#Roman francophone

Un cadeau empoisonné

Julie Garwood, Martine Fages

Pour tenter de réconcilier les deux familles, le roi George III a une idée de génie : pourquoi ne pas marier Sara Winchester à Nathan St. James ? Moyennant une forte récompense, bien sûr ! C'est le grand jour : Nathan attend sa fiancée. Mais elle fait un caprice et refuse d'obéir à son père : elle n'ira pas sans son nounours... À quatre ans, peut-on le lui refuser ? Le mariage est célébré malgré tout. Quelques années plus tard, Nathan enlève son épouse et l'emmène sur son vaisseau : seul le trésor promis l'intéresse. Sara, follement éprise de son Prince Charmant, tente désespérément de gagner son amour mais ne récolte que mépris. Car Nathan n'a jamais supporté personne. Bougon, irritable, il n'a que faire de cette écervelée. Non, jamais il ne s'avouera pris au piège de l'amour. Et pourtant...

Par Julie Garwood, Martine Fages
Chez J'ai lu

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Editeur

J'ai lu

Genre

Romance historique

 

 

 

 

 

 

Prologue

 

Angleterre, 1802

 

 

 

Le mariage allait tourner au drame et les invités étaient prêts à s’entre-tuer.

Le baron Oliver Lawrence avait pourtant pris le maximum de précautions lorsqu’il avait appris que la cérémonie se déroulerait chez lui, sur ordre du roi. Il s’occupait de ses invités en attendant l’arrivée de George III d’Angleterre et s’acquittait de cette tâche sans grand enthousiasme. Mais l’ordre était venu du monarque en personne et Lawrence, en sujet loyal et obéissant, s’était immédiatement incliné. De leur côté, les Winchester et les St James avaient violemment protesté, mais le roi était resté inflexible : Lawrence était le seul pair du royaume qui fût en bons termes avec les deux clans ennemis. Plus pour longtemps car, à ce moment même, il était persuadé de vivre ses derniers instants. Le roi s’était imaginé que ses invités sauraient se tenir en terrain neutre…

Mais il suffisait de voir l’ardeur meurtrière qui les animait tous : une parole trop vive, un geste mal interprété et cela se terminerait dans un bain de sang. La haine se lisait sur tous les visages. Les deux clans étaient séparés par l’évêque en tenue de cérémonie. Le regard fixé droit devant lui, l’ecclésiastique tambourinait nerveusement sur les accoudoirs de son fauteuil et soupirait douloureusement de temps à autre. Un silence lourd comme une chape de plomb pesait sur le grand hall d’honneur.

Désespéré, Lawrence comprit que l’évêque ne lui serait d’aucun secours. Les futurs mariés attendaient dans des chambres séparées au premier étage. Ils descendraient – de gré ou de force – dès que le roi serait là. Il faudrait alors s’en remettre à la Providence car, dès cet instant, les passions se déchaîneraient.

De sinistres augures planaient sur cette journée. Lawrence avait dû renforcer la garde royale avec ses propres soldats. Présence pour le moins insolite un jour de noces. Mais que dire de ces invités armés jusqu’aux dents ! Les Winchester pouvaient à peine se déplacer sous le poids de leurs armes. Une telle arrogance laissait planer des doutes sur leur loyauté. Pourtant, Lawrence devait reconnaître que leur colère était justifiée : George III était fou à lier.

Tout le monde savait qu’il avait perdu la tête, mais personne n’osait le dire tout haut et chacun se voilait peureusement la face. Ce mariage absurde suffisait à convaincre les plus sceptiques que leur souverain avait le cerveau dérangé. Le roi avait confié à Lawrence sa volonté de réconcilier ses sujets et le baron était resté muet devant l’enfantillage du stratagème.

Mais malgré sa démence, George III était leur roi, et l’insolence de ses hôtes était intolérable. Chez les Winchester, deux vétérans caressaient ostensiblement le pommeau de leurs épées. Belliqueux de nature, les St James furent prompts à s’en apercevoir et avancèrent d’un pas. Aucun d’entre eux n’était armé mais leur sourire cruel fit frémir le baron.

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Un cadeau empoisonné

Julie Garwood trad. Martine Fages

Paru le 19/04/2007

376 pages

J'ai lu

6,90 €