent, votent et élisent.

Allez hop, les listes telles que dévoilées dans le communiqué que tout le monde commence à reprendre un peu partout - et nous les premiers... L'an passé, les lauréats Claudie Gallay : Les déferlantes - Éditions Rouergue, Jean-Paul Mari, Sans blessures apparentes - Robert Laffont et Caryl Férey, Zulu - Gallimard.

Paris Brest, Tanguy Viel (Minuit)
Mausolée, de Rouja Lazarova (Flammarion)
L’année brouillard, Michelle Richmond (Buchet-Chastel)
Ce que je sais de Vera Candida, Véronique Ovaldé (L’Olivier)
Les insomniaques, Camille de Villeneuve (Philippe Rey)
Le testament caché, Sébastien Barry (Joëlle Losfeld)
Lark et termite, Jayne Ann Phillips (Christian Bourgois)
Les saisons de la solitude, Joseph Boyden (Albin Michel)

Côté documents...
L’homme qui m’aimait tout bas, d’Eric Fottorino (Gallimard)
L’intranquille, Gérard Garouste (L’Iconoclaste)
Retour d’exil d’une femme recherchée, Hélène Castel (Seuil)
Lait noir, Elif Shafak (Phébus)
Les enfants de Staline, Owen Matthews (Belfond)
Le sens de la famille, A. M. Homes (Actes Sud)
Lila, être esclave en France et en mourir, Dominique Torrès et Jean-Marie Pontaut (Fayard)
Une vie de faussaire, Sarah Kaminsky (Calmann-Lévy)

Et enfin, du côté des romans policiers
Enfant 44, Tom Rob Smith (Belfond)
Les pièges du crépuscule, Franck Tallis (10/18)
Le touriste, d’Olen Steinhauer (Liana Levi)
Fakirs, d’Antonin Varenne (Viviane Hamy)
Sauvez sa peau, de Lisa Gardner (Albin Michel)
Les visages, Jesse Kellerman (Sonatine)
Un pied au paradis, Ron Rash (Le Masque)
Epouses et assassins, Kwei Quartey (Payot)

Rendez-vous le 26, donc...