Le 24 octobre 1984, au cimetière de Montmartre, Claude de Givray prononce l'éloge funèbre de son ami François Truffaut. « Si François n'était pas né, s'il n'avait pas été cinéaste. »Et moi, que serais-je devenu si François Truffaut n'avait pas existé ?À 16 ans, je n'aurais pas parcouru les rues de Liège une caméra à la main, ni fait la sortie des écoles de filles, en quête de jolies actrices. À 17 ans, je n'aurais pas pris le rapide Moscou-Paris de 00h10, aux Guillemins, pour découvrir un film en exclusivité, remonter les Champs-Elysées, sonner à certaines portes.À 20 ans, sans sa lettre merveilleuse, sur papier pelure, postée à Paris, je ne me serais pas jeté dans l'écriture d'un roman. Et, à 39 ans, quittant mon journal un dimanche soir d'octobre, après le bouclage de la dernière édition, je ne me serais pas mis à pleurer comme un enfant perdu.À PROPOS DE L'AUTEURBernard Gheur est né à Liège en 1945. Après Le Testament d'un cancre, Albin Michel 1970, préfacé par François Truffaut, il a publié plusieurs autres romans, dont Le Lieutenant souriant, devenu un classique de la littérature pour la jeunesse, et Les Étoiles de l'aube (Weyrich, Prix Marcel Thiry 2012, Prix des lycéens 2013).
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