Chaleur estivale ou frissons d’automne ? En littérature, les saisons se brouillent et les énergies se libèrent. Cette semaine, notre sélection explore les multiples visages de la création : insoumise, joyeuse, politique ou poétique.

Chanter, contester, rayonner

Le Festival de la BD d’Angoulême s’approche d’un tournant historique, avec une rupture franche à l’horizon 2028. Un appel à concurrence, pour ne plus laisser la main mise à la société 9e Art+. C’est un signal fort : la bande dessinée ne veut plus être simplement exposée, elle exige d’être écoutée.

À Montpellier, l’autrice Alice Zeniter a troqué la plume pour le micro, le temps d’un karaoké littéraire. Une performance jubilatoire où la lecture devient chant, où les mots se libèrent dans une atmosphère électrique. Un moment d’auto-dérision, mais aussi une réflexion incarnée sur la porosité entre les formes artistiques : écrire, c’est aussi jouer.

Du côté de Vauvert à Paris, Marion Mazauric revient sur le parcours du Diable Vauvert, maison atypique qui s’est construite en opposition aux normes de l’édition. Sa parole est directe : l’indépendance, ça se conquiert. Et ça se partage.

Le Prix de littérature de l’Union européenne 2025 revient à l’Italienne Nicoletta Verna pour Il valore affettivo. Le roman, qui interroge les liens familiaux et les failles affectives, s’impose par une écriture chirurgicale et émotionnelle. Une reconnaissance qui inscrit l’autrice dans une tradition littéraire italienne contemporaine attentive aux blessures de l’intime.

Vous pensiez lire des polars cet été ? Et si vous pimentiez vos lectures avec des essais décoiffants ? De la critique de la réussite sociale à la déconstruction du mythe du couple, une sélection d’ouvrages propose un autre type de frisson estival : celui de la pensée en ébullition.

À Turin, Elisabetta Sgarbi (La nave di Teseo) et Paolo Repetti (La Repubblica) rappellent une vérité simple mais essentielle : « L’auteur est le trésor de l’éditeur. » Dans un monde éditorial en transformation, leur message résonne comme un rappel salutaire : l’édition, c’est d’abord une histoire d’humains.