En juin, au milieu des champs de roses en pleine éclosion, Joseph Pernet avait la belle allure d'un prince en son royaume... De temps à autre, il s'arrêtait, se penchait en avant, saisissait une rose entre ses doigts, la coupait, se redressait, la tenait à une ving-taine de centimètres de ses yeux, en évaluait la forme de la corolle, la couleur des pétales parfois différente à leur revers. Puis il la por-tait devant ses narines dilatées et, fermant les yeux, il s'enivrait de la suavité et de la profondeur de son parfum, pour le conserver en mémoire comme celui d'une femme aimée. Marie Ducher l'avait ainsi surpris dans cette attitude, alors qu'elle travaillait à proximité dans les pépinières. Elle en avait été dérangée et troublée dans tout son corps. "Animé d'une telle passion, cet homme-là, avait-elle alors pensé pour la première fois, était-il capa-ble d'aimer vraiment une femme ? "
Par
Guy Girard Chez
Association des auteurs de ç Editions
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