Voici cinq livres, cinq ambiances, cinq manières de s’évader sans quitter son fauteuil. De la poudre dans le désert aux secrets de la République, en passant par le silence enneigé des grands bois, notre sélection de la semaine réunit des voix singulières et puissantes.

Chiens de prairie, Philippe Foerster & Philippe Berthet (Dargaud)

Quand un vieux bandit rencontre un jeune garçon sourd, cela donne une cavale inattendue sur fond de western épistolaire. Le duo d’auteurs belges Philippe Foerster (scénario) et Philippe Berthet (dessin) signe un road-movie graphique en terre de légende, avec en toile de fond une lettre de Calamity Jane qui pourrait bien changer leur destin.

Oldforest, Pierre-Yves Touzot (Plon)

À la croisée du thriller et du nature writing, ce premier roman nous entraîne dans une forêt primaire aussi sublime qu’hostile. En plein cœur de l’hiver, la traque d’un homme devient le prétexte à une réflexion sur l’ensauvagement, la mémoire et la survie. L’écriture est brute, sensorielle, souvent saisissante. Le froid vous mordra les doigts. 

La taupe de l’Élysée, Frédéric Potier (Robert Laffont)

On pourrait croire à une fiction bien huilée, mais tout est vrai : en 1954, François Mitterrand est soupçonné d’être au cœur d’une fuite d’État. Dans ce récit documenté au cordeau, Frédéric Potier revisite une affaire d’espionnage méconnue, où se croisent services secrets, ambitions politiques et paranoïa républicaine. Addictif. 

Chagrin d’école, Daniel Pennac (Gallimard)

Relecture d’un classique contemporain. Avec tendresse et acuité, Daniel Pennac revient sur son parcours d’élève « cancre » devenu professeur. Un livre-portrait à hauteur d’élève, porté par une langue généreuse, où l’autobiographie se mêle à la réflexion sur l’école, la transmission et la place de l’erreur. Une lecture essentielle, toujours aussi juste.

Chlorine, Jade Song, trad. Marie Koullen (Éditions du Sous-Sol)

Prix Alex de l’American Library Association, Chlorine est un premier roman à la fois aquatique, adolescent et rageur. Jade Song y décrit la métamorphose d’une nageuse synchronisée obsédée par la perfection, dans une prose viscérale qui a conquis la critique américaine. En français, grâce à la traduction incisive de Marie Koullen. À découvrir d’urgence.