Enfant prodige né à Riteve en Lituanie en 1855, Getzel Sélikovitch est envoyé à Paris où il étudie les langues sémitiques et l'égyptologie, et entame un parcours hors du commun qui le conduira en Afrique, en Italie, en Grèce et en Turquie, occasionnant à chaque fois de multiples rencontres. "Grand reporter" avant la lettre, élève d'Ernest Renan et de Gaston Maspero au Collège de France, inspirateur à son insu de la renaissance de l'hébreu parlé lors de sa rencontre avec Eliézer Ben-Yehudah, il part au Caire dans des conditions non élucidées. Il participe à une mission militaire ou Soudan pour sauver le général anglais "Gordon Pocha", combat les troupes du pseudo-prophète musulman Muhammad Abdallah à Abou Qalya, fait évader une jeune fille du Harem du Sultan à Istanbul et est mêlé à un assassinat politique dont il rend compte dans différents journaux en hébreu et en français au point qu'un de ses articles dans L'intransigeant manque de provoquer une guerre entre la France et la Grande-Bretagne. Devenu probablement persona non grata sur le sol français, il émigre finalement aux USA où il meurt en 1926. Ses Mémoires, qui parurent en feuilleton dans la presse yiddish new-yorkaise entre 1919 et 1920, nous font découvrir une personnalité riche en couleurs, comme l'intelligentsia du premier XXe siècle pouvait encore en compter, mêlant un goût immodéré de l'aventure à des talents certains de journaliste voyageur relevés par une belle érudition polyglotte.
Par
Getzl Sélikovitch, Paul Fenton Chez
Editions de l'Eclat
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