#Roman francophone

Cent ans de solitude

Gabriel Garcia Marquez, Carmen Durand, Claude Durand

Le chef d'oeuvre de l'auteur colombien, adapté en série Netflix. "Aux lignées condamnées à cent ans de solitude, il n'était pas donné sur terre de seconde chance". A Macondo, petit village isolé d'Amérique du Sud, l'illustre famille Buendia est condamnée à cent ans de solitude par la prophétie du gitan Melquiades... Dans un tourbillon de révolutions, de guerres civiles, de fléaux et de destructions, elle vit une épopée mythique, à la saveur inoubliable, qui traverse les trois âges de la vie : naissance, vie et décadence... Ce roman époustouflant est un chef-d'oeuvre du XXe siècle. "Cent ans de solitude est une fresque picaresque, parodique, qui coure sur trois générations. Précipité d'histoire du continent sud-américain, il contient tous les ingrédients d'une épopée". France TV "Cent ans de solitude est un chef-d'oeuvre et certainement l'un des meilleurs romans latino-américains à ce jour". Times "Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez, un mélange d'histoire colombienne, de romanesque et de surnaturel". Xavier Mauduit "Cent ans de solitude est une fresque picaresque, parodique, qui coure sur trois générations. Précipité d'histoire du continent sud-américain, il contient tous les ingrédients d'une épopée". France TV Né en 1928 en Colombie, Gabriel García Marquez a obtenu le prix Nobel de littérature en 1982. Traduit de l'espagnol (Colombie) par Claude et Carmen Durand Préface de Vincent Message

Par Gabriel Garcia Marquez, Carmen Durand, Claude Durand
Chez Points

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Editeur

Points

Genre

Littérature Espagnole

CHAPITRE I

 

Bien des années plus tard, face au peloton d’exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l’emmena faire connaissance avec la glace. Macondo était alors un village d’une vingtaine de maisons en glaise et en roseaux, construites au bord d’une rivière dont les eaux diaphanes roulaient sur un lit de pierres polies, blanches, énormes comme des œufs préhistoriques. Le monde était si récent que beaucoup de choses n’avaient pas encore de nom et pour les mentionner, il fallait les montrer du doigt. Tous les ans, au mois de mars, une famille de gitans déguenillés plantait sa tente près du village et, dans un grand tintamarre de fifres et de tambourins, faisait part des nouvelles inventions. Ils commencèrent par apporter l’aimant. Un gros gitan à la barbe broussailleuse et aux mains de moineau, qui répondait au nom de Melquiades, fit en public une truculente démonstration de ce que lui-même appelait la huitième merveille des savants alchimistes de Macédoine. Il passa de maison en maison, traînant avec lui deux lingots de métal, et tout le monde fut saisi de terreur à voir les chaudrons, les poêles, les tenailles et les chaufferettes tomber tout seuls de la place où ils étaient, le bois craquer à cause des clous et des vis qui essayaient désespérément de s’en arracher, et même les objets perdus depuis longtemps apparaissaient là où on les avait le plus cherchés, et se traînaient en débandade turbulente derrière les fers magiques de Melquiades. « Les choses ont une vie bien à elles, clamait le gitan avec un accent guttural ; il faut réveiller leur âme, toute la question est là. » José Arcadio Buendia, dont l’imagination audacieuse allait toujours plus loin que le génie même de la Nature, quand ce n’était pas plus loin que les miracles et la magie, pensa qu’il était possible de se servir de cette invention inutile pour extraire l’or des entrailles de la terre. Melquiades, qui était un homme honnête, le mit en garde « Ça ne sert pas à ça. » Mais José Arcadio Buendia, en ce temps-là, ne croyait pas à l’honnêteté des gitans, et il troqua son mulet et un troupeau de chèvres contre les deux lingots aimantés. Ursula Iguaran, sa femme, qui comptait sur ces animaux pour agrandir le patrimoine domestique en régression, ne parvint pas à l’en dissuader. « Très vite on aura plus d’or qu’il n’en faut pour paver toute la maison », rétorqua son mari. Pendant plusieurs mois, il s’obstina à vouloir démontrer le bien-fondé de ses prévisions. Il fouilla la région pied à pied, sans oublier le fond de la rivière, traînant les deux lingots de fer et récitant à haute voix les formules qu’avait employées Melquiades. La seule chose qu’il réussit à déterrer, ce fut une armure du XVe siècle dont tous les éléments étaient soudés par une carapace de rouille et qui sonnait le creux comme une énorme calebasse pleine de cailloux. Quand José Arcadio Buendia et les quatre hommes de son expédition parvinrent à désarticuler l’armure, ils trouvèrent à l’intérieur un squelette calcifié qui portait à son cou un médaillon en cuivre contenant une mèche de cheveux de femme.

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Cent ans de solitude

Gabriel Garcia Marquez trad. Carmen Durand, Claude Durand

Paru le 08/11/2024

480 pages

Points

10,20 €