La parole ne s'enferme pas. Quand bien même on chercherait à l'emprisonner, elle se libérerait derrière le paravent de la folie. Elle se clamerait encore plus fort dans la rue. Quand il n'existe plus rien, le retour aux origines devient cathartique : au commencement était le verbe. Les personnages que Francine Narèce dépeint dans cette pièce n'attendent plus rien de la vie. Pilone, Ligote et Dédicace se sont installés dans la rue où ils vont reconstruire une existence en se racontant, en s'écoutant, en prenant le temps qui s'évanouit aussi léger que les mots. Ils ne supporteraient pas d'être emprisonnés entre les cloisons protectrices d'une maison, mais accueillent comme un nouvel épiderme cet ultime refuge, où chaque fou y trouve son compte, que leur offre l'oeuvre de Maxime Jean-Baptiste. S'ils portent un masque, ce sont les autres qui les voient, c'est leur regard qui les rend fous. Ce n'est pas rien de ne plus s'accommoder des lambeaux crasseux d'un monde qui foule au pied les valeurs de la justice et de prendre, d'accaparer la parole en pleine rue. Pièce pour 4 personnages.
Par
Francine Narèce, Marie-Françoise Bernard Sinseau Chez
Editions L'Harmattan
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