La littérature antique nous a familiarisés, dès Hésiode, avec l'idée d'un âge d'or suivi de périodes de plus en plus sombres, d'argent, de bronze et de fer. Ce même mythe apparaît, avec quelques variations, dans la grande épopée indienne du Mahâbhârata quelques siècles plus tard. Mais à la différence de la Grèce, l'Inde propose, dès le début, une estimation chiffrée de la durée de ces âges, inscrits dans un processus cyclique d'une grande complexité. Dès lors, le mythe des quatre âges devient la pierre angulaire de la religion commune. Naît alors une nouvelle conception du temps, débouchant sur une eschatologie : nous allons droit vers une catastrophe qu'annoncent la crise écologique, un inéluctable désintérêt du spirituel, l'érosion des religions, la désagrégation des familles et le relâchement des moeurs. Cependant, le kali-yuga, "l'âge des conflits" , offre, des compensations inattendues. C'est si vrai que certains sages des âges antérieurs ont, selon les textes, regretté d'être "nés trop tôt" . C'est un aspect méconnu de la doctrine des quatre âges, qui prend un relief singulier à notre époque et que tente d'explorer le présent ouvrage, à partir d'une lecture attentive des inépuisables sources de la tradition hindoue.
Par
Dominique Wohlschlag Chez
Editions L'Harmattan
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