Héraclite déclare, dans un de ses plus beaux fragments (n° 45) : " Tu ne trouveras pas les limites de l'âme, même parcourant toutes les routes, tant elle tient un discours profond." Profond, en effet. Et parfois vertigineux. Toutefois, les écoles psychothérapeutiques en vogue n'en tiennent pas, ou peu, compte. Et pour cause ; loin des vociférations pulsionnelles ou des aboiements egotiques, elle est difficile à décrire, ou même à atteindre. Tape dans les replis de l'être, dans le del de la tradition persane - le ventre, la maison de l'âme - elle se tait. Et attend. Attend que silence se fasse et que l'on se tourne, enfin, vers elle. Vers la profondeur. L'intériorité. Notre belle modernité n'a souvent que faire de ses murmures et de leur incomparable perspicacité. Elle s'en détourne, les jugeant encombrants. Certains s'y confrontent toutefois, comme le firent maints auteurs depuis la nuit des temps. Jung est de ceux-là et d'autres à sa suite. C'est dans cette suite que s'inscrit le présent ouvrage. Un retour à l'âme ; à son intelligence ; à sa faculté de récolter et de laisser macérer an soi les ingrédients spirituels et psychiques les plus évocateurs. Pour, ensuite, les faire émerger sous une forme nouvelle. Rêves et visions en proviennent, comme autant d'indices qu'il est utile de considérer.
Par
Pierre Willequet, Terre noire Chez
Terre noire
Commenter ce livre