Dans la foulée des cafés philo, des Cafés mortels réunissent en Suisse depuis 2004 des assemblées de personnes autour de la mort, pour l'extirper du ghetto dans lequel la plongent les secrets de famille, le mythe de "la bonne fin", et notre société consumériste qui a peur de la voir en face. Dans ces réunions de bistrot, les participants s'expriment à bâtons rompus sur des deuils vécus et qui souvent ne passent pas. En six ans, 40 Cafés mortels ont mobilisé plus de 3 000 participants, sous la conduite de Bernard Crettaz qui dresse ici un bilan sur cette expérience et cet engouement uniques. Il y est beaucoup question de secrets engendrés par des suicides, des morts d'enfants, des décès accidentels, liés aux non-dits familiaux, à Exit ou aux cérémonies funèbres qui se sont formellement bien déroulées mais qui cachent des détresses plombées par le silence. Au-delà des témoignages dont l'auteur se fait l'écho, Bernard Crettaz explique les règles à suivre pour que la parole sur la mort se libère des discours exclusivement thérapeutiques ou institutionnels. Pour l'auteur, il est vital de restituer à la mort sa réalité irréductible, sauvage, brutale et scandaleuse, cette dimension qui ouvre sur la vie et sur la vérité.
Par
Gabriel de Montmollin, Bernard Crettaz Chez
Labor et Fides
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